Posté le : 24/07/2016 17H34
Il y a quelques années avant même que Daesch ne soit d'actualité un politicien en campagne déclara de façon péremptoire : "La France a peur".
Son élection a permis d'entretenir cette rhétorique, relayée par la presse et à grande importance donnée aux faits divers, et les français se sont mis à avoir peur...
De qui, de quoi? Du chômage, des étrangers..? En tout cas pas d'un parti extrême qui n'a cessé d'interpréter un chant de sirène.
Janvier 2015... a pu donner un semblant de réponse concrète... Le terrorisme venait incarner cette peur croissante, omniprésente... Depuis cette incarnation s'est amplifiée et de plus a permis de légitimer une parole xénophobe.
Certes il y a l'émotion mais celle-ci à notre époque est utilisée comme une valeur marchande par la presse, les politiques et par nous mêmes. La médiocrité caresse toujours le sens du poil.
Ceci dit bien sûr que toutes ces attaques sont horribles, génèrent de la douleur et sont à respecter. Pour ma part, s'en repaître, crier avec les loups et se projeter dans des situations comme victime n'est pas décent. Tout simplement car nous sommes là encore.
Passée l'émotion première qui peut s'exprimer de plusieurs façons, nos cerveaux, nos cœurs doivent se montrer dignes de ces situations, ouvrir nos esprits.
Certes nous pouvons pleurer sur Nice et il y a de quoi pleurer sur Nice, tant sur l'acte que sur la ré-appropriation des politiques et de la presse. Mais par décence n'oublions pas chaque jour et aujourd'hui encore les attentats qui frappent partout dans le monde, qui tuent partout dans le monde dans la plus grande indiffèrence de nos médias qui ne dépassent pas l'annonce et la notre.
Pour ma part la vie d'un syrien n'a pas moins de valeur que la mienne ni celle d'un niçois.
La situation semble complexe, faite de troubles passés et présents.
La culpabilité, la haine, la stigmatisation et l'extrapolation tout comme le pessimisme exacerbé n'ont pour moi aucune utilité ni respect ici.
A la réponse collective menée par les dirigeants, nous pouvons imposer notre exigence, notre intelligence.
On nous dit que la France est un symbole de culture et des droits de l'homme, que pour cela elle est cible première. Alors soyons dignes de ce symbole que nous mêmes français et francaises malmenons depuis bien trop longtemps.
Je n'ai aucune prétention d'avoir LA solution mais ce dont je suis certain c'est que ni peur, ni xénophobie, ni victimisation ne nous seront d'un grand secours. Ils ne nous rendront que plus médiocres, moins dignes des victimes de par le monde et moins légitimes de notre pays symbole.
Message edité le 24/07/2016 17H38