Corail a écrit :
: Megabassines : Vous en pensez quoi ? moi ne connaissant pas trop le projet je suis assez mitigé. Nous avons ici le témoignage d'un député écologiste qui exprime sa colère . Est-elle fondée ?
On pourrait avoir confiance en ce qu’écrit Benoit Biteau, mais son idéologie dépasse ses compétences techniques indéniables. Il évoque des vérités, notamment sur des actions qui on eu pour résultat d’augmenter le ruissellement des eaux et par conséquent la diminution des infiltrations de l’eau dans le sous-sol et par conséquent la recharge des nappes, pour aussitôt avancer des contre vérités dictées par son idéologie, exprimée par un « juste les perroquets de la FNSEA ». Ou bien, en faisant référence à Sivens, puisque pour lui « on est dans le bis repetita d’un drame qui a déjà eu lieu sur le même thème ».
Même thème, effectivement si on se réfère au stockage de l’eau. Mais à Sivens, c’était un stockage par retenue de l’eau de ruissellement qu’il prône par ailleurs pour la gestion de l’eau responsable, sans avoir peur de se contredire.
Donc effectivement, « il y a les mêmes mobilisations, les mêmes résistances » par des écoterrotistes qui refusent toutes solutions d’amélioration et d’adaptation et qui le mène à déplacer le problème en évoquant les pesticides et en demandant aux agriculteurs un engagement à évoluer dans leurs pratiques de façon à utiliser moins de pesticides.
C’est hors sujet, même si tout le monde est d’accord avec ça ! Mais c’est un argument qui revient souvent dans la bouche de ces gens là. Car, lors des inondations de janvier 2018, Célia Blauel, écolo et présidente d’Eaux de Paris et adjointe à l’environnement à la mairie de Paris déclarait que ces inondation étaient dues « à l’agriculture intensive utilisant massivement les pesticides »!!!
Certes, on ne demande pas aux politiques d’être des spécialistes de l’hydrologie ou de l’hydrogéologie, mais faut-il pour autant, tolérer que leur idéologie, opposée à l’agriculture moderne, distorde à ce point la réalité. En 1910, au moment de la grande crue de la Seine, l’usage des pesticides était nul.
Le climat de la France et de l’Europe en général reste tempéré et l’eau y est abondante. Qu’il y ait une gestion de l’eau responsable, pour préserver un bien vital, tout le monde en est conscient, mais il ne faut pas que le politique, les média, les idéologies prennent le pas sur les spécialistes que sont les hydrologues pour les eaux de ruissellement et les hydrogéologues pour les eaux souterraines.
Je me souviens d’un arrêté préfectoral en 2011 par le préfet du Rhône interdisant de laver les voitures alors que le fleuve traversant le département avait un débit de 1000 m3/seconde !!!
Un volume de 440 milliards de m3 pleut sur la France en moyenne sur une année. Après une pluie, 64% de cette eau s’évapore, le reste s’infiltre dans les nappes souterraines (phréatiques ou profondes) ou ruisselle vers les ruisseaux et rivières qui conduisent cette eau jusqu’à la mer. (voir la figure du cycle de l’eau postée par Piertiteuf6).
Des 176 milliards de m3 qui s’infiltrent ou ruissellent chaque année, 171 milliards sont rejetés rapidement à la mer et sont donc perdus.
Quant au stock des seules nappes phréatiques, tampon utile au même titre que les nappes profondes, il renferme selon les calculs des hydrogéologues du BRGM, environ 2000 milliards de m3, soit 30000 m3 par habitant !
Dans la plupart des cas, limiter l’irrigation des cultures par les agriculteurs n’a aucun sens du fait des capacités des fleuves et des nappes souterraines. Bien sûr, localement on peut observer des tensions en été, comme sur le cours de la Garonne en amont de Toulouse, ou celui de la Charente.
D’un point de vue écologique, toute retenue collinaire, ou barrage sur les rivières ou ruisseaux, ou même dans des megabassines est utile car elle écrête les ravages des crues d’hiver et recharge la nappe phréatique pour l’été. Les retenues des méga bassines ne sont que des zones tampons car toute l’eau stockée sera, via l’irrigation, remise en circulation par l’infiltration dans les nappes phréatiques qui iront à leur tour s’écouler dans les rivières, excepté ce qui reste dans la plante et constitue la sève.
Par ailleurs, ces mégabassines peuvent être alimentées par des forages plus profonds recyclant des eaux souterraines vers la surface et les nappes phréatiques.
Une gestion vigilante des stocks dans les retenues est nécessaire pour les étés secs.
Le prélèvement annuel global dans les nappes de France et du même ordre de grandeur que l’évaporation et atteint 5 milliards de m3. C’est donc une goutte d’au de 0,25% par rapport à leur stock de 2000 milliards de m3. Une goutte d’eau qui met le feu aux poudres à Sainte-Soline!
Ceci n’empêche pas de nombreux élus et autres activistes de reprendre leur litanie sur le manque d’eau et de passer sans précaution oratoire au « trop d’eau » la semaine suivante.
On ne peut qu’être consterné, par la complaisance de certains scientifiques – soutenus par les média et les responsables politiques ou organisations – qui n’hésitent pas à présenter de façon fallacieuse ce que dit la science . D’autres nombreux scientifiques sont silencieusement complices, le public mérite mieux. En refusant manifestement de faire partager aux non experts ce que nous ne savons pas du changement climatique, ils dénient aux gouvernements, à l’industrie, à l’agriculture et aux individus le droit de prendre des positions réellement avisées et d’être dans l’expectative la plus profonde comme Corail.
Le journaliste du Canard est atterré, mais je suis également affligée de la difficulté pour le public, y compris les média (voir le Canard), de comprendre ce qui est effectivement écrit dans les rapports scientifiques, dans les rapports d’appréciation… Mon cher Jean Luc Porquet du Canard, la science débute avec ou par des questions. Il est pénible d’inciter de nouvelles recherches si nous assurons que les réponses sont déjà acquises.
En même temps, il faut combattre l’hystérie qui sévit dans le journalisme en matière d’environnement. Les journalistes eux-mêmes doivent mieux comprendre les informations scientifiques qu’on leur présente.
Le Canard nous dit qu’il y a aussi « des scientifiques en rébellion qui écrivent être atterrés par le traitement politique appliqué à la question écologique et climatique en complète déconnexion avec les enjeux qui menacent directement nos société et la majorité des écosystèmes sur Terre. » Et de poursuivre pour que ça fasse plus sérieux, « beaucoup des ces scientifiques sont des hydrologues et des climatologues…difficile de prétendre qu’ils n’y connaissent rien et ont détaillés leurs arguments » :
- « Impact négatif sur les écosystèmes », comment ça ???
- « L’évaporation de l’eau », mais que ce soit dans les mégabassines ou dans les champs et forêts, l’eau s’évapore, car les plantes évapotranspirent.
- « Son eutrophisation, cyanobactéries » . A ces chères cyanobactéries responsables de la présence de l’oxygène sur Terre quand elles proliférèrent il y a 300 millions d’années. Le terme bactérie fait toujours un peu peur. Il aurait écrit cyanophycées ça n’aurait pas eu le même impact, le même effet de peur !
- « L’imprévisibilité du niveau des nappes phréatiques », oui, bien évidemment, puisque le niveau piézométrique est fonction de la météo et que la météo est imprévisible à plus de 72h. Mais l’eau captée dans les nappes, pas uniquement phréatiques, retournera de façon inéluctable dans la nappe phréatique avec un effet tampon.
- « Les effets cumulés encore largement inconnus »…quels sont ces effets ?? Quand on a rien à dire il vaut mieux se taire.
- « La mauvaise méthodologie de l’étude du BRGM » ! Pour le coup, les scientifiques ingénieurs géologues, hydrogéologues… du BRGM ne sont pas aussi pointus que les hydrologues mécaniciens des fluides dans les tuyaux ou les climatologues de pacotilles qui se croient obligés d’intervenir sur un sujet qui les dépassent.
Déjà à l’époque romaine, l’Homme construisait des barrages pour retenir les eaux des pluies de l’automne et de l’hiver pour irriguer les cultures en été.
Autre exemple pris dans la nature : Le castor favorise le rétablissement des rivières en construisant des barrages qui régulent le ruissellement des eaux en le ralentissant et en favorisant leur stockage dans le sol. Les castors, comme les humains aménagent le territoire en transformant le cours des rivières à leur bénéfice depuis des millions d’années. Les écolos voudront-ils exterminer les castors ou s’opposer à leur réintroduction dans les territoires abandonnés ? Il faut accepter de se libérer de nos préjugés narcissiques et de nos idéologies néfastes.
Qu’il y ait un conflit d’intérêts entre les gros propriétaires (FNSEA) et les petits exploitants (Confédération paysanne), c’est indéniable, mais c’est un autre sujet qui lui est sous-jacent. Mais il y a d’autres méthodes pour trouver des solutions autour d’une table de négociations vidée de tous les parasites, ecoterroristes, black blocs…
Quant au public, il faut lui donner les outils dont il a besoin pour décoder avec davantage d’esprit critique la couverture médiatique de l’environnement, fluctuations climatique….On éviterait les bêtises que l’on peut lire en amont en plus des « Bah bah bah n’importe quoi…comme d’habitude » qui n’apportent rien au débat.
mly a écrit :
« D’autres solutions bien plus efficaces ». Ce serait bien de dire lesquelles. Mais non, pas plus efficaces mais complémentaires.
Neso a écrit :
« j'ai beau relire, je ne vois pas ce que vient faire Marine Le Pen dans cette histoire »
. Effectivement. C’est une menace obsessionnelle qui revient à chaque sujet de société. Comme elle n’a pas d’idées, les gens lui en attribuent !
Neso a écrit :
« On oublie aussi que toute cette eau sortie du sous sol, va se retrouver dans les océans, dont on nous annonce aussi la montée générale »
. Effectivement toute l’eau qui tombe à la surface retourne dans les océans, soit en surface, soit en profondeur par les résurgences, bien illustré sur la figure du US geological survey postée par piertiteuf6. Mais ce n’est pas cette eau qui fait monter le niveau des océans !!!
Seule une infime portion de molécules H2O ne retournent pas à la mer, et rejoignent les nappes captives et fossiles…
Cimes 78 a écrit :
« Pour les lacs artificiels en montagne pour faire de la neige »
. Des canons à neige ont été vandalisés cet hiver par des activistes écolo, notamment à La Clusaz.
Pascal94 a écrit :
« Le fait qu'elles sont remplies par pompage des nappes, une partie part en évaporation.. »
. Une partie de l’eau des nappes phréatiques part aussi dans l’atmosphère par capillarité et évaporation directe ou par evapo-transpiration des plantes. Il y a des moyens pour limiter l’évaporation dans les mégabassines en les équipant de panneaux solaires flottants. Les flotteurs au contact de l’eau limiteront la surface exposée et par conséquent l’évaporation.
Piertiteuf6 a écrit :
« Quant à la dilatation, son effet est totalement négligeable sur une amplitude de quelques degrés »
Pas si négligeable que ça pour « quelques degrés ».
Comme la montée du niveau moyen des océans n’as pas dépassé 30 cm en 150 ans, c'est-à-dire 2mm par an…donc insensible à l’échelle d’une génération, les alarmistes du climat ont introduit l’augmentation du volume d’eau par dilatation qui représente moins d’1/3 de la montée globale si l’on utilise les degrés Kelvin. Si on fait le calcul en degré Celsius ou en degré Fahrenheit, on n’obtient pas le même résultat. Physiquement, c’est gênant que le choix d’une unité de mesure donne un résultat différent !!!
Seules les glaces terrestres de l’hémisphère nord fondent et il n’y a presque plus rien à fondre. L’inlandsis de l’Antarctique augmente régulièrement.
Lø