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Durandalem, une histoire...

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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 29/03/2022 01H32
7- La veuve Deir.


     Onze heures, au portail est. C'est Benoît Spohr qui est de garde, avec Stéphane Spohr. Une charrette se présente, avec à son bord une femme, deux enfants et tout un barda de bagages.

   « Qui va là ?

    - Jeannette Deir, de Naborum.  La veuve de Jean Deir, tué lors de l'attaque. Je voudrais voir votre bourgmestre, Jacou Artz !

    - Il est à l’ancienne école, au bout du village... Je le préviens, et je vous ouvre le portail.

    - Merci ! 

Et la charrette pénètre dans le village.

  « Bonjour Jeannette ! dit Jacou. Vous vouliez me voir ? »

     - Oui, monsieur ! Je me trouve maintenant sans ressources... Je n'ai plus les moyens pour élever mes enfants. Les prisonniers germains ne m'ont finalement  été d'aucune utilité, je n’avais pas de tâches à leur proposer.

    De plus, mes beaux-parents me rejettent : ils m’accusent d’avoir poussé leur fils à être policier, de l'avoir détourné de la reprise de l’affaire familiale de teinturerie, pour gagner plus d'argent... Mais c'est faux, c'était le choix de Jean, pas le mien ! Maintenant, mon mari est passé du statut de coureur de filles à celui de héros... et c’est moi qu’on met sur la sellette ! Je préfère ne pas rester à Naborum... Auriez-vous un emploi pour moi ?

 - Je comprends votre situation...  Aviez-vous un métier, à Naborum ?

 - J’étais mère au foyer... Mais je me chargeais souvent du lavage des habits de mes voisins.

    - Alors, je crois que je peux faire quelque chose pour vous ! Aux Thermes, certaines de nos buandières commencent à prendre de l'âge. Elles mériteraient bien une relève... Voulez-vous devenir  buandière aux Thermes ? 

   - Oh oui ! je saurai me montrer digne de cette faveur ! Mais... il y a mes enfants... Que vais-je en faire ?  Jeannot a douze ans, et Jorge, dix ans.

 - Ne vous faites pas de souci.  Je vous trouverai un logement, et vos enfants intégreront l’école des enfants de Durandalem.  »

     Et Jacou charge Adrien Molle, le concierge de la Résidence, de préparer un appartement libre pour une femme et deux enfants.

     « Le numéro 9 est libre, ce sera parfait !

    - Superbe, je te les amène !  »

    Vous, Jeannette, suivez-moi, avec les enfants. Vos affaires seront portées là-bas par nos gardes en réserve.

     Ils arrivent à la Résidence. Adrien les accueille.

    « Bienvenue chez vous !  Voici votre appartement. Il est meublé, vous y trouverez tout le confort :  une chambre pour vous, et une pour vos bambins. »

 Jacou précise à Adrien que Jeannette va occuper un poste de buandière aux Thermes.

      « Parfait, cela tombe bien... Les numéros 7 et 8 sont également occupés par des buandières des Thermes, vos voisines pourront tout vous expliquer ! »

Jacou poursuit.

      « Une chose, encore, Jeannette ! 

      Ici, dans le village, comme tu l’auras constaté, tout le monde vit et travaille nu. C’est notre philosophie. Vous devrez, toi et tes enfants, vous y tenir !

 - Nous serons dignes de votre hospitalité !  promet Jeannette.

 - Voilà, tu peux prendre une douche, et commencer ta nouvelle vie de nudiste dès maintenant.

      Ce midi, toi et tes enfants, vous mangerez à la cantine de la Résidence. Par la suite, vous mangerez aux Thermes le midi, et ici le soir. Tes enfants seront nourris avec les autres au restaurant des Thermes le midi, et avec toi le soir. 

     Cet après-midi, une éducatrice viendra les prendre en charge. 

     Je t’emmènerai aux Thermes pour te présenter les personnes avec qui tu travailleras. »

     Et pendant que Jeannette et ses enfants sont sous la douche, le garde Johan Martinet dépose dans l’appartement le contenu de la charrette.

     En ressortant de la douche, Jeannette est un petit peu gênée. Elle n’a pas l’habitude de se montrer nue, même devant ses enfants.  Mais elle est absolument ravie... Quel plaisir, cette douche ! À Naborum, il y avait bien des douches, mais pas chez elle.

     « Il est midi, allons dans le réfectoire, il est l’heure de manger, je vais vous présenter. »

     Dans le réfectoire, tout le monde est attablé, les mineurs sont là aussi.

     Jacou prend la parole :

    « Je vous présente Jeannette Deir, la veuve du policier tué par Khan à Naborum. Jeannette et ses enfants Jeannot et Jorge sont maintenant citoyens de Durandalem.  Ils habitent ici, à la Résidence, au numéro 9. Jeannette va tenir un emploi de buandière aux Thermes. »

     « Bienvenue Jeannette  ! Bienvenue les enfants ! » disent en chœur les résidents attablés.

     Jeannette est aux anges. Jamais elle n’aurait pu imaginer que ses problèmes se résoudraient si vite, et de si belle façon. Elle remercie grandement Jacou pour tout ce qu’il a fait pour elle !
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 30/03/2022 07H44
    Après le repas, Agathe Stein et Nadège Schaff, les deux éducatrices, viennent au réfectoire prendre avec elles les deux enfants de Jeannette. Jeannot va intégrer la classe moyenne de Nadège, et Jorge, la petite classe d'Agathe.

     « Nous les  libérerons à 17 heures. Ils pourront alors rentrer dans leur appartement... ou jouer avec leurs nouveaux amis... ou encore venir aux Thermes faire un petit coucou à maman ! »

     Jacou invite Jeannette à le suivre aux Thermes.

   À l'entrée, Jeannette est étonnée de devoir reprendre une douche.

Mais Jacou lui explique.

    « C’est une question d’hygiène. L'hygiène ici doit être irréprochable !  Toute personne qui vient aux Thermes doit passer par la douche. Toi, moi, tous les autres... Même l’Empereur, le mois dernier, a dû prendre sa douche ! Les agents de service sont là pour toi, ils te donneront une serviette pour te sécher, et une autre, sèche, pour t’asseoir si besoin.  Voilà. Nous allons monter au restaurant, je vais te présenter tes collègues. 

    Voici Michel Bern, le gérant du restaurant. Agnès, Angèle, Josiane et Marianne, les cuisinières. Et tes deux collègues buandières, Alice Stone et Agnès Hune. Elle t'expliqueront la tâche. Agnès est par ailleurs ta voisine d'appartement...

    Il y a aussi les deux agents de service, les trois agents d'entretien, l'agent de sécurité... Chaque partie des Thermes a son propre personnel. Tu connaîtras bientôt tout le monde ! 

     Au rez-de-chaussée, par exemple, tu as déjà rencontré les cinq agents de service et le gérant. Il faut y ajouter les agents d'entretien, l'agent de sécurité, les maîtres-nageurs, les masseuses, les gérants du coin des boissons... À l’hôtel : gérant, buandières, agents d’entretien...

     Au niveau des appartements, où est logée la majorité du personnel des Thermes, il y a un responsable d’étage. Et là aussi, buandières, agents de service, agents d’entretien, agents de sécurité... Chacun a une tâche bien précise.

- Oh là là, s'inquiète Jeannette, ça fait beaucoup de monde  ! Jamais je n’arriverai à retenir tous leurs noms...

 - Ne panique pas, cela se fera peu à peu, tu auras tout loisir de faire connaissance !  Bon, je termine : nous avons aussi deux concierges, trois techniciens chaudières, et sept vigiles. Ce qui fait en tout soixante-deux employés dans les Thermes... Et même soixante-trois avec toi, maintenant.   Nous formons une grande famille, et je suis sûr que tu t’y plairas vite ! 

     Je t’invite maintenant à faire une séance de sauna. Cela te fera le plus grand bien. Agnès Hune va t'accompagner, vous pourrez papoter !  Agnès, occupe-toi de Jeannette.  Tu lui montreras le métier, ensuite.

    - Avec plaisir, Jacou. Suis-moi, Jeannette... »
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Issoire Issoire
Posté le : 30/03/2022 08H29
Toujours la même générosité à accueillir et faire découvrir les bienfaits des thermes .
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 01/04/2022 20H36
   L’accueil en classe.

     Dans les classes des cellules des Thermes, les trois éducatrices font les présentations entre anciens et nouveaux élèves.

C'est Jeanne Muller qui prend la parole en premier.

     « Je vous présente Jeannot et son petit frère Jorge, qui viennent habiter à Durandalem avec leur maman. Leur papa a été tué par les pillards de Khan à Naborum. Jeannot ira dans la classe des moyens avec Nadège, et son frère dans la petite classe avec Agathe.

 - Jeannot, dit Nadège, voici donc tes camarades de classe : Michael Hoste,  les jumelles Marguerite et Pétulla Martinet , Bernard Bardot,  et Georgette Hahn .

- Jorge, dit Agathe, voici les tiens :  .Manon Hoste, les jumelles Josiane et Joelle Bardot, Gilles Bardot, Eli Thiel, Abraham Thiel, et les jumeaux Robert et Pascal...

 - Et enfin, dit Jeanne Muller, je vous présente Paulette et Annie Hoff, C1audette et Claudia Schmit, Joelle, Josette et Josiane Bonté. Sept filles sauvées des griffes de Khan qui rejoindront ma classe, la grande classe. Elles sont toutes orphelines, leurs parents, leurs frères, ont été tués par Khan.  Mesdemoiselles, voici vos cinq camarades de classe : Piotr Hahn, les jumeaux Jules et Julie Stock, et les jumelles Christine et Christel Martinet. Je vous demanderai beaucoup d'attention et de sollicitude envers vos nouvelles camarades, privées maintenant  de l’affection des leurs. Je suis sûre  que vous saurez les aider au mieux !

      -  Ho, le coiffeur est passé ! constate Julie Stock. Vous êtes jolies comme cela !

    - Merci à toi, heu...Julie, c’est ça ?!  répond Paulette caressant son pubis. Oui, ce matin, il nous a coiffées et tondues !

 - Madame Muller, demande Jules Stock, vous pouvez nous raconter qui est Khan ? »

Et Jeanne commence son récit. 

«  Khan était un monstre assoiffé de sang. Avec son armée de sauvages, il est arrivé des pays de l’Est, par-delà la grande ville de Strateburgo. C’était un chef de guerre chassé par l’Empereur Charlemagne, et qui s’était enfui dans les montagnes. Il dévastait tout et pillait les villages sur sa route avant de les brûler, en tuant tous les habitants !

- Oui, même les enfants ! confirme Claudette Schmidt, larmoyante.  Nous ne sommes encore vivantes que parce qu’il aimait les rousses bien formées ! Tous les autres, nos frères et sœurs, nos parents, nos amis, tous ont été égorgés ! 

  - Après avoir mis à sac la ville de Pont-de-Sarre, continue Jeanne, ils sont arrivés à Naborum,  Les gardes de Durandalem ont été prévenus, et heureusement, ce jour-là, les anciens soldats de la garde du roi, ceux qui ont fait leur apprentissage à Durandalem, étaient tous réunis chez nous. Avec l’aide des gardes et des habitants du village, ils sont allés tuer Khan et tous ses pillards !

 - En volant ! Je les ai vus passer ! précise Piotr.

 - C’est exact, Piotr. D’en haut, avec leurs flèches, ils ont tué toute l’armée de Khan !

- Mais il voulait aller où, Khan ? questionne Mikael Hoste. 

 - Il savait qu’à Durandalem, il y a beaucoup d’or, il voulait s’en emparer ! 

  - Mais comment savait-il cela ? interroge Christine Martinet.

 - Grâce à la découverte de l'or, pour améliorer la vie des habitants, Durandalem a pu faire beaucoup de commerce, d’achats de matériaux, dans beaucoup d'autres villages. Jusqu’à Strateburgo, pour les pierres des remparts...  Alors, forcément, la présence d'or à Durandalem a vite été connue un peu partout. Plusieurs bandes de pillards ont essayé de le voler, cet or. Mais tous ont échoué, et la plupart sont morts...

     Vous savez qu'au village nous avons beaucoup de gardes.  C’est la garantie de pouvoir vivre en paix, sans risques d’être attaqués !

     Si Khan avait été au courant de nos moyens de défense, il n’aurait sûrement pas entrepris pareille attaque...  Mais tout cela est fini et bien fini. Maintenant Khan et tous ses guerriers sont enterrés dans une fosse à la sortie de Naborum. Nous allons essayer de vous faire oublier ces affreux souvenirs, et vous faire prendre du plaisir à apprendre la vie, qui est si belle quand on lui prête un peu d’intérêt ! »



    À l’ancienne école, dans la grande salle, pour commencer leur enseignement, Apollinaire a réuni Edeltraud Bour, Gertrude et Berthe Hoff, Anne Bonté et Claudine Schmit, les filles les plus âgées.

     « Bienvenue, mesdemoiselles. Vous êtes toutes très belles, mon âge avancé me permet de vous le dire sans arrière-pensées...

     - Merci du compliment, Apollinaire !  disent-elles en chœur.

     - Oh, vous pouvez m’appeler "Apo" tout court, on me nomme souvent comme ça. 

,- D'accord, Apo ! Par quoi commençons-nous ? 

- Eh bien, nous allons apprendre l’alphabet... »

Et il caresse d'un regard rêveur les magnifiques lettres sculptées de leurs toisons.
Message edité le 01/04/2022 21H44
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Issoire Issoire
Posté le : 02/04/2022 21H13
Apprendre l’alphabet et en tracer les lettres je suppose.
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 02/04/2022 22H06
Ah ça ! l'apprentissage de l'alphabet passe par le dessin des lettres !
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 04/04/2022 23H40
Les remparts de Naborum.


          Les tailleurs de pierre de Tenquin.



   Alix, Armand et Gabin ont été chargés de se rendre à Tenquin pour contacter les responsables de la carrière de pierre.

     Les trois fils du tailleur de pierre Roger Brun, Albert, Robert et Norbert, ont repris le métier de leur père. Armand, fils du tailleur de pierre Aimé Brun, a fait de même. Les livreurs de pierres de jadis, les frères Gotsch, ont cessé leur activité. Ce sont maintenant Colin et Colas, les fils  de Nicolas Déreck, qui se chargent des livraisons.  Et ce sont les épouses de Colin et de Colas, Judith et Édith, qui gèrent l'entreprise.

   Arrivés à Tenquin, Alix, Armand et Gabin peuvent lire sur une grande pancarte :

 CARRIÈRE DE PIERRE

BRUN-DÉRECK et compagnie

Les voilà donc à destination !

   Auprès de Judith Déreck,  Alix passe commande de vingt charrettes de pierres à livrer à Naborum, pour édifier les remparts. En acompte, il donne à Judith un grand sac d’or. Le prix définitif reste à négocier.

     « Il en faudra sûrement plus !  Quels sont les délais ?  demande-t-il. 

    - Nous pouvons fournir une grande charrette par jour, qui sera livrée à Naborum.  Si vous nous envoyez des charrettes, on peut en charger deux autres par jour. Il faudra compter un mois pour les vingt charrettes. Dans trois jours, vous aurez la première, et même deux autres si vous nous envoyez des charrettes d’ici là.

 - Merci Judith ! Je vais transmettre cela à Jacou, le commanditaire.

- Jacou Artz, le bourgmestre de Durandalem ? 

 - C'est lui-même !

- Mais nous le connaissons... Nous sommes allés plusieurs fois aux Thermes ces dernières années.  La première livraison, ce sera l’occasion de nous revoir ! 

- Il en sera ravi... Je le préviens demain. »



     Pendant ce temps, à Durandalem, dans le champ derrière la ferme Bauer, la machine a fini de retourner la terre. Le Borgne était si bien installé sur sa couchette qu'il s’est paisiblement endormi aux commandes. Heureusement, à ce moment, il a lâché la manette, et la machine s’est arrêtée. 

Gabriel Holz, qui passait par là, a vu la scène. Il court prévenir Audrey Lemas, la compagne du Borgne, qui s'inquiétait de ne pas le voir revenir.

Le frère du Borgne, François, rit de bon cœur, ainsi que tous les employés de la ferme.

 « Heureusement que ça s'est arrêté, sinon la machine aurait bien labouré tout le chemin jusqu’à Laudrefang ! »

    

      Les maçons de Manderen.

   Roger et Guenièvre ont été envoyés à Manderen pour recruter les maçons qui bâtiront les remparts.

    Après un vol sans histoire, les voici en vue de la cité. Ils se posent dans la forêt afin de se vêtir, et parviennent aux portes du château.

     Le portail est fermé.

     « Qui êtes-vous ?  Que voulez-vous ? demande le garde en faction sur le rempart.

     - Nous voudrions rencontrer les maçons, Wirth, Storm et Bour.

     - D’où venez-vous ? »

     - De Durandalem. C'est Jacou Artz, notre bourgmestre, qui nous envoie.

     - Attendez un instant...

     Au bout d’un moment, le portail s’ouvre.

     Un grand blond s’avance vers eux  :

     - Je suis Adrien Wirth, le patron de la corporation des maçons. Vous venez de Durandalem ?

     - C’est exact ! Jacou Artz a besoin de maçons pour aller construire les défenses de la ville de Naborum, récemment attaquée...

     - Entrez, vous nous raconterez cela à table !

     Et Roger et Guenièvre suivent le grand blond.

     Roger explique ce qui s’est passé, l’attaque de Khan, et les gardes de Durandalem qui les ont exterminés, et la décision de construire des remparts avec l’aide de Durandalem.

     Après le repas, Adrien dit :

     « C'est bien volontiers que nous viendrons construire ces remparts. Dès lundi prochain, nous serons à même vous envoyer une dizaine de maçons. Pourrons-nous bénéficier de vos potions pour travailler plus vite, comme  nous avions fait à Durandalem ?

      - Bien entendu !

    - Alors c'est dit, nous serons là !

     - Voici de l'or pour les premiers frais, dit Guenièvre en lui tendant un sac plein.

    - Grand merci, gente demoiselle !

  - Maintenant, nous retournons au village. À bientôt, Adrien !

     - À bientôt à Durandalem ! »

     Et Roger et Guenièvre sortent de l’enceinte, et décollent direction sud vers Durandalem, sous les regards sidérés des habitants du château. Adrien souriant agite le bras, en signe d’au revoir.
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 08/04/2022 18H56
  Les compagnons du Blauersland.

   Christian et Christina Hahn,  Jeanne et Pierre Martinet, Alice Spohr et Alexa Dumas se sont envolés au petit matin pour Strateburgo. Après quelques heures de vol, les émissaires décident de se reposer et de se restaurer. Ils atterrissent dans une clairière. Il fait maintenant bien bon, et les vêtements deviennent tout à fait superflus ! Ils se mettent donc nus et s'installent pour manger.

 Après ce bon repas, l'on prolonge la pause. Le soleil réchauffe les corps et réveille les désirs. Pierre regarde Alexa avec envie , et cela se voit ! Christian lui aussi aimerait visiblement batifoler un peu, Jeanne l'a remarqué. Et les six gardes se rapprochent, se caressent, s’embrassent, s'enlacent… Ces ébats improvisés leur ont fait le plus grand bien.  Après s'être donnés à fond, il se reposent couchés dans l’herbe. Mais il faut bien repartir. Les voilà qui reprennent leur vol, sans se rhabiller. Mutuellement, par la pensée, ils se promettent de remettre ça, ce soir, au Blauersland...

  Dans la soirée, ils sont parvenus au-dessus des carrières du Blauersland. Ils atterrissent alors sur la place, effrayant les autochtones... Des gens nus et armés qui arrivent comme ça, par les airs, c’est sûrement diabolique, peut-être dangereux. Ils sont aussitôt  encerclés et mis en joue par les gardes. Un grand blond, qui semble être le chef, les interpelle.

     « Qui êtes-vous ?

     - Nous venons de Durandalem, en Austrasie. Nous avons des recommandations pour Clément Sandre, ou Sylvain Cohen !

     - Ah, de Durandalem... Baissez vos armes, vous autres, ce sont des amis !  Sylvain Cohen, c'est moi... le maître compagnon de cette communauté !  Vous dites avoir des recommandations ?

     - Oui, de la part de Jacou Artz !

     - Jacou, dites-vous ? Venez, suivez-moi. J’en connais un à qui cela fera grand plaisir...

     Et Sylvain Cohen emmène le groupe dans une grande hutte.

     « Grand Maître, des envoyés de Jacou Artz, de Durandalem ! »

     Le vénérable maître Clément Sandre, âgé de 90 ans, se lève alors lentement de son trône.

     « Jacou Artz... Ce bon vieux sorcier vit donc encore ! dit-il en éclatant de rire. Que désire-t-il donc ?

     - Des pierres, Grand Maître, beaucoup de pierres !

     - Et que veut-il en faire, de toutes ces pierres ? Racontez-moi tout...

  C'est Alice Spohr qui entreprend de tout lui expliquer. À l’étonnement de l’assistance, qui  n’a pas vraiment l’habitude de voir une femme s'octroyer la parole, et encore moins une soldate toute nue !

     « Tout a commencé quand un bandit, Khan le terrible, avec son armée de pillards, a sauvagement attaqué Naborum, la cité toute proche de Durandalem...

  - Oui, l'interrompt Clément, nous avons entendu parler des ravages qu’il a faits plus au nord. Il a détruit plusieurs villages, dit-on.

   - Or donc, ce jour-là, nous fêtions tranquillement l’anniversaire de l’école de soldats, avec les vétérans des gardes de Charlemagne, quand nous avons été informés de l'attaque. Aussitôt, sous les ordres de Dillon d’Ortega, nous nous sommes organisés pour riposter.

      Notre maîtrise du tir à l'arc et notre pouvoir de voler nous ont permis de vaincre Khan, et de décimer son armée...  À seulement trente, armés d’arcs et de nombreux carquois de flèches, nous sommes parvenus à  tuer Khan et près de cinq cents de ses soudards !

    Néanmoins, ils avaient réussi à pénétrer dans la cité, tuant deux gens d’arme, blessant plusieurs personnes, et brûlant des maisons. Pour éviter qu'une telle intrusion ne se reproduise, le bourgmestre de Naborum, qui n’est autre qu’un des soldats de Dillon, a demandé à Jacou de l’aider à fortifier la ville.

  Voilà pourquoi nous avons été envoyés  ici, avec mission de rapporter des pierres pour construire des remparts. Nous escorterons les convois de pierres, si bien sûr cela est possible ! »

     Clément poursuit :

     « C’est formidable, que vous ayez décimé ces chiens. Nous avions envoyé un émissaire à Aix auprès de l’Empereur pour le prévenir !

     - Oui ! lui répond Christian Hahn. Des envoyés de Charlemagne sont passés d'ailleurs passés à Durandalem.  Ils venaient lever une armée afin de combattre Khan.

    - Mais ce n’était plus la peine, rigole Alice. Nous avions déjà fait tout le boulot ! »

Ce qui fait rire toute l’assistance.

 « Eh bien soit ! Jusqu’au départ des chariots de pierres, vous serez nos invités.  Nous disposons d'une immense réserve. Dès demain, nous pourrons faire partir vers Durandalem cinq grands chariots de quatre chevaux !

    - Avec vos pouvoirs, demande Sylvain, pourrez-vous nous aider à les charger ?

    - Nous avons mieux , dit alors Alexa. Une potion qu’il vous suffira de boire pour acquérir vous-mêmes le don de déplacer les objets par la pensée !

     - Mais ne fallait-il pas passer par une grotte et subir un rituel d’initiation ? demande Sylvain, qui se rappelle être passé par là.

     - Oui da ! mais Chantal et Jacou ont trouvé la formule qui permet de se passer du rituel. La trémulonde est maintenant directement intégrée dans la potion. Un somme provoqué d'une demi-heure suffit pour qu'elle agisse. Et les effets sont permanents,  pour peu qu'on utilise ces pouvoirs régulièrement ! »

    
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Issoire Issoire
Posté le : 08/04/2022 19H38
Enfin un peu de lecture légère, quel plaisir….
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 10/04/2022 19H02
« Elles sont formidables ! s'exclame alors Léo Cohen, le cousin de Sylvain.

     - Formidables ? demande Clément Sandre. Qui cela ?

     - Mais voyons, les filles de Durandalem !  Quelle prestance, quelle maîtrise, quel charme... Que faites-vous ce soir ?  leur demande-t-il en souriant.

    - Ma foi, rien de spécial... Que proposez-vous ? s'enquièrent alors Jeanne et Christiane.

    - Heu… Je dis cela comme cela... Mais si vous voulez, nous pourrions faire une fête avec vous !

     - Bien volontiers ! acquiescent Alexa, Alice, Christiane et Jeanne, approuvées par les garçons.

     - Oui, se réjouit Christian, faisons la fête ! La fête entre nudistes ! 

     - Alors venez, les invite Sylvain. Je vais vous présenter notre communauté ! Vous allez voir ce que c'est, une fête chez nous. »

     Et ils entreprennent de faire le tour des huttes, disposées tout autour de la place.

     « Voici ma hutte ! dit Sylvain. Je vous présente mon épouse Adrienne et mes deux enfants. Juste à côté, la hutte de mon frère Adrien, de son épouse Louise, et de ses deux jumeaux.  Ici c’est la hutte de mon cousin Théo, de son épouse Josette, et de ses trois filles. Et celle de mon autre cousin Léo, de sa compagne Esther, et de leur fille. 

     Ici nous avons la salle de garde. Voici Vincent Jost, sa compagne Anne, et leurs deux jumelles. José Blum, sa femme Marie-José, et leurs deux jumeaux. Les frères Lucas et Louis Rosenthal, deux vieux célibataires endurcis !

     Dans les dépendances sont logés les anciens, les gardes à la retraite : Roger Pinot, Ignace et Sylvain Strass, Alfred Muscat, Henri Dawes, Victor et Raoul Schwartz.

     Ici, c’est la hutte de la famille Pinot.  Roger est le père de Georges, lui-même père de triplés. Leur mère est hélas morte en couches.

    Et là, enfin Georges Stand, qui a eu cinq enfants avec plusieurs femmes, tardivement. Et que nous appelons notre étalon, parce que son membre est énorme... enfin, ÉTAIT énorme ! »



Et tout le monde rigole de cette saillie...



    « Cela fait beaucoup de jeunes filles et de jeunes garçons, remarque Christian. Cela ne pose pas de problème ?

     - Oh non... Nous pratiquons l’amour libre et consenti. Chacun peut avoir un rapport avec le ou la partenaire de son choix, du moment que les deux sont d’accord !

     - Et le mariage, alors ? demande Alice.

     - C’est un accord, nous faisons des enfants, nous les élevons ensemble, mais nous sommes libres d’avoir des rapports avec qui nous voulons !

    - Alors, si j’ai bien compris, dit Christiane, la fête de ce soir, ce sera aussi chacun et chacune au choix !  .

     - Voilà ! Et si vous participez, vous ne serez pas déçus ! Mais toujours d’un commun accord avec les partenaires, n'est-ce pas... Celui qui déroge est sévèrement puni, et isolé pour un bon bout de temps !

 - Ça va être superbe ! se réjouit Alice.

 - D'autant que nous avons une potion de Jacou pour augmenter le plaisir, et une autre pour éviter de faire des enfants ! rappelle Jeanne.

 - Nous voilà donc parées ! dit Alexa déjà tout excitée. On y va quand ? 

     - Allons d'abord manger, lui répond Sylvain. Et ensuite, sur la place, la fête pourra commencer ! »

 Après le repas, toute la jeunesse se retrouve donc sur la place, et c'est le début des ébats !

 
     Laissant la place du village aux jeunes, les parents, eux, se sont réunis dans la grande hutte sous les yeux du vétéran Clément Sandre.

      Les gardes retraités ne sont pas venus, prétextant qu'à leurs âges, ils se couchent comme les poules...


     Après toutes ces réjouissances, tard dans la nuit, chacun est épuisé ! Les émissaires de Durandalem sont invités à dormir dans les huttes de Sylvain, d'Adrien, et de Théo. Le calme revient sur le Blauersland, et tout le monde se couche et s’endort rapidement.
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 11/04/2022 22H57
Pendant ce temps à Durandalem…

Roger et Guenièvre sont de retour.  Roger fait son rapport à Jacou.

    « Les maçons de Manderen seront là dès lundi. Ils seront une dizaine. Pour aller plus vite, ils demandent à bénéficier de la potion qui permet de soulever les pierres par la pensée...

   - Merci Roger, merci à vous deux pour cette course !  Je vous invite à boire un verre à l’auberge. »

    Là-bas, Albert et Georgette Fart, Georges Frisch, Gretel Wilkinson, et Hankel Thiel, qui ont fini leur poste de garde, boivent un canon avant de rentrer chez eux.

 Édouard et Jacques Basin, Gildas Dor, le Borgne et François Bauer, les fermiers, sont là aussi, occupés à raconter comment le Borgne a fini de labourer le champ. Ce qui a bien amusé  tout le monde. Lui se tient debout au comptoir, il ne peut toujours pas s’asseoir ! Mais sa blessure guérira vite. Tous les matins, il va voir Marie Brett le médecin, pour se faire pommader sa pauvre fesse.

  Les cantonniers, Pierrot et Claude Stein, sont également présents.   Jacou qui vient d'arriver avec Roger et Guenièvre, est content de les voir. Il en profite pour leur faire une commission :

    « Si vous avez du temps, vous vous rendrez demain à Naborum, discuter avec Charles et ses cantonniers du traçage des futurs remparts. Vous leur annoncerez que les maçons commenceront lundi !.

   - Pas de problème, nous emmènerons le jeune avec nous.

  - Vous demanderez aussi à Charles de nous envoyer leurs forgerons, pour les systèmes d’ouverture des portails !

     - Compris, Jacou. Ce sera fait ! »

    À ce moment, une belle femme blonde, inconnue des Durandalémois présents, pénètre toute nue dans l’auberge, accompagnée de deux enfants. Elle sourit à Jacou.  Elle lui avait promis de passer dans la soirée.

     « Mesdames et messieurs, je vous présente Jeannette Deir, la veuve du policier tué par Khan. Elle vient habiter à Durandalem avec ses deux enfants Jeannot et Jorge. Elle a trouvé un emploi de buandière aux Thermes...   Bien sûr, vous lui réservez votre plus bel accueil ! »

     Et tous en chœur, les clients et les employés s'écrient joyeusement :

     « Bienvenue,  Jeannette ! Bienvenue, Jeannot et Jorge ! »

     C'est à ce moment qu'Anatole fait son entrée, escorté par tout un essaim de jolies rousses souriantes.

     « Bien le bonsoir, la compagnie... Une table pour treize, je vous prie... Je paie la tournée à ces demoiselles !  Mais vous les connaissez déjà, non ? Ce sont les rescapées des chariots de Khan, devenues membres à part entière de notre village !

  - Oui, dit Jacou, je me permets de vous présenter à nouveau Edeltraud Bour, Gertrude, Berthe, Paulette et Annie Hoff, Anne, Joelle, Josette et Josiane Bonté, Claudine , Claudette et Claudia Schmit...

  - Voilà qui va amener de la fraîcheur dans notre village ! sourit Child, assis derrière le comptoir.  Bienvenue encore, mesdemoiselles !

   - Grand merci à vous, Maître Child ! lui répond Berthe Hoff.

     Les fermiers sont fascinés par la beauté de toutes ces jouvencelles rousses et plantureuses. Ils ne peuvent détacher leurs regards.

     Le Borgne ose, tout balbutiant, leur adresser la parole.

« Vous êtes…vous êtes... co... comment dire... splendides !

     -  Merci pour votre aimable accueil ! répond Edeltraud. Et merci aussi, ajoute-t-elle, d'avoir donné de votre personne  pour nous sauver la vie, on nous a raconté ! »

Et elle désigne du doigt le pansement sur la fesse du Borgne, ce qui déclenche l'hilarité générale.

      Après quelques canons, l’ambiance vire à la rigolade débridée.

Mais Anatole intervient :

     « Mesdemoiselles, ce n'est pas que l'on s'ennuie, loin de là... Mais il est temps de rentrer à l’école. Manon a préparé le souper, n'allons pas la faire attendre !

  - C’est vrai, ne nous mettons pas en retard !  acquiesce Jacou.

    Bonsoir tout le monde ! »
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Issoire Issoire
Posté le : 12/04/2022 08H44
Est-il saugrenu de penser que le kamasoutra pourrait être le premier livre de lecture de nos rousses jouvencelles.
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 13/04/2022 19H01
Mercredi 22 mars.

     Les pierres des remparts de Naborum.


   Benoît Spohr et Paul Frisch sont de garde au portail est. Il est à peine neuf heures quand un cavalier en armes se présente...

   « Qui êtes-vous ? l'interpelle Benoît.

    - Alix Holz... Je reviens de Tenquin.  Je dois voir Jacou !

    - Entre, Alix. Tu trouveras Jacou  à l’école ...

     - Merci ! »

À peine Alix a-t-il franchi le portail ouvert qu'il se déshabille.

     Jacou et Anatole, prévenus, l'attendent devant le portail de l’école.

     « - Salut à toi Alix ! »

     - Salut Jacou ! Salut Anatole ! Je viens rendre compte de ma mission...

    - Entre, tu nous détailleras tout ça en haut, en buvant un verre ! »

     Et Alix entre dans l’enceinte de l’école. Tant de souvenirs lui reviennent…

     Dans la grande salle, cinq belles jeunes filles rousses sont en train d’étudier avec Apo.

    « Mais qui sont ces ravissantes jouvencelles ?  demande Alix intrigué.

    - Allons, viens un peu plus loin.  Ne dérangeons pas le cours, je vais t'expliquer !  »

Et ils se rendent à l’office, où Manon le salue et lui sert une pinte de vin.

     Jacou lui raconte donc l’histoire de ces filles, rescapées de Khan, et qui étaient restées cachées dans les chariots.

     « Incroyable histoire... Et... et elles sont si belles ! bredouille Alix encore tout rêveur.

    - Oui, pour sûr, dit Jacou souriant. À voir ton entre-jambe, on voit bien qu'elles te font de l'effet...  Mais revenons à nos moutons. Quelles nouvelles des pierres ?

    -  Les pierres ? Ah oui, les pierres... Eh bien, j’ai rencontré les nouveaux tailleurs de pierres de Tenquin. Ce sont les enfants des tailleurs que nous avons connus. Ils sont déjà venus aux Thermes !

   - Oui, oui, je sais. Je les connais. Mais les pierres ? »

    - Ah, les pierres...  Eh bien, un chariot nous parviendra dans deux jours, et ensuite, ce sera un par jour. Mais si on emmène deux chariots sur place, on pourra avoir trois chariots par jour !

     - Fort bien . J’enverrai donc demain deux chariots avec des chargeurs.  Tu emporteras quelques pintes de potion pour charger aisément les chariots, et tu les donneras aux tailleurs. Toi, Gabin et Armand, vous pourrez aussi vous en servir. Cette potion vous permettra à nouveau de voler !

   - Merci Jacou ! »

   - Bon, maintenant, je dois repartir pour Tenquin... »

     Quand ils ressortent de la salle de classe d'Apo, Alix se retourne et contemple à nouveau les élèves.

     « Belles... belles... belles !

     - Oui oui, très belles ! Merci d’être venu si rapidement, Alix.

Et bonne route !

   - Merci Jacou ! Bonne journée à vous ... »

     Et c'est à regret qu'il se rhabille. Au portail, il échange un salut avec Benoît et ressort du village au galop.



   Au Blauersland, dès l’aube, les cinq chariots de pierres ont été vite chargés. La potion de Jacou a permis de finir en un temps record !

     Le vieux Clément Sandre dit alors :

     « Je viens avec vous ! Cela fait si longtemps que je n’ai pas vu ce cher Jacou... Bientôt,  je ne serai sans doute plus en état de voyager. Alors, ma foi, là, j'en profite !

    - Nous partirons demain avec cinq autres chariots, dit Sylvain Cohen. Nous arriverons dans deux jours.

- Bien !  dit Pierre Martinet. Christina Hahn, Alexa Dumas et moi, nous partons avec le convoi d'aujourd’hui.  Quant à Christian Hahn, Jeanne Martinet, et Alice Spohr, ils escorteront celui de demain.

- C'est parfait, dit Sylvain. Nos quatre charretières sont excellentes et savent se servir d'un arc, et le charretier Paulin aussi. Mais votre présence nous rassure !  Bonne route, et prenez bien soin de notre Grand Maître Clément ! 

- Promis, dit Pierre. Et vous, prenez bien soin de nos soldats !

- N’aie crainte, le rassure en souriant Alice Spohr, nous sommes dans de bonnes mains ! 

Il faut dire qu'elle pense déjà à la soirée à venir, qui sera encore chaude et festive, sans nul doute...

     Et le convoi se met en route.  Il va falloir deux jours pour rallier Naborum.
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 15/04/2022 09H25
À Durandalem, les cantonniers Pierrot , Claude et Félix Stein se préparent à aller à Naborum. Ils récupèrent les chevaux que Nestor Pferd leur a préparés, et après avoir enfilé une tunique, les voilà partis. Paul Frisch manœuvre l’ouverture du portail.

   Les voici à Naborum.  Sur la route, deux gens d’arme les arrêtent. L'un d'eux les interpelle.

- Où allez-vous, tous les trois ?

  - Nous sommes les cantonniers de Durandalem... Nous devons voir Charles Kauf, votre Bourgmestre.

  - Vous le trouverez à Oderfang ! »

     Et les trois cavaliers prennent le chemin de l’étang, qui se situe au nord de Naborum.

     « Bonjour Charles, dit Pierrot.  Jacou te fait dire que les maçons seront là dès lundi pour construire les remparts de la cité.  Les pierres commenceront à arriver demain ! Nous sommes ici pour tracer et creuser les fondations de ces remparts  Mais nous devons auparavant dessiner un plan avec toi. Aurais-tu des cantonniers ou des ouvriers pour nous aider ?

  - Oui, nous disposons de trois cantonniers, Georges Bour, son fils Paul, et son frère Alain. Je les fais mander sur l’heure. Nous nous réunirons dans la salle communale.

 - Pourrais-tu aussi convoquer tes forgerons ? Nous les enverrons à Durandalem.  Là-bas, ils s'initieront à nos techniques de portail et de système d’ouverture.

- Oui, je vous les fais venir : notre maître forgeron Jean Schuss, ses jumeaux Jean-Paul et Jean-Pierre, qui sont ses assistants, et ses apprentis Luc et Dan Lemas,  les fils du notaire.

 - Parfait ! Allons-y donc...

      Les cantonniers arrivent, et les forgerons suivent. Et tout le monde se retrouve à la salle communale

     Un plan est établi. Les fortifications feront le tour complet de la cité. Charles Kauf explique le plan en détail :

    « Il y aura quatre portails. Un à l'ouest, sur la route de Mettis et de Durandalem. Un au sud, sur la route de Tenquin. Un à l'est, sur la route de Hombourg. Et un quatrième au nord, après l’étang d’Oderfang, sur la route de Saint-Louisville. Ces portails seront manœuvrés depuis les salles de garde situées au-dessus. Une nouvelle technique inventée à Durandalem, et qui fonctionne très bien !  Vous, les forgerons, vous irez là-bas pour vous former à cette technique. Vous suivrez l'enseignement de Jérémoy May, le maître forgeron de Durandalem. 

      Tout le long des remparts, nous érigerons seize tours de guet. Une à chaque angle des remparts, ce qui fera quatre. Une autre au milieu de chaque côté, de façon à bien veiller sur tout le périmètre. En outre, chacun des quatre portails sera encadré par deux tours, qui abriteront les salles de garde. 

    Les remparts feront vingt-quatre pieds de haut sur six pieds de large, et les tours culmineront à trente-cinq pieds. Un chemin de ronde sera aménagé  à vingt pieds du sol. Les accès aux remparts seront situés à chaque portail, à chaque tour de guet, et à mi-chemin entre elles. Ce qui fera vingt-quatre accès en tout.

  Il nous faudra suffisamment de gardes pour surveiller la cité... Un recrutement sera nécessaire. Pierrot, combien avez-vous de gardes, à Durandalem ?

    - Une bonne vingtaine de gardes de jour, une douzaine de gardes de nuit, et six gens d’arme. Mais vu  la longueur de vos remparts, il vous en faudra bien le double...  Prévoyez aussi des logements pour tous ces gardes et pour leurs familles. Nous en avons construit au village, nous vous fournirons les plans.

     - Bien, voici Hugues Schaff, le chef de nos gens d’arme, que j’ai fait mander. C’est lui qui sera chargé du recrutement et de la formation des gardes.

    - Bonjour  messieurs... Si vous disposez à Durandalem de quelques gardes formateurs, je suis preneur ! Ils seront les bienvenus... 

     - Nous transmettrons ta requête, Hugues. Je sais que Dillon sera du nombre !

     - Alors , dit Charles, ce sera on ne peut mieux, comme formation.... On en sait quelque chose, hein, Hugues ? »

Et Hugues opine du chef...
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 16/04/2022 05H52
  « Allons maintenant sur le terrain, dit Pierrot Stein. Nous allons faire le tour du futur chantier, pour déceler les difficultés que l’on pourrait rencontrer... »

     Et toute la troupe sort de la salle et s’en va en périphérie de la ville. Hugues a appelé deux gens d’arme pour surveiller les alentours pendant leur reconnaissance.

     « Bien ! Vous les cantonniers de Naborum, vous ferez appel aux Germains de Khan pour creuser les fondations.  Et cela sous la surveillance de Hugues et de ses gens d'arme, bien entendu...

Nous ferons le traçage aujourd’hui, et vous entamerez les fondations demain, jour de l'arrivée des premières pierres.  Nous les cantonniers de  Durandalem, nous savons les mettre en place, nous vous montrerons comment faire.  Quant aux maçons, ils seront là dès lundi pour ériger les murs et les tours. Outre les pierres, nous vous apporterons une potion qui vous facilitera grandement la tâche et accélérera grandement la construction. »

Une fois ces précisions données,  les trois cavaliers ressortent de la cité et retournent à Durandalem.


     Ils s’arrêtent chez Émile,  laissent leurs chevaux, puis se rendent à l’auberge où Jacou les attend pour le compte rendu.


    « Voilà, c'est d'accord. Nous commençons demain à creuser les fondations. Charles a l'intention de recruter des gardes, il nous demande de l’aide pour les former. Et je lui ai annoncé que nous aurions la potion pour nous aider à déplacer les pierres !

 -  À propos de potion, répond Jacou, Chantal, qui est une chercheuse inlassable, a encore réussi à l'améliorer !  Maintenant, elle permet de communiquer sur une plus grande distance, et aussi de pouvoir voler beaucoup plus vite, six fois plus vite qu’un cheval au galop !  

- Eh bien, bravo à elle, s'amuse Pierrot, mais à cette vitesse-là, on aura vraiment intérêt à faire attention aux obstacles devant nous !

   

En route vers Durandalem, le convoi de pierres venu du Blauersland fait halte pour la nuit, à l’endroit même où les gardes ont fait leur pause lors du voyage aller.

    Pierre, assisté de Paulin le fils de Sylvain Cohen,  s’occupe d’allumer un feu. Christiane et Alexa se chargent de préparer à manger pour nourrir les voyageurs. Annette, Annie, Anne-Marie et Pierrette, les autres enfants de Sylvain et de Théo,  dressent un campement pour passer la nuit. Maître Clément Sandre est confortablement installé, près du feu.

« Quelle nostalgie...Cela me rappelle mes voyages de jeunesse, quand nous campions le soir, Jacou Artz et moi ! »

Une fois le repas terminé, Pierre soupire :

« Quand je pense qu'à cette heure-ci  Jeanne et Alice sont en train de faire la fête au Blauersland…

- Rien ne vous empêche d'en faire une ici, vous aussi, lui fait remarquer  Maître Clément.

- Oh, mais c’est vrai, ça ! s'exclame Alexa. » 

Et elle s’approche tendrement de Pierre...

Une belle soirée s'annonce !

     Et elle s'est prolongée bien tard. Après ces moments de joie, les neuf voyageurs se couchent autour du feu. Pierre rajoute une dernière brassée de bûches. Et tout le monde, rassasié de plaisir, s’endort paisiblement.
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Issoire Issoire
Posté le : 16/04/2022 14H01
Ah! Ces moments d’intimité à la chaleur du bivouac rien de tel pour rapprocher les personnes.
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 18/04/2022 19H02
Jeudi 23 mars. 


     La visite des Tenquinois.  

   Christina Hahn, Alexa Dumas et Pierre Martinet, après leur bien agréable bivouac,  sont repartis de bon matin. Le convoi de chariots s'est remis en route et devrait arriver dans l’après-midi à Naborum. Les gens d’arme Christian Hahn, Jeanne Martinet, et Alice Spohr, quant à eux, sont restés au Blauersland. Ils reviendront demain.

    Jacou a demandé ce matin à Hantz Burg de préparer deux grandes charrettes à quatre chevaux. Il charge Jean et Aimé d’Ortega de prendre les rênes.

    « Vous allez à Tenquin, vous chargez les pierres, et vous revenez les décharger  à Naborum, à l’entrée de la ville.  Comme convenu, pour aider au chargement, voici quelques pintes de la nouvelle potion, plus performante. Vous en donnerez aussi aux tailleurs de pierres...»

     Et bientôt, les deux charrettes et leurs charretiers franchissent le portail est, sous le salut des gardes Jacques Martin et Georgette Fart.

    À Tenquin, les tailleurs chargent les pierres dans la grande charrette. Cela leur prend du temps... Les pierres sont grosses et lourdes ! Mais voilà qu’arrivent Jean et Aimé. Sitôt les présentations faites, ils distribuent la potion aux tailleurs pour les aider à terminer. Soulevées par la pensée, les pierres se déplacent maintenant toutes seules, et vont se ranger dans la charrette. C'est nettement plus rapide et nettement moins fatigant !  Les deux autres charrettes sont vite remplies, et bientôt le convoi est prêt à repartir...

     « Maintenant que vous avez cette potion, dit Édith aux tailleurs, vous pouvez travailler en toute quiétude !  Nous serons de retour demain dans la matinée, pour recharger trois charrettes. Soyez prêts ! »

     Édith et Colas Déreck embarquent alors avec leurs jeunes enfants, Pierre et Paul, et conduisent la première charrette. Aimé et Jean d’Ortega suivent avec les deux autres. Il n’est pas loin de midi quand les trois charrettes arrivent à Naborum. Pierrot les a vus venir, et les accueille.

    « Bienvenue les Tenquinois !  Nous allons vite décharger les pierres, vous restez manger avec nous ?

  - Merci de votre aimable invitation, dit Colas,  mais nous avions prévu de déjeuner aux Thermes de Durandalem...

   - Soit.  Déchargeons votre charrette, et vous pourrez y aller ! »

     Avec l’aide des autres cantonniers, qui eux aussi ont bu la potion, la charrette est rapidement vidée.

     Et Colas, Édith et leurs enfants prennent la route de Durandalem.

Il est midi passé quand ils arrivent au portail est.

   Gretel Wilkinson est nue à la fenêtre de la salle de garde, les seins bien en avant. Colas est surpris de voir cette créature nue, il ne se souvenait pas que Durandalem était un village nudiste.

« Qui va là ?

 - Les livreurs de pierres de Tenquin, nous venons manger aux Thermes et rendre visite à  Jacou Artz !

- Passez ! Jacou va vous accueillir aux Thermes.

     En effet,  devant les Thermes, nu comme il se doit, Jacou salue les arrivants.

     « Entrez et prenez votre douche, je vous invite au restaurant ! »

     Et les membres de la famille Déreck, maintenant tous nus, sont attablés avec Jacou, et déjeunent en bavardant.

    « Nous resterons ce soir, nous dormirons à l’hôtel. Nous voulons pleinement profiter de tous les services des Thermes ! »

     Comme tous les midis de la semaine, les trois grandes tables d'à côté accueillent les élèves de l’école et leurs maîtresses. Déjeunent là Nadège Schaff et ses six élèves de la classe moyenne, Agathe et les neuf élèves de la petite classe, et enfin Jeanne et ses douze grandes élèves. Trente convives au total...

  « Je vous présente les enfants de Durandalem !  dit Jacou aux jeunes fils de Colas et d'Édith. Cet après-midi, les petits, avec Agathe, iront faire un goûter-pique-nique en forêt, sous la garde bien sûr des gens d’arme de Durandalem.  Ils ne le savent pas encore, mais si vous le désirez, Pierre et Paul, vous pouvez vous joindre à eux ! »

  - Oh oui, oh oui ! Dis, maman, tu veux bien qu'on y aille ? 

   - D’accord, les enfants ! Mais vous promettez de bien écouter Agathe ! 

   - Merci maman... C'est promis ! »

     Agathe se lève et les invite à sa table.

    « Je vous présente Pierre et Paul, qui vont passer l’après-midi avec nous. Et j’ai une surprise pour vous... Nous allons en forêt pour faire un goûter-pique-nique ! 

  - Ouaiiis ! s'exclament en chœur tous les élèves ravis. »

     Après le repas, les préparatifs du pique-nique vont bon train. Des paniers sont garnis d'appétissantes gourmandises et de boissons diverses. Les gardes de réserve, Johan Martinet et Georges Frisch, seront accompagnateurs. Les gens d’arme Aline Spohr et Pascal Spohr, surveilleront les abords immédiats.  Valérie Burg, l'herboriste, les accompagne aussi.  Elle leur expliquera bien des choses intéressantes sur les plantes des forêts, sur leurs vertus, sur leurs dangers...

     Et voilà les enfants en route vers de nouvelles aventures. Il est quatorze heures quand ils se présentent au portail est. Benoît Spohr et Roland Martinet, qui viennent de prendre leur poste, leur ouvrent le portail et leur souhaitent un bel après-midi !
Message edité le 19/04/2022 01H58
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Issoire Issoire
Posté le : 18/04/2022 19H55
Une narration bien sympathique pour clore ce week-end Pascal.
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 23/04/2022 23H32
La visite des forgerons de Naborum.


    À Naborum, les tranchées avancent vite. Grâce aux premières pierres de Tenquin, les fondations sont posées. Les frères d’Ortega retournent à Durandalem avec les deux grands chariots vides.

     Les forgerons de Naborum - Jean Schuss, ses deux fils et les deux apprentis - profitent des chariots pour faire le voyage. Ils emmènent avec eux les forgerons retraités, Nicolas Lemas, 73 ans, et Georges Clounet, 71 ans,  qui eux aussi sont curieux de découvrir cette technologie.

     « Et on va rencontrer ce bon vieux Robert Schmit, dit Nicolas Lemas, ça fait une sacrée belle lurette qu’on ne s’est pas revus ! »

     Les chariots arrivent au portail est.

Benoît Spohr, par la fenêtre de la salle de garde, interpelle les arrivants.

     « Qui va là ? 

    - Les frères d’Ortega... et des forgerons pour Jérémoy Mayer, et des vétérans pour Robert Schmit !

    Alors Benoît nous appelle mentalement,  Jérémoy et moi.  

     « Nous sommes à l’auberge, répondons-nous. Dis-leur qu’on se retrouve là-bas ! »

    Et Benoît manœuvre l’ouverture du portail sous les yeux ébahis des forgerons.

     Les chariots sont déposés chez Émile. Nestor Pferd les tiendra prêts pour demain matin.

     « Si on passait d'abord prendre  prendre une douche chez Joel ? suggère Jean Schuss.

     - Volontiers, approuvent les frères d’Ortega, on sera mieux nus ! »

Ils n’ont plus l’habitude de vivre avec des vêtements sur eux...

     Les jeunes, eux, ne sont pas très enthousiastes au départ, mais finissent par faire comme les aînés. Et c'est ainsi qu'un peu plus tard toute la troupe se retrouve nue et chemine à pied jusqu'à l’auberge.

     Ce sont des grandes retrouvailles...  Il y a plus de trente ans, c'est moi qui avais formé les forgerons de Naborum aux techniques des douches. Jean Schuss n’était qu’un jeune apprenti, à l’époque.

     « Oh, mais c'est Alison ! s'exclame soudain Jean. Tu vois, je me souviens encore de toi... Toujours aussi belle ! Tu m’avais invité pour ton anniversaire, pour tes quinze ans ! Quelle grande fête ça avait été ! 

    - Oui-da ! acquiesce Alison. Pour une belle fête, c’était une belle fête ! Et c'est nous qui avions étrenné les Thermes ... Quel chantier on avait mis ! »

     Et les voilà tous deux partis à se raconter leurs vies, ce que sont devenus les autres, et tout ça...Jean lui suggère d'aller tous deux passer un bon moment aux Thermes, tout comme au bon vieux temps.  Nostalgie, quand tu nous tiens !

    « On va d’abord faire une visite guidée, intervient Jérémoy. Rendons-nous à la porte ouest, vous verrez comment fonctionne le système !

  -  Bien volontiers, nous te suivons... Alison, un de ces jours, on se refera une petite fête, hein ?

  - Mais avec plaisir, Jean. On se recontacte, promis ! 

    - Je reviendrai souvent ! »

     Et les forgerons de Naborum et ceux de Durandalem, et mes petits-fils Nathan et Léo, et nous les vieux forgerons retraités, nous voilà tous dans la salle de garde ouest. Les gardes de faction, Jacques Martin et Georgette Fart, se demandent bien ce qui leur vaut cette affluence !

     J’explique la technique des générateurs de vapeur, puis Jérémoy explique celle des pistons, et du renversement de la vapeur.

     La manœuvre d’ouverture et de fermeture des portails est testée, plusieurs fois.  Je me demande alors, avec un peu d'inquiétude, si le système  ne va pas trop chauffer, vu qu’il n’a pas le temps de refroidir. Mais non, ouf... Les pistons ont tenu bon, et le portail a manœuvré dix fois de suite sans faiblir !

     « Maintenant, dis-je, allons dans l’atelier contigu à la grande forge.

    - Ah oui, se souvient Jean. Là où tu coulais l’or !.

     - Oui, au début, mais tu sais que Gabrielle… tu te souviens de Gabrielle ? 

    - Oui, elle était apprentie avec moi chez Nicolas. Et puis elle est tombée amoureuse d’un gars d’ici... Un mineur, je crois. Et elle est restée à Durandalem.

    - Oui, je l’avais affranchie. Elle voulait monter une fonderie dans la colline. Ce qu'elle a fait.

    - Oui da !  Et sa fonderie, depuis tout ce temps, a transformé en or des quantités énormes de minerai !  Nous irons la visiter, mais pour l’heure, suivez-moi à la grande forge...»

  Arrivé à la grande forge, je dis :

   «  - Voyez ce que j'ai réussi à construire, avec des pistons et avec l’aide de mon gendre et de mes petits-fils :  une chariote autonome à vapeur, qui peut transporter quinze personnes sur plusieurs lieues ! Profitez de l'occasion... Comme vous êtes à pied, je vous ramène en chariote à Naborum ! 

     -  Et…Euh...C’est fiable ?  s’inquiète Jean-Paul. 

     - Figure-toi, mon garçon, que cet hiver, alors qu’il gelait à pierre fendre, j’ai conduit l’Empereur Charlemagne lui-même jusqu'à l’Abbaye des Glandières, et je l’ai ramené à Durandalem, tout nu mais bien au chaud, grâce aux générateurs de vapeur de la chariote ! 

     - Robert a fait encore mieux ! En février, Il a emmené d'un coup vingt-sept personnes, toutes nues, dont vingt-deux filles, jusqu'à Falkenberg.  Tout ça en déblayant la neige au passage, avec cette chariote et une remorque ! 

     - Oui oui ! Tu vois que c’est fiable, Jean-Paul !  Mais si tu crains, tu peux toujours rentrer à pied ! » 

Tout le monde éclate de rire.

    Pendant que Nathan et Léo vont  préparer leur véhicule, je vais montrer aux visiteurs le modèle "chariote des champs" qui tourne en ce moment derrière la ferme.  Nous  arrivons au champ que le Borgne avait labouré.  Là, il est en train de ratisser pour semer, toujours couché à plat ventre dans sa machine. Il s’arrête à notre hauteur, et explique :

     « Regardez un peu ce que Nathan et Léo ont réussi à me fabriquer : un système qui plante automatiquement les graines dans la terre, au fur et à mesure... Le fermier de demain, s'esclaffe-t-il, ça sera un sacré fainéant ! »

      Et tout le monde applaudit en rigolant.

   «  Mais pourquoi diable est-il couché ? 

     - Le Borgne est l'un des héroïques soldats qui ont décimé Khan et ses pillards. Pendant le combat, le pauvre, il a reçu une flèche dans la fesse. Mais ça ne l’empêche nullement de travailler. Juste de s’asseoir ! »

     Et les forgerons rigolent de plus belle... La fesse du Borgne, ça fait rire à tous les coups !
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 24/04/2022 18H27
Nous voici de retour à la grande forge. Je les invite à embarquer dans la chariote.

     « Allez, la compagnie... En voiture !  Premier arrêt : la fonderie. Puis je vous ramène à Naborum ! Les jeunes,  vous vous êtes rhabillés à la sortie de l’auberge, mais je vous conseille de vous remettre nus, vous risquez d'avoir trop chaud ! »

     C'est donc tout nus que nous arrivons tous à la fonderie. La chariote a grimpé sans problème la côte de la colline .

     Gabrielle reconnaît aussitôt Nicolas, son maître forgeron d'il y a plus de trente ans. Et lui aussi la reconnaît !

     « Salut Gabrielle ! 

     - Whouah ! la surprise ! s'exclame-t-elle toute joyeuse. Salut Nicolas, salut Georges, et salut Jean ! Ça fait plaisir de vous revoir ! Et que me vaut l’honneur de cette visite ? 

     - Nous venons visiter la fonderie. Une fonderie  qui tourne maintenant depuis trente ans, nous a-t-on dit !

     - Eh oui, c'est exact !  confirme Axell Wilkinson qui vient d'arriver.

     Bienvenue, messieurs... Suivez-moi ! »

     Et la visite commence. les forgerons découvrent les automatismes de montée des minerais, le système de descente de la cage des mineurs, les triages, les ventilations de galeries…

     « Vraiment de la haute technologie !  reconnaît Nicolas admiratif. 

     - Allez, en route...Nous repartons vers Naborum ! dis-je aux visiteurs encore émerveillés par tout ce qu’ils ont vu.

    - Mais vous n'allez pas repartir les mains vides, dit Axell. Voilà un cadeau pour chacun d'entre vous, un pur produit de notre fonderie ! »

     Et il offre à chaque visiteur un lingot d’une livre-or, ce qui fait deux cents deniers !

     - Quel présent magnifique !  s’extasie Georges.

     - Wow....Merci beaucoup ! disent les apprentis tout éblouis.

C’est la première fois qu’ils ont de l’or en mains, et celui-ci est à eux !

     Et comme nous partons pour Naborum, au portail est, nous croisons les enfants de Durandalem, qui reviennent de leur  pique-nique dans la forêt.  Ils ont l’air tout excités !  Nous nous arrêtons, et Agathe nous raconte :

     « Figurez-vous que nous sommes tombés sur une harde de sangliers, qui semblaient paniqués. Alors, Aline et Pascal Spohr ont regroupé les enfants et se sont postés entre eux et les pachydermes, l'épée à la main. 

Les mâles semblaient menaçants. Johan Martinet et Georges Frisch ont cherché la raison de leur panique. Ils ont vite trouvé. La laie était affolée, ses petits marcassins étaient tombés dans une fissure de la roche. 

     Aussitôt, les deux gardes, avec leur pouvoir de déplacer par la pensée, ont entrepris de ressortir un à un les marcassins de la fissure. Ils étaient huit, coincés tout au fond. 

     La laie, toute contente de retrouver ses petits, a grogné comme pour nous remercier. Les mâles se sont alors détournés des enfants, et la harde s'est éloignée dans la forêt. Inutile de vous dire que les enfants étaient épatés d’avoir assisté à un pareil sauvetage  ! » 

     Et sans nul doute, ils auront appris beaucoup d’autres choses en s’amusant...

     Ravis de cet heureux dénouement, nous reprenons notre route.

     Avec la chariote à vapeur, le trajet est fait plus vite qu’à cheval !

     Arrivés à Naborum, nous voyons Pierrot et les cantonniers au travail.

     Ils nous disent que les fondations sont faites pour le portail ouest.

     Alexa, subitement, apparaît dans les airs, et descend parmi nous.

     « Les pierres du Blauersland arrivent, il y a cinq chariots pleins ! 

      Ils seront là dans peu de temps ! »

     Quelque temps plus tard, effectivement, les cinq chariots arrivent à Naborum. Pierrot indique où les vider. Et le vidage est très rapide.

     Pierrot estime qu'avec toutes ces pierres, les fondations vont vite progresser ! Les quatre portails sont mis en chantier simultanément.  Grâce à la potion, les lourdes pierres sont transportées comme de vulgaires miettes de pain, et un tas est vite formé devant chaque futur portail.

     Je trouve Clément Sandre passablement fatigué. Je lui propose de le ramener à Durandalem dans ma chariote.  Il pourra rencontrer Jacou.

     Il accepte, non sans m'avoir interrogé sur cet engin bizarre.

     « Enfin, bon, je te fais confiance, Robert... Allons-y ! »

     Et nous repartons donc en chariote à vapeur, tandis que les cinq chariots nous suivent, escortés par nos gardes.
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