Posté le : 25/06/2023 20H44
Au début, le slut-shaming définissait le fait d’incriminer une femme victime d’agressions, de harcèlement sexuel ou de sexisme en disant des choses comme: « c’est à cause de sa façon de s’habillée vraiment trop court, que l’alcool lui a fait du bien ou qu’elle s’est conduite d’une manière jugée inconvenante, que la femme assaillie physiquement ou verbalement, l’a été ». Si on suit cette pauvre logique, le viol serait évité si les femmes se conduisaient avec retenue avec discrétion (interpréter : stoppaient de se conduire comme des salopes).
Depuis une décennie, la lutte contre le slut-shaming n’a jamais été aussi présente. Les femens souvent critiquées ont montré une voie plus dynamique et à leur suite cette lutte tend à se muer en combat pour l »affirmation d’une sexualité non plus seulement passive, mais active.
On voit ici des mecs râler sur le fait que le combat pour le droit des femmes à disposer d’elles-mêmes, physiquement et intellectuellement , n’est pas nouveau ; que les féministes brûlaient déjà leur soutiens-gorge dans les années 70 . Certes, mais la circulation de la parole, des images, s’est libérée grâce aux réseaux sociaux, devenus véritables agora du féminisme.
Les récits de violences sexuelles sont désormais révèlés dans la presse ou blog Tumblr, comme Chair collaboratrice, Paye ta robe, Paye ton taf ou Paye ta shnek… et relayées dans la presse nationale. Ainsi un jour ; France Inter, Mediapart, diffusaient les témoignages de huit femmes politiques victimes de harcèlement ou d’agression sexuelles par le député EE-LV Denis Baupin…six mois plus tard il annonce qu’il ne se représentera pas aux législatives en 2017. Exit Baupin !
Revers de la médaille voila que pointe à l’horizon la menace d’un « feminism washing », une vague féministe qui emporterait tout sur son passage sans faire grand cas du fond. Un vernis en somme qu’il ferait bon arborer pour gagner des points auprès du public ou des électeurs à l’image du « green washing » , son pendant écologique. : Marques de maquillages s’emparant des codes du féminisme guerrier déployé par les femens et repris par certains spot publicitaires. Dans un autre style, au lendemain des viols survenus à Koln le soir d’une St Sylvestre, Le Pen s’emparaient du féminisme pour mieux stigmatiser les réfugiés se définissant comme une femme française libre, qui a pu jouir toute sa vie durant, « des liberté très chères acquises de haute lutte par nos mères »
Le fait que Le Pen essaie de récupérer ces questions prouve bien que le droit des femmes est devenu un sujet incontournable pour les politiques. Même le programme de Fillon s’en ressentait en étant plus ambitieux qu’il aurait pu l’être 5 ans plus tôt sa candidature !
Eternel combat féministe, l’inégalité salariale a connu un regain d’attention ces dernières années grâce au collectif islandais ayant appelé les travailleuses à lâcher leur job à une certaine date de fin octobre, à une certaine heure, à partir de laquelle elles ne seraient plus payées en comparaison de leur homologues masculins. En appliquant le même calcul aux salaires français, aux environ du 7 novembre les française travailleraient bénévolement jusqu’à la fin de l’année.
Exit le féminisme universaliste, place au féminisme intersectionnel et décolonial qui embrasse la diversité des femmes et croise les problématiques de genre, de couleur, de classe sociale. Angela Davis était en avance sur son temps.
L’idée d’une femme et d’une féminité, cède la place à l’expression d’une pluralité d’individus, tous libres de s’auto définir. Forcer une femme à s’habiller, à se comporter d’une manière ou d’une autre c’est l’opprimée…référence aux arrêtés anti-burkini pris par plusieurs municipalités françaises. Le féminisme qui consiste à décider ce qui est bon pour les femmes à leur place, ce n’est pas du féminisme, c’est de l’oppression.
Le mot le plus fondamental actuellement est consentement. Il faut foutre la paix aux femmes. Et pas de faux fuyant en argumentant que des hommes sont battus et harcelés. Ce ne sont pas des hommes mais des mauviettes !
Les hommes continuent à diriger le monde et cela ne se passe pas bien. C’est le constat que l’on peut faire avec Sherryl Sandberg n°2 de FaceBook au forum de Davos, rappelant au passage que moins de 5% des entreprises internationales sont dirigées par des femmes. « Ce qui veut dire que l’on utilise pas tout le talent de notre population ».
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