Posté le : 14/09/2023 07H08
Ambassadrices initiatrices.
Pierrette de Coubes, en tête de la patrouille qui va à Mettis, survole la région lentement, à haute altitude. Tout mouvement sur la route est analysé. Des éclaireurs sont envoyés dès qu’un nuage de poussière apparaît. Pour l’instant, ce ne sont que des fausses alertes : des voyageurs, des commerçants, des paysans, qui ne se sont même pas rendu compte qu’ils étaient observés.
La troupe des ambassadrices en vol vers Mettis passe à proximité. Plus rapides, Anne Bonte et Claudine Schmidt, escortées d’Audebert d’Auster, Albertine Orossy et Léa Nonet, saluent la patrouille au passage, et filent vers la grande ville. Les voici en vue des remparts de la cité. Albertine et Léa, qui sont de Mettis, se proposent pour’aller établir le contact. Elles connaissent les gardes. Les voilà sur les remparts. Les gardes les connaissent, certes, mais c’est bien la première fois qu’ils les voient voler... surtout toute nues !
« Allez prévenir Paul Igon, votre chef, que les ambassadrices sont là ! Et prévenez aussi Jean de Rott, le bourgmestre, ».
Paul arrive sur les remparts. Lui, il a déjà vu les ambassadrices nues. Il est moins surpris que ses gardes, mais quand même un peu étonné de la chose !
« Bienvenue, Ambassadrices...Vous ne vous habillez donc jamais ?
- C’est la marque de Durandalem, lui répond Anne. Toutes et tous nous vivons nus, et nous le faisons savoir ! La simple nudité n’est pas répréhensible. Ce sont les pensées lubriques et les actes déviants qui le sont !
- Oh, pour ma part, cela ne me dérange pas !. Mais que diraient Monseigneur l’évêque de Mettis, ou les abbés Marc de Frisko et Sylvain Cédère s’ils vous voyaient dans cette tenue ? »
Anne et Claudine éclatent de rire.
« Mais pourquoi riez-vous comme ça ? Qu'ai-je dit de si drôle ?
- Eh bien, lui explique Claudine, figurez-vous que Monseigneur l'évêque et les deux abbés, nous les avons déjà côtoyés très intimement à Oche, lors de la bénédiction de la Chapelle. Nous étions nues, eux aussi étaient nus, et l’Empereur Charlemagne lui-même était nu ! C’est même à cette occasion que l’Empereur nous a nommées Soldates de l’Empire Romain d’Occident, ce qui nous a permis d’accéder au titre d’Ambassadrices ! »
Le bourgmestre arrive à son tour. Lui aussi les a déjà vu nues, et il connaît bien les principes de Jacou.
« Bienvenue, Vos Excellences les Ambassadrices de Durandalem ! Vous devez être fatiguées après ce vol... Venez, vous allons vous servir un petit remontant !
- Merci, Messire de Rott, répond Anne. Nous vous suivons volontiers. Mais vous savez, le vol a été court, il a duré moins d’une heure !
- Moins d’une heure ?! Alors qu’il m’en a fallu cinq, à moi, pour revenir de Durandalem !
- C'est que nous, nous pouvons nous déplacer six fois plus vite qu’un cheval au galop...
- Impressionnant... Vraiment très impressionnant ! »
Ils arrivent dans la grande salle de garde, ou quelques gardes sont au repos.
Avant que les filles entrent, Jean de Rott leur dit :
« Messieurs et Mesdames, pas de réflexions houleuses ou de sifflements, je vous prie. Voici les ambassadrices de Durandalem, Malgré leur jeune âge, vous leur devez le respect ! »
Anne Bonte et Claudine Schmidt font leur entrée,.accompagnées de leur escorte,
Les gardes présents sont subjugués par la beauté de ces jouvencelles rousses à forte poitrine, nues, et le sont tout autant en voyant leurs collègues Albertine Orossy et Léa Nonet toute nues !
« Vous allez être initiés par ces Excellences !
- Euh....En quoi au juste va consister cette initiation ? demande un garde, pas très rassuré.
- Oh, rien de douloureux ! Nous allons vous donner un breuvage qui va vous endormir...
- Et c’est tout ? Doit-on être nu ?
- Que nenni, rien d'obligé ! Mais vous pouvez, si vous le désirez... On est si bien, nu ! »
Les regards se tournent vers Jean de Rott.
« Oui, bien sûr, vous pouvez !
- Et alors, quel sera le résultat ?
Anne précise :
« Vous aurez le pouvoir de communiquer entre vous par la pensée. Vous pourrez aussi déplacer les objets et les êtres vivants à distance. Vous aurez aussi la faculté de voler dans les airs, comme les oiseaux, mais à une vitesse six fois supérieure à celle d’un cheval au galop ! La seule condition, pour l’initiation, c’est le silence... Alors, celles et ceux qui ne sont pas allongés, je les prie de sortir ! »
Anne et Claudine, après s’être désaltérées, administrent la potion à vingt gardes- dix hommes et dix femmes - allongés sur des lits de camp. Les femmes se sont déshabillées, et quelques hommes les ont imitées.
Tout le monde sort de la salle de garde. Les ambassadrices restent devant la porte.
« Il y en a pour une bonne demi-heure ! Essayez de ne pas faire de bruit devant la salle...»
Pendant que les gardes dorment, Anne explique au chef des gardes de Mettis la tactique utilisée par les soldats de Durandalem pour arrêter une troupe :
« D’en haut, ils ne vous voient pas venir, surtout si vous arrivez dos au soleil. Ils ne peuvent pas vous voir ! Vous éliminez en premier les cavaliers, ce sont généralement les chefs ! S’ils ont des chariots, vous tuez les conducteurs, et abattez un des chevaux des attelages, cela arrêtera leur progression. Ensuite vous montez assez haut au-dessus d’eux, suffisamment pour être hors de portée de leurs flèches, et vous leur envoyez un déluge de vos flèches à vous. Celles-là tomberont vers le sol et atteindront leur but !
C’est cette technique qui a permis à nos dix Capitaines et à quelques gardes de venir à bout de cinq cents soldats de Khan, il y a deux mois à Naborum. Même chose la semaine dernière à Pont-de-Sarre, et hier à Phalsbourg ! Ils étaient deux cents cavaliers et une centaine d’hommes de troupe, des Germains de Khan ! Eh bien, tous sont morts, et aucun blessé de notre côté !
- Vous en connaissez un rayon côté stratégie ! dit Paul Igon, admiratif.
- Nous avons eu les meilleurs instructeurs du monde : le Général de l’Empire Dillon d’Ortega et les Capitaines de l’Empire ! Ils nous ont aussi appris à nous battre et à nous défendre, au cas où on nous prendrait pour de faibles femmes ! Qu’on se le dise...
- Oh, je m’en garderai bien ! rétorque Paul. Et nul ici n’osera lever la main sur une ambassadrice ! ».
Des initiations qui vont bon train !
Au bout d’une demi-heure, les vingt gardes sont réveillés. Anne les met en condition.
« Essayez de parler avec votre voisin, sans ouvrir la bouche ! »
Les gardes, émerveillés, se rendent compte que cela marche !
« Essayez maintenant de soulever votre voisin. Si vous le voulez, vous le pouvez ! »
Et cela marche aussi !
« Maintenant, essayez de vous soulever vous-même ! »
Et les vingt gardes décollent du sol... Ça marche... ou plutôt ça vole !
« Bien... Maintenant, les gardes, suivez-moi ! »
Et Anne part d’abord en longeant les remparts, suivie des vingt gardes qui volettent à un mètre du sol.
Puis elle monte et se pose sur les remparts, suivie par les initiés. Les gardes sur les remparts sont ébahis !
« Maintenant, ordonne-t-elle en pensée, nous sortons ! Suivez-moi ! »
Elle s’élance et monte vers le ciel, suivie par une ribambelle de gardes. Les femmes sont nues, les hommes se sont mis nus aussi. Toutes et tous sont encore tout éblouis par les nouvelles prouesses dont ils sont maintenant capables. Quel plaisir de voler nus ! Et quel magnifique paysage...Jamais ils n’avaient vu ainsi la région et la cité de Mettis d’en haut !
« D’ici, vous pouvez repérer des troupes à des lieues de distance. Les nuages de poussière sont très significatifs à ce propos. Mais ne nous éloignons pas... Ce sera la dernière fois que vous volerez sans armes. Vous devrez toujours porter un arc et un carquois rempli. À présent, retournons dans l’enceinte de la ville ! »
Dans la salle de garde, Claudine a pris en charge les vingt gardes suivants, dix huit filles, jeunes recrues, deux garçons, et le chef des gardes, Paul Igon. Toutes se sont mises nues, Paul Igon aussi. Les jeunes garçons ont suivi.
« Reposez-vous, les initiés, dit Anne,.mais pas dans la salle de garde. Le silence doit régner ! Vous irez remplacer les gardes en faction dans une demi-heure, afin qu’eux aussi soient initiés !
- Je voudrais moi aussi bénéficier de ces pouvoirs, demande Jean de Rott. C’est possible ?
- Bien sûr ! Et les ouvriers qui portent de lourdes charges devraient eux aussi pouvoir en bénéficier !
- Bonne idée ! Nos tailleurs de pierre,et nos cantonniers seront ainsi bien soulagés dans leur tâche ! Je les fais mander sur l’heure... »
Et ainsi Anne et Claudine passent le reste de la journée à initier tous les gardes, les gens d’arme, les travailleurs de force.
« Excellences, vous avez fait du bon travail ! les félicite Jean de Rott. Et nous nous sommes habitués à la nudité ! Nos gardes l’ont déjà toutes et tous adoptée, avec mon consentement ! Mais la ville n’est pas encore prête à passer au stade de cité nudiste. Nous allons progressivement habituer la population au caractère normal de la nudité. Ainsi, les gardes en faction seront nus la journée, si le temps le permet...
- Ce sera un bon début, approuve Claudine. Surveillez les alentours de la cité ! Si vous montez assez haut, comme nous l'avons fait il y a une heure, vous avez une excellente vue de toute la région !
- Et en plus, ajoute Anne, comme l’a toujours affirmé Jacou notre Maître de l’Empire, d’en haut, vous vous rendez bien compte que la Terre est ronde, et non plate ! .
- Nous allons maintenant prendre congé, conclut Claudine. Si vous avez besoin de nous, ou d’un renfort en cas de troupes en nombre, Durandalem est à moins d’une heure de vol de Mettis ! »
Et nos ambassadrices rappellent leur trio d'escorteurs, qui passaient le temps à la terrasse de l’auberge, tout nus à la vue des habitants. Des habitants qui parfois y allaient gaîment avec des commentaires pas toujours amicaux ! Certains sont même venus se plaindre auprès de Paul Igon et Jean de Rott, qui leur ont répondu, à leur grand étonnement, que les gardes avaient tout à fait le droit d’être nus !
Et les voilà repartis. Anne Bonte, Claudine Schmidt, et leur escorte s’envolent vers Durandalem. Mission accomplie !
À Pirmasens, les gardes voient arriver une petite troupe, nue, par la voie des airs. Ce sont l’ambassadrice Edeltraud Bour et son escorte : Chantal Légauries, Carmen Ladanz et Apollinaire de Bœuf. Aussitôt arrivée, Edeltraud commence à initier les gardes, les gens d’arme, et quelques volontaires pour alerter en cas de besoin.Le cantonnier lui aussi est initié. Après trois séances, toute la cité est abondamment pourvue d’initiés ! Edeltraud prend alors congé, en repartant avec les gardes restés sur place, Anne Choure, Madeleine de Proust, Firmin de Conté et Paulin Surcouf. Mission accomplie là aussi !
À Manderen, les maçons, qui ont déjà été initiés à Durandalem, accueillent l’ambassadrice Valérie Burg et son escorte : Anne Choure, Gustave Aifele et Philibert d’Argenteuil. Aucun problème sur le chemin, la route est déserte. Puis, ayant initié tous les gardes et tous les volontaires de Manderen, la troupe rentre à Durandalem. Une mission accomplie de plus !
À Dieuze, Agnès Hune a été accueillie chaleureusement par Alfred Astair, ainsi que son escorte Madeleine de Proust, Albert Erstein et Ulla Mour. Les habitants - surtout les garçons- sont fascinés par cette jeune créature rousse toute nue. L’initiation de six gardes et de six volontaires du bourg se passe bien. Agnès explique le principe de surveillance en hauteur, et la nécessité de prévenir en cas de troupes suspectes aux environs,.Puis ils repartent de Dieuze, Là encore, mission accomplie !
À Saint-Louisbourg, Armand Della, le bourgmestre, est soulagé de voir arriver l’ambassadrice. Depuis les derniers événements survenus dans la région, il n’est pas rassuré ! Quand Berthe Hoff se présente avec Aline Espèrès et Brice de Niss, les gens l’applaudissent.
« Bienvenue, Votre Excellence ! Et bienvenue à votre escorte ! Beaucoup de nos jeunes veulent se former pour devenir gardes. Je pense que la perspective des pouvoirs octroyé aux gardes y est pour beaucoup ! »
- Je m'en doute, dit Berthe. Commençons sans plus attendre ! »
Et une fois initiés les douze futurs gardes de la future milice de Saint-Louisbourg , Berthe et son escorte retournent à Durandalem. Là aussi, mission accomplie !