Posté le : 06/03/2021 21H22
Lundi 11 mai.
Les maçons.
Ce matin, Michel Wald est de retour aux douches, pour isoler les trois cabines encore bruyantes. Joel lui donne un coup de main, les cloisons ont été faites en amont, et Nestor les apportées en charrette, avec des bottes de pailles pour fourrer les cloisons. Il reste avec les constructeurs pour aider à la mise en place des panneaux. Et à midi, la transformation est finie. Les portes de toutes les douches ont aussi été renforcées. Dorénavant, plus aucun bruit ne transpirera de l’intérieur des douches. Nestor a fait des tests, s’enfermant et hurlant le plus fort possible. On n’entend pratiquement rien ! Aucun client ne s’est présenté ce matin.
Plusieurs livraisons de pierres sont prévues. Déjà, deux charrettes pleines sont arrivées dans la matinée. Émile est parti en renfort à Tenquin, à la carrière, avec une grande charrette attelée de quatre chevaux. Les pierres sont déchargées sur le champ derrière chez Alvin Koch, le boucher, pour construire son abattoir. Les suivantes seront déchargées près de l’école, pour le grand mur ouest. Les six maçons de Mettis doivent arriver cet après-midi, pour construire la bâtisse de l’abattoir. Ils seront logés à l’auberge, leur a dit Child. Nos cantonniers, Pierrot et Claude Stein, ont déjà préparé le terrain, pour y mettre les fondations du bâtiment. Les plans ont été dessinés par Child, Alvin et Michel.
Les six maçons arrivent à cheval en avance, peu avant midi. Ils sont partis de bonne heure, avant la chaleur. Il faut dire que ce mois de mai est particulièrement chaud. Child revient justement de la livraison de l’école. Il a augmenté la quantité, vu qu’il y a six nouveaux locataires là-bas. Il emmène les maçons sur leur futur chantier. Ils apprécient la qualité des pierres de Tenquin, qu’ils ont déjà utilisées pour construire l’école. Il leur présente Alvin Koch le boucher et sa femme Elvire, et les jumeaux Judith et Roger. Les jumeaux leur disent qu’ils les aideront, et leur fourniront ce dont ils ont besoin. Les maçons les remercient. De l’aide est toujours bienvenue ! De retour à l’auberge, Child dit à Nestor de s’occuper de leurs chevaux. Nestor dit en souriant : « À ce rythme, il va bientôt falloir agrandir l’écurie ! Ils seront bien traités, vous les retrouverez tout pimpants !»
Émile est de retour, avec une énorme quantité de pierres. Il fera encore un voyage cet après-midi. Pour l’heure, il va ramener la charrette derrière l’école et demander aux jeunes de la décharger. Child lui dit qu’il a six nouveaux pensionnaires, les chevaux des maçons. Nestor les a pris en charge.
Les maçons ont commencé leur chantier. Il y a suffisamment de pierres pour construire les murs du futur abattoir. Au rythme auquel ils progressent, demain les murs seront en place. Il restera à faire les huisseries et le toit. Sous la chaleur, ils transpirent, à monter ces murs de pierre. Vers dix-sept heures, ils décident d’arrêter pour aujourd’hui. Ils travailleront mieux s’ils commencent tôt le matin, à la fraîche. Ils vont donc à l’auberge se désaltérer. Child leur propose de prendre une douche, juste au moment où Joel, n’ayant pas eu de client cet après-midi, arrive à l’auberge.
« Joel, je sais que tu as fermé la maison,...Mais pourrais-tu la rouvrir pour nos maçons, qui ont bien besoin d’une douche ?
- D’accord, donnez-moi dix minutes, que je relance le feu de la cheminée et que je réactive la chaudière. »
Et il repart préparer tout cela.
Child leur demande leur nom et leur âge.
« Je m’appelle Paul Jenlain, j’ai trente-cinq ans. » dit le premier. « René Price, trente-deux ans. ». « Edouard Cher, trente-trois ans. » « Georges Claudius, trente ans. ». « Michel Strog, vingt- neuf ans. ». « Martin Moth, vingt-neuf ans. » dit le dernier.
Joel revient : « Les douches sont prêtes, suivez-moi… » Il les emmène, leur explique comment elles fonctionnent, et remarque que leurs habits sentent fort la sueur. Il leur propose : « Vos habits seront lavés ce soir, et vous les aurez secs et propres demain, si vous voulez. Pour la soirée, j’ai ici des tuniques qui devraient vous convenir. » Alors ils se déshabillent et donnent leurs frusques à Joel. « Il y a six douches, choisissez. Voici des serviettes pour vous sécher. Moi, je vais déjà faire laver vos habits. » Il prend le tas de frusques malodorantes, les porte à Berthe, et lui demande de les laver pour demain matin. Il revient aux douches, les hommes sont sous l’eau. Pour pouvoir se parler, ils n’ont pas fermé les portes.
Paul Jenlain sort le premier, en se séchant la tête. Il est grand, six pieds trois pouces, large d’épaules comme les cinq autres, blond, avec une toison abondante et un pénis de quatre pouces encadré de deux petits testicules. Sortent tour à tour les cinq autres.
Joel a tout le loisir de les observer, ils restent nus devant la cheminée et lui posent de temps en temps une question.
René Price, six pieds deux pouces, brun, une toison hirsute et un membre viril de cinq pouces, de grosses bourses accrochées haut sous son bas- ventre. Lui aussi est large d’épaules, avec de gros bras.
Edouard Cher, un blond de six pieds deux pouces, a une carrure large, de belles cuisses entre lesquelles pend un pénis de cinq pouces, assez large, et deux petits testicules derrière.
Georges Claudius est le plus grand ,avec six pieds dix pouces, très velu, une crinière noire sur la tête, un long sexe de six pouces, et de belles bourses pendantes de chaque côté.
Michel Strog, le plus petit, six pieds, est un roux crépu. Une toison rousse couvre son poitrail puissant. Sous la toison pubienne, également rousse, un petit sexe de quatre pouces mais très large, d'au moins deux pouces, cache ses petits testicules.
Martin Moth, les cheveux brun, de six pieds trois pouces, n’est pas poilu, Une toison clairsemée, et un sexe de quatre pouces avec de petites bourses.
Ils sont bien là, nus devant la cheminée, rafraîchis par la douche. Ils demandent à Joel s’ils peuvent encore rester un moment. Il leur dit que oui, il viendra les chercher pour le repas s’ils le veulent. « Ramène-nous du vin, si tu veux bien ! » Et Joel retourne à l’auberge, et demande quelques pintes de vin, pour les maçons qui veulent rester nus dans les douches ! Child lui donne les pintes, et dit en rigolant : « S’ils veulent rester nus, eh bien, ils n’ont qu’à aller dormir à l’école ! »
À ce moment précis; Jacou entre dans l’auberge. « Qui veut dormir à l’école ? Les maçons, dis-tu... Ça tombe bien, je voulais leur parler. Je t’accompagne, Joel ! »
Quand Jacou pénètre dans les douches, en le voyant, les maçons jettent à Joel un regard interrogatif... Ami ? Ennemi ? . Joel les rassure aussitôt :
« Je vous présente Maître Jacou Artz, notre bourgmestre, médecin, sorcier, et le maître de l’école de soldats de Durandalem. Il veut vous parler.
- Bonsoir messieurs, voilà de quoi il s’agit : Vous allez bientôt construire les murs de fortification du village...
- Oui, nous aurons fini demain la maison derrière la boucherie, et après, on attaque le mur !
- Fort bien. Je peux vous aider à aller plus vite, beaucoup plus vite !
- Expliquez-vous, Maître ! »
-J’ai le pouvoir, moi, ainsi que tous les habitants de l’école, de faire déplacer les pierres par la pensée, sans fatigue ! Et je veux vous faire bénéficier de ce pouvoir.
Croyant à une farce, les maçons éclatent de rire. Mais Jacou, qui a sa fiole avec lui, en boit une bonne rasade. Et hop, d'un seul coup, il soulève les six costauds à un bon mètre du sol !
« Voilà ! Et vous pourrez faire pareil avec des pierres...»
Et il les ramène tous à lui, et les repose à terre. Ils sont sidérés... Joel aussi !
« Comme vous aimez être nus, vous viendrez habiter à l’école, où tout le monde vit nu, juste à côté du chantier. Je vous ferai bénéficier de ce pouvoir. Ainsi, les murs seront très vite montés. Des rumeurs courent à propos de hordes de bandits qui pourraient arriver sur nous. Le plus tôt sera le mieux ! »
Les maçons se regardent, et finalement acquiescent.
« Bien ! demain, après votre chantier chez Alvin Koch, vous viendrez directement à l’école, on vous aura préparé des quartiers. Vous y mangerez, vous y dormirez.
- Et on s’y douchera ?
- Bien sûr, et encore plus... Vous verrez demain soir ! »
« Allons fêter cela ! dit Joseph.
- Je vous rappelle que j’ai apporté des pintes ici ,dit Joel, mais je vais les remporter à l’auberge, il va être l’heure du souper ! »
Jacou et les maçons retournent à l’auberge. Jacou leur fait remarquer en riant : « Vous avez oublié de vous habiller ! » et prestement, riant aussi, ils enfilent les tuniques et les chausses que Joel leur fournit. Joel nettoie et aère les douches, et va mettre en veille la chaudière. Une fois qu’il a refermé les aérations, il rejoint les autres à l’auberge et dit à Jacou : « C’est fantastique, ce pouvoir de déplacer les choses ! J’aimerais bien l’acquérir ! - Un jour, c'est promis, je t’en ferai bénéficier, toi aussi ! »
Ensuite, Jacou parle à la cantonade : « J’aurais besoin d’une personne qui aille faire le tour des médecins de la région, pour qu’ensemble nous nous prémunissions contre ce mal qui sévit. Je l’ai découvert à Strateburgo, mais il a aussi tué à Lingen, qui est bien plus proche ! Si l’un de vous est disponible, ou connait quelqu’un susceptible de le faire, il ira à cheval prévenir tout le monde. J’ai le remède, je peux le fabriquer en quantité. Mais il faut le distribuer. »
« Je peux demander à Roger, mon fils, propose Alvin Koch, il est bon cavalier ! »
« Alors, va le chercher, Alvin ! »
Alvin est de retour avec son fils.
« Roger, tu serais prêt à galoper dans la région pour dire à tous les médecins de venir à Durandalem ? demande Jacou. - Oui, je partirai dès demain, à l’aube ! » Roger est fier d’être investi d’une aussi importante mission. Émile lui préparera le meilleur cheval.
« Tu emporteras des fioles de remède avec toi, au cas où tu tomberais sur un endroit déjà infecté, lui dit encore Jacou, Toi, bien sûr, tu ne risques rien, tu es immunisé, comme tous ceux du village. Je t’en ferai parvenir, tu les prendras à l’auberge lors de ton départ. Je m’en retourne en fabriquer encore. Child en dispose lui aussi, pour tous les clients passant par l’auberge. Nous avons déjà vaincu les pillards... Nous vaincrons cette maladie ! »