Posté le : 01/02/2008 22H39
Dans le texte : extraits de l’interview de Franck dit Bart par son éditeur pour son premier roman publié « Carl et les vies parallèles »
Bien avant que je sévisse sur des forums naturistes, j’ai aguerri un certain sens critique et j’ai pu attiser certaines analyses prouvant que le naturisme uniquement consumériste allait droit dans le mur puisque coupé de toutes les réalités sociétales et historiques. Dès 2006 lors de l’interview préface à mon premier roman édité par l’éditeur Michel Champendal « Neuf questions à Franck dit Bart », j’abordai déjà entre autre les rives d’un autre naturisme que je qualifierai de fraternel et festif et je m’adressai déjà à toutes les lectrices et lecteurs sans aucune restriction sans aucune œillère et ne m’enfermai surtout pas dans le monde par trop restreint du naturisme.
A ce jour de 2008, je ne renie aucun des mots prononcés dont je reproduis les extraits, bien au contraire et je me dis « Optimiste optimiste fondamentalement optimiste » (dixit la chanson du groupe Odeurs de mon cher Ramon Pipin qui va se produire avec cette formation lors d’un concert acoustique et ultime le 6 mai à Paname), puisque mes formulations format papier demeureront, alors que dans quelques mois voir quelques jours, mes diatribes sur la toile ne représenteront guère plus qu’un anonyme éponyme….
(troisième question), Michel Champendal : Tu brocardes le ou les milieu(x) naturiste(s) : comment va-t-il ou vont-ils accueillir le portrait-charge de lui-même ou d’eux-mêmes que tu lui ou leur offre ?
Franck dit Bart : Le milieu macro-bio naturiste est à l’épicentre d’un système bien huilé en bout de piste où le larsen se donne beaucoup de peine. En haut de la pyramide, tu trouves le grand chef de la Fédération française de naturisme (FFN) élu démocratiquement par ses pairs (rires), qui gouverne sans partage. Toutes ressemblances avec la décadence de la société civile ne seraient pas fortuites. Et après tu t’étonnes de la désaffection des naturistes pour l’émancipation de leur soi-disant mouvement !
Tu as aussi les grosses industries du cul nu qui ramassent le blé à la pelle. Il y a tous les dérivés du développement personnel, qui cultive l’individualisme des sauterelles, au sommaire du légume anémié versus sectaire et j’en passe des meilleurs et des débonnaires ! Par exemple, il y a cet universitaire mâle pensionné qui flamberge ses glandes sorbonnales et immortalise avec son cri primal les berges à la dérive des continents de son cortex animal. Et, cette ex-navigatrice actrice des bains de jouvence, selon ce qu’elle pense que la panse vous transforme la pomme si vous apprenez à digérer « l’alimentation intelligente ». Tu te rends compte de ce qu’on peut écrire ! Emoi, pauvre tâche qui m’esquinte la voix à vouloir jazzer avec mes salades, au solstice des pesticides leur garrottant la carotide, sur l’air des pluies acides et les retombées du célèbre nuage radioactif qui dispersa son souffle fétide, juste à la hauteur de la ligne Maginot ! A u marché du naturisme, on trouve le grand ça qui a fait son caca émotionnel sur la tête de Gaïa et tu te pinces pour ne pas entendre ce dialogue calotin :
- C’est quoi ton bronzage qui intègre le Graal ?
- Chacal, pourquoi ?
- Juste par curiosité, je m’initie. C’est fatal !
(…)
C’est devenu une pale copie bronzée intégralement des vacanciers textiles (celles et ceux qui portent un maillot de bain).
Toutes catégories confondues avec la mise au point d’une acuité féroce, selon laquelle Francis Mizio, auteur notamment d’un excellent « Buffet à volonté », nous rappelle en quatrième de couverture que « les villages-vacances sont des lieux navrants de gestion de foule que les sociologues branchés ne pourront jamais appréhender ». Alors textiles et naturistes, même combat : laissez-nous bronzer en paix !
Plumitif modeste, je m’adresse à tous les publics et je refuse que l’on me serve la messe naturiste et son credo de « tout le monde il est beau tout le monde il est gentil à poil ». Le paradis naturiste n’existe pas et tant mieux je n’y aspire pour rien au monde. Ca voudrait dire qu’il existe un état de bonheur figé et éternel, en-dehors des réalités sociales. Quelle horreur ! « Le bonheur ne me rend pas heureux », comme le propose Kent dans son dernier album. J’aime quand ça crie quand ça bouge, que ça pulse. Tout est toujours à recommencer, rien n’est jamais acquis.
J’essaie de donner un regard humoristique, voir caustique. Tu trouves que je brocarde. Je dirai même plus, je brancarde un corps malade et lourd du poids de son succès. C’est un peu vrai. Je porte l’estocade pour dire qu’il existe d’autres alternatives au naturisme consumériste. La gymnité collective ô combien agréable (je compatis, je compatis) ne consiste pas seulement à se dorer la pilule et sportiver. Le corpus neurone, les sens critiques, les choix de société, les enjeux culturels et politiques, le devoir de mémoire sont aussi à prendre en considération.
Je laisse au sens de l’humour affirmé de mes lectrices et lecteurs (surtout pas seulement naturistes), à leur capacité de se vivre en état de dérision affirmée, le soin de se badigeonner un regard lacrymal ou rieur en fonction de leurs humeurs.Je ne me prends pas au sérieux, ni j’espère mes personnages qui se pagent dans un éphémère de situation inhérent aux turpitudes du récit de fiction.
(pages 10 / 11 / 12 / 13) in « Carl et les vies parallèles » de Franck dit Bart
Si jamais au grand jamais, je ne me fais guerre de grandes illusions ni aucune toile (rires), pour que des personnes réagissent et débattent de concert à mes propos énoncés. Je pourrai également joindre sur ce forum ma réponse à la question 7 :
Michel Champendal : On sent à te lire, que tu éprouves une forte sympathie pour les libertaires. Les liens entre les libertaires, les littéraires et les naturistes existent-ils et si oui sont-ils aisés ? Quels sont les tabous et les tares qui te semblent marquer chacun de ces trois mondes ?
Franck dit Bart : (…) J’ai déjà démontré, en réponse à la troisième question, le conformisme ambiant entre le naturisme actuel et son abdication aux dictats de la société de consommation, ainsi que sa parodie de démocratie dans les instances qui régissent ce mouvement et son amnésie consciente concernant son histoire vivante »…(pages 18 et 19 in « Carl et les vies parallèles » de Franck dit Bart
(A suivre….)