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Durandalem, une histoire...

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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 09/02/2024 10H02
Les Germains à Pont-de-Sarre.



  Hier dans la soirée, le Capitaine Alix Holz et les trois frères Jamot sont arrivés à Pont-de-Sarre.  Ils ont rencontré le bourgmestre Oscar Fontaine. En privé, car il faut se méfier de tout le monde dans ces cas-là ! Ils lui ont raconté la bataille de Walsch, et lui ont expliqué qu’un espion - ou plutôt une espionne -s’était fait enrôler dans l’équipe des gardes de la mine de Pont-de-Sarre, et qu'elle se nommait Martine Edjer.

  On décide de ne pas ébruiter la bataille de Walsch, et de surveiller l'espionne discrètement,  sans éveiller ses soupçons. Aujourd’hui, les Jamot se sont organisés à cet effet.

     Alex Jamot l’a suivie de loin, puis a transmis ses constatations au Capitaine Alix, qui est resté dans la Maison de la Ville avec Oscar Fontaine .

     « Elle est allée réclamer un acompte de sa paie chez la banquière. Elle a demandé qu'on la règle en pièces d’or. Elle a dit que c'était pour sa famille.  Prétextant une visite à ladite famille, elle est ensuite partie vers les bas quartiers de la ville, ou elle a rencontré des hommes, six hommes. Probablement des Germains.  En tout cas,  il y en avait au moins un : j’ai bien reconnu le tatouage de Khan quand je l’ai vu torse nu ! Elle est repartie ensuite, vers la colline, puis elle a pénétré dans l’enceinte.  Quelque temps plus tard, je l’ai vue descendre au pied du réservoir et y cacher quelque chose sous une pierre, puis elle est remontée. »

     Dans l’enceinte de la mine, Alix Jamot, lui, a joué à l'apprenti fondeur.

     Lui aussi fait son rapport :

     « Je l'ai vue prélever - discrètement, pensait-elle -  du minerai d’or qu’elle a enfoui dans sa tunique.  Puis, prétextant un oubli en ville, elle est ressortie , en volant au-dessus des murailles.  Et elle est redescendue par le chemin.  Je l’ai observée du haut des remparts. Elle s’est arrêtée au pied du réservoir d’eau, et je l'ai perdue de  vue. Quelques instants plus tard, elle est remontée et retournée dans l’enceinte. »

     De son côté, Alain Jamot était dissimulé pour surveiller les hommes contactés par l'espionne. Il fait à son tour son rapport :

     « Un des hommes a pris un cheval, puis est sorti de la ville par la porte ouest. Je me suis discrètement envolé, à l’abri des regards, et de bien haut, je l'ai pisté. Il a continué vers l’ouest, il s'est arrêté peu après dans une ferme close à moitié brûlée, non loin d'ici. Dans la cour, à l'intérieur,  j’ai vu une vingtaine de chevaux.  Ce qui laisse supposer que dans cette ferme se cachent des troupes, probablement des soldats de Khan. »

     Le Capitaine Alix  Holz remercie les trois sentinelles, leur demande de rester en place et de surveiller en permanence - et prudemment - tout mouvement de l’espionne ou des hommes qu’elle a contactés. 

   « Oscar, connaitrais-tu une ferme qui réponde à ce signalement, une ferme close, brûlée, à la sortie de la ville, vers l’ouest ?   Il semblerait bien que ce soit devenu un repaire de Germains. 

     - Oui Alix, ça, c’est la ferme des Oberth. Ils ont été tués par les troupes de Khan quand ils sont passés par là. Ils y avaient mis le feu ! 

     - Il n’y a donc pas de civils là-bas. On va pouvoir s’en occuper ! » 



     Pierre Martin envoie un message à Alix :

     « Ici Pierre Martin ! Nous sommes la patrouille, nous arrivons à Pont -de-Sarre, as-tu besoin de nous ? 

     - Vous tombez bien ! Allez au haras de Saint-Inberg, je vous y rejoins !

      Oscar ! Tu as des gardes qui pourraient cerner et faire prisonniers les occupants de la maison dans les bas quartiers ? Alex Jamot va les guider. 

     - Je donne mes ordres sur l’heure ! 

     - Alix, m’entends-tu ?  demande alors mentalement le Capitaine.

     - Oui Capitaine ! je la surveille toujours ! 

     - Nous passons à l’action... Tu vas discrètement prévenir la cheffe des gardes, Roseline Reno, et vous  neutralisez l'espionne ! 

     - Reçu, on s’en occupe ! »



     Une fois au haras, après avoir expliqué au patron  Quentin Tamar pourquoi ils sont ici, le Capitaine Alix s'adresse aux patrouilleurs :

     « Il y a une ferme à demi brûlée à la sortie de la ville. C’est un nid de Germains ! Il faut les éradiquer ! Un bon moyen,  ce serait de mettre le feu pour les débusquer. Il y a une vingtaine de chevaux, il doit y avoir le même nombre de bandits. Voilà ce que nous allons faire .Albert et Aloïs Fritz, vous allez nous fournir de l’étoupe, afin de confectionner des flèches incendiaires. Avez-vous de la braise, ici ?

     - Oui, répond Quentin Tamar. Chez le forgeron qui est là pour ferrer les chevaux. 

     - Alors, il nous faut deux seaux de braise.

     Boris Elsie et Adolf Rimmel, vous savez où se trouve cette ferme, n’est-ce pas ? C’est la ferme des Oberth.

     - Oui, nous savons où elle se trouve ! 

     - Bien ! alors, avec les braises, vous allez allumer un feu chacun d’un côté, pas trop près de la ferme.

     Pierre Martin, Georges de Chaumes et Bernadette Subir, avec Boris Elsie à l’ouest de la ferme, vous lancerez les flèches enflammées, si possible dans les habitations.

  En surveillant la ferme, attendez dans les airs que le feu soit allumé, puis allez  enflammer vos flèches. Ne prenez pas de risques, ne vous approchez pas trop près des murs, et visez les ouvertures.

     Paul Martin, Anne de Stef et Aloïs Barn, avec Adolf Rimmel, vous ferez la même chose, mais du côté est de la ferme.

     Cela devrait inciter les occupants à sortir de l’enceinte.

     Prenez avec vous un maximum de flèches !

     Gabriele Polder, Janine Stark, Pauline Stark et Paul Pista, vous vous placerez en hauteur, hors de portée de leurs flèches, devant la ferme, et vous abattrez tous ceux qui sortent de la ferme. N’ayez aucun scrupule, les paysans qui habitaient là sont morts, égorgés par ces scélérats.

     Louise de Park, Joséphine Maud, Léa Nonet, Frederic Masson, Bert Karr et Elga Wink, vous ferez le tour du bois,  vous arriverez derrière la ferme, bien haut, et vous tirerez sur tout ce qui bouge dans l’enceinte. »

     Les frères Fritz reviennent avec une bonne quantité d’étoupe et d’étoffes, et un grand seau rempli de suif.

     Les palefrenières et les palefreniers arrivent et se mettent à l'ouvrage.

     « Nous allons vous aider à confectionner les flèches ! »

     Alain Jamot, prévenu par Alix, arrive avec quatre carquois pleins de flèches.

    «  Alain, tu rejoindras le groupe de face avec Gabriele Polder, Janine et Pauline Stark, Paul Pista et moi. »

     Une fois  les flèches  confectionnées et trempées dans le suif, Alix donne l’ordre de passer à l’action.

      Les deux groupes d’incendiaires volent vers la ferme, très haut pour ne pas se faire repérer, et arrivent dans un fourré à l’ouest, et dans le bois à l’est.Tandis que les feux sont activés avec les braises, les gardes surveillent la ferme.Il n’y a aucun mouvement visible. Les deux groupes d’intervention sont en place, très haut dans le ciel. La mise à feu peut commencer !

     Et ce sont des nuées de flèches qui s’abattent sur les bâtiments, passent par les ouvertures, brûlent les poutres déjà à moitié calcinées, enflamment les logements, apeurent les chevaux, dont certains sont touchés par les flèches enflammées. Le suif en feu se répand partout.

     Des hommes paniqués sortent en courant, ne sachant pas d’où provient cette averse de feu dans l’enceinte de la ferme. D’en haut, les patrouilleurs tirent sur eux, en abattent plusieurs. Quelques chevaux  s’écroulent aussi.

     Quelques Germains restés à l'intérieur essaient de voir  par les ouvertures d’où proviennent les projectiles, mais ils  s'embrasent aussitôt, atteints par une flèche dans la gorge qui répand son suif sur eux.

     Dix Germains réussissent à sauter à cheval, et sortent en galopant de la ferme, mais ils tombent sur la patrouille de face, qui les mitraille de flèches.

     Les traits enflammés continuent de tomber sur les toitures, et bientôt toute la ferme n’est plus qu’un immense brasier.

     Les chevaux affolés s’enfuient, sans cavaliers, et galopent vers la ville. 

     « Empêchez-les  d’atteindre la ville ! » Ceux du groupe de l'est s’élancent, se placent devant eux, et  les effraient. Les bêtes se détournent et galopent vers le champ.

     « Bravo à tout le monde ! Mission accomplie ! Descendez, et placez-vous autour de la ferme. Il se pourrait qu’il y ait encore des survivants ! Nous allons attendre patiemment que l’incendie s’arrête, puis nous irons voir. »



     Dans les bas quartiers de la ville, Alex Jamot et six gardes de la ville investissent la maison où se trouvent les Germains. Ceux-ci essaient de s’enfuir, mais les gardes les abattent au passage.

    Il n’y a finalement aucun survivant. Sept Germains sont morts, de flèches ou de coup d’épées. La bataille fut brève. Se croyant en sécurité, ils n’avaient pas d’armes avec eux ! Dans la maison, Alex et les gardes trouvent du minerai d’or en quantité, dérobé dans la mine par l'espionne depuis quelque temps.



     Sur les remparts de la mine, pour appréhender l’espionne Martine Edjer, Roseline Reno a fait appel à ses deux archères de confiance, Ingrid et Björg Fjörd, dont les parents ont été tués par les Germains au nord de Pont-de-Sarre.

     L'espionne est de faction sur le rempart.

     Discrètement, les archères  se sont placées de chaque côté d’elle et l’ont ceinturée ensemble, pour l'empêcher de s’envoler. Elles l’ont alors assommée, puis ligotée, et bâillonnée. Alix Jamot veillait non loin de là, avec son arc bandé, en cas où elle serait parvenue à s’échapper.

     Les autres gardes sont alors mis au courant de la capture. Jamais ils n’auraient pensé qu’il puisse y avoir une espionne parmi eux ! Ils avaient bien déjà constaté son comportement plutôt solitaire et ses absences répétées, mais sans y prêter spécialement  attention.

   

     Le Capitaine Alix revient chez le bourgmestre, et lui annonce le succès de l’opération de la ferme. Par la même occasion, il lui apprend l’éradication pure et simple des Germains qui se cachaient dans les bas-quartiers, ainsi que l’arrestation de l’espionne, enfermée inconsciente  dans la prison de la ville. Il suggère de la maintenir endormie par un puissant sédatif.  Sinon, avec les pouvoirs dont elle dispose, elle serait dangereuse et pourrait s’évader. Oscar fait donc  immédiatement venir Mercedes Benz, le médecin, qui l'anesthésie pour un bon moment. Alix de son côté promet de demander à Chantal s'il existe un antidote aux effets de la trémulonde. Si oui, il en rapportera ici.

   Pierre Martin arrive à son tour, pour préciser le bilan à la ferme :

     « Dix Germains sont morts devant le bâtiment, sept sont mort dans la cour, et cinq corps calcinés ont été retrouvés dans les décombres fumants. Nous avons récupéré quatorze chevaux. Sept sont morts. Nous avons mis les cadavres des Germains et les carcasses des chevaux dans la cour intérieure. Nos patrouilleurs ont conduit les chevaux restants chez Quentin Tamar, au haras de Saint-Inberg. »

     Oscar répond que ses services vont s’occuper d’enterrer les cadavres. Et il propose à Alixde rassembler ses patrouilleurs, de les emmener prendre une douche aux thermes de Pont-de-Sarre, et de se rassasier quelque peu. Il va s'y rendre lui aussi.

     Mais des rumeurs commencent à circuler parmi les habitants.On aurait vu les gardes de la ville attaquer une maison et tuer ses occupants,  et la ferme des Oberth aurait de nouveau brûlé…Oscar charge son adjoint Petrus Kroll de faire taire ces rumeurs en expliquant aux gens de quoi il retourne vraiment.

     Peu de temps plus tard, la patrouille au complet, et le Capitaine et son escorte, prennent congé des Sarrois avec la satisfaction du devoir accompli !

     Ils rentrent séance tenante à Durandalem, où Jacou les attend.

     « Alors Alix ! Cette espionne, que devient-elle ?

     - Elle est en prison ! Et nous avons trouvé et tué vingt-et-un Germains qui se cachaient dans une ferme devant la ville, et sept qui se terraient dans les bas-quartiers... Au fait, existe-t-il un antidote contre la potion de la trémulonde ? Il faudrait annihiler les pouvoirs de l’espionne  ! 

     - Oui-da ! Va voir Chantal, je la préviens. »

     Et Alix se rend au laboratoire de l’ancienne école. Cela lui fait toujours un pincement au cœur de repasser dans cet endroit où il a tout appris de la vie ! Il y croise à nouveau les ambassadrices rousses qui lui font un large sourire en lui adressant des  « Bonjour Capitaine de L’Empire ! » d’une voix si suave qu'il commence à se sentir en état de nudité masculine gênante... « Bonjour les Soldates de l’Empire ! » balbutie-t-il poliment tout en détournant le regard. Et il s’empresse d’aller voir Chantal.

     Le voilà prêt à repartir pour Pont-de-Sarre.  Jacou lui dit :

     « Emmène la patrouille de réserve avec toi, on ne sait jamais.  Et puis, cela leur fera prendre un peu l’air ! »

     Et une fois refait le plein de flèches, il s’envole donc avec Alain Bon, Jean Bonhomme, Annie Bour, Pénélope Brousse, Éric Burn, Marie Buset, Pierrette de Coubes, Josette le Coup, et les gardes de réserve Stéphane Spohr, Pierre Spohr, Paul Spohr, Paul Frisch et Georgette Fart.
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 20/02/2024 21H15
Les patrouilles de retour à Durandalem.



     Sur la route du Blauersland, la patrouille de seize personnes commandée par Sylvestre Stalon a fait la jonction avec le convoi de dix grands chariots de pierres mené par Edmond d’Anton et sa troupe. Ils arrivent ensemble à Durandalem sans avoir rencontré le moindre problème en route. Les pierres sont déversées près du lieu des futures constructions. Les frères Stein ont déjà tracé au sol les fondations. L’architecte Isabelle Bour doit venir de Manderen pour les valider. Les chariots sont conduits dans le pré proche de chez Émile, et comme de coutume Nestor s’occupe des quarante chevaux à étriller, avec l’aide des gardes de nuit.

    La patrouille pour Mousson, commandée par Nicolas Derieux arrive sans encombre à destination.  On s’arrête un peu avant le bourg, dans un bois, pour enfiler les tuniques,  enroulées autour des carquois.Nicolas Derieux rencontre Léonard de Wendel, le patron des fondeurs et lui montre des commandes. Léonard l'informe qu’ils viendront dans dix jours, soit le vendredi trente mai, avec six chariots et six forgerons-fondeurs. Nicolas lui donne l’or en acompte, et lui dit  d’attendre que la patrouille soit à revenue à Mousson,elle pourra ce jour-là  leur servir d'escorte.  Ce que Léonard trouve tout à fait sage !

     Il invite la patrouille à venir se restaurer à l’auberge du port, réputée pour son menu de poissons. Le chef Alexandre Lagroye les accueille et leur dresse une table sur la terrasse, au bord de la rivière Mosel. Après un excellent repas, la patrouille repart vers Durandalem, non sans se dévêtir avant... à la surprise du chef !

     Aucun problème n’est à signaler en route. Seulement la rencontre d'un chariot accidenté, qui a cassé une roue non loin de Mousson. Nicolas  envoie ses plus jeunes patrouilleuses, Charlotte  et Claudette Brett, pour secourir les paysans en panne, bloqués là avec leur chariot. Ils sont  sidérés par l'arrivée de ces jouvencelles nues ! 

« Nous sommes des patrouilleuses de la brigade régionale ! N’ayez crainte, notre nudité est normale, nous ne sommes pas des diablesses ! Nous allons vous aider ! »  Et les deux filles se chargent d’aller chercher une autre roue à Mousson.  Avant d’arriver chez le charretier, elles se sont rhabillées Le charreetier n’en revient pas de voir ces jeunettes arriver par le ciel, acheter et payer la roue avec une pièce d’or, puis repartir par les airs, en faisant  voler la roue devant elles.

   Arrivées au chariot, elles ont tôt fait de remettre la nouvelle roue en place.Et les sœurs Brett s’envolent  et rejoignent bientôt la patrouille, qui volait doucement en attendant leur retour.

   Après des remerciements chaleureux, les paysans peuvent continuer leur route.  Ils auront assurément de quoi raconter le soir à la veillée ! Mais on ne les croira sûrement pas...

    La patrouille arrive à Durandalem sans autre problème, .

     « Alors ? dit Jacou, quelles sont les nouvelles ? »

Et Nicolas lui donne toutes les informations sur la venue des fondeurs, et lui raconte l'accident des paysans et le dépannage rapide des sœurs Brett !

     La patrouille d’Oche est elle aussi de retour.

     « La route était tranquille, dit Brigitte Calman.  À Oche, nous avons laissé les ambassadrices avec une escorte de six patrouilleurs. Ils sont arrivés nus au palais.  Et nous, nous avons continué jusqu’à la scierie au nord. J’ai vu Victor Rous, le Maître compagnon, je lui ai donné le sac d'or. Il m’a assuré qu'ils viendront le lundi deux juin avec quatre chariots. lls attendront que la patrouille escorteuse soit à Oche pour partir. Nous avons récupéré nos ambassadrices et leur escorte en repassant à Oche.

     - Nous avons été reçues par l’Empereur, dit Agnès Hune, il était ravi de nous revoir ! Nous lui avons donné le compte rendu, qu'il a fait lire à haute voix par un conseiller. et ce qu'il a entendu l’a rempli de joie. "Je vais pouvoir annoncer toutes ces bonnes nouvelles au Conseil de l’Empire ! "  Il nous a d'emblée priées de rester un moment... Mais son chef de protocole lui a rappelé qu’aujourd’hui, il avait d’autres obligations. Il nous a alors priées d'attendre et de rester pour la nuit, rigole Agnès. Mais nous avons prétexté d’autres missions urgentes à remplir ! Nous lui avons un peu menti, mais c’était un pieux mensonge... Il nous a donc laissées partir, manifestement avec un peu de regret !

  - Merci, chères ambassadrices , sourit Jacou. Et merci la patrouille. Sacré Charlemagne, toujours aussi vert ! S’il le faut, je cautionnerai votre pieux mensonge...

    Dans l’après-midi, ce sont les Capitaines et les gens d’arme partis pour Manderen qui sont de retour. Rien de spécial à signaler sur le chemin.

    Les maçons pourront venir dès vendredi prochain, le vingt-trois mai. Ce sera la même équipe qu’à Pont-de-Sarre, avec deux nouveaux, Dimitri Thö, et sa fille Olga, une jouvencelle rousse de quinze ans, nouvelle disciple d'Isabelle Bour.

- Parfait ! se réjouit Jacou.  Cela se goupille plutôt bien !. »

 Plus tard, en fin d’après-midi, la patrouille de Phalsbourg arrive à son tour.

     « Aucun problème sur la route, dit Isabelle de Neck. Comme prévu, nous sommes passés chez les verriers de Meisenthal, et nous avons passé commande. Helmut Bour nous a dit qu’ils seront à Durandalem pour le début du mois, le mardi trois juin. Des gardes les accompagneront, mais ils veulent bien aussi des diables volants en escorte. Leurs quatre chariots attendront qu’ils soient là pour partir. J’ai donné le sac d’or d’acompte. Helmut  l'a trouvé suffisant pour la totalité de la commande !

De là, nous sommes allés à Phalsbourg, où nous avons été accueillis comme des princes ! Rien à signaler de leur côté. Ils ont organisé des patrouilles régulières à plusieurs dizaines de lieues autour de la cité. Et des gardes de nuit. Mais il leur en faudrait plus. Hélas, ils n’ont pas le budget nécessaire ! Nous leur avons donc  laissé un sac d’or pour financer les embauches.

     Le bourgmestre a estimé que la région était bien nettoyée !  Nous lui avons raconté la bataille de Walsch, et les mille deux cents Germains éliminés.

 Nous leur avons dit que nous repasserions d’ici deux semaines, pour initier les nouvelles recrues. Et nous sommes revenus par la route directe. Rien d'autre à signaler.

- Merci Isabelle, conclut Jacou, et merci à vous, la patrouille ! Venez donc vous restaurer et prendre du repos ! »
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 03/03/2024 14H35
  La bataille de Fourvière.



     La patrouille menée par Dillon arrive en fin de matinée à Divio, et atterrit sur la place de la cité.

     Les Divionnais sont impressionnés par ces cinquante soldates et soldats nus, chargés de carquois de flèches, l’arc en bandoulière !

     Achille vient à leur rencontre.

     « Merci d’être venus aussi nombreux ! Nous sommes allés repérer les lieux à Lugdon, grâce aux indications des filles que nous avons libérées.

     Les bandits se sont installés dans une grotte dans la montagne de Fourvière, au nord de la ville. La grotte - en fait, une ancienne mine abandonnée - est située au-dessus des vestiges du palais préfectoral romain. C'est un labyrinthe de tunnels,  avec six petites entrées et une entrée principale, dans laquelle des chariots entiers peuvent pénétrer. Il y a aussi cinq puits d’aérage qui débouchent sur la montagne, dont un dans les ruines d’un temple romain.

     Aux dires des habitants proches, ils seraient bien cinq cents bandits à s’être réunis dans cette grotte !  Nous avons repéré toutes les aérations, et toutes les entrées des tunnels. 

     - Merci, Achille,  pour ces précieux renseignements ! Nous ne nous aventurerons pas dans la mine :  trop de cachettes possibles pour les bandits, qui risquent ’y mettre en embuscade. Non,  nous allons les enfumer ! Nous attaquerons cet après-midi.  Mais pour l'instant, nous avons bien faim ! Les voyages, ça creuse...»



     Et des tables sont installées sur la place. Tous les habitants leur apportent de quoi se nourrir,  des mets et des vins à profusion !

     « Mangez, les patrouilleurs ! dit Dillon. Nous aurons deux heures pour digérer en vol ! Nous partirons à quatorze heures. »



     Armand Della, le bourgmestre, dit alors :

« Mon chef des gardes, Étienne Alatiene, a une suggestion à vous faire.

     - Oui, nous pourrions déjà partir en amont, préparer de quoi faire de la fumée près des puits et des entrées, de façon à être prêts à votre arrivée. 

     Bonne idée, Étienne. Faites-vous aider par la population, éloignez-la ensuite des entrées de la mine, et qu’ils se mettent à l’abri dans la basse-ville.

    Étienne dit à Bernard Paris, le chef des gens d’arme : « Je te laisse la garde de la ville, avec quatre de mes gardes, Georges Stand, Jean et Jeannette Ticule et Roger Rabbit, et avec tes gens d’armes. Soyez vigilants ! »

     Et Étienne Alatiene, les gardes Jeanne et Anne Pauly, Paul et Pierre Surf, André Sandrap, Nico et Nicole Croisy s’envolent tous les huit vers Lugdon.

     Une fois arrivés, ils se rendent sur la montagne, et accostent les bergers qui gardent leurs chèvres et leurs moutons. Ils  expliquent leur plan, et leur demandent d'apporter des bottes de paille, et tout ce qui peut brûler. Ils leur conseillent aussi de partir de la montagne. et de descendre dans la plaine. S’ils restent ici, ils risquent l'enfumage !

     Ils allument alors des feux, prêts à balancer des bottes de paille et autres  objets enflammés dans les puits d’aérage.

Puis ils descendent dans la ville basse, et demandent aux habitants de porter des seaux de graisse non loin de chaque entrée de la grotte.

     « Soyez discrets, il ne faudrait pas qu’ils aient vent de cela et se sauvent ! »

     Un peu de fumée sort par les puits.  Les bandits ont allumé des feux pour se réchauffer. C'est qu'il ne fait pas chaud dans les grottes !    

     

À Divio, tout le monde est prêt à partir pour Lugdon.

     Quatorze heures, c’est le départ. Dans deux heures ils seront sur place ! Les consignes sont déjà données. Un feu sera allumé devant chaque entrée de la grotte, et les archers tireront sur tous ceux qui sortent.

     Les groupes sont déjà faits :

    « Youp Zimme, tu allumeras un feu devant l’entrée principale. Seront en poste sous mes ordres les archers Ingrid et Olaf York, Alain et Alexandre Vikos, Berthe Urbain, Eudes d’Allier, Jorg Anis et Edmond d’Anton,

     Philibert d’Argenteuil, tu t’occuperas de l’entrée 2, avec Audebert d’Auster, Joséphine Béquer, Apollinaire de Bœuf, Firmin de Conté, Annie Corda, Lassie Corda, sous les ordres du Capitaine Xavier Stamm.

     Paulin Surcouf, l’entrée 3, avec Marie Suiré, Brigitte Surcot, , Claudette et Claude Rouste, Pries et Siel Rozanoff. C'est le Capitaine Achille Gouvy qui dirigera la manœuvre.

     Aline Espèrès, à l’entrée 4, avec José Flaine, Christiane Flush, Marianne Flush, Pierrot et Paulo Gaulot, Sophie Goran, C'est Pauline Espèrès qui  commandera la manœuvre.

     Paulette Rung à l’entrée 5, avec Pauline Rung, Klaus et Kristof Rund, Anna Prest, Madeleine de Proust et Brice de Niss, sous le commandement du Capitaine Hugues Schaff.

     L’entrée 6, ce seront Alex Miel, Ulla Mour, Béatrix Land, Chantal Légauries, Éric Lerouge, Joseph Ikast commandera la manœuvre.

     Et la 7, Alfred Thune, Albert Thune, Jean Dart, Myriam Erika, Albert Erstein, Aimé d’Ortega, Théodore Gouvy, C'est Jean d’Ortega qui sera aux commandes.



     En attendant l’arrivée des troupes, avec l’aide des gardes de Lugdon, ceux de Divio se placent devant les différentes entrées de la grotte, et ont ordre d’abattre tous ceux qui tentent d'y pénètrer.

     Trois cavaliers essaient d’arriver à la grotte, probablement pour prévenir les bandits, et sont aussitôt fauchés.  Plusieurs flèches ne leur laissent même pas le temps de pousser un cri !

     Les renforts arrivent peu avant seize heures, Valérie et Marie installent un hôpital de campagne dans la ville basse, aussitôt assistées par des bénévoles, médecins et infirmiers de Lugdon.





     Il est seize heures quand commence l’enfumage !

     Du haut de la montagne, des bottes de paille enflammées sont jetées dans les puits, des seaux de graisse sont versés dessus, et l'on bouche les puits par des branchages, des toiles, et autres troncs pour empêcher l’air de sortir.

     Depuis l’avant des entrées, une pluie de flèches imbibées de graisse pénètre dans la grotte, de toute part.

     Devant l’entrée principale, les chevaux, effrayés par les flèches en flamme, se sauvent et galopent en panique vers l’air libre. Quelques bandits sur les chevaux sont impitoyablement abattus.

     Dans la grotte, une fumée âcre remplit toutes les galeries. Les bandits ne peuvent plus respirer, et sortent en toussant par toutes les entrées de la grotte.

    Dehors, pas un bandit ne fait plus de dix pas avant de tomber foudroyé, transpercé par les traits des archers, qui font comme à l’entraînement !  Plus personne ne tousse !

    Hormis le carquois des flèches enrobées, chaque archer est muni de deux carquois de dix flèches. Bientôt, quelques-uns sont à court de flèches, et volent autour de la montagne pour s’en procurer.

     Certaines entrées ne sont pas très fréquentées, et seuls une trentaine de cadavres jonchent le sol. En revanche, devant l’entrée principale, des centaines de bandits ont été transpercés par les flèches, et les carquois arrivent des petites entrées.

     Une épaisse fumée s’échappe des entrées. Dillon ordonne de toutes les boucher, hormis l’entrée principale. Il est dix-huit heures quand il donne l’ordre de rouvrir les puits d’aération. Il n’y a plus d’air respirable  depuis un bon moment dans la grotte.

     « Attention aux retours de flammes, dit-il en pensée aux gardes divionnais sur la montagne. Tout va s’embraser encore une fois ! »

     Un gros appel d’air se fait alors par les puits, et plus aucune fumée ne sort par l’entrée principale. Aucun bandit non plus, d’ailleurs !

     Sur la montagne, accompagnées de flammes gigantesques, des volutes de fumée âcre jaillissent des puits. Étienne Alatiene se dit qu'il doit faire bien chaud, là-dessous !

    

     Les patrouilleurs ramassent les cadavres des bandits, et les ramènent devant l’entrée principale.

     Devant l’entrée principale, cent quatre-vingts bandits ont été abattus.

     À l’entrée 2, soixante-quinze !

    À  l’entrée 3, juste quinze.

     À l’entrée 4, soixante-cinq !

    À l’entrée 5, trente-huit.

     À l’entrée 6, à peine dix.

     Et à l’entrée 7, quarante-trois.

     Ce qui fait quatre cent vingt-six bandits abattus devant la grotte.

     Dillon décide alors de faire des grands feux devant les entrées, et de les alimenter toute la nuit.

     « La fumée va immanquablement remplir toutes les galeries de la grotte.

     Il faut boucher les puits d’aérage, sauf un, le plus éloigné de l’entrée, pour que la fumée soit aspirée à l’intérieur ! ».

     Et bientôt, la montagne de Fourvière ressemble à un volcan prêt à entrer en éruption !

     Non loin de l’entrée principale, on a commencé à creuser un gigantesque trou pour ensevelir tous les bandits, et probablement nombre de chevaux attachés qui n’ont  pu sortir de la grotte  ! On en trouve cent quatre-vingts...

     Les bandits sont dépouillés et jetés dans le trou, les uns après les autres.

     « Demain matin, dit Dillon, après les avoir bien ventilées, nous irons visiter ces grottes ! . 

     Nous nous en chargeons, nous les Capitaines, avec les quelques gardes de Divio et avec ceux de Lugdon. Tous les autres, vous pouvez regagner Divio avant la nuit.

     Aucun blessé n’est à déplorer ! Valérie et Marie, vous êtes venues pour rien...  Mais grand merci d’avoir été présentes, les filles !  Nous vous rejoindrons pour midi, et nous rentrerons ensemble à Durandalem ! »

Toutes et tous repartent pour Divio.

     Valérie se propose alors d’initier les gardes de Lugdon.

     Alors Dillon fait venir le bourgmestre de Lugdon, maître Hugues Iniol, et le chef des gardes, Étienne Yaffront.

     Il leur explique qu'ils vont pouvoir bénéficier de certains pouvoirs très intéressants. Et Étienne désigne les trente gardes qui vont être initiés.

     Il y aura lui-même et quatorze garçons, plus quinze filles  :

  Étienne Yaffront, chef des gardes, Paul et Pierre Tuile, Jean Truk, Albert et Robert Frère, Nicolas Bondieu, Gabriel Kabach, Anatole Froisse, Roger et Amédée Suk, Georges Stand, Raoul Paz, Denis Depoul, Émile Club et Édouard Issons.

     Ingrid Törk, cheffe des gens d’arme, Charlotte Petit, Christiane Nouvel, Berthe Priais, Joséphine de Pô, Mireille d’Arc,  Éveline Pilot, Emmanuelle Vire, Adeline Spar, Chantal Egou, Pierrette et Annette Chust, Marie et Annie Stère, et Adèle Arte.

   

     Et c'est la séance habituelle. Valérie les fait s’allonger à même le sol, et leur donne une rasade à boire à chacun. Ils s’endorment aussitôt.

     « Mais quels pouvoirs exactement vont-ils posséder ?  s'enquiert  Hugues Iniol.

     - Celui de voler, de communiquer par la pensée, et de déplacer les objets à distance !  dit Valérie.

     - Vous vous moquez de moi ! »

Valérie alors décolle, et à trois pas du sol, soulève le bourgmestre, et le dépose dix pas plus loin.

     - Voilà un aperçu !  dit-elle en riant. »

Hugues n’en revient pas !

   



    Au bout d’une demi-heure, Les gardes et les gens d’arme se réveillent. Dillon les entraîne à utiliser leurs nouveaux pouvoirs, et ils y arrivent rapidement !



     Le bourgmestre, maître Hugues Iniol, est épaté de voir ses gardes virevolter autour de lui.

     Ingrid Törk fait l’essai de vol, descend à la ville basse, salue les habitants ébahis qui la reconnaissent, puis revient aussitôt devant la grotte. 

     Dillon alors se met nu, ainsi que les Capitaines.

     « Ceci est la tenue habituelle des gardes volants, partout en Austrasie. Tenue  recommandée par l’Empereur Charlemagne, qui y participe nu, lui aussi !  Nous avons voyagé nus depuis Durandalem. Pour ne pas choquer les populations, en arrivant, nous avons revêtu des tuniques. Mais maintenant,nous reprenons notre tenue de peau ! »

     Les gardes de Divio ne se font guère prier pour en faire autant. Il fait encore bien bon ce soir. « Nous aussi nous pouvons le faire !  dit Ingrid.» Et la grande rousse se déshabille devant ses soldats.  Après un premier moment de stupeur et d’admiration de ce corps magnifique aux seins bien charnus, les femmes gardes se déshabillent toutes l’une après l’autre, bientôt imitées par tous leurs collègues masculins.

     Le chef des gardes regarde le bourgmestre, qui incline la tête en signe d’acceptation. Il se déshabille alors lui aussi.

     « Il serait sage  que vous éditiez  un décret dès demain, conseille Dillon. Un décret permettant la nudité aux gardes et aux gens d’armes ! Combien avez-vous d’hommes et de femmes qui défendent votre cité, en tout ? 

     - Nous en avons vingt de plus ! dit Hugues Iniol.

     - Alors, demain matin, je les initierai ! dit Valérie. »

     Dillon explique que ces vols leur permettront de rejoindre Divio en deux heures, la grande Bleue et Massilia en six heures... et le sommet de la montagne de Fourvière en cinq petites minutes !

     Pour la nuit, Dillon et les Capitaines campent devant l’entrée principale. Les gardes initiés volent autour des entrées, et réalimentent de temps en temps les feux qui enfument la grotte.
Message edité le 03/03/2024 19H46
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 04/03/2024 11H07
À Durandalem, le Capitaine Alix est de retour de Pont-de-Sarre avec sa patrouille. Là-bas, le médecin Mercedes Benz a administré l’antidote de la potion qui permet de voler à l’espionne en prison, toujours endormie. À son réveil, elle n’aura plus aucun des pouvoirs des gardes.

Son jugement est prévu pour le premier juin.

Abus de confiance, vols aggravés, complicité d’assassinats, collusion avec l’ennemi, atteinte à la sûreté de la ville… Pour tous ses forfaits, elle encourt la peine capitale !



    Mercredi 21 mai



     Au matin, sur la montagne de Fourvière, à Lugdon, les feux sont éteints. Quelques braises rougeoient encore…

     Les puits d’aérage sont ouverts, et la fumée prisonnière s’échappe enfin de toutes les issues.

     Un léger vent s’est levé, aérant bien la grotte, et toutes les entrées sont alors dégagées. Les habitants prévoient que le vent va souffler très fort d’ici peu ! Cela fera chanter la grotte...

     Valérie a endormi les vingt gardes et gens d’arme, ils seront bientôt initiés comme les autres.

     Adrien Stand, Michel Hisse, Raoul Binet, Joseph Marie, Gérôme Souit, Basile de Franc, Ambroise Pare, Odilon Nyva, André Ziaine, Hubert, Norbert et Robert Thol, Mariette Sijol, Brigitte Missa, Martine et Sandrine Edit, Irène Dénaige, Ida et Olga Storm et Léa Mory vont bientôt se réveiller. 

    

  Quand plus aucune fumée ne sort des puits d’aérage, les Capitaines, arcs bandés, s’aventurent à l’intérieur. Ils ont des torches, qui ont bien du mal à rester allumées.  Comme annoncé, le vent est turbulent !

     Peu après l’entrée, ils tombent sur un charnier de chevaux morts. Quelques cadavres de bandits touchés par les flèches enflammées sont en partie carbonisés. Ils commencent alors à sortir les carcasses des chevaux et les corps des bandits, qu’ils portent par lévitation jusqu’à l’immense trou creusé la veille. Beaucoup sont morts asphyxiés par la fumée.

     Pendant deux heures, avec l’aide des gardes de Divio et de Lugdon, les Capitaines explorent tous les recoins et tunnels de la grotte. Il y a plusieurs lieues de galeries à visiter. Ils continuent au fur et à mesure à évacuer les corps de bandits et les cadavres d’animaux. En tout, ils comptent cent vingt-trois bandits morts, cent cinq chevaux, une dizaine de chèvres et trois vaches.  Aucun être vivant n’a survécu à l’enfumage !

     Il y avait donc dans la grotte cinq cent quarante-neuf bandits se revendiquant de la Chauve-Souris .

    

Une fois les gardes réveillés, Dillon, les Capitaines, Valérie, et les gardes de Divio prennent congé.

     Le bourgmestre Hugues Iniol les remercie chaleureusement de les avoir débarrassés de ces bandits qui leur pourrissaient l’existence depuis des années !

     Et aussi pour les pouvoirs de ses gardes et gens d’armes, qui vont être bien plus efficaces pour surveiller et protéger la ville.

     Et les patrouilleurs s’envolent vers Divio. Il est dix heures.

Le vent souffle vigoureusement du nord. En tunique, ils ont du mal à voler. Il essaient de monter très haut, au-dessus du vent. Mais il y fait bien plus froid ! Ils sont obligés de se  poser plusieurs fois au soleil et à l’abri du vent, pour se réchauffer. Il est midi passé quand ils arrivent enfin à Divio.

     Dillon, après s’être mis nu pour profiter du soleil bourguignon de midi, informe les Divionnais du décompte de l'opération : comme dit plus haut, cinq cent quarante neuf bandits y ont laissé la vie, ainsi que cent cinq chevaux, dix chèvres et trois vaches...

     Puis il demande aux gardes de Divio d’escorter jusqu’à Lugdon les prisonnières libérées des bandits. C’est à douze heures de cheval.

    Étienne  le chef des gardes s’en occupera. Il promet que demain, elles seront chez elles.

     Après un repas bien copieux, les patrouilleurs au complet repartent pour Durandalem.  Heureusement, il y a moins de vent par ici que dans la vallée de la  Saosne  !

   
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 14/03/2024 11H18
   Préparatifs à Durandalem.



      Il est bien vingt heures quand la troupe arrive à bon port, sans avoir rencontré de problème en route. Dillon fait son rapport à Jacou.

     « Achille arrive par chariot, avec les frères Horn et leurs filles, et avec une escorte de dix hommes de Divio, qui repartiront en volant. Ils seront là demain pour midi !

     - Espérons que nous avons éradiqué ce fléau aussi ! dit Jacou ».



     Entre-temps, Roger, escorté par les gens d’armes, a distribué les listes d'offres d'emploi que les élèves de l’école ont recopiées depuis lundi en de nombreux exemplaires.  Le recrutement se fera à partir du vingt-six mai au bureau des Thermes. Cent six postes dans le village sont  à pourvoir dès le mois de juin. Des emplois sûrs, ouverts aux personnes de seize à cinquante ans, avec facilités de logement et obtention du statut de citoyens de Durandalem, avec tous les avantages sociaux que cela comporte...



      Jacou a réuni Gabriel, Dillon, Emanuel Frisch, Axell Wilkinson, Jean Martin.

     « Nous devons aussi nous occuper des élections du bourgmestre !  Pour l’instant, trois candidatures pour le poste :  Emanuel Frisch, banquier, orfèvre, et bourgmestre adjoint. Axell Wilkinson, fondeur. Jean Martin, chef des gens d’armes. Messieurs, vous avez jusqu’à dimanche pour convaincre vos partisans ! Chacun a bien sûr le droit de s’exprimer. Cela se fera à l’auberge, les trois prochains jours. Nous allons procéder à un tirage au sort, pour décider quel jour chacun  exposera son programme. »

     Le tirage au sort est rapide, Jacou annonce les résultats :

    « Ce soir mercredi à vingt heures, ce sera toi, Axell qui auras la parole à l’auberge. .Demain jeudi, ce sera Emanuel.  Et vendredi,  ce sera donc toi, Jean ! Soyez convaincants, l’avenir de Durandalem est entre vos mains !

     Les votes auront lieu aux Thermes, dans la salle de restaurant, dimanche à partir de huit heures.  Ils seront clos à dix-sept heures, et le résultat sera annoncé après le comptage. Celui qui aura le plus de voix sera élu bourgmestre. Le deuxième en nombre de voix sera élu adjoint. J’assurerai encore la fonction, le temps de former le nouveau bourgmestre.

     Mais n'oublions pas qu'auparavant nous avons aussi un mariage : celui d' Emanuel Frisch et de Jeannette Deir, samedi !

    En attendant, aujourd’hui, nous devons réunir tous les gardes, aux Thermes, sans plus attendre. Gabriel, tu es chargé sur l'heure de tous les convoquer ! »





     Réunion de la patrouille régionale.



      Au bout d’un moment, patrouilleuses et patrouilleurs sont tous là. Jacou prend la parole.

     « Je vous ai tous réunis pour faire le bilan de nos patrouilles.

    Je peux dire que s'ils n'ont pas tous disparu, les Germains sont tout de même bien entravés dans leurs intentions de nous nuire. Depuis que nous leur faisons la chasse, plus de deux mille ont péri !

     Quant au clan de la Chauve-Souris, vous l'avez bien éradiqué à Lugdon !

     Les routes sont à nouveau fréquentables, et de nombreuses cités disposent  maintenant des moyens pour se prémunir d’attaques et pour se défendre !

     Votre présence à Durandalem n’est donc plus nécessaire. Nous n’avons pas besoin des cent soixante-et-onze que vous êtes ! Voici donc ce que nous allons faire : un garde de chaque bourg restera pour former la patrouille de défense. Vous en désignerez un parmi vous, d’un commun accord. Les autres, vous rentrerez chez vous !

     Mais vous n’êtes pas libérés pour autant. Vous continuez à faire partie de la brigade régionale, et à ce titre,  vous effectuerez des surveillances aux alentours de vos villes et villages respectifs. Vos salaires sont évidemment maintenus, mais nous remettons les compteurs à zéro. Emanuel, ici présent, va vous donner à tous votre solde pour le travail accompli !  Vous touchez chacune et chacun deux livres-or. Considérez cela comme une prime !

     Vous continuerez à toucher votre paye comme convenu tous les mois.

     Un émissaire, désigné par vous dans chaque bourg, viendra à Durandalem chercher la paie des patrouilleurs de sa localité.  La personne désignée par chaque groupe pour rester viendra de ce côté !

      Voyons les Capitaines... Hugues, tu emmèneras tes gardes avec toi et tu m’en laisseras un. S’il parle germain, c’est mieux !

     - Pas de souci, les jeunes Kristof Rund et Youp Zimme sont volontaires ! 

     - Alix, Armand et Gabin, vous rentrez à Tenquin. Achille arrive demain. Il retournera à Hombourg.  Joseph et Xavier, vous récupérez vos filles, elles ont été bien utiles ! Le Borgne, bien sûr, tu retournes à la ferme. Tu raconteras à François.  Dillon, tu reviens à ta charge de chef des gardes ! Tu as toujours un prisonnier à interroger...

     - Je parle viking, dit Olaf York. Je peux aider, je reste ! 

     - Merci Olaf. Tu vois avec Dillon. Les frères d’Ortega, vous reprenez vos postes de vigiles.  Bien sûr restez disponibles s’il le faut ! Hantz Trancène, tu es le seul de Deux-Ponts, mais ta ville a besoin de toi ! Pierrot et Paulo Gaulot, vous rentrez à Gerbécourt. Soyez vigilants. Les soldats de Sarre, vous retournez à vos surveillances, notamment fluviales !



     Ceux qui sont volontaires pour rester :

    D’Oche  : Chantal Légauries., Carmen Ladanz, , quand elle sera guérie.  D’Ars, Alban Lieue.  De Hombourg, Joelle Mépied . Ingrid et Olaf York, de Mettis, Edmond d’Anton , de Many. Marie Buset, de Falkenberg. Benoît Suif, de Morsbach. Kristof Rund et Youp Zimme, de Naborum. Sylvain Bour, de Laudrefang, Marie Suiré, de Herny. Éric Burn, de Tenquin. Anne de Stef, de Romberg, Paul Pista, de Vahl. Georges Décrié, de Gorze. Joséphine Maud, de Saint- Louisbourg, Hugo Spohr, de Gmunden. Hélène Port, de Pont-de-Rossel, quand sa cuisse sera guérie. Albert Jamot, soldat de Sarre, dès qu’il sera guéri. Georges Touret, de Han; Mia Rossi, de Dieuze. Joel de Mess, de Mayvilla, Hermine Serf , de Vic. Marie Gaulle, de Montigny. Sylvestre Stalon, de Téterchen. Et Monique Trulli, de Lingen.

    Ce qui fait vingt-huit volontaires, treize filles et quinze garçons. Je vous félicite, merci ! Le rôle de la nouvelle patrouille sera encore établi. Bien ! Vous pouvez partir dès que vous aurez touché votre prime. Vous pouvez aussi partir demain. Vous serez toujours les bienvenus à Durandalem ! »
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 17/03/2024 23H59
La campagne électorale : Axell Wilkinson.



  Ce soir, c’est la première soirée électorale pour l’élection du nouveau bourgmestre, Jacou Artz se retirant.

      Trois candidats en lice.  Le tirage au sort a désigné le jour de parole de chacun :

     - Axell Wilkinson, fondeur, parlera aujourd'hui mercredi, à vingt heures.

     - Emanuel Frisch, banquier, orfèvre et bourgmestre adjoint, parlera demain jeudi.

     - Vendredi, ce sera au tour de.Jean Martin, chef des gens d’armes.



     À vingt heures, Axell Wilkinson prend donc la parole.

    « Mesdames, mesdemoiselles et messieurs, Durandalémoises et Durandalémois, je me présente devant vous.  Je m’appelle Axell Wilkinson,  fondeur d’or avec mon épouse Gabriele, et j’habite dans la maison de la fonderie sur la colline sud.

     Grâce aux inventions de Robert, de Jérémoy et de ses fils, que je remercie grandement, mon travail de fondeur est de moins en moins astreignant, et j’ai davantage de temps à consacrer à mon village, qui m’a si gentiment adopté avec ma famille, voici déjà trente-trois ans...

     Je ne veux pas changer ce qui existe, et qui profite déjà à toutes et à tous ! Les derniers projets de Jacou, la Maison des Aînés et les nouvelles embauches, voilà qui va augmenter la population ! Il y aura du travail. Mais il nous faut aussi un cadre de vie agréable, et des loisirs d’extérieur qui complèteront l’offre déjà superbe des Thermes.

     Je propose de créer une étendue d’eau bien plus grande que la piscine des Thermes, qui permettra à toutes et à tous de profiter des joies de la baignade et des jeux d’eau sous le soleil. Cela pourrait se faire en contrebas de la fonderie, sur la colline derrière les écuries d’Émile.

    Je propose aussi d’embaucher davantage de gardes. Cela fait plus de trente ans que nos gardes veillent sur nous et sont à pied d’œuvre tous les jours. Ils mériteraient bien un peu de repos !

     Je suggère en conséquence d’instaurer pour tous deux jours de congé par semaine, payés comme des jours de travail.  Cela nécessitera une organisation plus vaste, et du personnel en nombre suffisant. J'instaurerais en outre un mois de congé, par an, ce qui permettra aux habitants de voyager et de visiter notre beau pays, au-delà de l’Austrasie.

     Voilà mes propositions. Avez-vous des questions ? 

     - Pour le plan d’eau, demande mon fils Benjamin, on pourra aussi installer des jeux pour les enfants ? 

     - Oui, bien sûr, des jeux que ton père, ton beau-frère et tes cousins pourront réaliser. Ce sera une base de loisir, permettant de se divertir et d’amuser les enfants ! 

     - Pour les gardes, dit Gretel Wilkinson, ce sera vraiment chouette. Mais il va en falloir beaucoup d'autres, vu que sur nos quarante-trois gardes, trente ont plus de cinquante ans !

     - Si je suis élu, je lancerai immédiatement une liste d’embauche ! 

     - Et pour l’auberge, dit Marion Wasch, il faudra aussi embaucher des aubergistes saisonniers ! 

     - Oui, Marion, pour permettre les congés, chaque emploi devra pouvoir être remplacé. .Ainsi, grâce aux médecins et herboristes de notre village, nous jouissons d'une bonne santé, Dieu merci. Mais la maladie n’est pas exclue, et un renfort médical est fort souhaitable.

     Bien ! S’il n’y a plus de question, je propose de clore la séance, et j’offre la tournée générale pour la soirée ! »

     Et des discussions s'ensuivent. Des groupes se forment au sujet des congés, du bassin d’eau, des gardes,qui sont vieillissants…

     Quelques gardes de la brigade régionales sont là.

     « Cela pourrait nous intéresser, de venir habiter à Durandalem !  dit Mia Rossi,.

     - La liste d’embauche de Jacou est affichée là, lui répond Child. Si cela vous intéresse, dès lundi, le recrutement commence !  »

     Et la soirée se poursuit. On se raconte à nouveau les péripéties de la patrouille, la bataille de Walsch, les frères Horn qui ne devraient plus tarder à livrer leur vin, et les nouvelles habitantes des douches communales, si accueillantes,  que les gardes de la patrouille visitent régulièrement…
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 19/03/2024 21H17
Jeudi 22 mai



     Tout au long de la matinée, saluant chaleureusement ceux qui restent, les gardes de la patrouille régionale s’en vont, et retournent dans leurs fiefs respectifs.

     Dans l’après-midi, le chariot des frères Horn arrive à bon port à l’auberge pour livrer le vin. Les gardes de Divio repartent aussitôt, ils ont quatre heures de vol pour rentrer chez eux.

     « Merci à vous pour l’escorte ! dit Achille. Apparemment, nous avons fait du nettoyage ! . » Informé de l’évolution de la situation, il prend alors congé, et retourne à Hombourg, retrouver sa famille.

       Child est heureux, sa cave regorge à nouveau de vins et de spiritueux.

     « C'est qu'Il était temps ! N'oublions pas que nous avons à arroser un mariage samedi, et un nouveau bourgmestre dimanche... »





     La campagne électorale : Emanuel Frisch



     Le soir, à vingt heures, à l’auberge, c’est au tour d’Emanuel Frisch de parler.

     « Bien le bonsoir mes amis ! Vous me connaissez, bien sûr. Je suis votre bourgmestre adjoint. Banquier, joaillier, orfèvre, je fais rayonner Durandalem dans l’Austrasie tout entière, en investissant et en achetant des biens. Ces investissements sont effectués avec mes fonds personnels.

     je me présente pour la fonction de bourgmestre du village. Si je suis élu, je vous propose , de faire participer toute la population de Durandalem à ces investissements, en votant un budget communal prélevé sur les réserves d’or de la mine. 

     - Mais de quelle nature sont ces investissements ? demande Albert Fart.

     - Le dernier, c'était le financement du port de Mettis, qui rapportera des deniers à chaque passage de marchandises. 

     - Mais encore, quel est le bénéfice dans cette opération ? 

     - Pour donner les détails :

     Investissement de cent livres-or.

     Dividende de un denier par chargement, avec une moyenne de vingt à trente chargements par jour, donc vingt à trente deniers.

     Ce qui nous fait une livre-or au bout de six jours.

     En moins de deux ans, les cent livres sont récupérées, et ensuite, c’est du bénéfice net, cinq livres-or par mois.

     Voilà, vous saisissez comment cela fonctionne ! 

     En tant qu’adjoint, je maîtrise déjà les rouages de la gestion du village, et en tant que banquier, les coûts de cette gestion. Je vous propose donc de m’élire comme bourgmestre dimanche. 

     Avez-vous des questions ? 

     - Comment tes investissements nous profiteront, à nous villageois ?  demande Claude Stein.

     - Cela permettra d’améliorer vos condition de vie, d'améliorer les infrastructures du village.

     - Et quels sont donc les biens que tu as achetés, et qui font rayonner Durandalem dans toute l’Austrasie ?  demande le Fernand Bauer.

     - Eh bien, par exemple, à Mettis, j’ai acheté un immeubleen cours de rénovation, qui deviendra  la Maison de Durandalem.  Une maison où toi, entre autres, tu pourras vendre les produits de ta ferme ! 

     - Mais alors, rigole le Fernand, je devrai te verser des dividendes ! 

     - Que nenni, car les fonds débloqués si je suis élu permettront de me rembourser,  et le village deviendra propriétaire de la maison. Vous y aurez libre accès pour commercer !

     - Mais alors, demande Simon Mayer, où est ton intérêt là-dedans ?  .

     - J’y aurai une boutique de joaillerie et d’orfèvrerie, ce qui attirera une riche clientèle.  Et ce sera tout bénéfice pour vous ! 

   D’autres questions ? Non ? Alors clôturons cette réunion, et buvons au prochain bourgmestre de Durandalem ! En souhaitant bien sûr que ce soit moi... J’offre la tournée !

     Bon, maintenant, un tout autre sujet ! Comme vous savez, je me marie dans deux jours, avec Jeannette Deir.  À cette occasion, samedi, je vous invite toutes et tous ici-même pour boire à notre santé ! Qu'on se le dise, toutes les boissons consommées ce jour-là seront offertes ! »



     La soirée se poursuit  tranquillement.  Tous ces chiffres, ça n’intéresse pas grand monde. (note du correcteur : sauf peut-être le narrateur Roro le Schmit, lui qui adore tout compter, tout calculer et tout mesurer !  :-) )

     Mais pour le coup de la Maison de Durandalem, le Fernand est intéressé !
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 02/04/2024 23H19
 Vendredi 23 mai



     Déjà, dès l’aube, le soleil chauffe bien, et les gardes de jour qui relèvent ceux de la nuit arrivent nus à leurs postes. C'est Helga Wilkinson qui a fait la distribution des postes pour aujourd’hui.

 Ce matin, une patrouille part pour Manderen, afin d’escorter les maçons qui viennent construire les nouveaux bâtiments. L’escorte, commandée par Sylvestre Stalon, .est composée de Georges Touret, Mia Rossi, Joel de Mess, Hermine Serf, Marie Gaulle, Monique Trulli, Joséphine Maud, Hugo Spohr et Hélène Port. Ils se mettent en vol dès huit heures, afin d’être de retour dans la matinée.

     Jacou envoie aussi une patrouille à Strateburgo, avec des ambassadrices, afin d’initier leurs gardes et gens d’armes.

     La patrouille, commandée par Edmond d’Anton, est composée de Chantal Légauries, Alban Lieue, Joelle Mépied, Ingrid et Olaf York, Marie Buset, Benoît Suif, Kristof Rund, Youp Zimme, Sylvain Bour, Marie Suiré, et Éric Burn.

     Les ambassadrices Anne Bonte et Gertrude Hoff font le plein de potion chez Chantal. Elles s’équipent d’arbalètes, qui sont plus pratiques que des arcs, vu leurs fortes poitrines. les voilà parties pour Strateburgo. Toutes et tous  partent nus, mais comme toujours, ils emportent des tuniques enroulées autour de leur carquois, pour ne point choquer lors de leur arrivée.

    Il est presque midi quand la patrouille revient de Manderen, ils se sont relayés pour porter deux nouveaux maçons qui ne sont pas encore initiés : Dimitri Thö et sa fille de quinze ans, Olga. Dimitri est lourd ! C'est un géant de plus de sept pieds, et de plus de deux cent cinquante livres ! Mais heureusement, la potion permet la lévitation. À voyager ainsi suspendu dans les airs, il n’était pas rassuré, le géant roux !

     Jacou les accueille. Je suis avec lui.

     « Bienvenue les maçons... Cela faisait longtemps ! sourit-il.

     - Oh là là.. Au moins trois semaines !  dit Adrien Wirth.

     - Même pas ! renchérit Jacou.

     - Jacou, je te présente notre nouveau compagnon, Dimitri Thö, un Viking bâtisseur, et sa fille Olga, qui est l’élève d’Isabelle, notre architecte ! 

     - Enchanté ! Chantal va vous initier avant le repas. Cela ne prend qu’une demi-heure !

     Et Chantal apparaît : « Suivez-moi, nous allons à côté !  »

Et  voilà Dimitri et Olga partis pour leur initiation.

    «  Venez aux Thermes ! dit Jacou. Après la douche, nous boirons un verre en les attendant. Je vous exposerai mes plans ! »



Les initiés de Strateburgo



      À Strateburgo, la patrouille s’est posée non loin des portes de la ville, et c’est à pied qu’ils arrivent, habillés de leur tunique.

     « Qui êtes-vous ?  demande le garde de faction sur la tour de guet.

     - La patrouille régionale... Nous devons voir votre bourgmestre ! »

     Le garde fait ouvrir la lourde porte, et la patrouille pénètre dans la cité. La porte se referme aussitôt.

     « Que craignez-vous donc, pour vous enfermer ainsi ?  demande Edmond d’Anton.

     -C'est qu'il y a eu beaucoup de mouvement ces derniers temps, par la terre et par le fleuve. Nous sommes juste prudents ! Je vais vous mener auprès de notre bourgmestre. Mais dans la cité,  vous devrez laisser vos armes, elles seront bien gardées ! 

     - Soit, dit Edmond à ses patrouilleurs, donnons-leur nos armes ! » 

     Les ambassadrices, elles aussi, se défont de leurs arbalètes et carquois.

     Ils arrivent dans la salle où sont réunis les membres du conseil de la ville.

     Alfred Bies, le nouveau bourgmestre, a été élu à la disparition de Maître Rudolf Hess, le vieux bourgmestre décédé  à l’âge de quatre-vingt-douze ans.

     « Je vous écoute ! »

     Edmond Danton commence :

     - Nous venons de Durandalem, le berceau de la patrouille régionale. Nous visitons les cités de la région afin d’améliorer leurs défenses. 

     - Oh, nous avons des grands remparts, et nous ne risquons pas grand-chose ! dit un conseiller.

     - Oui-da, nous avons vu cela . Vous êtes certes bien protégés ! Cela dit, notre aide ne concerne pas le matériel, mais les femmes et les hommes qui veillent sur votre cité !  Je donne la parole à nos ambassadrices. 

     - Bonjour mesdames et messieurs ! dit Gertrude Hoff. Nous sommes des Soldates de l’Empire Romain d’Occident, nommées par l’Empereur le mois dernier.

     Nous sommes les ambassadrices du village de Durandalem. Nous venons vous apporter des moyens que vous n’imaginez pas ! Grâce à une potion à base de plantes de nos régions, que nos herboristes ont mise au point, nous sommes dotés de pouvoirs... Des pouvoirs qui pourraient paraître surnaturels ou divins, voire diaboliques, mais qui ne sont issus que de la connaissance des plantes ! 

       - Ne nous faites pas languir !

      - Ces pouvoirs nous permettent de voler ! dit Anne Bonte en décollant du sol et en survolant l’assistance stupéfaite.

     Ils nous permettent aussi de déplacer les objets à distance, sans les toucher ! Comme ça ! »

À ces mots, elle redescend au sol,  soulève le siège avec le bourgmestre assis dessus, puis le repose.

 « Autre chose :  nous pouvons également  communiquer entre nous, par la pensée, sur une lieue de distance !

     - C’est incroyable ! s'extasie Alfred. Et ces pouvoirs, comment les acquiert-on ? 

     - C’est facile ! dit Gertrude. Vous buvez la potion, vous dormez une demi-heure, et quand vous vous réveillez, vous possédez ces pouvoirs ! Nous pouvons vous les transmettre sur l’heure. Faites venir vos gardes et vos gens d’armes, nous nous en occupons.  Nous avons avec nous de quoi initier une centaine de personnes ! Soyez rassurés, c’est absolument indolore...

     - Mais pourquoi nous offrez-vous ces pouvoirs ? 

    - C’est grâce à ces pouvoirs, répond Edmond,  que nous avons coulé le drakkar Viking sur le grand fleuve, il y a quelques jours, et que nous avons libéré les gens qu’ils avaient capturés pour en faire des esclaves.

     - Oui, Léon Nyva, le bourgmestre de Felden m’a raconté ! J’ai de la peine à le croire ! 

     - Grâce à ces pouvoirs, nous avons éradiqué les incursions germaines. Nous avons tué plus de deux mille Germains, dont mille deux cents lors de la bataille au sud des Monts Vogésiens, à Walsch. Grâce à ces pouvoirs, nous avons liquidé près d’un millier de bandits qui se réclamaient de l’emblème de la Chauve-souris, dont la moitié à Lugdon, en une fois !  

    - Mais pour autant, vous n’êtes pas invulnérables ! fait remarquer un autre conseiller.

    - Non ! Mais nous volons assez haut pour être hors d’atteinte de leurs flèches. En revanche, les nôtres, retombant vers le sol, les atteignent facilement. Nous n’avons que quelques blessés légers à déplorer, contre près de trois mille ennemis éliminés !

     - Vous n’avez pas répondu à ma question.. Pourquoi nous offrez-vous ces pouvoirs ? 

     - Nous voulons vivre en paix dans la région, voyager sur des routes sûres. Vous êtes à la frontière du pays germain, votre cité serait en première ligne en cas d’attaque. Avec ces pouvoirs, vous pouvez les voir venir de loin, et anticiper leurs attaques !

     De plus, nous sommes à trois heures de vol de Strateburgo, alors qu’il faut dix-huit heures à cheval et vingt-quatre heures en chariot ! Mettis est à quatre heures de vol d’ici, Lugdon est à six heures d’ici, et Oche, le fief de l’Empereur Charlemagne, est à deux heures de vol ! Des renforts peuvent arriver rapidement !

     - Combien de temps durent ces pouvoirs ?  demande un autre.

     - Si vous les utilisez régulièrement, ils vous seront acquis pour la vie !

      - Soit ! dit le bourgmestre. Faites venir tous les gardes et gens d’armes qui ne sont pas en faction ! Et à part les gardes et les gens d’armes, qui peut bénéficier de cette potion ?

      - Chez nous, à Durandalem, dit Gertrude Hoff, les tailleurs de pierre, les maçons, les cantonniers, les mineurs, tous ont tiré avantage de cette potion ! Nous avons initié toute la population du village, au départ, pour nous défendre des attaques dont nous faisions l’objet. Depuis, tous les jeunes dès quinze ans le sont systématiquement.

      L’aubergiste peut transporter tout seul un muid de vin dans sa cave !

     Nous avons, par exemple, des muids remplis d’eau pour éteindre les incendies, manipulés avec aisance par un seul homme, ou même par une femme !  C’est comme cela, avec des auges puisées dans la rivière,  que nous avons éteint l’incendie allumé par les Germains à Phalsbourg, un incendie qui menaçait de brûler et de détruire toute la ville,

     - On nous a signalé des hommes et même des femmes tout nus dans le ciel !  Qu’en est-il ?  demande une conseillère.

     - C’est véridique ! dit Anne Bonte. Nous voyageons toujours nus, nous combattons nus, nous vivons nus.  Durandalem est un village nudiste, comme le Blauersland, à côté d’ici. Nous nous sommes habillés vous chez pour ne pas créer de problèmes avec la population. 

     - Vous ne craignez pas d’agressions sexuelles ? .

     - Nous pouvons  briser le cou des agresseurs à dix pas si nous le voulons ! Aucune agression n’a jamais about, les rares qui ont essayé sont morts ! dit-elle en souriant. Mais chez nous, à Durandalem, nous avons des lois qui régissent la nudité. Et nous nous sommes  forgé un mental qui nous permet de vivre heureux, nus ensemble, sans problèmes sexuels. Ce qui ne nous empêche nullement, Dieu merci,  d’avoir des relations et de faire des enfants ! dit-elle en rigolant. »

    



Les gardes et les gens d’armes arrivent.

     Gertrude les installe dans le couloir.

     «  Allongez-vous, et buvez ! 

     - Soyez sans crainte,les rassure le bourgmestre, faites ce qu’elle vous dit !  »

     Et vingt gardes et autant de gens d’arme, filles et garçons, s’allongent à même le sol, dans le couloir de la Maison de Ville. Ce sont :

Arsène Plouc le chef des gardes, Émile Pourçain, Florence Distal, Viviane de Roc, Nicolas Dutur, Pierre Krill, Chantal Éloy, Lucie Dubois, Théodore et Théophile Acoud, Adèle Label, David et Roger Gotlieb, Frédéric Le Ric, Antoine Amat, Benoît d’Acape, Samson Sour, Juliette Crevaux, Julien Aymard et Laurent Oût.

     Les gens d’arme Claire Font, Hélène Mouton, Rose de Lima, Natacha Tertone, Monique Héunui, Sabine Téléf, Ingrid et York Parkinson, Albert et Robert Lue, Geneviève Adam, Raymond Bidoche, Yvette Menet, Prisca Leçon, Angèle Fridge, Joseph et Jeff Arrhent, Jules et Julie Krauss, Judith Moitou et Germaine Ladanz. 

 

     Les conseillers regardent, suspicieux.

     Tout le monde s’endort rapidement.

     « Ils les ont tués !  s'alarme un conseiller.

     -  Mais non, ils dorment ! Vous verrez, d’ici une demi-heure, ils seront plus qu’en forme ! »

     Et effectivement, une demi-heure plus tard, tous sont réveillés. Les ambassadrices leur apprennent à communiquer mentalement, puis, à maîtriser le déplacement d’objets, puis à s’élever dans les airs.

     Une fois ces pouvoirs bien acquis, Gertrude sort par la fenêtre etles emmène faire un tour au-dessus de la ville. Ils ne l’avaient jamais vue comme cela. Ils reviennent enchantés !

     - C’est formidable ! s'extasie Arsène Plouc.  Les gardes, vous allez relever les gardes en faction,  afin qu’ils soient eux aussi initiés ! » 

     Gertrude alors fait remarquer qu’il est midi, et qu’elle a faim !

     «  C’est vrai, dit Alfred Bies. Nous manquons à tous les devoirs de l’hospitalité ! Descendons à l’auberge, sur la place.  Vous et votre escorte, vous êtes nos invités ! »

     Puis, s’adressant aux membres du conseil :

     - Nous reprendrons la séance à quatorze heures. Nous aurons de nouveaux ordres du jour à débattre. Sur ce, bon appétit ! »

     Le repas est succulent, dans une des meilleures auberges de la ville !

   Outre les ambassadrices et l’escorte de treize gardes, la grande table accueille le bourgmestre Alfred Bies et son épouse Élise, qui est aussi sa secrétaire; Arsène Plouc le chef des gens d’armes s’est joint à eux, avec sa compagne Lorelie Devin, qui aimerait  bien bénéficier elle aussi de ces pouvoirs !

     Quelques notables aussi  se sont attablés avec eux.

     Le médecin, Norbert Blaze, également premier adjoint du bourgmestre, et son épouse Marie,  également infirmière du cabinet; le banquier, Octave Ahr, deuxième adjoint, son épouse Joséphine et ses fils jumeaux Rémi et Francis, commis de banque; Hubert Sanzot, le patron de la plus grande boucherie de Strateburgo, avec son épouse Paulette, qui tient la caisse, et ses deux filles Margot et Aude, qui s’occupent des livraisons à domicile; et enfin Michel Ekha, évêque de Strateburgo, flanqué de ses deux abbés, Stéphane Yrod et  Noel Tisumène.

     L’évêque et les deux abbés reconnaissent les ambassadrices, qu’ils ont connues fort intimement à Oche. Mais ils se gardent bien de le faire remarquer, espérant qu’elles aussi garderont le secret !

      Les convives sont servis par des serveurs en livrée.  Les mets sont nombreux, les vins sont excellents, et les liqueurs digestives sont sublimes !

     Après le repas, les ambassadrices demandent à l’aubergiste, maître Louis Lecoq, si pour les initiations elles pourraient disposer de chambres, plutôt que du couloir de la Maison de Ville.

     « Bien sûr ! Ce sera un plaisir que de satisfaire ces demoiselles ! 

     - "Excellences" ! rectifie  Alfred Bies. "Excellences" ! Elles sont ambassadrices ! 

     - Veuillez m’excuser, Excellences, bafouille Louis Lecoq. Vous êtes ici chez vous ! 

     - Bien ! dit Gertrude. Nous pouvons continuer ! Envoyez vos gardes, Arsène, et Lorelie Devin, venez avec vos gens d’armes ! »

     Et bientôt il y a douze gardes et quatorze gens d’armes endormis dans les chambres de l’auberge. Ce sontles gardes Pierre et Jacques Hadît, Georges Simen, Nicolas le Sain, Olga Révou, Helga et Helke North, Marianne Joly, Marion Nouasse, Paul et Pierre Sud et Didier Devil, et les gens d’armes Lorelie Devin, Léa et Mia Toile, Éric Lenoir, Pascal Aubais, Achille Stampe, Charles Lebon, Claudine et Claudette François, Justine Nuxe, Sylvain et Sylvette Bois, Fernand Flic et Benjamin Salor.   

     Anne propose au bourgmestre d’y passer aussi, avec son épouse, ce qu’ils acceptent volontiers !

     « Si vous avez des maçons, dit Edmond, des tailleurs de pierre, des cantonniers, des bûcherons, allez les chercher ! »

      Bientôt, toute une foule de gens pas très propres se pressent à l’auberge.

    L’aubergiste imagine déjà l’état de ses chambres après leur passage !

     Edmond le rassure :

     « Vous participez à l’amélioration de votre ville ! Bravo ! Voilà quatre livres-or pour vous dédommager des saletés que ces travailleurs feront chez vous ! »

     Voyant ces quatre livres-or, Louis Lecoq est tout à fait rassuré !

    Sont volontaires  six maçons : le patron Eugène Brick, Armand Brick, José Troue, Nestor Sablé, Amédée Nuant et Sylvie Béton. Quatre tailleurs de pierre : Ursule et Urbain Collot, Bernard Pale, et Patrick Times. Cinq cantonniers : Nicolas Caille, Benoît Stein, Roger, Pierre et Albert Truk,  Et enfin huit bûcherons : le patron de la scierie Jacky Dutronc, ses fils Yves et Éric, Rémi Sola, Gildas Dépique, Alexis Anderson, Roméo Drag et Boris Hého

      Margot et Aude Sanzot veulent aussi être initiées.

    « Cela sera pratique pour livrer les commandes, même les plus lourdes ! »

      Une heure plus tard, tout le monde est initié.

    Le patron de l’auberge tient à payer la tournée générale !

     Les ambassadrices prennent congé, et se préparent à s’envoler de la grande place.

     Comme il fait très chaud, elles se mettent nues, dévoilant leurs corps magnifiques de jouvencelles et leurs fortes poitrines. Toute l’escorte fait de même, et c'est dans cette tenue qu'ils vont récupérer  leurs armes aux portes de la ville, sous les regards interloqués des habitants, qui voient leur nouveau bourgmestre marchant à leurs côtés sans s’offusquer apparemment de leur nudité !

     Une fois les tuniques enroulées autour des carquois, elles s’envolent, suivies de l’escorte, sous les yeux de toutes et de tous,  ébahis de voir ces créatures nues s’envoler devant eux !

     Les gardes sur les remparts les saluent au passage.



     Le bourgmestre Alfred Bies, conclut :

     « Une ère nouvelle de paix et de bien-être vient de commencer pour Strateburgo ! »
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Posté le : 05/04/2024 14H11
 À Durandalem, Jacou expose ses plans aux maçons et à l'architecte.

     « Cela se fera là, en face, dans le pré. Nous aurions besoin d'appartements pour cent personnes, pour des nouveaux embauchés... Je vous explique. Nous projetons de créer une Maison des Aînés, pour loger décemment les vieux comme Robert et moi, qui auront du mal à monter et à descendre les escaliers ! Il nous faudrait donc un immeuble avec cinquante appartements  de plain-pied, et cinquante appartements à l'étage pour le personnel.

     Et à côté, il nous faudra aussi loger ceux qui vont nous remplacer, c’est-à-dire encore soixante appartements, sur trois niveaux, pour les familles. Voici les plans que j’ai dessinés avec Robert.  Qu’en penses-tu, Isabelle ?

     - Oui, c’est pas mal... Mais un bâtiment en longueur, pour les aînés, ce n’est pas pratique pour se rendre visite ! Je propose de le faire rond, avec une place centrale au milieu ! »

     Et elle dessine au fuseau ce qu’elle imagine : deux demi-cercles, en vis-à-vis, sur deux niveaux, avec vingt cinq appartements chacun par niveau. Et pour les nouveaux embauchés, un bâtiment identique, sur trois niveaux, ce qui fera soixante quinze appartements, à côté.

     « Cela me plait bien ! dit Jacou. Qu’en penses-tu, Robert ? 

     - Oh oui, dis-je en rigolant. J'ai hâte d'y être. On sera  rudement bien ! J’en ai déjà parlé à Jérémoy, il voit déjà des mécaniques, des tapis qui avancent tout seuls, des escaliers qui montent tout seuls... Enfin, il a plein d'idées !

     -  Bon, alors... Va pour tes plans, Isabelle ! 

     - Parfait ! Cet après-midi, nous tracerons les empreintes des bâtiments. J’ai vu qu’il y en a déjà  ! 

     - Oui, j’avais demandé à nos cantonniers de tracer selon nos plans, mais nous ferons selon les tiens ! »



       La patrouille venant de Strateburgo  vient de rentrer à Durandalem sans encombre.

     Jacou demande si tout s’est bien passé !

     « Impeccable, dit Gertrude. Nous avons initié tous leurs gardes, tous leurs gens d’armes, et une foule de travailleurs ! En tout, nous avons initié quatre-vingt-onze Strateburgois ! 

     - Bravo les filles ! Et merci à la patrouille ! Pour sûr, vous avez bien rempli votre journée ! »
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Posté le : 10/04/2024 00H52
  La campagne électorale : Jean Martin.



      À Durandalem, à vingt heures, dernière réunion électorale à l’auberge !

Jean Martin, chef des gens d’armes, prend la parole.

     « Bonsoir tout le monde... Je vois que vous êtes venus nombreux ! Je vais vous parler de mes propositions.  D’abord, un bâtiment de gens d’arme est nécessaire, indépendamment de celui des gardes. Avec une vraie prison, comportant plusieurs cellules sécurisées. Nous avons actuellement un prisonnier, qui pourrait s’échapper !

     - Oh, il n’irait pas loin ! dit Gretel.

     - Ça oui, c’est bien vrai ! disent plusieurs gardes.

     - Bon, je continue. Nous devons augmenter l’effectif de nos gens d’armes, afin d’assurer la sécurité de nos habitants, où qu’ils soient !  La patrouille régionale a certes fait un excellent travail, mais nous, gens d’arme, lors de ces combats, nous nous sommes retrouvés avec la moitié de notre effectif blessé !

     Je vous propose d’embaucher des gens d’arme en nombre suffisant pour accompagner nos habitants, par exemple le Fernand Bauer et ses commis sur les marchés, notre banquier dans ses voyages, les habitants lors de visites chez des amis dans d’autres bourgs… Je propose aussi que les vigiles des différents bâtiments du village soient des gens d’arme.

     Je propose aussi de créer une école de gens d’armes, dans laquelle les gens du village et les gens d’armes des cités alentour pourrons bénéficier d'une formation de qualité.

     Dans un tout autre registre, je propose enfin un grand marché régional à Durandalem, deux fois par an, aux solstices d’été et d’hiver. Un grand marché assorti d’une foire et de divertissements, pour nos habitants et ceux des bourg environnants.

     Voilà, je tiendrai mon rôle de bourgmestre dans la droite ligne de Jacou Artz, qui a géré ce village pendant quarante ans. Bien sûr, j’étudierai aussi les propositions d’Axell et d’Emanuel, qui sont très intéressantes. Avez-vous des questions ? 

     -  Ton école de gens d’armes, demande Le Borgne, quels seront les formateurs ?

     - Nos gens d’armes, nos gardes, nos Capitaines, notre Général, qui ont tous une grande expérience ! 

     -  La foire du solstice, ça va faire venir du monde ! dit Armand Bardot. Tu auras un sacré travail pour surveiller !  .

- Certes, cela va représenter une somme de travail pour les gens d’arme, cela va amener toutes sortes d’individus douteux !  Mais si je suis élu, je n’assurerai plus directement la gestion des gens d’armes, je nommerai un chef à ma place. Je serai simplement conseiller auprès de ce chef.

     - Nous avions déjà prévu une fête, dit Aimé d’Ortega. Pour le solstice d’été également, avec les enfants des Capitaines, le 21 juin ! 

     - Cela ne nuira pas ! Vous ne serez pas tout seuls, mais rien ne vous empêchera de fêter ! 

     - La nudité sera obligatoire pour la foire, bien sûr, dit Joel Walch. Il faudra prévoir des vestiaires aux douches pour les visiteurs ! 

     - Le village est nudiste, mais nos lois ne peuvent pas obliger quelqu’un à se dévêtir s’il ne le veut pas ! 

     - Tu plaisantes, dit Jean d’Ortega. Même l’Empereur s’est soumis à cette règle ! 

     - Mais l’obligation de nudité risque d’entraîner des débordements sexuels ! 

     - Oui ! dit François Bauer.  Mais nous avons des lois très strictes à ce sujet... et des gens d’arme pour les faire respecter, non ? 

     - Soit ! si je suis élu, nous soumettrons la question à la population par référendum. Les Durandalémois seront consultés sur chaque décision à prendre. Le référendum est une bonne solution.  Bien. S’il n’y a plus de questions, je lève la séance !

     Maintenant, je vous offre la tournée générale. Il paraît que Child a reçu du bon vin !

     - Le meilleur ! assure Achille Horn.

     Et le vin coule à flots.  C’est vrai qu’il est fameux, ce vin !



     Maintenant que chacun s’est exprimé, on discute des trois candidats, .

     Un sondage informel est organisé parmi les clients de l’auberge.

     La tendance irait plutôt vers les congés payés, et les propositions de centre de loisir d’Axell. Mais ce n’est qu’un sondage, établi sur les dires d’une cinquantaine de personnes !

     « Dimanche, dit Child, si tout le monde va voter, il y aura deux cent trente-et-un électeurs ! Mais auparavant, demain, nous avons un mariage ! Alors, rigole-t-il, ne buvez pas tout le vin aujourd’hui ! »

     Petit à petit, l’auberge se vide. Cela faisait trois soirs de suite qu’elle était pleine à craquer.   Et demain, ce sera le mariage, et dimanche l’élection du bourgmestre ! Faste semaine !
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Posté le : 18/04/2024 10H49
       Samedi 24 mai



     La pénurie d’eau



     Paul Spohr est le garde de réserve. Les autres sont au mariage !

     Le temps est au beau fixe. Il fait déjà chaud ce matin ! Ce printemps est vraiment exceptionnel... Il n’est pas tombé une goutte d’eau depuis deux mois !

     Ce manque se fait cruellement ressentir dans la nature aux alentours du village.

     Mais au village même, la réserve des remparts nord et la nappe phréatique garantissent à foison l'approvisionnement en liquide .

     Le Fernand en fait une grande consommation. Il arrose tous les jours ses grandes serres et ses champs. Pour arroser ses champs, Jérémoy et ses fils ont adapté la machine du Borgne, avec des muids d’eau qui se vident le long de tuyaux percés. Ils ont aussi mis au point un arrosage rotatif qui arrose ses cultures maraîchères sur cent pas à la ronde .

     Les serres sont équipées au plafond de tuyaux qui génèrent une pluie bienfaisante deux fois par jour. C'est ainsi que Durandalem peut s’enorgueillir d’avoir les plus beaux légumes d’Austrasie !

     Par contre, les commis ne cessent de relater les plaintes des gens qu’ils rencontrent sur les marchés des bourgs qu’ils fréquentent. Ils n’ont plus d’eau, la famine guette, les champs sont secs !

     À Naborum, le niveau de l’étang d’Oderfang n’a pas été aussi bas depuis bien longtemps. Les éleveurs n’ont plus de quoi abreuver leurs bêtes ! Les ruisseaux sont à sec, et ils doivent faire de grands déplacements pour trouver de l’eau dans les rivières. Et il y a aussi les maraîchers, les agriculteurs, les teinturiers qui sont en manque. Les cuves des douches naboriennes sont vides, les gens ne se lavent plus…Même l’eau à boire se négocie à prix d’or !

     Cela ne peut plus durer. Charles Kauf, bourgmestre de Naborum et Capitaine de l’Empire, est donc venu demander l’aide de Durandalem pour avoir de l’eau. Et depuis quelques jours, une grande opération de sauvetage est en cours !

     Tous les gardes de la brigade ont reçu pour mission de transporter de l’eau aux personnes qui en ont besoin. Ils sont constamment en vol, à porter à distance des cuves d’eau alentour.

       Des dizaines de muids d’eaux sont ainsi portés par les gardes vers Naborum. L’opération dure depuis quelques jours maintenant. Les maraîchers arrosent de nouveau leurs légumes, les paysans arrosent leur blé, leur avoine, les gens arrosent leurs jardins…

     Les gardes renvoyés chez eux reviennent pour avoir de l’eau, et repartent avec des muids remplis vers leurs villages. Ce sont ainsi des centaines de muids qui sortent tous les jours des réserves des remparts nord. Les techniciens communaux surveillent en permanence le pompage de la nappe. Ils ont pour consigne de signaler si le niveau de la réserve descend sous un seuil défini, à peu près la moitié de la hauteur.

     Cela fait quelques jours maintenant que les roues à aube des forges et du moulin ne tournent plus. l’énergie est fournie par des pistons mus par les générateurs de vapeur.

     Les Capitaines, à Laudrefang, Naborum, Hombourg, Tenquin, viennent aussi s’approvisionner, les gardes de Falkenberg également.

     Heureusement, toujours pas de restriction d’eau à Durandalem !

     Les Naboriennes, les Naboriens et les gens des villages voisins viennent prendre des douches chez Joel, qui est enchanté de ce regain d’activité.

     Vu les circonstances, les douches sont gratuites. Inutile de dire que la nouvelle s'est vite répandue. Tout comme celle de ces filles accueillantes qui occupent les deux douches du fond… Des filles fort heureuses, qui ne chôment pas ces derniers temps. Bien que ces deux douches du fond ne soient pas gratuites, elles !

 
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Posté le : 26/04/2024 09H55
  Le mariage de Jeannette Deir et d'Emanuel Frisch.  



      Aux Thermes, les préparatifs du mariage vont bon train !



     La liste des invités est établie.

     Les parents du marié : Raoul Frisch, banquier, et Raymonde, orfèvre, née Martin.

     Les grands-parents du marié : Emmanuel Frisch, banquier de Naborum, et Paulette Munch sa compagne, les parents de Raoul, et Marc Martin orfèvre de Naborum, et Joelle Martin son épouse, les parents de Raymonde.

     Dans la famille Frisch, il y a Paul Frisch, garde, le frère de Raoul, qui sera là avec sa compagne, Georgette Fart, garde, ainsi que leur fils, Georges Frisch, garde. Ils sont dispensés de garde aujourd’hui !

     La sœur de Raoul, Isabelle Frisch, banquière de Naborum, sera là aussi, avec son compagnon, Joseph Zirn, banquier à Naborum.

     il y a aussi Albert Fart, garde, le cousin de Raoul qui viendra avec sa compagne Émilie Stone, agent de service aux Thermes, et leur fille Mia Fart agent de service aux Thermes, célibataire.

     Dans la famille Martin, il y aura Jacques Martin, garde, le frère de Raymonde, compagnon de Pénélope Field, cuisinière, et leur fils Jean Martin, le chef des gens d’armes, accompagné de sa compagne Aline Spohr, gens d’arme. Eux aussi sont dispensés de garde aujourd’hui !



     Jeannette Deir a invité ses beaux-parents, Oscar et Jeanne Deir, teinturiers à Naborum. Mais ils ont refusé, toujours persuadés que Jeannette est responsable de la mort de leur fils Jean, tué par les Germains lors de l’attaque de la cité.

     Mais le frère de son défunt mari, Paul Deir, qui fait partie de la patrouille régionale, lui, il viendra.

     Les enfants de Jeannette, Jeannot, douze ans et Jorge, dix ans, seront évidemment là ! Jeannette a demandé à Gertrude Hoff si elle veut bien chaperonner ses enfants aujourd’hui. Gertrude est ravie de ce rôle !



     La table de cérémonie est installée.

     Bientôt, le Bourgmestre Jacou Artz, procédera à la cérémonie d’union des deux prétendants, Emanuel Frisch et Jeannette Deir.

     Au portail est, une charrette arrive. À son bord, quatre personnes âgées.

     « Qui êtes-vous ?  demande Guenièvre Spohr, du haut de sa salle de garde.

     - Nous sommes les grands-parents du futur marié ! 

     - Bienvenue ! Je vous ouvre ! Cela se passe aux Thermes, au bout du village. »

     Peu de temps plus tard, un garde arrive en volant. Il se pose sur le rempart est, à côté de la salle de garde.

     « Je viens pour le mariage !  dit Paul Deir, je suis invité ! 

     - Bienvenue ! Tu sais où cela se passe ! »

     Les invités sont tous là, les futurs mariés aussi, toutes et tous se sont mis nus, tel que le suggère la loi de Durandalem, La cérémonie peut commencer.

     Jacou arrive, nu, et entame un long laïus sur Jeannette et Emanuel. Puis, après le passage aux doigts des anneaux, il termine sur les phrases que tout le monde attend :

     « Jeannette Deir, veux-tu prendre pour époux Emanuel Frisch, ici présent, et de le chérir dans la joie et la peine, jusqu’à ce que la mort vous sépare ?

     -  Oui ! je le veux ! 

     - Emanuel Frisch, veux-tu prendre pour épouse Jeannette Deir, ici présente, et de la chérir, dans la joie et la peine, jusqu’à ce que la mort vous sépare ?

     - Oui ! Je le veux ! 

     - Par le pouvoir qui m’est conféré, je vous déclare mari et femme ! »

     Et les nouveaux époux s’embrassent tendrement, sous les applaudissements de l’assistance.

     L’abbé Higgins alors dit : « Je vous invite maintenant à venir au sein de mon église déclarer votre amour devant Dieu ! »

     Et il sort des Thermes, suivi des mariés et des invités de la cérémonie civile.

     Les habitants devant l’église applaudissent à leur passage. Certains jettent des pétales de fleurs. Puis tout le monde s’engouffre dans l’église, où la cérémonie, de courte durée, se termine bien entendu par un double « oui ! » des époux.

     Pour finir, comme il a été convenu plus tôt, l’abbé dit encore un mot :

     « Maintenant, vous êtes toutes et tous cordialement invité à l’auberge pour fêter les nouveaux mariés ! »

     Et tout le monde sort de l’église. Les cloches de l’école et de l’église sonnent à tue-tête, et le cortège, Emanuel et Jeannette Frisch en tête, arrive à l’auberge. Child les attend sur le pas de la porte, avec deux coupes et un vin qui fait des bulles.

     Ensuite, toutes et tous s’installent sur la terrasse, il fait bien chaud, et tout le monde est nu. Jeannette enlève le voile qu’elle avait sur sa tête, pour montrer son visage rayonnant.

     Et quelque temps plus tard, laissant les habitants du village trinquer encore à leur santé et à leur bonheur, les mariés s’en retournent aux Thermes, accompagnés par leurs invités, pour le repas nuptial.

     À l’auberge, le vin apporté par les frères Horn fait merveille. Et Child doit déjà sortir la fiole que lui a laissée Jacou, pour retaper celles et ceux qui ont eu le lever de coude un trop franc !

     Après le banquet nuptial, les époux se rendent à la Maison de la Banque.

Et comme le veut la tradition, Emanuel porte Jeannette pour franchir le seuil  de son appartement spacieux, désormais nouvelle demeure de son épouse.

    Accompagnés par Gertrude, les enfants de Jeannette suivent et découvrent leur chambre, bien plus grande encore que celle de la Résidence. 
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