viecool a écrit :
URSULE a écrit :
Intéressant reportage et qui permet d'envisager une solution dans des pays comme l'Inde ...
ne nous y trompons pas le problème nous touche tout autant.... notre éconnomie et notre santé s'en trouverait bien soulagée (coût des centrales d'épuration et obtention de composte)
Oui !
J'aime bien les exemples concrets, en voici un, que je connais de près.
Dans les années 60-70, comme d'autres grandes villes la municipalité de Marseille a interdit les fosses septiques qui étaient alors le moyen d'évacuation de la la moitié de la ville. Les petits immeubles avec jardin, les villas et pavillons, étaient alors nombreux par rapport aux grands immeubles.
C'est là qu'Ursule va être contente.
Car le volume extrêmement important d'eaux sales qui auparavant se purifiait de façon dispersée dans les fosses septiques, a été centralisé vers un grand émissaire souterrain débouchant au coeur des calanques, dans la calanque de Cortiou.
Ce "Grand Emissaire", appelé aussi "Grand Collecteur", datait de la fin du XIXe siècle, il polluait la mer mais dans un rayon relativement limité. De plus, tant qu'il y avait encore un usage du savon de Marseille ou de lessives non "modernes", les eaux de lavage se désintégraient tant bien que mal dans le milieu marin.
Le doublement brutal de l'apport d'eaux grises et d'eaux noires se fit sans construction d'une station d'épuration.
Je me souviens d'avoir contribué à distribuer des tracts portant en grosses lettres : MARSEILLE, TOUT-A-L'EGOUT TOUT A LA MER, car le résultat fut une méga-pollution des calanques, un cauchemar indescriptible, dont le maire refusait d'entendre parler (il naviguait loin au large sur son grand yacht) avec l'argument hélas exact qu'une station d'épuration ça coûtait très cher.
Sur la photo, l'écume des produits lessiviels brille au soleil, ce qui masque l'épaisse nappe brune sirupeuse, gluante, grasse, pestilentielle, puant dans un rayon de dix kilomètres, que crachait en torrent continu le Grand Emissaire.
En 1981 l'immense Alain Bombard, brièvement ministre de l'Ecologie, survolant le site en hélico, s'exclama : "c'est l'anus de Marseille" !
- Et le naturisme, dans tout ça ? me demandent à l'instant ceux des naturistes qui considèrent que l'on n'a qu'à se contenter de vivre nus, l'écologisme ne nous concernant pas.
Eh bien le naturisme qui était très présent dans les calanques depuis le début du XXe siècle, le naturisme en fut évidemment chassé à 90% !
Seuls subsistèrent quelques pratiquants qui étudiaient soigneusement les variations de direction des vents et des courants pour trouver ... non pas un "petit coin" ... disons un coin petit, pour un instant éphémère de naturisme sans nager parmi les excréments flottant sur ladite nappe.
A force de pétitions et de réclamations, les défenseurs textiles et naturistes des calanques finirent par obtenir la construction - évidemment très coûteuse - d'une station d'épuration, pas suffisante, mais qui a quand même apporté une très grande amélioration.
Le problème actuel, au traitement duquel Bruno Saurez nous représente activement et efficacement, est de faire accepter le grand retour des naturistes dans les calanques, où avant la station d'épuration des textiles pas dégoûtés et de plus en plus nombreux (nouveaux parkings trop rapprochés !) avaient pris l'habitude de ne plus en voir qu'un très petit nombre.
Mais cela, c'est l'affaire d'autres sujets du forum.