Posté le : 02/04/2024 23H19
Vendredi 23 mai
Déjà, dès l’aube, le soleil chauffe bien, et les gardes de jour qui relèvent ceux de la nuit arrivent nus à leurs postes. C'est Helga Wilkinson qui a fait la distribution des postes pour aujourd’hui.
Ce matin, une patrouille part pour Manderen, afin d’escorter les maçons qui viennent construire les nouveaux bâtiments. L’escorte, commandée par Sylvestre Stalon, .est composée de Georges Touret, Mia Rossi, Joel de Mess, Hermine Serf, Marie Gaulle, Monique Trulli, Joséphine Maud, Hugo Spohr et Hélène Port. Ils se mettent en vol dès huit heures, afin d’être de retour dans la matinée.
Jacou envoie aussi une patrouille à Strateburgo, avec des ambassadrices, afin d’initier leurs gardes et gens d’armes.
La patrouille, commandée par Edmond d’Anton, est composée de Chantal Légauries, Alban Lieue, Joelle Mépied, Ingrid et Olaf York, Marie Buset, Benoît Suif, Kristof Rund, Youp Zimme, Sylvain Bour, Marie Suiré, et Éric Burn.
Les ambassadrices Anne Bonte et Gertrude Hoff font le plein de potion chez Chantal. Elles s’équipent d’arbalètes, qui sont plus pratiques que des arcs, vu leurs fortes poitrines. les voilà parties pour Strateburgo. Toutes et tous partent nus, mais comme toujours, ils emportent des tuniques enroulées autour de leur carquois, pour ne point choquer lors de leur arrivée.
Il est presque midi quand la patrouille revient de Manderen, ils se sont relayés pour porter deux nouveaux maçons qui ne sont pas encore initiés : Dimitri Thö et sa fille de quinze ans, Olga. Dimitri est lourd ! C'est un géant de plus de sept pieds, et de plus de deux cent cinquante livres ! Mais heureusement, la potion permet la lévitation. À voyager ainsi suspendu dans les airs, il n’était pas rassuré, le géant roux !
Jacou les accueille. Je suis avec lui.
« Bienvenue les maçons... Cela faisait longtemps ! sourit-il.
- Oh là là.. Au moins trois semaines ! dit Adrien Wirth.
- Même pas ! renchérit Jacou.
- Jacou, je te présente notre nouveau compagnon, Dimitri Thö, un Viking bâtisseur, et sa fille Olga, qui est l’élève d’Isabelle, notre architecte !
- Enchanté ! Chantal va vous initier avant le repas. Cela ne prend qu’une demi-heure !
Et Chantal apparaît : « Suivez-moi, nous allons à côté ! »
Et voilà Dimitri et Olga partis pour leur initiation.
« Venez aux Thermes ! dit Jacou. Après la douche, nous boirons un verre en les attendant. Je vous exposerai mes plans ! »
Les initiés de Strateburgo
À Strateburgo, la patrouille s’est posée non loin des portes de la ville, et c’est à pied qu’ils arrivent, habillés de leur tunique.
« Qui êtes-vous ? demande le garde de faction sur la tour de guet.
- La patrouille régionale... Nous devons voir votre bourgmestre ! »
Le garde fait ouvrir la lourde porte, et la patrouille pénètre dans la cité. La porte se referme aussitôt.
« Que craignez-vous donc, pour vous enfermer ainsi ? demande Edmond d’Anton.
-C'est qu'il y a eu beaucoup de mouvement ces derniers temps, par la terre et par le fleuve. Nous sommes juste prudents ! Je vais vous mener auprès de notre bourgmestre. Mais dans la cité, vous devrez laisser vos armes, elles seront bien gardées !
- Soit, dit Edmond à ses patrouilleurs, donnons-leur nos armes ! »
Les ambassadrices, elles aussi, se défont de leurs arbalètes et carquois.
Ils arrivent dans la salle où sont réunis les membres du conseil de la ville.
Alfred Bies, le nouveau bourgmestre, a été élu à la disparition de Maître Rudolf Hess, le vieux bourgmestre décédé à l’âge de quatre-vingt-douze ans.
« Je vous écoute ! »
Edmond Danton commence :
- Nous venons de Durandalem, le berceau de la patrouille régionale. Nous visitons les cités de la région afin d’améliorer leurs défenses.
- Oh, nous avons des grands remparts, et nous ne risquons pas grand-chose ! dit un conseiller.
- Oui-da, nous avons vu cela . Vous êtes certes bien protégés ! Cela dit, notre aide ne concerne pas le matériel, mais les femmes et les hommes qui veillent sur votre cité ! Je donne la parole à nos ambassadrices.
- Bonjour mesdames et messieurs ! dit Gertrude Hoff. Nous sommes des Soldates de l’Empire Romain d’Occident, nommées par l’Empereur le mois dernier.
Nous sommes les ambassadrices du village de Durandalem. Nous venons vous apporter des moyens que vous n’imaginez pas ! Grâce à une potion à base de plantes de nos régions, que nos herboristes ont mise au point, nous sommes dotés de pouvoirs... Des pouvoirs qui pourraient paraître surnaturels ou divins, voire diaboliques, mais qui ne sont issus que de la connaissance des plantes !
- Ne nous faites pas languir !
- Ces pouvoirs nous permettent de voler ! dit Anne Bonte en décollant du sol et en survolant l’assistance stupéfaite.
Ils nous permettent aussi de déplacer les objets à distance, sans les toucher ! Comme ça ! »
À ces mots, elle redescend au sol, soulève le siège avec le bourgmestre assis dessus, puis le repose.
« Autre chose : nous pouvons également communiquer entre nous, par la pensée, sur une lieue de distance !
- C’est incroyable ! s'extasie Alfred. Et ces pouvoirs, comment les acquiert-on ?
- C’est facile ! dit Gertrude. Vous buvez la potion, vous dormez une demi-heure, et quand vous vous réveillez, vous possédez ces pouvoirs ! Nous pouvons vous les transmettre sur l’heure. Faites venir vos gardes et vos gens d’armes, nous nous en occupons. Nous avons avec nous de quoi initier une centaine de personnes ! Soyez rassurés, c’est absolument indolore...
- Mais pourquoi nous offrez-vous ces pouvoirs ?
- C’est grâce à ces pouvoirs, répond Edmond, que nous avons coulé le drakkar Viking sur le grand fleuve, il y a quelques jours, et que nous avons libéré les gens qu’ils avaient capturés pour en faire des esclaves.
- Oui, Léon Nyva, le bourgmestre de Felden m’a raconté ! J’ai de la peine à le croire !
- Grâce à ces pouvoirs, nous avons éradiqué les incursions germaines. Nous avons tué plus de deux mille Germains, dont mille deux cents lors de la bataille au sud des Monts Vogésiens, à Walsch. Grâce à ces pouvoirs, nous avons liquidé près d’un millier de bandits qui se réclamaient de l’emblème de la Chauve-souris, dont la moitié à Lugdon, en une fois !
- Mais pour autant, vous n’êtes pas invulnérables ! fait remarquer un autre conseiller.
- Non ! Mais nous volons assez haut pour être hors d’atteinte de leurs flèches. En revanche, les nôtres, retombant vers le sol, les atteignent facilement. Nous n’avons que quelques blessés légers à déplorer, contre près de trois mille ennemis éliminés !
- Vous n’avez pas répondu à ma question.. Pourquoi nous offrez-vous ces pouvoirs ?
- Nous voulons vivre en paix dans la région, voyager sur des routes sûres. Vous êtes à la frontière du pays germain, votre cité serait en première ligne en cas d’attaque. Avec ces pouvoirs, vous pouvez les voir venir de loin, et anticiper leurs attaques !
De plus, nous sommes à trois heures de vol de Strateburgo, alors qu’il faut dix-huit heures à cheval et vingt-quatre heures en chariot ! Mettis est à quatre heures de vol d’ici, Lugdon est à six heures d’ici, et Oche, le fief de l’Empereur Charlemagne, est à deux heures de vol ! Des renforts peuvent arriver rapidement !
- Combien de temps durent ces pouvoirs ? demande un autre.
- Si vous les utilisez régulièrement, ils vous seront acquis pour la vie !
- Soit ! dit le bourgmestre. Faites venir tous les gardes et gens d’armes qui ne sont pas en faction ! Et à part les gardes et les gens d’armes, qui peut bénéficier de cette potion ?
- Chez nous, à Durandalem, dit Gertrude Hoff, les tailleurs de pierre, les maçons, les cantonniers, les mineurs, tous ont tiré avantage de cette potion ! Nous avons initié toute la population du village, au départ, pour nous défendre des attaques dont nous faisions l’objet. Depuis, tous les jeunes dès quinze ans le sont systématiquement.
L’aubergiste peut transporter tout seul un muid de vin dans sa cave !
Nous avons, par exemple, des muids remplis d’eau pour éteindre les incendies, manipulés avec aisance par un seul homme, ou même par une femme ! C’est comme cela, avec des auges puisées dans la rivière, que nous avons éteint l’incendie allumé par les Germains à Phalsbourg, un incendie qui menaçait de brûler et de détruire toute la ville,
- On nous a signalé des hommes et même des femmes tout nus dans le ciel ! Qu’en est-il ? demande une conseillère.
- C’est véridique ! dit Anne Bonte. Nous voyageons toujours nus, nous combattons nus, nous vivons nus. Durandalem est un village nudiste, comme le Blauersland, à côté d’ici. Nous nous sommes habillés vous chez pour ne pas créer de problèmes avec la population.
- Vous ne craignez pas d’agressions sexuelles ? .
- Nous pouvons briser le cou des agresseurs à dix pas si nous le voulons ! Aucune agression n’a jamais about, les rares qui ont essayé sont morts ! dit-elle en souriant. Mais chez nous, à Durandalem, nous avons des lois qui régissent la nudité. Et nous nous sommes forgé un mental qui nous permet de vivre heureux, nus ensemble, sans problèmes sexuels. Ce qui ne nous empêche nullement, Dieu merci, d’avoir des relations et de faire des enfants ! dit-elle en rigolant. »
Les gardes et les gens d’armes arrivent.
Gertrude les installe dans le couloir.
« Allongez-vous, et buvez !
- Soyez sans crainte,les rassure le bourgmestre, faites ce qu’elle vous dit ! »
Et vingt gardes et autant de gens d’arme, filles et garçons, s’allongent à même le sol, dans le couloir de la Maison de Ville. Ce sont :
Arsène Plouc le chef des gardes, Émile Pourçain, Florence Distal, Viviane de Roc, Nicolas Dutur, Pierre Krill, Chantal Éloy, Lucie Dubois, Théodore et Théophile Acoud, Adèle Label, David et Roger Gotlieb, Frédéric Le Ric, Antoine Amat, Benoît d’Acape, Samson Sour, Juliette Crevaux, Julien Aymard et Laurent Oût.
Les gens d’arme Claire Font, Hélène Mouton, Rose de Lima, Natacha Tertone, Monique Héunui, Sabine Téléf, Ingrid et York Parkinson, Albert et Robert Lue, Geneviève Adam, Raymond Bidoche, Yvette Menet, Prisca Leçon, Angèle Fridge, Joseph et Jeff Arrhent, Jules et Julie Krauss, Judith Moitou et Germaine Ladanz.
Les conseillers regardent, suspicieux.
Tout le monde s’endort rapidement.
« Ils les ont tués ! s'alarme un conseiller.
- Mais non, ils dorment ! Vous verrez, d’ici une demi-heure, ils seront plus qu’en forme ! »
Et effectivement, une demi-heure plus tard, tous sont réveillés. Les ambassadrices leur apprennent à communiquer mentalement, puis, à maîtriser le déplacement d’objets, puis à s’élever dans les airs.
Une fois ces pouvoirs bien acquis, Gertrude sort par la fenêtre etles emmène faire un tour au-dessus de la ville. Ils ne l’avaient jamais vue comme cela. Ils reviennent enchantés !
- C’est formidable ! s'extasie Arsène Plouc. Les gardes, vous allez relever les gardes en faction, afin qu’ils soient eux aussi initiés ! »
Gertrude alors fait remarquer qu’il est midi, et qu’elle a faim !
« C’est vrai, dit Alfred Bies. Nous manquons à tous les devoirs de l’hospitalité ! Descendons à l’auberge, sur la place. Vous et votre escorte, vous êtes nos invités ! »
Puis, s’adressant aux membres du conseil :
- Nous reprendrons la séance à quatorze heures. Nous aurons de nouveaux ordres du jour à débattre. Sur ce, bon appétit ! »
Le repas est succulent, dans une des meilleures auberges de la ville !
Outre les ambassadrices et l’escorte de treize gardes, la grande table accueille le bourgmestre Alfred Bies et son épouse Élise, qui est aussi sa secrétaire; Arsène Plouc le chef des gens d’armes s’est joint à eux, avec sa compagne Lorelie Devin, qui aimerait bien bénéficier elle aussi de ces pouvoirs !
Quelques notables aussi se sont attablés avec eux.
Le médecin, Norbert Blaze, également premier adjoint du bourgmestre, et son épouse Marie, également infirmière du cabinet; le banquier, Octave Ahr, deuxième adjoint, son épouse Joséphine et ses fils jumeaux Rémi et Francis, commis de banque; Hubert Sanzot, le patron de la plus grande boucherie de Strateburgo, avec son épouse Paulette, qui tient la caisse, et ses deux filles Margot et Aude, qui s’occupent des livraisons à domicile; et enfin Michel Ekha, évêque de Strateburgo, flanqué de ses deux abbés, Stéphane Yrod et Noel Tisumène.
L’évêque et les deux abbés reconnaissent les ambassadrices, qu’ils ont connues fort intimement à Oche. Mais ils se gardent bien de le faire remarquer, espérant qu’elles aussi garderont le secret !
Les convives sont servis par des serveurs en livrée. Les mets sont nombreux, les vins sont excellents, et les liqueurs digestives sont sublimes !
Après le repas, les ambassadrices demandent à l’aubergiste, maître Louis Lecoq, si pour les initiations elles pourraient disposer de chambres, plutôt que du couloir de la Maison de Ville.
« Bien sûr ! Ce sera un plaisir que de satisfaire ces demoiselles !
- "Excellences" ! rectifie Alfred Bies. "Excellences" ! Elles sont ambassadrices !
- Veuillez m’excuser, Excellences, bafouille Louis Lecoq. Vous êtes ici chez vous !
- Bien ! dit Gertrude. Nous pouvons continuer ! Envoyez vos gardes, Arsène, et Lorelie Devin, venez avec vos gens d’armes ! »
Et bientôt il y a douze gardes et quatorze gens d’armes endormis dans les chambres de l’auberge. Ce sontles gardes Pierre et Jacques Hadît, Georges Simen, Nicolas le Sain, Olga Révou, Helga et Helke North, Marianne Joly, Marion Nouasse, Paul et Pierre Sud et Didier Devil, et les gens d’armes Lorelie Devin, Léa et Mia Toile, Éric Lenoir, Pascal Aubais, Achille Stampe, Charles Lebon, Claudine et Claudette François, Justine Nuxe, Sylvain et Sylvette Bois, Fernand Flic et Benjamin Salor.
Anne propose au bourgmestre d’y passer aussi, avec son épouse, ce qu’ils acceptent volontiers !
« Si vous avez des maçons, dit Edmond, des tailleurs de pierre, des cantonniers, des bûcherons, allez les chercher ! »
Bientôt, toute une foule de gens pas très propres se pressent à l’auberge.
L’aubergiste imagine déjà l’état de ses chambres après leur passage !
Edmond le rassure :
« Vous participez à l’amélioration de votre ville ! Bravo ! Voilà quatre livres-or pour vous dédommager des saletés que ces travailleurs feront chez vous ! »
Voyant ces quatre livres-or, Louis Lecoq est tout à fait rassuré !
Sont volontaires six maçons : le patron Eugène Brick, Armand Brick, José Troue, Nestor Sablé, Amédée Nuant et Sylvie Béton. Quatre tailleurs de pierre : Ursule et Urbain Collot, Bernard Pale, et Patrick Times. Cinq cantonniers : Nicolas Caille, Benoît Stein, Roger, Pierre et Albert Truk, Et enfin huit bûcherons : le patron de la scierie Jacky Dutronc, ses fils Yves et Éric, Rémi Sola, Gildas Dépique, Alexis Anderson, Roméo Drag et Boris Hého
Margot et Aude Sanzot veulent aussi être initiées.
« Cela sera pratique pour livrer les commandes, même les plus lourdes ! »
Une heure plus tard, tout le monde est initié.
Le patron de l’auberge tient à payer la tournée générale !
Les ambassadrices prennent congé, et se préparent à s’envoler de la grande place.
Comme il fait très chaud, elles se mettent nues, dévoilant leurs corps magnifiques de jouvencelles et leurs fortes poitrines. Toute l’escorte fait de même, et c'est dans cette tenue qu'ils vont récupérer leurs armes aux portes de la ville, sous les regards interloqués des habitants, qui voient leur nouveau bourgmestre marchant à leurs côtés sans s’offusquer apparemment de leur nudité !
Une fois les tuniques enroulées autour des carquois, elles s’envolent, suivies de l’escorte, sous les yeux de toutes et de tous, ébahis de voir ces créatures nues s’envoler devant eux !
Les gardes sur les remparts les saluent au passage.
Le bourgmestre Alfred Bies, conclut :
« Une ère nouvelle de paix et de bien-être vient de commencer pour Strateburgo ! »