johnarnold a écrit :
Il y a trente ans en arrière, aller chercher une info sur quoi que ce soit n'était pas évident.
Quand tu as un dictionnaire à 30 centimètres de ta main et que tu te demandes comment s'écrit...... et que tu te décides de l'écrire comme tu crois savoir, tu n'es alors qu'un imbécile.
Aujourd'hui l'ordinateur remplace le dictionnaire sauf que maintenant tu l'as en permanence avect toi et tu l'emmènes de partout et tu en trouves aussi de partout (tes copains, tes amis, ton relationnel etc.).
Lire : "les jeunes sont mal informés", c'est une ineptie parce que cela revient à dire qu'ils n'ont pas accès à la connaissance, au savoir alors que ce dernier est à la porté d'un clic de souris ou de pavé numérique.
Il n'y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas ni voir, ni savoir.
Il vaudrait mieux dire que c'est de l'insouciance et du refus de perdre son temps à s'informer.
Je ne pense pas que ce soit un problème d'accès à l'information, c'est plutôt une question d'intégration de l'information.
L'info arrive parmi bien d'autre infos et tout cela dans un contexte anxiogène.
Quand nos générations ont découvert le sida, c'était un choc, un bouleversement.
Pour les plus jeunes aujourd'hui le sida existait déjà à leur naissance, il n'y a pas eu le choc de la découverte, il n'y a pas eu la vue des morts..
Et les infos sont peut être noyées parmi toutes les autres...
La question qui se pose est aussi celle de la représentation. Est ce que le sida est représenté?
En dehors de campagne, du Sidaction , il n'y a rien, aucune visibilité.
Cette non représentation accentue encore l'idée de virtualité.
Il aura fallu attendre 120 battements par minutes pour qu'un film vienne combler un vide sidéral de représentation durant des années et des années.
Bien sûr il y a eu quelques films mais plus confidentiels... Chez Téchiné ou d'autres.. Depuis Les nuits fauves, aucun projet n'a touché le grand public.
Dans les media, à la télévision, etc... Quid?
Dire que les jeunes peuvent savoir, que s'ils ne savent pas c'est qu'ils sont cons me semble réducteur.
Car entre recevoir une info et l'intégrer il y a un chemin.
Et la réalité montre qu'il n'y a pas que les jeunes qui ne savent pas ou qui sont dans le déni..
Cela concerne toutes les générations, même un médecin comme on a pu le lire ici même...
Notre société de consommation nous donne l'illusion que nous sommes meilleurs que tout autre de nos concitoyens, que nous sommes plus forts, que nous sommes les élus du système, que nous savons plus et mieux que les autres et de fait que le sida c'est pour les autres... car bien sûr nous sommes exemplaires...
Le sida se fiche de ces bobards, se fiche de l'exemplarité... et se fiche de notre illusion de puissance et d'invulnérabilité.
Alors quand une info concrète et réelle circule, les fake news, les contre-vérités ont vite fait de balayer cela...
Il est toujours plus confortable de croire en une virtualité qui nous arrange qu'en une réalité qui nous malmène.
Notre époque est malheureusement à cela...
Je comprends bien ce que tu dis sur la possible facilité d'accès à l'information mais cela ne suffit pas car sur ces mêmes supports circulent des contre-vérités, de mauvaises informations.