Le réchauffement climatique incontestable a bon dos pour expliquer l’assèchement du Colorado.
Environ 40 millions d’années ont été nécessaire à cette rivière pour creuser les quelques 1600m de son célèbre canyon et presque 2 milliards d’années d’histoire de la terre.
Moins d’un siècle, construction du premier barrage « Hoover Dam », a suffit à l’homme pour l’assécher en dérivant son eau vers les mégapoles et les oasis agricoles artificielles.
Toute l’eau, liquide ou solide, qui tombe sur les Rocheuses ne part pas dans le Colorado. Par exemple à Milner Pass, à gauche de la photo, l’eau qui va partir vers l’Atlantique et à droite de la photo, l’eau qui va partir vers le Pacifique.
Le Colorado, découvert par les européens au XVIe siècle, a été appelé ainsi par les espagnols que plus tard et le doit à sa couleur rouge-brune. La couleur actuelle du fleuve est essentiellement verdâtre.
Les alluvions qui donnaient son aspect boueux aux eaux charriant des sables et argiles rouges coloraient le fleuve. La baisse de charge sédimentaire du aux multiples barrages construit après Hoover Dam, a entraîné le développement d'algues vertes qui changent la couleur des eaux du fleuve.
LES MEGAPOLES. Oui, la démographie galopante résulte à plus de quarante millions d’habitants dépendant de ses ressources,
Le Colorado alimente en effet en eau potable plus de 40 millions de personnes. dans les mégapoles comme Las Vegas, Phoenix, Los Angeles et San Diego, sans compter toutes les autres villes de ce « Far West » américain. Le sud-ouest des US connaît une croissance démographique et économique énorme, entraînant une croissance des soutirages d'eau.
Dans le Nevada, pour les besoins des 40 millions de visiteurs annuels, Las Vegas, pompe dans le lac Mead, retenu par le Hoover Dam.
L’AGRICULTURE ET L’IRRIGATION.
Il faut quand même être débile pour cultiver des terres arides comme celles qui sont derrière nous en faisant pousser du coton, oui, du coton !!Culture qui demande, certes de la chaleur, mais surtout énormément d’eau.
La région a toujours été aride, mais ce sont surtout les surpâturages qui ont entraîné une accélération de la désertification et de l'érosion des sols du plateau du Colorado, mais pas les variations climatiques. Les énormes troupeaux de bovins du XIXe et du début du XXe siècle ont contribué à la disparition d’une partie du couvert végétal et le piétinement des biosols et leur destruction
Des études montrent qu’à partir de la fin du XIXeme siècle, la masse de poussière émise du fait des sols dégradés par les grands ranchs du Sud-Ouest des US a été multiplié par cinq. Ceci entraîne divers effets sur la transparence atmosphérique que l’on constate dans et au dessus du Grand Canyon mais aussi dans les Rocheuse. Le résultat est une diminution de l'albédo des neiges des montagnes, et donc un réchauffement local et une diminution de la période de d’enneigement de plusieurs semaines.
Vraiment le réchauffement climatique a bon dos !
La poussière en suspension au dessus des eaux verdâtres du Colorado
L’EVAPORATION . Car, comme dit l’histoire dans le problème de la baignoire qui fuit, il y a des jours où ça s’évapore.
Dans les lacs artificiels, les eaux du Colorado s’évaporent. La perte nette d'eau par évaporation dans ces lacs de retenue constitués au milieu du désert, en climat aride, est colossale et suffit à la perte de débit qui permettrait au fleuve d’aller jusqu’à la mer.
Et là aussi la baignoire fuit par les infiltrations dans les aquifères qui par définition ne sont pas étanches !
Rien que pour le lac Powell, le phénomène d’évaporation est accrue par des couches géologiques particulièrement perméable : les grès « Navajo », sont poreux au niveau du lac Powell et contribuent à la baisse de son niveau d’eau. Les hydrogéologues estiment la perte d'eau induite par ce seul lac Powell, à près de 6 % du débit du Colorado, soit près de 3 % du volume du lac chaque année ! Et des lacs artificiels, il y en a une grosse dizaine !!!
Les fluctuations climatiques naturelles montrent une période avec moins de précipitation ces 15 dernières années, faisant suite à une période plus humide, qui elle-même faisait suite à une période plus aride dans les années 1930 – 1940 en relation avec des cycles solaires. La période la plus humide des huit siècles dernier se situe de 1905 à 1925.
Le partage des eaux du Colorado entre les états du Colorado, Wyoming, Utah, Arizona, Nevada, Californie et peut être New Mexico date du début du siècle dernier et il est basé sur le débit moyen mesuré à cette époque, c’est-à-dire pendant la période la plus humide de l’histoire.
Dans les années plus arides qui ont suivi, le soutirage d’eau a été surabondant par rapport à ses capacité, et particulièrement en Californie. C’est ainsi que la partie mexicaine du fleuve est régulièrement asséchée, le fleuve n'atteint plus la mer comme le faisait remarqué Lavoiron !!!
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