Posté le : 20/10/2008 23H50
introduction
MATHIEU OU L'ENFANT PERDU
Cette histoire aurais pu débuté par Il était une fois, mais ce n'est pas un conte, donc par une nuit au début du XIX iem siècle, sous le ciel enneigé de Brest, par un soir de décembre, une vielle femme vêtue de haillon, qui s’apprêtait en empruntent les ruelles de la basses ville, a rejoindre son logis, où l’attendait son époux, ainsi que quelques amis, afin de fêter la naissance de l’enfant jésus.
Voilé par de gros nuages, la lune avait du mal a éclairé les ruelles de ce quartier pauvre de la ville, quartier où chaque maison était pratiquement l’une sur l’autre et où chaque ivrogne venait se désaltérer, tellement on y trouvait d’auberges et de tavernes.
Faisant naître à chaque coin de rue, un brigand en puissance prêt à tuer ou à voler, afin d’oublier en se soûlant, toutes les misères dans lesquelles ils se trouvaient.
Lorsque tout à coup, venant se mêler au bruit de ces sabots, une faible voix qui semblait venir de nulle part, l’interpella.
Se retournant rapidement, celle-ci ne vit âme qui vive, ce qui d’ailleurs ne fut point étonnant par le froid qui régnait à cette heure de la nuit.
Ce préparant donc a reprendre son chemin, croyant que cela n’était qu’un bruit quelconque, la mystérieuse voix, se fit ré entendre.
Se retournant pour la seconde fois, elle saisit à deux mains, le bâton qui lui servait à gravir la ruelle et d’une voix grave, mais tremblante, s’écria...
– QUI M’APPELLE ? ... REPONDEZ S’IL Y A QUELQU’UN ! ?
Et le bâton entre les deux mains, pour ne pas dire son courage, elle remonta de quelques pas, vers la direction d’où provenait le bruit, lorsqu’un faible murmure se fit entendre.
– Aidez-moi, s'il vous plaît...
Ce retournant brusquement, ayant remonté un peu trop loin, elle remarqua sur sa gauche, un écart entre deux bâtisses.
S’avançant pour voir ce qu’il en était, un rayon de lune qui avait réussi à percer, fit ressembler cet écart, en une sorte de petite ruelle finissant en cul de sac.
S’avancent encore un peu, elle put voir, dissimulé par une ombre, une silhouette qui venait d’apparaître.
Mais n’étant pas d’un grand courage, la vielle femme prit son bâton et plaçant au-dessus de sa tête, près a frapper quelques malfaiteurs trop hardis, s’écria de nouveau...
– QUI EST LÀ ? ... ET QUE ME VOULEZ-VOUS ? ... Lorsque soudain, éclairé miraculeusement par un bras de lune, l’ombre qu’elle avait prise pour menaçante, se matérialisa, non pas en agresseur, mais en celle d’une femme.
Qui, sous une cape entrouverte, tête tout encapuchonnée, laissa apparaître une robe de soie blanche parcheminée de broderie, laissant pensé que cette femme était de très bonne famille, ce qui fit douter la vielle femme, qui après un moment d’hésitation... Alors la bourgeoisie, ça t’amuse de faire peur a une pauvre vielle comme moi ? !
S’étant avancée, afin de mieux voir qui se trouvait là, elle se prépara à ôter la capuche de cette mystérieuse personne qui ne laissait apparaître d’elle, que ces yeux de couleur noisette emplie de détresse.
Lorsque soudain, l’infortunée vacillant devant les yeux de la vielle femme, cette dernière lassa son bâton, afin de pouvoir soutenir la mystérieuse personne.
Puis, ayant reculée de quelques pas, l’infortunée lui tendit une main de désespoir.
– Madame... aidez-moi... s’il vous plaît...
La réponse ne se fit pas attendre, non pas celle que l’on aurait put supposer, mais...
– MADAME ? ... non mais pour qui tu me prends ? ... qu’est ce qu’elle croit !... moi la Criarde, on aura tout entendu !... En effet, étant marchande sur les marchés, les gens comme que les autres vendeurs, l’avait surnommé ainsi à cause de sa forte voix... Ecoute la soubrette, je ne sais pas ce que tu me veux, mais... Réfléchissant... Et si je t’aide, que me donneras-tu ! ?
Celle-ci ne s’attendant pas a cette réponse, ni a cette question, resta un moment sans réaction, puis mettant sa main dans son corsage, en sortie une petite bourse qu’elle tendit à son interlocutrice et d’une faible voix.
– Tenez madame, m’aiderez-vous à présent ?
Prenant rapidement la bourse, la Criarde se mit tout d’abord a compté les quelques pièces qui si trouvaient, puis l’ayant rangée dans ce qui lui servait de manteau, demanda à son tour...
– Quel âge as tu ?
– Seize ans madame...
Répondit-elle d’un faible et tremblant murmure.
La Criarde s’approchant plus près, enleva la capuche qui protégeait les doux cheveux blonds de l’adolescente, de la neige qui venait de se mettre à tomber, et d’une voix plus douce.
– Seize ans ? ... mais que peut faire une si jeune demoiselle dehors à cette heure-ci ?
Malheureusement, elle ne put répondre, celle-ci tomba évanouis avant d’avoir donner une quelconque explication.
La vielle femme se mit immédiatement à genoux et relevant délicatement la tête de la jeune fille, étonnée lui demanda...
– Hé petite, qu’est ce qui t’arrive ? ... Mais celle-ci ne répondant pas, la criarde se préparât à ramasser le petit sac qu’elle venait d’apercevoir, non loin des pieds de la jeune personne, lorsqu’elle fit soudainement un bon en arrière et horrifiée, s’écria... OH MON DIEU ! ...... MAIS C’EST DU SANG ! ... Effectivement du sang semblait descendre le long des chevilles de l’adolescente et ne savant que faire, la criarde resta quelque instant immobile, fixent celle-ci, se recouvrir doucement de neige, puis réagissent, elle se rapprocha de la jeune personne, afin de voir ce qu’il en était.
Ainsi d’une main tremblante, elle releva la cape de l’inconsciente, là, elle comprit immédiatement le drame qui se déroulait devant ces yeux et le pourquoi de la détresse de la jeune mère, en effet cette dernière était enceinte et vraisemblablement sur le point de mettre son enfant au monde... Pardonne-moi petite ! ...mais pourquoi tu ne me l’as pas dit tout de suite ? ...
Ce préparant à prendre la fuite croyant la jeune mère morte, elle entendit soudainement un faible et presque imperceptible cri de douleur sortir des lèvres de la future mère.
S’étant mis la main devant la bouche, la criarde se demandait ce qu’elle pût bien faire pour l’aider
Puis, après une brève hésitation, comme si elle venait d’avoir un éclair de génie, abandonna la jeune maman et se mit à courir à toute jambe vers son logis, non pas pour l’abandonner, mais pour avertir sont époux, le vieux Joseph.
Le vieux Joseph était un homme d’une quarantaine d’années, bon et charitable et cela malgré sa pauvreté, ce qui en ce temps était rare.
Cheveux grisonnant et barbe longue, Joseph était pendant la journée bougnat, ce qui pour lui était un métier comme n’importe quel autre, sale peut-être mais comme il le disait si bien,... Mieux vaut avoir les mains sales en travaillant que d'les avoirs propres et pleines de sangs.
Leur maison ou il vivait était une sorte de masure, faite de bois et de pierre plus ou moins taillée située en dehors de la ville, de sorte qu'ils étaient sur de ne pas être dérangés le soir par le bruit des ivrognes, ou par les marins venus eux aussi à terre, afin de fêter Noël.
Leur intérieur était sobre, pauvre de mobilier mais en dans tous les cas, très propres.
Une table et deux grands bancs au milieu de la pièce, une grande armoire servant aussi bien de penderie, que de garde mangé, dans le coin de la pièce un grand lit, fait de paille recouverte d’une simple couverture grise, comme par ailleurs les murs.
En ce qui concerne le chauffage, une énorme cheminée suffisait à chauffer la maison, ainsi cas faire les repas dans l’énorme marmite de cuivre jaune, située au centre de l’âtre.
Marmite, qui a cette époque de l’année, était remplie plus cas l’habitude, afin de pouvoir contenter les invités du moment, qui avaient eux l’amabilité de leur offrir quelques morceaux de viande.
Et c’est ainsi que quelque instant plus tard, la criarde arriva complètement affolée, en criant à tout va.
– Je ne savais pas s'est vrais....... elle était là puis elle est tombée...
Joseph qui se trouvait à table en compagnie de ces amis, la regarda ahuri.
Se levant, il alla vers sa compagne, en lui demandant de se calmer.
Posa ces deux mains puissantes sur ces épaules et la regardant droit dans les yeux.
– Calme-toi et raconte-moi ce qui ne va pas ! ...
Il fallut quelques instants, afin que la criarde arrive à ce calmer, mais quand ceci fut fait, elle raconta à son époux la tragédie qui était en train de ce dérouler à l’extérieur.
Il n’en fallut pas plus, pour que le vieux joseph aidé de ces amis, ce mette en route à la recherche de la jeune maman.
Ce fut sous une neige battante a gros flocons, qu'ils retrouvèrent la jeune fille presque gelée, recouverte presque dans sa totalité, d’un manteau de neige.
L’ayant pris dans ces bras, le brave joseph, la conduisit rapidement dans sa demeure.
Installer sur son lit, joseph dégrafa au plus vite le corsage de la jeune mère, la recouvrit d’une chaude couverture, puis commença à la frictionner, afin de la réchauffer au plus vite, sachant que l’arrivé du bébé était imminent, ce qui arriva quelque instant plus tard.
Il devait bien être aux alentour de minuit, lorsque cet adorable bambin aux cheveux dorés, fit résonner sa voix dans la petite maison surchauffée de joie et de bonheur, lorsqu'ils virent ces petits yeux noisette, contempler le sourire radieux da sa belle et jeune mère.
– Qu’il est beau ! ... s’écria la criarde, tenant le nouveau-né à bout de bras... On dirait un ange !
Le vieux Joseph, qui était plus sérieux que sa compagne, prit l’enfant des mains de celle-ci et l’ayant regardé quelques instants, le déposa près de sa mère, après l’avoir bien emmitouflé dans une couverture.
Puis, un sourire aux lèvres, s’adressa à la mère.
– Regardez ! ..... n'est-il pas beau votre petit prince ! ?
Celle-ci l’ayant regardée d’un sourire fébrile, se tourna vers le vieux Joseph et d’un regard plein de lassitudes, comme si elle se sentait mourir, pris l’enfant à bout de bras, le redonna à son hôte et d'une faible voix.
– Prenez le... Vous l’appellerez Mathieu... comme son grand-père... je sais que vous le chérirait...
Ayant pris l’enfant, Joseph ne comprenait pas.
– Mais madame ! ... je ne comprends pas !... pourquoi dites, vous cela ?
Mais plus rien, la mère de Mathieu venait de rendre l’âme.
Durant quelques instants, il nu aucun bruit, puis, serrant fortement l’enfant contre lui, Joseph s’adressa à son épouse et ces amis et devant leurs yeux, se mit à sangloter tel un enfant.
Un ami qui venait de se rendre compte du drame, prit l’enfant des bras de Joseph et s’adressant à l’enfant.
– Pauvre petit, tu ne connaîtras jamais ta mère...
La criarde qui venait de s’asseoir à table, soupirât.
– Mais que va ton faire de cet enfant !?
Sur ces mots, Joseph repris le jeune Mathieu, puis, le bercent, il répondit.
– Que veux-tu que l’on fasse !? .... on va le garder... Se levant de table, il se dirigea vers la défunte maman et la regardant fixement quelque instant, remarqua auprès d’elle, son petit sac a main, décident de regarder ce qu’il contenait, y vit une lettre, la prenant il dit aux autres, mais surtout a son épouse... Cette lettre sera donnée à l’enfant quand il sera plus grand et personne ne devra y toucher !
– Mais que contient telle ?
Demanda l’un des invités.
– Je l’ignore... je suis comme vous, je ne sais pas lire.
Afin d’être sur que personne ne touche à la lettre, surtout son épouse qu’il savait d’humeur changeante, décida pour plus de sécurité, de la placé dans le double font d’un coffret, dont lui seul connaissait l’ouverture, puisqu’il l’avait lui-même fabriqué, puis le plaça sous le lit.
Se relevant, un sourire apparu aux lèvres de joseph, il venait d’apercevoir au coup de la jeune mère, un médaillon qui brillait.
Le prenant, il remarqua rapidement que c’était le genre de médaillon refermant un portrait, l’ouvrant, une petite larme coula le long de sa joue, il venait d’apercevoir à l’intérieur de celui-ci, le portait de la mère de l’enfant.
Ayant fait un nœud a la chaîne du médaillon, il le mit au coup du jeune orphelin, après y avoir pris soin de graver en son dos, la seule chose qu’il connaissait, les chiffres représentant la date de naissance de Mathieu, 24-12-1844.
Puis ce retournant vers la jeune mère, demanda à ces amis, de bien vouloir l’aider à transporter la défunte jusqu’au parvis de l’église, afin de l’y déposé, là, une âme charitable lui donnerait une messe et une sépulture digne de son rang.
– A propos d’église, savez-vous quel jour nous somme ? !
Demanda un invité.
– Le vingt-quatre décembre, pourquoi ?
Demanda Joseph, interloquer par cette question.
– Oui, et quelle heure ! ?
– Je crois qu’il est... Tout à coup Joseph comprenant ce que son invité voulait dire, il se mit à genoux, en rétorquant à sa femme... A genoux femme ! ...a genoux vous autres ! ...ne voyez-vous pas qu’il est né le divin enfant ! ... Puis prenant l’enfant dans les bras, lui dit tout bas... Tu n’as pas eu de chance aujourd’hui, tu as perdu ta mère, mais peut-être que d’être né ce jour, cela tant donnera.
Puis, regardent le ciel, il se mit à prier.
Les années passent, la vie devait continuer, sans que personne n’apprenne à Mathieu la vérité sur sa naissance.
A suivre ...
Message edité par son auteur le 21/10/2008 00H10