Aujourd’hui on n’a plus besoin d’aller prélever sa nourriture en tuant un animal, quand on tue un animal, c’est que l’on y trouve du plaisir.
Alors je connais le discours, les éléments de langage du chasseur ou du pêcheur. C’est formidable ces éléments de langage du chasseur: on ne tue pas, on prélève. On ne jouit pas d’avoir tuer, mais on régule la population. Il y a tout un langage qui est aujourd’hui utilisé par les chasseurs, par les gens qui défendent la chasse, par les sociétés de chasse…pour nous expliquer que les premiers écologistes ce sont les chasseurs qui tuent les animaux ; les premiers amoureux de la nature et des animaux et c’est sans doute pourquoi ils les tuent. Alors là, on commence à se dire : « il y a quelque chose qui ne va pas ».
Pareil élément de langage chez les pêcheurs où tous les moyens sont bons pour ne pas prendre au sérieux la souffrance animale, sous couvert de plaisir personnel. « Je les pêche mais je les relâche, je ne leur fait pas de mal ». et ils osent prétendre que des lacs sont entretenus par des pêcheurs ou sociétés de pêches qui en fait ne font que rempoissonner les étangs ou lacs pour avoir l’opportunité de dire qu’il y a du poisson afin de justifier la vente d’un permis de pêche !
Pas besoin de mettre un hameçon dans la gorge des poissons, les voir se débattre contre la mort, la douleur, l’asphyxie, les remettre à l’eau la gueule en partie arrachée tout en étant dénudé au bord d’un étang pour affirmer aimer la nature ou participer à son équilibre.
La pêche pour les oisifs, certes ça se marie plus facilement avec la nuditude du fait de sa proximité à l’eau que la chasse, même la chasse d’eau où ça canarde à tour de bras.
Bien évidemment il existe des campings ou centres naturistes avec un étang où on peut pêcher. Il en existe un à coté de chez nous avec étang pour la baignade et étang pour la pêche. Cela n’en fait pas pour autant une activité privilégiée du naturisme. Prendre l’excuse de la nudité pour argumenter que la pêche nue est un plaisir naturel est un autre élément de langage pour se dédouaner d’une activité assassine. Double dédouanement car pour se disculper, si besoin était, ces gens là nous disent, « mais on les remet à l’eau ». Certes oui, mais meurtris et blessés…et comme les oiseaux, ils partent se cacher pour mourir. C’est donc doublement inutile. On peut très bien se dénuder au bord d’un lac sans canne à pêche. Il est préférable de dresser un canard à pêcher (les cormorans sont meilleurs dans cet exercice) et avoir une cane à pêche !
Je comprends les éléments de langage et qu’on n’ai pas envie de dire : « Oui, je jouis de tuer », car ce n’est pas effectivement valorisant, pas bien joli de dire : « je jouis de tuer » ; donc on dit « je jouis de la nature, je jouis des animaux, je jouis des paysage, je jouis d’être nu(e) avec ma canne à pêche, je jouis d’une sortie avec mon chien, avec les copains, des repas d’après…C’est formidable.
Mais on peut très bien jouir de tout ça sans fusil, sans canne à pêche. Pas besoin de tuer des animaux pour aimer la nature, pour aimer les copains, pour aimer les repas des quatre-vingts, pour aimer les couchers de soleils, les paysages, aimer voir passer les oiseaux…
Quand je regarde et écoute les chasseurs ou les pêcheurs, je ne vois que la confirmation de mes hypothèses. Il s’agit de cacher cette évidence que dans chaque chasseur, chaque pêcheur, il y a la JOUISSANCE DE TUER. Il y a LA JOUISSANCE A FAIRE COULER DU SANG.
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