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Feuilleton: Mathieu ou l'enfant perdu ...

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Saint-Pierre-du-Chemin Saint-Pierre-du-Chemin
Posté le : 19/12/2009 17H15
L'an dernier a la même époque je vous avais proposé ce feuilleton et quelques un mon demandé pourquoi je ne faisait pas une rediffusion pour les nouveaux du site.

Tout d'abord j'ai refusé, puis au vu des rediffusion de film a la télé, je me suis dis pourquoi pas.

Alors voici donc les 2 premiers chapitres sur 12, sois 2 par jour jusqu'a Noël de ...

MATHIEU ou L'ENFANT PERDU


Introduction

Cette histoire aurais pu débuté par Il était une fois, mais ce n'est pas un conte, elle débutera donc ainsi…

Par une nuit au début du XIX iem siècle, sous le ciel enneigé de Brest, par un soir de décembre, une vielle femme vêtue de haillon s’apprêtait en empruntent les ruelles de la basses ville, a rejoindre son logis, où l’attendait son époux ainsi que quelques amis afin de fêter la naissance de l’enfant jésus.


CHAPITRE I

MATHIEU

Voilé par de gros nuages, la lune avait du mal a éclairé les ruelles de ce quartier pauvre de la ville, quartier où chaque maison était pratiquement l’une sur l’autre et où chaque ivrogne venait se désaltérer, tant on y trouvait d’auberges et de tavernes faisant naître à chaque coin de rue un brigand en puissance prêt à tuer ou à voler, afin d’oublier en se soûlant, toutes les misères dans lesquelles ils se trouvaient.

Lorsque soudain, venant se mêler au bruit de ces sabots, une faible voix qui semblait venir de nulle part, l’interpella.
Se retournant rapidement, celle-ci ne vit âme qui vive, ce qui d’ailleurs ne fut point étonnant par le froid qui régnait à cette heure de la nuit.

Ce préparant donc a reprendre son chemin, croyant que cela n’était qu’un bruit quelconque, la mystérieuse voix se fit réentendre.
Se retournant pour la seconde fois, elle saisit à deux mains le bâton qui lui servait à gravir la ruelle et d’une voix grave, mais tremblante, s’écria...
– QUI M’APPELLE ? ... REPONDEZ S’IL Y A QUELQU’UN ! ?
Et le bâton entre les deux mains, pour ne pas dire son courage, elle remonta de quelques pas, vers la direction d’où provenait le bruit, lorsqu’un faible murmure se fit entendre.
– Aidez-moi, s'il vous plaît...
Ce retournant brusquement, ayant remonté un peu trop loin, elle remarqua sur sa gauche, un écart entre deux bâtisses.
S’avançant pour voir ce qu’il en était, un rayon de lune qui avait réussi à percer, fit ressembler cet écart, en une sorte de petite ruelle finissant en cul de sac.
S’avancent encore un peu, elle put voir, dissimulé par une ombre une silhouette qui venait d’apparaître.
Mais n’étant pas d’un grand courage, la vielle femme prit son bâton et le plaçant au-dessus de sa tête, près a frapper quelques malfaiteurs trop hardis, s’écria de nouveau...
– QUI EST LÀ ? ... ET QUE ME VOULEZ-VOUS ? ... Lorsque soudain, éclairé miraculeusement par un bras de lune, l’ombre qu’elle avait prise pour menaçante, se matérialisa, non pas en agresseur, mais en celle d’une femme , qui sous une cape entrouverte, tête tout encapuchonnée, laissait apparaître une robe de soie blanche parcheminée de broderie, laissant ainsi à pensé que cette femme était de très bonne famille, ce qui fit douter la vielle femme qui après un moment d’hésitation... Alors la bourgeoisie, ça t’amuse de faire peur a une pauvre vielle comme moi ? !
S’étant avancée, afin de mieux voir qui se trouvait là, elle se prépara à ôter la capuche de cette mystérieuse personne qui ne laissait apparaître d’elle, que ces yeux noisette emplie de détresse.
Lorsque soudain, l’infortunée vacillât devant les yeux de la vielle femme, cette dernière en lassa tomber son bâton, afin de pouvoir soutenir la mystérieuse personne.
Puis, ayant reculée de quelques pas, la malheureuse lui tendit une main de désespoir.
– Madame... aidez-moi... s’il vous plaît...
La réponse ne se fit pas attendre, non pas celle que l’on aurait put supposer, mais...
– MADAME ? ... non mais pour qui tu me prends ? ... qu’est ce qu’elle croit !... moi la Criarde, on aura tout entendu !... En effet étant vendeuse sur les marchés, les gens tout comme les autres vendeurs l’avait surnommé ainsi à cause de sa forte voix... Ecoute la soubrette, je ne sais pas ce que tu me veux, mais... Réfléchissant... Et si je t’aide, que me donneras-tu ! ?

Celle-ci ne s’attendant pas a cette réponse ni a cette question resta un moment sans réaction, puis mettant sa main dans son corsage, en sortie une petite bourse qu’elle tendit à son interlocutrice et d’une faible voix.
– Tenez madame, m’aiderez-vous à présent ?
Prenant rapidement la bourse, la Criarde se mit tout d’abord a compté les quelques pièces qui si trouvaient, puis l’ayant rangée dans ce qui lui servait de manteau, demanda à son tour...
– Quel âge as tu ?
– Seize ans madame...
Répondit-elle d’un faible et tremblant murmure.
La Criarde s’approchant plus près enleva la capuche qui protégeait les doux cheveux blonds de l’adolescente de la neige qui venait de se mettre à tomber, et d’une voix plus douce.

– Seize ans ? ... mais que peut faire une si jeune demoiselle dehors à cette heure-ci ?
Malheureusement elle ne put répondre, celle-ci tomba évanouis avant d’avoir donner une quelconque explication.
La vielle femme se mit immédiatement à genoux et relevant délicatement la tête de la jeune fille, étonnée lui demanda...
– Hé petite, qu’est ce qui t’arrive ? ... Mais celle-ci ne répondant pas, quand la criarde aperçu non loin des pieds de la jeune personne le petit sac qu’elle venait de laisser tomber, et se préparant à le ramasser celle ci fit soudainement un bon en arrière et horrifiée, s’écria... OH MON DIEU ! ...... MAIS C’EST DU SANG ! ... Effectivement du sang semblait descendre le long des chevilles de l’adolescente et ne savant que faire, la criarde resta quelque instant immobile, fixent celle-ci se recouvrir doucement de neige, puis réagissent elle se rapprocha de la jeune personne afin de voir ce qu’il en était.
Ainsi d’une main tremblante elle releva la cape de l’inconsciente, là elle comprit immédiatement le drame qui se déroulait devant ces yeux et le pourquoi de la détresse de la jeune fille, en effet cette dernière était enceinte et vraisemblablement sur le point de mettre son enfant au monde... Pardonne-moi petite ! ...mais pourquoi tu ne me l’as pas dit tout de suite ? ...

Ce préparant à prendre la fuite croyant la jeune mère morte, elle entendit soudainement un faible et presque imperceptible cri de douleur sortir des lèvres de la future maman.
S’étant mis la main devant la bouche, la criarde se demandait ce qu’elle pouvait bien faire pour l’aider
Puis après une brève hésitation, comme si elle venait d’avoir un éclair de génie, abandonna la jeune mère et se mit à courir à toute jambe vers son logis, non pour l’abandonner, mais pour avertir sont époux le vieux Joseph.

Le vieux Joseph était un homme d’une quarantaine d’années bon et charitable et cela malgré sa pauvreté était un homme bon, ce qui en ce temps était rare.
Cheveux grisonnant et barbe longue, Joseph était pendant la journée bougnat, ce qui pour lui était un métier comme n’importe quel autre, sale peut-être mais comme il le disait si bien,... Mieux vaut avoir les mains sales en travaillant que d'les avoirs propres et pleines de sangs.
Leur maison ou il vivait était une sorte de masure faite de bois et de pierre plus ou moins taillée située en dehors de la ville, de sorte qu'ils étaient sur de ne pas être dérangés le soir par le bruit des ivrognes ou par les marins venus eux aussi à terre, afin de fêter Noël.
Leur intérieur était sobre, pauvre de mobilier mais en dans tous les cas, très propres.
Une table et deux grands bancs au milieu de la pièce, une grande armoire servant aussi bien de penderie que de garde mangé, dans le coin de la pièce un grand lit, fait de paille recouverte d’une simple couverture grise, comme par ailleurs les murs.
En ce qui concerne le chauffage, une énorme cheminée suffisait à chauffer la maison ainsi cas faire les repas dans l’énorme marmite de cuivre jaune située au centre de l’âtre.
Marmite, qui a cette époque de l’année était remplie plus cas l’habitude, afin de pouvoir contenter les invités du moment qui avaient eux l’amabilité de leur offrir quelques morceaux de viande.

Et c’est ainsi que quelque instant plus tard, la criarde arriva complètement affolée’ en criant à tout va.

– Je ne savais pas s'est vrais....... elle était là puis elle est tombée...
Joseph qui se trouvait à table en compagnie de ces amis, la regarda ahuri.
C’étant levé il alla vers sa compagne en lui demandant de se calmer.
Posa ces deux mains puissantes sur ces épaules et la regardant droit dans les yeux.
– Calme-toi et raconte-moi ce qui ne va pas ! ...

Il fallut quelques instants afin que la criarde arrive à ce calmer mais quand ceci fut fait, elle raconta à son époux la tragédie qui était en train de ce dérouler à l’extérieur.
Il n’en fallut pas plus pour que le vieux joseph aidé de ces amis ce mette en route à la recherche de la jeune maman.
Ce fut sous une neige battante a gros flocons, qu'ils retrouvèrent la jeune fille presque gelée, recouverte presque dans sa totalité d’un manteau de neige.

L’ayant pris dans ces bras, le brave joseph la conduisit rapidement dans sa demeure.
Installer sur son lit, joseph dégrafa au plus vite le corsage de la jeune mère, la recouvrit d’une chaude couverture puis commença à la frictionner afin de la réchauffer au plus vite sachant que l’arrivé du bébé était imminent, ce qui arriva quelque instant plus tard.
Il devait bien être aux alentour de minuit lorsque cet adorable bambin aux cheveux dorés, fit résonner sa voix dans la petite maison surchauffée de joie et de bonheur, lorsqu'ils virent ces petits yeux noisette, contempler le sourire radieux da sa belle et jeune mère.
– Qu’il est beau ! ... s’écria la criarde, tenant le nouveau-né à bout de bras... On dirait un ange !
Le vieux Joseph qui était plus sérieux que sa compagne prit l’enfant des mains de celle-ci et l’ayant regardé quelques instants, le déposa près de sa mère après l’avoir bien emmitouflé dans une couverture.
Puis, un sourire aux lèvres, s’adressa à la mère.
– Regardez ! ..... n'est-il pas beau votre petit prince ! ?
Celle-ci l’ayant regardée d’un sourire fébrile se tourna vers le vieux Joseph et d’un regard plein de lassitudes, comme si elle se sentait mourir pris l’enfant à bout de bras, le redonna à son hôte et d'une faible voix.
– Prenez le... Vous l’appellerez Mathieu... comme son grand-père... je sais que vous le chérirait...
Ayant pris l’enfant Joseph ne comprenait pas.
– Mais madame ! ... je ne comprends pas !... pourquoi dites vous cela ?
Mais plus rien, la mère de Mathieu venait de rendre l’âme.
Durant quelques instants il nu aucun bruit, puis serrant fortement l’enfant contre lui, Joseph se tourna vers son épouse et ces amis et devant leurs yeux se mit à sangloter tel un enfant.
Un ami qui venait de se rendre compte du drame, prit l’enfant des bras de Joseph et s’adressant à l’enfant.
– Pauvre petit, tu ne connaîtras jamais ta mère...
La criarde qui venait de s’asseoir à table soupirât.
– Mais que va ton faire de cet enfant !?
Sur ces mots, Joseph repris le jeune Mathieu, puis le bercent doucement répondit.
– Que veux-tu que l’on fasse !? .... on va le garder... Se levant de table, il se dirigea vers la défunte maman et la regardant fixement quelque instant, remarqua auprès d’elle son petit sac a main et décidant de regarder ce qu’il contenait y vit une lettre, la prenant il dit aux autres, mais surtout a son épouse... Cette lettre sera donnée à l’enfant quand il sera plus grand et personne ne devra y toucher !
– Mais que contient telle ?
Demanda l’un des invités.
– Je l’ignore... je suis comme vous, je sais à peine lire.
Afin d’être sur que personne ne touche à la lettre, surtout son épouse qu’il savait d’humeur changeante il décida pour plus de sécurité de la placé dans le double font d’un coffret luxueusement gravé, dont lui seul connaissait le principe d’ouverture, puisqu’il l’avait lui-même fabriqué, et enfin le plaça sous le lit.
Se relevant, un sourire apparu aux lèvres de joseph, en effet il venait d’apercevoir au coup de la jeune mère un médaillon qui y brillait.
Le prenant il remarqua rapidement que c’était le genre de médaillon refermant un portrait, l’ouvrant, une petite larme coula le long de sa joue, il venait d’apercevoir à l’intérieur de celui-ci le portait de la mère de l’enfant.
Ayant fait un nœud a la chaîne du médaillon, il le mit au coup du jeune orphelin, après y avoir pris soin de graver en son dos, la seule chose qu’il connaissait, les chiffres représentant la date de naissance le 24-12-1844 et le nom de l’enfant, mais celui ci sachant très peu lire et écrire, il se souvint tout de même d’avoir vu inscrit ce nom dans sa bible et il y grava alors celui ci, Mathieu.
Puis ce retournant vers la jeune mère, demanda à ces amis de bien vouloir l’aider à transporter la défunte jusqu’au parvis de l’église afin de l’y déposé, là, une âme charitable lui donnerait une messe et une sépulture digne de son rang.
– A propos d’église, savez-vous quel jour nous somme ? !
Demanda l’un invité.
– Le vingt-quatre décembre, pourquoi ?
Demanda Joseph interloquer par cette question.
– Oui, et quelle heure ! ?
– Je crois qu’il est... Tout à coup Joseph comprenant ce que son invité voulait dire, et là se mit à genoux en rétorquant à sa femme... A genoux femme ! ...a genoux vous autres ! ...ne voyez-vous pas qu’il est né le divin enfant ! ... Puis prenant l’enfant dans les bras lui dit tout bas... Tu n’as pas eu de chance aujourd’hui, tu as perdu ta mère, mais peut-être que d’être né ce jour cela tant donnera.
Puis regardent le ciel, il se mit à prier.
Les années passent, la vie devait continuer sans que personne n’apprenne à Mathieu la vérité sur sa naissance.

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Saint-Pierre-du-Chemin Saint-Pierre-du-Chemin
Posté le : 19/12/2009 17H17
CHAPITRE II

LA RENCONTRE

Un jour de mai, onze ans plus tard.

En ce jour matinal le ciel était bleu et le soleil déjà bien haut.
En ville tout le monde travaillait, les ivrognes étaient rentrés cuver leur vin et seul quelques mendiant traînait ça et là.
Les fiacres passaient et les marins déambulaient regardent les quelques filles de peu de vertus adossées aux portes d’hôtels lugubres, tendis que sur le port comme tous les samedis les marchands vendaient leur produit à la crié.
– Qu'ils sont beaux mes poissons, Qu’ils son frais mes merlans ! ...
Disait l’une.
– Venez, venez madame ! Regardez mes beaux tissus ! Touchez-les ! Ne sont-ils pas doux !
Disait l’autre.
Lorsque soudain parmi la foule l’une d’elle cria.
– AU VOLEUR ! AU VOLEUR ! Attrapez-le ! ...
Un jeune officier de marine qui passait par-là attirer par ces hurlements s’approcha.
– Qui y a-t-il femme ? ... pourquoi cri tu si fort ? ...
Demanda-t-il en réajustant sa coiffure.
– POURQUOI ? !... vous en avez d’bonne vous ! C’est encore ce voyou qui m’a voler un gâteau.
Répliqua telle en montrent du doigt un groupe d'enfants.
– Lequel est-ce ?
Demanda-t-il en cherchant des yeux le malfaiteur.
– Celui-là là-bas ! ... le p’tit blond sale comme poux ! ...
– Celui qui part vers la ruelle ?
– Oui Oui ! C’est lui ! ...
Dit-elle en replacent son tablier.
S’étant frayé un chemin parmi la foule l’officier eu du mal à rattraper le chenapan.
– ET TOI LÀ-BAS ! ATTEND UN PEU !
S'écria-t-il.
C’est donc après une brève course que le brave officier réussi à l’agripper.
– LACHE-MOI ! LACHE-MOI ! ... Cria le jeune garçon en gesticulant d’en tous les sens... JE VOUS AI RIEN FAIT ? !.....ET POURQUOI TU ME REGARDES COMME CA ?
L’officier les yeux ébahis ne pouvait quitter le jeune délinquant du regard, comme s’il reconnaissait le fuyard ou comme s’il venait de voit un fantôme.
Quand soudain, mordu à la main par celui qu’il tenait il dut lâcher prise.
– ATTEND ! ...ne part pas ! ...
Cria l’officier en essayant de retenir le fripon, quand accidentellement il arracha la chaîne que portait le jeune garçon.
S’apprêtant à le jeter celui-ci l’intrigua.
Et le portant a ces yeux il pu lire une date gravée, 24-12-1844, puis ce préparent à l’ouvrir comme n’importe qui l’auraient fait il fut soudainement arraché des mains par son propriétaire venu le récupérer, non sans lui avoir laisser en souvenir un douloureux coup de pied au tibia.
Quelque instant plus tard, s’étant remis de sa malencontreuse blessure, l’officier reprit la route du port tout en jetant de temps en temps un coup d’œil en direction de la route pris par le gredin.

Plus tard dans une masure en dehors de la ville un père disait à son fils.
– A enfin te voilà ! Où étais-tu passé encore ?
– J’ai été me promené en ville Pa-Joseph...
– Et encore sur le port je parie ! ... écoute, combien de fois je t ‘ai dis Mathieu que je ne voulais pas que tu aille traîner en ville ! Hein ? ... combien de fois ?... et surtout avec ton sois disant copain, ce voyou que tu appel Causo, et c’est quoi ce prénom ?... Mathieu tu pourrais répondre quand je te parle ?!
– Excuse-moi Pa-Joseph, il s’appelle Causo parce qu’il parle tout le temps.
Et d’un air sévère.
– Aller, vas te laver les mains on va bientôt manger.
Il ne fallut pas longtemps pour que celui-ci se lave comme un chat dans le sceau qui se trouvait à l’extérieur.
Puis, revenant l’air rieur.
– M’man ! Que fais-tu de bon à manger aujourd’hui ?
Demanda-t-il à sa mère qui remuait la marmite.
– Qu’est ce qu’on bouffe ! Qu’est ce qu’on bouffe ! Tu n'as que c'mot la a la bouche ma parole !... des patates bouilles... ça t’vas ?
Répliqua-t-elle d’un air peu aimable, tandis que Mathieu rétorqua d’un.
– BOF !...
S’étant mis à table, Mathieu y posa ces deux coudes et réunissant ces mains y plaça sa tête tout en regardant sa mère venir avec la marmite.
–Ecoute joseph, j’en ai mare de ce gosse ! ... depuis quelques temps il mange comme dix.
– Mais c’est normal, c’est l'âge qui veut sa ! ... il grandi.
Répondit-il un sourire aux lèvres.
Mais celle-ci ne l'entendant pas ainsi posa énergiquement la marmite sur la table.
– NON ! Ce n'est pas normal ! moi a son âge je travaillais déjà sur les marchés et je rapportais mon argent a la maison, lui, un de ces jours il vas nous rapporter des ennuis....... et puis d'ailleurs déjà que je supporte depuis des années qu'il m'appelle maman, moi qui ai aidé celle-là a le mettre au monde,.... mais de là, a manger tout ce qui se trouve à la maison, ça non alors...
C'est alors que Mathieu redressa la tête, il ne comprenait pas ce qu'il venait de ce dire.
Et d'une petite voix abasourdie.
– Quoi ?!... mais qu'est ce qu'elle veut dire ?...
L'air gêné, Joseph ne savait que répondre.
– Rien du tout petit!... elle est un peu fatiguée...
Essaya-t-il de prétendre les yeux figés sur la criarde.
– OUI, FATIGEE... MAIS DE LUI !!... et puis quoi, c'est vrai qu'ont à trouvé sa mère, QUE j'ai trouvé sa mère dans la rue, puis va savoir quel genre de fille s'était pour traîner seule la nuit dans la rue...
Soudain , ce levant brusquement de table Joseph s'écria.
– SILENCE FEMME !... Sur ces mots Mathieu quitta la maison en pleur, là, prenant son médaillon entre les mains l'ouvrit, puis après avoir caressé le portraits qui se trouvait à l'intérieur, ces yeux s’écarquillèrent comme s’il venait soudainement de comprendre qui pouvait être cette inconnue.

En effet, durant des années Joseph lui avait dis que le portrait ce trouvait déjà là lorsqu’il avait acheté le médaillon, et que la trouvant joli il y avait laissé.
L'ayant refermer délicatement il le serrât de toutes ces forces contre sa poitrine et se mit a courir à toute jambe les yeux rempli de larme en direction du port, tandis cas la maison un drame se déroulait... ECOUTE LA VIELLE !... j'espère pour toi qu'il ne t'a pas cru et qu'il reviendra..
Brandissant le balai en direction de son épouse Joseph se mit a lui courir tout autour de la table, vraisemblablement pour lui administré une raclé bien mérité.
Effrayée, celle-ci supplia son pardon.
– Pardon Joseph... je ne voulais pas lui dire ça...
Mais Joseph n'écoutait pas.
Et comme une chose en entraîne une autre, afin d'échapper a son époux la Criarde saisit la lampe a pétrole qui était posée sur la table et la jeta en direction de Joseph.
L'évitant d'un mouvement du bras, celle-ci finit malheureusement sa course dans l'âtre de la cheminée qui était encore allumé, ce qui mit immédiatement le feu a la maison.

Pendant ce temps, Mathieu qui était arrivé a un endroit du port peu fréquenté, ce dissimula entre des caisses et se mit a pleurer, ne comprenant pas ce qui c'était passé, en s'imaginant qu'il avait sans le vouloir fait quelques chose de mal, mais aucune réponse ne lui vient.
Au bout de quelques minutes, peut-être une demi-heure, il alla s'asseoir sur le bord du quai et là, regardant les bateaux ce mit a rêver.
C'est rêves était toujours les même, il se voyait capitaine de frégate ou corsaire, tel ceux des histoires que lui racontait le soir le vieux Joseph, comme Barbe noir ou encore Surcouf qui fit la guerre contre les anglais.
Mais surtout, il rêvait de pouvoir rentrer un jour à l'école naval et de porter comme d'autres enfants de son âge l'habit de mousse et pourquoi pas plus tard, devenir quelqu'un de riche et respecté.
Mais pour lui il s'avait que la réalité était tout autre et portant machinalement sa main sur son médaillon, ce geste le réveillât à des questions plus terre à terre.
– Avait-elle dit la vérité ?... Qui était cette jeune femme dans son médaillon?... Et qui alors était sa vraie mère ?...
Tant et tant de questions que pour en avoir les réponses il se mit en route en direction de la maison.
Empruntant une petite ruelle puis un petit sentier, il se retrouva très vite proche de chez lui, puis ayant gravit une petit colline il remarqua dans le ciel de la fumée, mais n'y prêtant pas attention ce mit a la dévaler les idées toujours confuse.

C'est alors, que ce rapprochant de sa demeure il remarqua que la fumée qu'il avait entre aperçu venait de chez lui.
Ce mettant a courir a en perdre haleine, il vit qu'une foule de badauds c'était amassé au tour de sa maison.
S'étant frayé un chemin parmi la foule il put constater avec épouvante que sa maison était en cendre et le cœur serré, aperçu le corps inerte du vieux joseph allongé sur le sol.
– Pa-Joseph.... Et se mettant a genoux près de celui-ci... Pa-Joseph... Réveille-toi!...
Ce n'est qu'au bout de quelques minutes, sous les pleurs déchirer de Mathieu que Joseph ouvrit les yeux.
– Mathieu… c'est toi?!...
Oui Pa-Joseph... c'est moi.
Et d'une faible voix.
– Ecoute mon enfant.... j'aurais du te le dire... il y a longtemps... mais j'en avais pas le courage... alors écoute bien!...
A ce moment ultime le vieux Joseph raconta à Mathieu toute la vérité sur sa naissance, ainsi que sur un certain coffret.
Mathieu ne savait plus que pensé, si ce n'est...
Mais Pa-Joseph... quel coffret ?
Et dans un dernier souffle.
– Celui... que je t'ai... montré un jour... avec le... double fond...
– Mais elle la vendue...
– Répliqua-t-il les yeux en larmes.
– Re... trouve... le...
– Et puis plus rien.
– PA-JOSEPH !... PA-JOSEPH!... NON, ME LAISSE PAS !
– Le vielle homme venait de rendre l'âme sous les yeux effaré du jeune garçon.
Celui-ci resta un long moment sans réaction, les yeux figés droit devant lui, comme si il attendait quelques chose qui malheureusement ne viendrais pas.
Tendis qu'autour de lui, les gens discutaient entre eux.
– Comment est-ce arrivé ?
– Demanda l'un des badauds.
– C'est la vielle qui a mit le feu.
Répliqua un autre.
Et les palabres continuèrent.
– Et où est-elle ?
– Elle est restée dedans je crois.
– Pauvre femme...
– Elle n'a eu que ce qu'elle méritait !
Cria une vois dans la foule.
Soudain, semblant sortir d'un profond sommeil Mathieu s'écria à son tour.
– NON... C'EST PAS VRAI... Et ce couchant sur le vielle homme il se mit à le secouer et les yeux plein de larmes;... Réveille-toi Papa... aller… réveille toi Papa, dit leur que ce n'est pas vrai... aller réveille toi...
Répéta-t-il plusieurs fois, s'acharnant a vouloir lever le corps inerte du vieux Joseph.

Un paysan passant par là et trouvant la scène touchante se rapprochât du jeune garçon, mit sa main sur l'épaule de celui-ci et d'une voix réconfortante lui dit.
– Lève-toi petit, tu ne peux plus rien pour lui.
Ce retournant, Mathieu vit un homme a la chemise grisonnante telle celle porté par les paysans du coin et d'une voix hargneuse lui rétorquât en s'essuyant les yeux.
– Foutez-moi la paix ! vous ne voyez pas qu'il dort !...
Le fermier voyant bien qu'il devait faire quelque chose pris l'enfant par le bras et l'aident a se relever.
– Aller vient avec moi...
Mais celui-ci fut brutalement rejeté par Mathieu qui le poussa en arrière et le regard plein de haine envers cet inconnu, lui dit en le montrant du doigt.
– Je vous interdis de me toucher !...
Soudain, ne pouvant en supporter plus, le fermier du réagir en le giflant.
– Excuse-moi petit... mais il le fallait.
Se justifia-t-il sous les HO ! de la foule outragée par ce geste, puis lui tendant une main secourable, il put voir les yeux de Mathieu ce transformer de haine, en étonnement et d'étonnement en détresse.
Mathieu ne savait que faire, devait-il aller vers cette main fraternel, ou devait-il rester sur place, c'est cette dernière solution qu'il pris, restant là, a pleurer dans ses mains.
Ce fut donc cet inconnu de passage qui fit le premier pas en allant vers le jeune Orphelin.
Le prenant doucement entre ses bras, Mathieu comme tout enfant demandant un réconfort vient se blottir tout conte sa poitrine.
Là, il put sentir le cœur déchiré de Mathieu battre contre lui, dès lors, une forte émotion lui monta à la gorge et lui caressant affectueusement les cheveux.
– Vas-y ! pleure petit.... cela te fera du bien...
Quelques secondes plus tard, cette fois-ci sous les HA ! de la foule qui l'avait réprimé quelque instant auparavant il entraîna l'enfant à l'écart de la tragédie.
– A propos, tu sais petit, ce qu'ils ont dit tout à l'heure,... ils ne le pensaient pas vraiment... mais dit moi, c'est peut-être idiot, mais je ne sais même pas ton nom, moi s'est pierre, mais tu doit-en foutre complètement de comment je m'appelle!... Sur cette réflexion, Mathieu essuyant ces larmes du revers de sa manche s'écarta légèrement de pierre;... Alors, tu ne veux pas me répondre ? ce n'est pas grave, le principal s'est que tu as fini de pleurer, j'ai bien cru que tu allais tremper la seule chemise que j'avais.

Ces mots eurent pour effets de faire naître un léger sourire fébrile sur le visage de Mathieu.
Enfin, le laissant regarder encore quelque instant la cabane encore fumante, ou du moins ce qu'il en restait, Pierre prenant les mains du jeune garçon ce mit à genoux devant celui-ci.
– Ecoute, tu vois j'habite là-bas, dans la vallée,... ma maison n'est pas bien grande, mais... mais si tu veux venir avec moi, juste pour quelques jours bien sûr, c'est avec plaisir que je t'accueillerais, afin que tu y vois plus clair, après l'on verra !...
Mathieu ne répondit pas, si ce n'est par un haussement d'épaule.
Comprenant le silence du jeune orphelin pierre n'insista pas, puis mettant son bras autour du cou de celui-ci, l'entraînât en direction de sa maison sans qu'aucun mot ne soit prononcé.

Message edité par son auteur le 19/12/2009 18H32
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Gençay Gençay
Posté le : 19/12/2009 18H24
Didi belle histoire, oh je dirai trés beau conte , la suite est pour demain??
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Saint-Pierre-du-Chemin Saint-Pierre-du-Chemin
Posté le : 19/12/2009 18H28
demain il y aura le chapitre 3&4, 2 chapitres par jour et ce pour nous emmener a Noël.
Message edité par son auteur le 19/12/2009 18H33
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Gençay Gençay
Posté le : 19/12/2009 18H42
Bien reçu Didi , dommage je ne lirai pas la fin ,ou alors à mon retour ! [amour]
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 19/12/2009 22H27
Merci Didi, l'histoire de Mathieu m'avait ému, je la relis avec plaisir!
Porte-toi bien nu
Robert
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Saint-Pierre-du-Chemin Saint-Pierre-du-Chemin
Posté le : 20/12/2009 10H24
CHAPITRE III

UN NOUVEL AMI

Peu de temps après dans la cour d'une petite ferme.

– Voila, on est arrivé, je sais ce n'est pas très grand mais j'espère que tu t y plairas... Elle était pourtant belle cette petite demeure, dans tous les cas plus somptueuse que la vielle mansarde dans laquelle Mathieu avait vécu, mais le chagrin de ce dernier était tel qu'il ne la voyais même pas... Aller rentre petit, n'ai pas peur !
Mathieu se sentant quelques peux honteux, reculât de quelques pas et le regardant.
– Je n'ai pas peur, mais...
– Mais quoi ?
– Ba...
– Ba quoi ?!... Et un sourire aux lèvres... Je comprends ! tu crois que tu vas me déranger, c'est ça ?... Mathieu fit un petit haussement d'épaule qui voulais signifier sans doute un oui... N'est crainte, au contraire tu vas me tenir compagnie !
Sur ces mots, la brise du soir qui venait de ce lever fit frémir les cheveux des deux acteurs de cette scène touchante.

Une fois rentré dans la maison pierre alla chercher une lampe a pétrole, la nuit commençant déjà a tombée, puis la posa sur une vaste la table en bois massif, elle-même entourée de deux grand bancs le tout se trouvant au milieu d'une pièce aisément meublée.
Ayant refermé la porte, après avoir fait rentré Mathieu, celui-ci se retrouva face a un énorme vaisselier également en bois massif.
A sa gauche, trônais tel un trois mât, un majestueux fourneau noir comme l'ébène et à sa droite, deux portes, l'une fermé et l'autre laissant apparaître un impressionnant lit comme on en trouvais dans la région.
Lit de plus d'un mètre de haut, fait d'un matelas de laine brute et de paille finement triée, le tout recouvert d'un merveilleux édredon de pur duvet d'oie.
La pièce principale était vaste, mais surtout ce qui la rendait imposante, était non pas la cheminé qui en imposait, mais les poudre du plafond qui traversait la pièce de part en part.
Mathieu ne savait où donner de la tête, il n'avait jamais vu pareille demeure et pour lui cela ressemblait à un palais, à vrais dire il n'avait jamais connu autre maison que la sienne, quand ses yeux se figer brusquement sur un énorme bac que Pierre venait d'apporter.
Puis voyant celui-ci le remplir d'eau, Mathieu, intrigué par ce manège osa après une petite hésitation a demander.
– C'est pour quoi faire ça ?
Et tout en vidant encore un sceau dans le bac.
– Ca ! c'est pour prendre un bain.... Pour que TU prennes un bain !
Sur cette réponse, Mathieu fit un silencieux, " A bon ! ", lorsque soudain, fronçant les sourcils, il se mit a se gratter la tête et comme s'il venait de comprendre, l'air horrifié, il se leva brusquement de table a une telle vitesse qu'il en tomba à terre.
– QUOI !... UN BAIN !?
Amuser par la mimique, a la fois de dégoût et de peur exprimé par son invité, Pierre répliquât.
– Oui, un bain !... pour que tu te laves avant d'aller dormir !... car tu ne crois tout de même pas que tu vas dormir dans mes draps comme ça !
Expliqua-t-il en montrant sa saleté du doigt.
Mathieu s'étant relevé, ce regarda entièrement.
– Mais…… je ne vous ai rien demander moi !?
Et quelque peu déçu, Pierre tournant le dos a son interlocuteur.
– C'est vrai !... tu as entièrement raison !... moi je faisais ça uniquement pour toi, malgré que tu ne m'as toujours pas dit comment tu t'appelles !... mais bien sur, si tu veux partir.... tu peux , je ne te retient pas !
Sur ces mots, Mathieu pris la direction de la porte, l'ouvrit, puis s'arrêta sur le pas de celle-ci.
Réfléchis quelques instant et la referma.
Puis faisant face à son hôte qui lui tournait toujours le dos.
– Mathieu...
– Aller, vient par ici Mathieu et déshabille-toi.
– Entièrement ?
Allant chercher Mathieu pour le rapprocher du bac, Pierre un léger sourire aux lèvres, lui rétorquât.
– Bien sûr entièrement ! c'est toi qu'il faut laver, pas tes vêtements... Encore qu'eux...
Et tandis que pierre versait encore un autre sceau, Mathieu s'exécuta timidement.
Se retrouvant ainsi nu au milieu de la pièce il regarda Pierre et couvrant sa masculinité de ces mains sale, il se mit a rougir telle une fillette qui reçois son premier baisé.
Puis, s'étant rapproché du bac, mit un pied dans l'eau.
– AH ! c'est froid...
T'en bien que mal, il réussi a s'asseoir dans son bain, tandis que pierre se dirigea vers lui, gant de crin et savon a la main.
Et se mettant a genoux près du bac.
– Aller, mouille-toi bien !
Quand soudain, Mathieu voyant les objets sortis presque du bain.
– Et là ! Qu'est ce que vous voulez me faire avec ça ?
Demanda-t-il en montrant les objets que pierre venait d'apporter.
– Assis toi, ça ?! c'est pour enlever la crasse que tu as sur le dos.
Ce mettant à l'œuvre.
– HAIE ! mais vous m'enlevez la peau...
Ce qui fit rire Pierre.
– N'est crainte, il t'en restera encore... enfin, je crois.
– QUOI ?!
– Mais non! Je rigolais.
Sur cette plaisanterie et après avoir bien frotté le dos de son invité, pierre, afin d'aller préparer le dîner le laissa ce débrouiller seul.

Quelques instants plus tard.
– Mathieu, dès que tu auras fini de te décrasser tu te sèches avec la serviette, tu la mets autour de ta taille et tu viens manger!... espérons que tu as de l'appétit ?... à propos, j'espère que sa te dérange pas que je te tutoie ?... si tu veux, tu peux également me dire tu, cela nous sera plus facile à vivre.

Une demi-heure étant passé, Mathieu ne semblais plus vouloir
sortir de son bain, quand brusquement il se leva, prit la serviette, se sécha et après l'avoir mis autour de sa taille, comme Pierre lui avait expliqué, il alla se mettre a table.
A peine le dîner était il servit, que Mathieu s'effondra la tête la première sur la table, évitant de justesse sont assiette.
Il venait de tomber dans les bras de Morphée.
Sur cette scène, pierre qui fut amusé, n'osa pas le réveiller et le prenant doucement dans ces bras, alla le coucher dans son lit.
Là, repoussant l'édredon, il y installa délicatement l'enfant dans les draps de lin blanc, puis l’ayant recouvert le borda.
Enfin, juste avant de sortir et de refermer la porte derrière lui Pierre jeta un dernier coup d'œil sur l'orphelin, d'un air qui en disait long sur ces intentions plus qu'honorable et refermant la dite porte, silencieusement, ne pu s'empêcher de pensé;... "Pauvre petit!... que vais-je faire de toi !?...".

Durant la nuit, Pierre fut réveillé par les cris du jeune garçon.
– Pa-Joseph... Pa-Joseph...
Ce levant brusquement, Pierre alla au chevet de Mathieu et le voyant en sueur, les yeux pleins de larmes, s'assit sur le lit près de l’enfant et posant délicatement ces main sur les épaules de celui-ci et le remuât lentement.
– Réveille-toi Mathieu, allé réveille-toi !...
Ce qui fit sursauté et lever subitement se dernier, qui s'écria.
– PA-JOSEPH !.....
– Calme-toi petit, ce n'est rien,... aller recouche toi,... tu as fais un mauvais rêve.
Mathieu venant de se rendre compte de ce qui c'était passé laissa échapper un souffle de quiétude, ce qui eu pour effet de refermer ces paupières lourdes de fatigue et laissant reposer machinalement sa tête sur l’épaule de son bienfaiteur se laissa porté par le sommeil.
A cet instant Pierre n'osant pas bougée de peur de le réveillé à nouveau.
Il resta donc quelques instants ainsi, caressant affectueusement la chevelure de l'enfant tout en lui murmurant... " Dort petit, dort ! je reste encore un peu... "
Puis le sachant dans un sommeil serein, saisie délicatement la tête de Mathieu afin de la déposer sur l’oreiller, puis ayant réajusté le drap et le duvet sur les épaules de ce dernier, sorti en silence de la chambre.

Le lendemain matin.

Le soleil était déjà bien haut quand Pierre décida d'aller réveiller son invité.
– Mathieu ! aller, réveille-toi ! il est presque midi !... Sur ces paroles, Mathieu entrouvrit les paupières et le geste encore incertain, se frotta les yeux pour enfin se redresser après quelques bâillement et étirements réparateur;... Alors, bien dormi ?
Et le langage encore incohérent.
– Mmmm... oui... Et regardent autour de lui;... Eh... je.... mmm... je vous est pas prit votre lit ?
– Non, ne t'inquiète pas, j'ai dormi dans l'autre chambre.
– L'autre chambre ? a bon !... puis ce mettant les bras derrière la tête, se mit à bailliez sans retenu et ayant étiré ces bras de toutes ces force, il se mit a sa gratter machinalement sa poitrine, lorsque soudain il s'écria.
– MON MEDAILLON... Où EST MON MEDAILLON ?
Et aussi vêtu qu'un bébé qui vient de naître il sauta hors du lit et se mit a chercher le pendentif.
Dans le lit, puis parterre a quatre pattes et sous le lit, quand Pierre l'interpella.
– Ce ne serait pas sa que tu cherche ?
Dit-il en tendant l'objet.
S'étant relevé, Mathieu aperçu le médaillon et les yeux pleins de rage, arracha violemment celui-ci des mains de son hôte.
– Où l'ayez vous trouvez ?
stupéfait par la réaction de Mathieu.
– Dans le bac, en le vidant ce matin.
Et le serrant fortement contre sa poitrine.
– Vous l'avez ouvert ?
Cette réflexion eue pour effet d'injurier Pierre qui répliqua avec énergie.
– Non mais pour qui tu me prends !... Et tournant le dos a son accusateur, il se prépara a sortir de la chambre offenser;... Tu devrais t'habiller!... Tu vas prendre froid en restant comme ça !
Mathieu venant de se rendre compte de sa nudité, sauta dans le lit et honteux et gêné de ce qu'il venait de dire.
– Excusez-moi... je ne voulais pas dire ça !... mais c'est la seule chose qui me vient de ma mère.
Cette explication fit stopper Pierre qui se retourna.
Et d'une voie plus tendre.
– De la criarde ?
Et tenant délicatement le médaillon entre ces mains, Mathieu l'ouvrit discrètement.
– Non,... de ma vrais mère !... Et ne voulant point être indiscret, Pierre s'en retourna, quand;... Pierre !... vous... tu… tu peux me dire où sont mes vêtements ?
– Tu veux dire ces loques !? je les ai jetés au feu !... en attendant que j'aille en ville tout à l'heure te trouver quelques chose tu mettra cette chemise;... Et lui tendant le dit vêtement;... Je sais, elle doit être un peu grande pour toi, mais ça devrait aller pour l'instant et dépêche toi à venir manger.
Et prenant timidement la chemise tendu par son bienfaiteur.
– Merci !
– De quoi ?
– De...
N'ayant rien a dire la conversation se termina par un petit sourire mutuel.
Plus tard, s'étant mis à table, Mathieu se trouva face à un grand bol de lait fumant ainsi que d'une tartine de pain allègrement beurrée.
Tartine qu'il se mit en devoir de dévorer en quelques bouchée, devant les yeux ébahis de Pierre.
– Moins vite petit ! tu vas t'étouffer;... Ce qui ne tarda pas à arriver;... A tu vois je te l'avais bien dis !... Répliqua-t-il en lui tapotant le dos;... Tien ! en voilà une autre, mais cette voici mange la moins vite, tu as tout le temps, moi pendant ce temps j'irais en ville t'acheter de quoi te vêtir.
Sur ces mots, Mathieu proposa modestement.
– Tu sais, c'est pas la peine d'user de l'argent pour moi !...
– C'est vrai, tu as raison ! si tu veux rester le cul à l'aire, tu peux.
Réflexion qui fit interrompre la mastication du jeune affamé, qui haussant les épaules, laissa échapper sans aucune retenu, un énorme sourire coloré.
Quelques instants plus tard, Pierre étant en ville, Mathieu se mit en tête, en signe de remerciement de faire ce que jamais il n'avait fait ces lui, le ménage.
Lavant la vaisselle, essuyant les meubles de leurs poussières et tandis qu'il donnait un dernier coup de balai, il fut arrêté par un bruit derrière la porte, celle-ci s'ouvrant il fut immédiatement soulagé.
– A ces vous !...
Et referment la porte derrière lui.
– Bien sûr que c'est moi, qui voulais-tu que se sois d'autre... mais qu'est ce que tu fais avec le balais en main ?
Et dissimulant celui-ci derrière son dos.
– Rien du tout je…je donnais un petit coup parterre...
Ayant mis son sac de marchandise sur la table.
– Mais il ne fallait pas !... Et sortant un pantalon et une veste du sac... Tient essaye-les et dit moi s'ils te vont ?... Ce fut donc timidement que Mathieu se mit a essayer les présents... Parfait ! mais il manque un petit quelque chose...
Mathieu ne trouvai rien à redire, s'étant regardé de tous côtés il jugea même que tout lui allait parfaitement.
Certes, la chemise était peut-être trop grande, mais l'ampleur de celle-ci, donnait à Mathieu un certain charme en laissant apparaître sur sa poitrine d'enfant, le médaillon tant chéri.
Lorsque Pierre, remettant les mains dans sont cabas, en sorti une paire de soulier.
Immédiatement, Mathieu baissa les yeux en direction de ces pieds dénudé.
Relevant timidement la tête, il alla chercher les yeux larmoyant, les soulier tendu par son bienfaiteur.
Sans rien dire, Mathieu les enfila, puis enserrant pierre par le coup, d'une petite voix vibrante laissa échappé un humble.
– Merci...
Gêner par ce geste, Pierre le repoussa délicatement.
– Oh là !... calme-toi !... Je n'ai rien fait de spéciale, les tiens étaient franchement en mauvais état et de toute façon, cela ne m'a rien coûté...

Quelque instant plus tard, rangeant le reste des courses dans l'armoire, Pierre expliqua à Mathieu qu'il avait fait une rencontre en ville.
– A propos, j'ai rencontré quelqu'un qui m'a dit que Joseph avait un frère, je lui ai donc demandé de bien vouloir le faire prévenir.
Ce qui fit sursauté Mathieu et l'air dégoutté, s'exclama.
– Le balafré !?
– Tu le connais ?
– Oui et non ! pa-Joseph m'en avais parlé une fois et il disait que c'était un vaurien et d'autres mots que j' n'ai pas compris... Le faisant asseoir sur un banc face a lui, Pierre s'efforça d'expliquer a Mathieu de ce méfier des apparences et des rumeurs.
– Ecoute Mathieu, c'est peut-être pas un saint, mais c'est tout de même le semblant de famille qu'il te reste et puis qui sait, il a peut-être un bon fond cet homme-là.
– Un bon quoi ?
– Gentil ! Mais je croyais qu'il s'appelait Antoine !?
– Oui, mais Pa-Joseph l'appelais comme ça, à cause de la cicatrice qu'il a eu pendant la guerre de trente-quatre à Paris.
– Tu veux dire le soulèvement !?
– C'est pareil !.... non ?
– Bien sûr que non ! tu vois une guerre, c'est un combat entre deux armées ennemies ou sinon deux groupes différents, tendis qu'un soulèvement, c'est.... des gens qui ne son pas d'accord avec les gens qui les gouverne...... mais pourquoi je te dis ça, tu l'as appris à l'école !... Mais voyant l'air gêné de Mathieu... tu as déjà été à l'école au moins ?
Sur cette question Mathieu fit le jeune ignorant
– Eh.... non, jamais !
Froncent les sourcils.
– Tu sais quand même lire ?
Et devenant rouge de honte.
– C'est que...
– Ce n'est pas grave ! un jour si j'ai le temps je t'apprendrais a lire et a écrire, d'accord ?
Mathieu répondit d’un haussement d’épaule, qui voulait signifier un oui peut enthousiasment.

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CHAPITRE IV

L'ONCLE

Afin de changer de conversation, Pierre proposa une balade à son protégé.
– Ca te dirait d'aller faire une ballade ?
Se préparant à ouvrir la porte, Pierre remarqua le visage de Mathieu s'assombrir.
– On peut aller voir ma maison ?
Se rapprochant de Mathieu, Pierre le prit par l'épaule et d'une voix compatissante.
– Je ne crois pas !
Baissant la tête, Mathieu se retourna, faisant ainsi dos à son nouvel ami afin que celui-ci ne voie pas ses yeux se remplir de larmes.
Et d'une voix gorgée de chagrin.
– Pourquoi ?
– Il est encore trop tôt, dans une semaine.... Peut-être !
Et c'est les yeux tristes que Mathieu contourna son hôte afin de sortir de la maison, puis se retournant en direction de Pierre il s'exclama d'une voix presque gaie.
– Alors on la fait cette balade ?
C'est ainsi que les deux nouveaux amis prirent la route, tandis que Pierre se disait en lui-même :
– Quel courage il a ! Un moment il est triste à pleurer et l'instant d’après il est gai comme un pinson, vraiment quel courage il a !...
Mais au fond de lui Pierre savait que Mathieu pouvait craquer à n'importe quel instant, mais la véritable question qui le hantait, c’était de savoir s'il serrait là pour l'aider, si toutefois il en était capable.

Ce fut après quelques kilomètres de marche silencieuse, que Mathieu, venant de prendre la main réconfortante de Pierre, tel un fils prenant la main de son père, sortit de son silence.
– Qu'est que vous faites comme métier ?
La réponse de celui-ci ne fut pas celle attendue.
– Je ne t'ai pas déjà dis que tu pouvais me dire tu ?!
Cette réflexion mal venue, fit à Mathieu immédiatement lâcher la main de son interlocuteur et fronçant les sourcils, répondit :
– Oui...... mais....
Voyant la gêne qu'il venait de provoquer, Pierre essaya de rattraper le coup en prenant à son tour la main du jeune garçon.
– Je travaille pour.... Enfin, je suis agriculteur sur les terres du Duc !
Etonné, Mathieu demanda :
– Le Duc ?! Vous connaissez le........, je voulais dire, eh !....., tu le connais ?
– Oui, enfin non ! Je connais plutôt son fils !.... A propos ça te dirait que je te raconte une belle histoire d'amour ?
Et tout en marchant, Mathieu lui lâchant la main se mit devant lui, marchant à reculons.
– Une vraie histoire qui finit bien ?
– Tu verras ! Mais allons d'abord nous asseoir !... Ayant quitté le chemin, ils allèrent en direction d'un arbre qui se trouvait non loin de là et s'adossant à celui-ci, faisant face à un château, Pierre débuta son histoire....
– Bon par où vais-je commencer !?.... Mathieu qui s'était assis près de lui, jambes croisées, les mains sous celles-ci, buvait chaque mot de l'histoire, en admiration devant ce conteur d'un jour.... C'est donc ainsi que le fils du Duc rencontra cette jeune fille, belle comme une déesse et dont la splendeur de ses cheveux blonds éclairait la fraîcheur de son splendide visage...
– Aussi blonde que moi ?
– Oui, aussi blonde que toi ! Et si je me souviens, je crois qu'elle devait avoir seize ans,... mais si tu commence à m'interrompre comme ça, je ne pourrais pas finir l'histoire !... Sur ces mots, Mathieu rentra sa tête dans les épaules, en signe d'excuses;...

– Bon ! où en étais-je déjà ?
– Une déesse blonde comme les blés !
– A oui ! L'ayant rencontré il en tomba tout de suite amoureux fou et voulut l'épouser, mais le Duc, qui ne voulait pas de ce mariage, fit enrôler son fils dans la marine sous peine de le déshériter...
– Mais comme l'amour est toujours plus fort, ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants !
– Non, malheureusement ! Ils se marièrent, ça oui, mais n'eurent pas d'enfants...
– Mais, pourquoi ?
– Laisse moi finir et tu sauras !... Donc, contraint par son père à s'engager dans la marine, il dût envoyer son épouse, à qui il s’était marié secrètement, chez sa tante à Paris avant de partir dans les îles, mais ce qu'il ne savait pas encore, c'est que sa bien aimée, attendait un enfant de leur amour et quand il revint neuf mois plus tard et qu'il apprit la nouvelle, il s'empressa de la faire revenir immédiatement...
– Ils eurent donc un enfant ?
– Oui, mais malheureusement personne ne sait ce qui est arrivé à l’enfant ni ce qui s'est passé en cours de route, on la retrouva errant dans la ville, ne sachant où aller et ayant perdue la mémoire de ce qui s’était passé durant cette journée, depuis ce temps-là, elle ne parle presque plus et reste cloîtrée chez elle, comme si la vie l'avait quittée. Parfois on la voit se promener toute triste, pensant à son enfant perdu, marchant dans les jardins du château, celui que tu vois là-bas...

Tournant la tête en direction de Mathieu, il le vit sangloter, la tête dans les genoux... mais qu'est ce que tu as Mathieu ?
– Ca ne va pas ?... Mais Mathieu restait silencieux et afin de le consoler, Pierre lui caressa affectueusement les cheveux...
– Tu penses à Joseph, c'est ça ?... Ne t'inquiète pas, pleures si tu en as envie, après tu te sentiras mieux...
Pierre avait longuement pensé à cet instant où Mathieu craquerait et ce moment était venu, il se trouvait démuni, ne sachant que faire, si ce n'est de se lever et de partir à quelques pas, afin de rester seul, seul avec son chagrin et ses souvenirs.
Durant un long moment, Pierre n'osa pas regarder Mathieu et quand enfin il se décida à se retourner, il sentit la petite main de Mathieu se glisser dans sa main droite, là il comprit que le silence était de mise et qu'il était temps de reprendre le chemin de la maison.

Au bout de quelques jours, Mathieu semblait s’être remis de la tragédie qui l'avait frappé.
Pierre, quant à lui, prenait vraiment à cœur d'avoir ce jeune garçon avec lui, en quelques jours, celui-ci avait donné vie à sa demeure et cela lui faisait appréhender le moment où il devrait partir.

Quelques semaines plus tard, par un beau jour de juin.

Pierre venant de terminer la préparation du déjeuner, appela Mathieu.
– Mathieu dépêche toi, on passe à table !... Ayant mis les couvert sur la table, ne voyant pas celui-ci arriver, il sorti de la maison, afin de voir où était passé le garnement... MATHIEU...MATHIEU !
Et sortant de derrière la maison.
– Oui, oui j'arrive !
A cet instant, Pierre le fit arrêter net et le regardant des pieds à la tête.
– Mais où étais-tu passé ?... non ne me dit rien ! Tu t'amusais encore avec les petits de la truie !....Bon, viens par ici et lave-toi les mains !... Et faisant un bond en arrière... SURTOUT NE ME TOUCHES PAS, compris ?
S'étant lavé les mains dans un sceau qui se trouvait à l'extérieur, Mathieu qui venait de rentrer dans la maison, s'empressa de montrer celles-ci à Pierre.
– C'est bon, je peux m'asseoir ?
Pierre l'ayant servi, il alla s'asseoir à son tour.
– J'ai une question à te poser !... si par hasard ton Oncle ne se manifestait pas...
– Comment ça ? demanda Mathieu la bouche pleine.
–Comme tu le sais, cela fait déjà quelques semaines, que j'ai fait prévenir ton Oncle et si par hasard il ne venait pas ?
– S'étant arrêté de manger, Mathieu resta accroché aux lèvres de Pierre... Ca te dirait de rester vivre avec moi ?
L'air soulagé et à la fois satisfait :
– Oh oui alors !
– Bien sûr s'il ne vient pas !
– Bien sûr !
Se remettant à manger.
– Bon ! Dépêches-toi de finir ton repas ! On doit encore s'occuper du champ à l'est du château, puis après, si on a le temps, je t'apprendrais à lire et a écrire !... d'accord ?
Heureux, Mathieu répliqua
– Pourquoi pas !
Cette réponse, fit éclater de rire les deux amis.

Quelques heures plus tard, au milieu du champ, nous pouvions voir les deux compères, l'un conduisant chevaux et charrue, l'autre, Mathieu, enlevant les pierres trop grosses pour le passage de la charrue.
– Alors Mathieu, ça te plaît le métier d'agriculteur ?
Essuyant la sueur du revers de sa manche, Mathieu rétorqua :
– Oui, mais c'est fatiguant et ca donne chaud !
– Je te dirais bien de retirer ta chemise, mais tu risquerais d'attraper un mauvais coup de soleil.
Mathieu haussant les épaules, enleva tout de même sa chemise.
– Il fait trop chaud et elle est trempée.
– Je veux bien que tu l'enlèves, mais vu que tu as la peau blanche, il faudra la remettre bientôt.
Mathieu acquiesça d'un signe de tête.

Aux alentours de seize heures.
– Mathieu, stop ! On arrête là pour aujourd'hui, tu détaches les chevaux et on rentre.

Plus tard à la maison.
Pierre qui s'était assis dehors à prendre l'air, attendait Mathieu.
– Alors, ça y est ! Tu as bien bichonné les chevaux ?
Mathieu qui s’apprêtait à franchir le pas de la porte, stoppa net.
– Bicho quoi ?
– Nettoyé les chevaux avec la brosse !
– A ça ! Oui bien sûr.
S'étant levé, Pierre prenant Mathieu par l'épaule, l'entraîna dans la maison.
– Aller on rentre ! Je t'ai promis de t'apprendre à lire et à écrire, eh bien il est temps de commencer... Mathieu s'étant installé à table, Pierre lui offrit une pomme, quand tout à coup, quelqu'un frappa à la porte... Tiens c'est bizarre, je n'attends pourtant personne aujourd'hui !
Tandis que Pierre alla ouvrir, Mathieu sentit sa gorge se serrer, comme s'il devinait que quelque chose de tragique ou de mauvais allait se passer.
– Bonjour ! Je suis bien chez monsieur Pierre ?
Une ombre venait d'apparaître à la porte.
– Oui ! Que puis-je pour vous ?
– Puis-je entrer ? Je viens de loin et je voudrais bien me reposer un peu.
Sans rien dire, Pierre fit entrer cet étranger, lorsqu'une main sortant de l'ombre se tendit en direction de Pierre.
– Bonjour !... Ayant pris la main de celui-ci pour la serrer l'ombre s'éclaircit, laissant apparaître un visage qui fit couper le souffle et fit frémir Mathieu dans tout son être... Je m'appelle Antoine et vous m'attendiez je crois !?
Refermant la porte derrière lui, Pierre plissa les sourcils.
– Je vous en prie, asseyez-vous !... Excusez-moi, mais nous ne vous attendions plus.
S'étant assis sans aucune retenue.
– Je sais ! Mais j'avais tellement de choses à faire que j'ai tardé un peu, vous savez ce que c'est et puis vu que j'avais des affaires à régler dans la région, j'en ai profité pour venir voir mon cher neveu !... Alors, c'est lui le loupiot, Math s'est ça !?
Demanda-t-il en regardant dans la direction de l'enfant.
Pierre, l'air attristé.
– Mathieu, oui c'est lui !.......Mais excusez mon indiscrétion, que comptez-vous faire de votre neveu ?
Antoine, ayant scruté la maison, vit sur la table une bouteille de vin et ayant prit un verre qui se trouvait près de celle-ci, se prépara à se verser du vin.
– Puis-je me servir ? La route m'a desséchée la gorge...
Mais avant que celui-ci eût pris la bouteille, Pierre s'en saisit le premier.
– Vous ne m'avez toujours pas répondu !... Que comptez-vous faire de Mathieu ?
Et comme si que cette question le gênait.
– Belle maison que vous avez là !
Pierre déboucha tout de même la bouteille.
– Mathieu s'il te plaît, vas dans ta chambre, nous avons à parler ton oncle et moi !... Puis versant le vin.... Vous comptez l'emmener quand ?
Ayant bu son verre, Antoine tendit celui-ci afin qu'un deuxième lui soit versé.
– Le plus rapidement possible ! Si bien sûr cela, ne vous dérange pas !.... Vidant son verre il s'essuya du revers de la manche.... Et puis arrivé à Paris, je le mettrais dans une école.
Puis plaçant la main sur son estomac, il se mit à roter, ce qui répugna Pierre.
– Veuillez m'excuser ! Je dois aller préparer Mathieu.
A peine était-il rentré dans la chambre, que Mathieu se jeta à son cou.
– Je veux rester avec toi !.... je ne veux pas aller avec lui...
Le repoussant doucement, ils allèrent s'asseoir sur le lit et faisant face à Mathieu lui dit :
– Ecoutes !... Tu sais que si je le pouvais, je te garderais avec moi, mais c'est ton oncle...
Et les yeux se remplissant de tristesse, une larme coula sur la joue de Mathieu.
– je m'en fous !.... je veux rester ici,... avec toi !
Le regardant avec bonté, Pierre lui prit les mains et la voix tremblante :
– Je voudrais bien, mais je ne peux pas !......... Un jour......Un jour tu comprendras....
Mais il ne put finir sa phrase, Mathieu qui venait de se lever, tournait le dos à Pierre.
Et les yeux ruisselant de larmes, la voix submergée de tristesse.
– Excusez-moi ! Mais je dois préparer mes affaires.
En silence, Pierre se leva à son tour et cherchant un hypothétique regard de Mathieu, et lentement sortit de la pièce le cœur serré.

Quelques instants plus tard, Pierre vint chercher Mathieu.
– Tu es prêt ?... En silence, toujours le dos tourné à Pierre, celui-ci prit son baluchon.... Ecoute, je sais que tu m'en veux, mais comprends moi, je ne peux faire autrement... puis d'ailleurs, il m'a dit qu'il te mettrait dans une école...
Soudain Mathieu lui fit face.
– On y va !?
Sortant de la chambre, le pauvre Pierre ne réussit pas à croiser un seul regard de celui pour qui il avait de l'affection.
– Ca y est il.... il est prêt !
Se levant de table, l'oncle Antoine posant la main sur l'épaule de son neveu, sentit celui-ci esquiver sa main.
– Allez, dis lui au revoir.
Se retournant vers Pierre, Mathieu, tel un homme, lui serra la main et sans un mot, sortit de la maison.
Mais ayant fait quelques pas il se retourna en direction de Pierre et le voyant sur le pas de la porte, se mit à courir dans sa direction et là, se jeta à son cou.
A cet instant, Mathieu laissa échapper d'une petite voix remplie de tristesse et d'amour, un tendre :
– Pardon....
Pierre ne put retenir ses larmes le serra fortement contre lui puis le reposant à terre, se mit à genoux, tout en le réajustant.
– A bientôt Mathieu..... Fais bien attention à toi ! Et retirant de sa poche un mouchoir, essuya le visage rempli de larmes de l'ami qu'il ne reverrait sans doute plus jamais.... Dès que tu auras appris à lire, écris-moi...
Soudain, l'oncle s'exclama.
– Bon, allez dépêches-toi Math, on a encore beaucoup de route à faire avant la nuit.

Quelques instants plus tard, l'on pouvait voir dans le coucher du soleil, deux ombres marcher, l'une devant l'autre, la plus petite, derrière.
Message edité par son auteur le 20/12/2009 10H32
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Saint-Pierre-du-Chemin Saint-Pierre-du-Chemin
Posté le : 20/12/2009 10H29
[coucou] Demain le chapitre 5 & 6

Bonne lecture
Message edité par son auteur le 20/12/2009 10H33
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Saint-Pierre-du-Chemin Saint-Pierre-du-Chemin
Posté le : 21/12/2009 01H37
CHAPITRE V

LA MISSION

Quelques jours plus tard aux alentours de Chartres.

– Ecoute Math, ça fait déjà depuis plusieurs jours que l'on marche et tu n'as encore rien dis, bien sûr à part oui ou non quand je te donne à bouffer, mais à partir d'aujourd'hui, c'est fini ! D’accord ?
– Oui !
Et se préparant à frapper son neveu.
– Oui qui ? Cria-t-il en tirant l'oreille de Mathieu.
– Oui mon oncle...
Puis relâchant son oreille, il s’assit sur une pierre placée sur le bord de la route :
– Maintenant, je crois qu'il est temps que je t'explique quelques petites choses, avant que tu ne travailles avec moi...
Cette déclaration fit sursauter le jeune garçon.
– Travailler, mais je croyais que j'allais aller à l'école à Paris ?
Soudain, l'oncle se mit à rire.
– Dans une école !? Ah! Ah! Ah!... Tu n'as pas crû ce que j'ai dit à ce nigaud de paysan quant même, hein ?... Cette réflexion stupéfia Mathieu;... Mais c'est qu'il la crû c' t'idiot !... dans une école, il ne manquait plus que ça, tu ne croyais pas que j'allais te payer l'école, non ?
Tristement déçu, Mathieu, tenta le tout pour le tout.
– Mais...
– Mais quoi !?... Cria Antoine;... Il n'y a pas de mais, ni de je croyais ! A partir d'aujourd'hui je ne veux plus entendre ce genre de connerie et d'ailleurs, tu feras tout ce que je te dirais de faire, compris ?
– Oui,.... mon oncle.
– Bon, viens t’asseoir à côté de moi, NON... pas sur la pierre ! Parterre !
Dit-il en poussant violemment Mathieu, qui vint s'écrouler sur le sol.
– AIE !
– TA GEULE !...Et après lui avoir donné un quignon de pain, pour ne pas dire jeté, il continua ses explications;... Voilà, ton travail est de passer là où moi je ne peux pas...
Cela intrigua Mathieu qui grignotait son morceau de pain.
– Comment ça.... je ne comprends pas !?
– C'est simple, ton boulot est de passer par les fenêtres et de m'ouvrir les portes, t'a compris maintenant ?
– Hum... non !
– T'es idiot ou tu te fous de moi ?!... Bon, je vais t'expliquer mon travail, nôtre travail est d'aller chez les bonnes gens, comme ils s'appellent et pendant leur absence, surtout la nuit, les débarrasser de quelques babioles qu'ils ont en trop.
Mathieu commença à comprendre.
– Les babioles ?
– Oui, les babioles ! L’argenterie, les bijoux, enfin tout ce qui a de la valeur...
– MAIS C'EST DU VOL !...
s'écria Mathieu.
Et recevant une claque sur la figure.
– NON ! Ce n'est pas du vol, je dirais plutôt que c'est un emprunt.
– Mais non, c'est du vol et moi je ne volerais pas...
Mais avant qu'il ait eu le temps de finir sa phrase, son oncle se jeta sur lui et en mettant un couteau sous la gorge de l'enfant terrifié lui dit :
– Ecoutes, tu feras ce que je te dirais de faire sinon.... je t'enverrais rejoindre mon idiot de frère, tu m'a bien compris cette fois ?!
Cette menace, eût pour réaction de faire trembler Mathieu de tout son être et d'une petite voix épouvanté.
– Oui...
– OUI, QUI !?
– Oui... mon oncle.
S'étant relevé, Mathieu fut une nouvelle fois giflé, mais cette fois-ci d'une telle violence qu'il se retrouva à nouveau à terre.
A cet instant, Mathieu, dont les yeux se remplissaient de larmes, non de douleur, mais de rage et de mépris, se mit à haïr son soi-disant oncle en se promettant de s'échapper dès qu'il en aurait l'occasion.

Deux soirs plus tard, aux portes de Paris.
A peine Mathieu, avait-il franchi les portes de la capitale, qu'il fut émerveillé par ce qu'il voyait tout autour de lui.
Tout lui paraissait immense, les tavernes, les boutiques ou l'on pouvait y trouver de tout, même les choses auxquelles ont ne pensait pas.
Devant tout cela, Mathieu était admiratif, surtout devant les artistes ambulants avec leurs animaux savants.
Il en avait déjà vu, mais pas de cette façon.
Dans tout ce mélange de population, il put malheureusement constater que la pauvreté n'était pas l'apanage des petites villes, mais que celle-ci pouvait également régner dans une grande ville comme Paris et même si son regard d'enfant était encore émerveillé par ce qu'il voyait, cette vision, mais surtout son oncle, le ramena à la réalité.
– Allez dépêches toi Math, on n'est pas encore rendu !
Emerveillé par tout ce panel de vie, Mathieu semblait avoir oublié les quelques jours passés et le regard traînant de tous les côtés.
– Où va-t-on ?
– Tu verras ! Ce soir c'est le grand jour !... C'est cette nuit que tu fais tes débuts.
Cette phrase fit stopper net Mathieu et l'air accablé.
– Mes débuts ?
Mais il n'eût aucune réponse.
Le soir même, caché dans les buissons, près d'une petite villa des beaux quartiers aux alentours de deux heures du matin.
– Ecoutes bien ce que je vais te dire, tu vois la petite fenêtre entr’ouverte près de la cabane en bois ?... Et pointant celle-ci du doigt, Antoine expliqua ce qu'il attendait de son neveu..... Tu vas rentrer par là et venir m'ouvrir la porte !
– Mais...
Protesta le jeune garçon.
Et prenant Mathieu par le col de sa chemise.
– Il n'y a pas de mais ! Si tu fais bien ce que je te dis, tout se passera bien et sans accrocs.
Après une petite hésitation, Mathieu se dirigea vers la dite fenêtre et regardant son oncle qui lui faisait signe de rentrer, le cœur serré par la peur au ventre, mais surtout par la honte, il réussit à l'ouvrir et à pénétrer dans la maison.
A l'intérieur, il se retrouva vraisemblablement dans la cuisine et ayant allumé une lampe qui était posée sur une table, il se dirigea vers ce qui semblait être la pièce principale.
Là, il fut émerveillé par ce qu'il voyait, des meubles d'une rare beauté, et surtout un vaisselier, rempli de bibelots en argent massif et s'apprêtant à venir ouvrir la porte à son oncle, un souvenir lui vint en mémoire.
Souvenir dans lequel il se voyait poser une question au vieux Joseph.
" – Pa-Joseph, pourquoi certains sont-ils plus riches que d'autre et d'autre plus pauvre ?
– C'est très simple, s'il y en a qui sont plus riche, c'est tout simplement parce qu'ils ont travaillés durement ou qu'ils ont eu plus de chance que d'autres, et si d'autres sont pauvres, c'est parce qu'ils ne veulent pas que cela change, heureusement ils ne sont pas tous comme ça, regarde nous !...
– Mais ils pourraient voler non ?
– Je t'interdis de prononcer ce mot ici !... j'ai promis à ta naissance de bien t'élever et c'est ce que je m'efforce de faire !
– Comment ça ?
– Un jour tu comprendras !... mais surtout promets moi de ne jamais voler !... "
– Math... Math... mais qu'est ce que tu fais ?
Mathieu venait soudain d'être ramené à la réalité par son oncle qui l’interpellait de l'extérieur.
– Oui ! Oui ! J’arrive.
Quand soudain, se préparant à ouvrir la porte à son gredin d'oncle, Mathieu fut prit de remords.
Faisant demi-tour, il alla dans la cuisine et prenant des ustensiles de cuisine, les plaça parterre dans toutes les pièces, espérant que son oncle s’y prennent les pieds et ainsi se débarrasser de lui, du moins l'espérait-il.
Ayant ouvert la porte, son oncle lui prit la lampe des mains.
– T'en as mis du temps !
Et pour ne pas attirer l'attention.
– Je visitais !
– Bon ! Tu vas m'attendre dehors et monter la garde et si tu vois quelqu'un tu siffles et tu te sauves, compris !?
– Oui mon oncle !
Mais ce que l'oncle ne savait pas, c'est que Mathieu avait gardé sur lui la clef de la porte.
Clef qui lui servit quelques minutes après, à enfermé son oncle à l'intérieur de la maison.
Malheureusement, après quelques instants, rien ne se passait.
Mathieu décida donc, la peur au ventre, de ramasser une pierre et celle-ci entre les mains, ce fut après une certaine hésitation, qu'il la lança au travers des fenêtres de l'étage.
Ce qui eu pour effet, de faire sursauter l'oncle qui se prit les pieds dans les pièges tendus par Mathieu et de réveiller les propriétaires qui étaient endormis.
Soudain, un coup de feu retentit et l'on vit une personne sortir en courant de la maison.
Mathieu qui était resté dissimulé dans les buissons, avait bien remarqué que la personne qui était sortie n'était pas son oncle, il décida donc de rester encore quelques instants.
Instants durant lesquels il ne put s'empêcher de trembler de peur, jusqu'à ce que des gendarmes arrivent et pénètrent dans la maison, pour en ressortir avec son oncle menotté.

Le lendemain matin.

Le soleil s'étant à peine levé, Mathieu qui s'était endormi dans un buisson, non loin de la scène, fut réveillé par le bruit d'un fiacre et les yeux fatigués, il se mit en route à la recherche d'un coin tranquille. Ce fut donc sous un pont, qu'il décida de finir cette nuit mouvementée.

Quelques heures plus tard, pris par la faim, Mathieu se réveilla et se mettant à la recherche d'une quelconque nourriture, se mit à déambuler dans les rues de Paris, demandant à chaque taverne et restaurant croisés, un bout de pain, malheureusement sans résultat.
Jusqu'au moment où désespéré, il alla demander pitance dans une espèce d'auberge, croisée sur le chemin.
Là, ayant une nouvelle fois essuyé un refus, il se prépara à sortir, lorsque le patron l'interpella.
– Hé petit ! Reviens,... je n'ai rien à te donner, mais par contre si tu veux travailler, j'ai du travail pour toi et là je te donnerais à manger, matin, midi et soir et même un coin pour dormir... alors qu’en dis-tu ! Ca t'intéresse ?
Mathieu ne savait que répondre, mais son estomac grognait si fort, qu'il avait du mal à réfléchir, si ce n'est qu'il se sentait seul dans cette grande ville inconnue.
– D'accord ! Qu’est-ce que je dois faire ?
Le prenant par l'épaule, l'aubergiste le conduisit à une table et l'ayant fait asseoir lui dit :
– Tu m'as l'air d'un bon gars, mais avant de commencer, maintenant que tu vas travailler pour moi, ça te dirais de manger un morceau ?... A cet instant, son estomac se mit à gargouiller tellement fort, que Mathieu n'eût pas le temps de répondre et ce fut l'aubergiste, qui éclatant de rire, répondit... je pense que ton estomac vient de répondre pour toi !
Ce qui fit rougir Mathieu de gêne.
– Eh !... je pense que oui.
Quelques instants plus tard, l'aubergiste apporta de la cuisine un grand bol de lait fumant qu'il posa sur la table, puis, retournant dans la cuisine y rapporta plusieurs tartines qu'il venait de beurrer.
Ensuite, s'étant installé face à Mathieu, il le vit se jeter sans aucune pudeur sur les tartines qu'il dévora entre deux gorgés de lait.
Et là, l'aubergiste se mit à le questionner.

– Comment t'appelles-tu ?
– Mathieu m'sieur !
– Tu viens d'où? T’as pas l'accent d'ici.
– De Brest...
– De Brest !? Mais ce n’est pas la porte d’à côté ça !comment t'as fais pour venir à Paris, t'es avec quelqu'un ou t'es venu tout seul ?
Cela faisait beaucoup de questions, et Mathieu ne savait que répondre.
Il ne pouvait pas dire qu'il était venu avec son oncle et que celui-ci venait d'être arrêté et mis en prison par sa faute.
– Et bien, je...
– Et bien quoi ! T’as perdu ta langue ?...
Ne sachant que dire, Mathieu décida tout de même de lui raconter la vérité, puis qu'il n'avait rien fait de mal. Mais ceci eût pour effet d'amuser l'aubergiste, qui rétorqua... Enfin bref, si tu ne veux rien me dire c'est ton droit.
Cette réaction, interloqua Mathieu.
– Mais m'sieur !....... j'vous jure que c'est vrai !
L'aubergiste se levant de table pour reprendre son travail.
– Mais oui,... mais oui ! Bon, dès que tu auras fini, je te montrerai où tu pourras dormir et après tu nettoieras les tables et tu balaieras la salle, ensuite quand les clients arriveront, tu prendras leurs commandes.
La chambre que lui donnât l'aubergiste, n'était qu'un coin dans le cellier, pas grand, mais propre.
Une paillasse comme lit entre les tonneaux de vin, était le mobilier que celui-ci contenait.
Les jours passèrent, sans que rien ne vienne changer le train-train habituel de l'auberge.

-------

CHAPITRE VI

LISE

Un mois plus tard, quatorze juillet, sept heures du matin.

– Dépêche toi Mathieu, aujourd'hui il y aura plus de monde à cause de la fête.
– La fête !... quelle fête ?
– La Révolution bien sûr !... Mais qu'est ce qu'on t’a appris à l'école !?
Et d’un petit sourire accompagnant un haussement d’épaules.
– Je le savais !
– A bon tu le savais ! ... Au lieu de perdre ton temps et le mien, il y a quelqu'un qui vient d'entrer, vas voir ce qu'il veut !
Se dirigeant vers la table où s'était assis le consommateur, il vit un homme portant un grand chapeau qui lui cachait le visage et là, s'étant mis à nettoyer la table.
– Bonjour m'sieur ! Que voulez-vous boire ?
Quand soudain, la main de l'inconnu se posa sur la sienne.
– Un bol de sang !
Mathieu, relevant la tête pour voir qui pouvait bien passer une telle commande, vit celui-ci faire lentement de même, lorsque soudain, le cœur de Mathieu fut pris de frayeur et d'affolement lorsque les deux regards se croisèrent.
– MON ONCLE.... Mais, mais je croyais...
Et serrant la main de son neveu de toutes ses forces.
– Tu me croyais en prison !... Comme tu le vois, j'en suis sorti.
– AIE ! Mais vous me faites mal !...
L'aubergiste ayant entendu le cri.
– Mathieu qu'est-ce qu'il y a ?
Voyant l'aubergiste s'approcher, l'oncle Antoine s'adressa discrètement à son neveu.
– Si jamais tu dis quelque chose, je te tue et lui aussi.
– Rien du tout m'sieur, c'est..... c’est.... C'est mon oncle !
– Comme ça c'est donc vous l'oncle ! Si vous saviez ce qu'il ma raconté sur vous !... Sur cette phrase, l'oncle posa sa main sur l'une des poches de sa veste, sans doute une arme y était cachée.....

– Il a vraiment beaucoup d'imagination votre neveu ! et puisque vous
êtes son oncle, je vous invite, que voulez-vous boire ?
L'air soulagé, Antoine retira sa main de sur sa poche et relâchant de même la main son neveu, tout en lui jetant un regard de haine et de méfiance.
– Une bière, merci !
– Mathieu, vas chercher une bière à ton oncle !... Alors quand repartez-vous ?
– Avec le petit ? Tout de suite !... Ou du moins dès que j'aurais terminé la bière que vous avez eu la gentillesse de m'offrir.
L'aubergiste regretta d’avoir posé cette question et ne s’attendit à de la réponse.
– Tout de suite ?... Enfin si vous êtes pressé !.... C'est tout de même dommage, il travaillait bien votre neveu..... Enfin c'est vous qui décidez.
– Comme vous dites ! J’ai un certain travail pour lui.
Et une nouvelle fois, l'on pouvait apercevoir marcher au loin, cette fois-ci au lever du soleil, deux ombres s'éloigner en direction de la campagne.

Sorti de Paris, Mathieu plein de peur et d'appréhension, préférait marcher dernier son oncle, malgré que celui-ci ne lui ait rien dit depuis leur départ.
Quand soudain, Antoine l'interpella.
– Math ! Approches-toi, alors comme ça tu croyais te débarrasser de moi !? Eh bien tu as eu tort !..... Mais pendant que j'y pense, il t’a payé ?..... Mathieu fit non de la tête;....non !? Je suis sûr que oui, alors donnes moi l'argent !
Prenant peur, Mathieu essaya de défendre ses intérêts.
– Mais.... il est à moi ! C'est moi qui l'ai gagné...
A peine eût il le temps de finir sa phrase, qu'Antoine se jeta violemment sur lui et le projetant à terre, et il commença à le fouiller.
Mathieu trop jeune et surtout trop faible, ne pût se défendre contre cette agression et cela malgré tout ses efforts.
– Alors tu me le donnes cet argent !
Et ce fût donc contraint et forcé qu'il dût mettre la main dans sa poche et en sortir le peu d'argent si durement gagné et le donner à sa canaille d'oncle.
Profitant que celui-ci se soit éloigné, Mathieu se remit sur pieds, mais tandis qu'il retirait la poussière de ses vêtements, il ne put voir son oncle s'approcher de lui.
– Alors c'est tout ce que tu as !?
Mathieu n'eût pas le temps de faire un pas en arrière qu'une brusque et violente gifle le projeta à nouveau à terre.
Le coup fût si violent, que malgré le courage du jeune garçon, il ne put s'empêcher d'éclater en sanglots, non pas causé par la douleur, mais par la colère.
Et pour arranger le tout, son oncle se mit à l'insulter.
– Arrête de pleurnicher comme une fillette, lève-toi ! On à de la route à faire.

Pendant ce temps à l'auberge, une autre scène se déroulait.

Deux gendarmes venaient d'enter.
– Bonjour messieurs, quel bon vent vous amène ?
– On recherche un prisonnier évadé ! Vous ne l'auriez pas vu par hasard?
Et leur servant un verre de vin.
– Cela m'étonnerait ! Tous ceux qui viennent chez moi, sont des gens honnêtes !... Les deux gendarmes ayant bu leurs verres se préparèrent à repartir, lorsque l'aubergiste les interpella.... On ne sait jamais, mais si il venait à passer par ici, à quoi il ressemble votre évadé ?
– Cheveux bruns, crépus et une énorme cicatrice sur la joue droite.
Soudain, le visage de l'aubergiste devint tout blanc.
– QUOI ?.... Et murmurant tous bas;.... Mais alors, le petit avait donc raison.
Voyant l'air livide de l'aubergiste, les deux gendarmes s'approchèrent
– Qu'est ce que vous dites ! Vous l'avez vu ?
Et l'air désolé.
– Malheureusement oui !... Il a même emmené le petit avec lui.
– Le petit, quel petit ?
– Un brave petit qui travaillait avec moi depuis un mois, son neveu je crois.
– Sans doute son complice.
– Son complice !? Franchement, je ne le crois pas !.... Et plus j'y pense, il en avait peur et je crois qu'il ne voulait pas partir avec lui...
– Par où sont-ils partis ?
– Sont oncle m'a demandé la route pour Orléans;....... Ah mon dieu ! Pourquoi n'ai-je pas voulu le croire !.... Et voyant les gendarmes repartir..... J'espère que vous les rattraperez et que vous direz au petit que je m'excuse.
Mais trop tard, les gendarmes étaient déjà loin, laissant derrière eux un pauvre aubergiste désespéré de n'avoir pas cru le jeune Mathieu.
Tandis qu'a quelques kilomètres de là.
– Ecoute Math, je t'emmène vers une autre ville pour te donner une nouvelle chance, ici par ta faute, c'est trop risqué, alors cette fois-ci ne me déçois pas, SINON...
Sur cette menace, Mathieu voulant éviter une nouvelle gifle heurta une borne kilométrique, mais ne sachant lire, il essaya de déchiffrer, mais en vain.

Le lendemain, ayant rencontré une paysanne, Antoine l'interpella.
– HOLA ! Ma bonne dame, la route pour Rouen, c'est bien celle-ci ?
– Oui, tout droit !
Mathieu qui se tenait toujours à quelques pas de son oncle, se rapprocha, ayant entendu la conversation.
– Rouen ! Mais je croyais que l'on allait à Orléans ?
– Tais-toi idiot ! Tu poses trop de questions.
Ceci fût la seul réponse qu'il eût.
Durant le voyage qui le menait vers cette nouvelle ville, les jours et les nuits semblaient interminables à Mathieu. Frappé et battu par celui qui voulait lui faire payer, les jours passés en prison par sa faute.

Quelques jours plus tard, vers les dix huit heures, à proximité d'un hameau, près de la ville d'Orléans.

– Approches toi Math !... N'aie pas peur je ne vais pas te frapper !... Ecoutes bien ce que je vais te dire, ayant des affaires à faire dans la région, je ne peux pas te garder avec moi, je t'ai donc trouvé une place comme garçon de ferme, dans la ferme que tu vois là-bas, là tu y resteras quelques semaines, voire quelques mois, tu seras logé et nourri et peut-être même payé, la belle vie quoi !...... Ah oui, j'allais oublier, tu regarderas tout autour de toi, je dis bien tout, quand je reviendrais te reprendre je ne compte pas repartir les mains vides, est-ce que tu m'a bien compris ?.... La réponse de Mathieu, fut un timide oui de la tête;.... Bon, allez vas-y et dis bien que tu viens de ma part !.... Allez fous le camp et à un de ces jours.
Voyant son oncle s'éloigner, Mathieu prit un petit chemin de fortune, qui traversait des terres cultivées.

Au bout de quelque temps, il arriva devant une grande ferme et pénétrant dans la cour, il se dirigea vers la porte d'entrée de la maison, mais se préparant à frapper, Mathieu hésita.
Se mettant à réfléchir, il se dirigea vers l'une des fenêtres éclairée se trouvant à proximité et regardant au travers de celle-ci, remarqua assis sur un fauteuil, près de la cheminés qui était allumée, un homme d'une quarantaine d'années fumant la pipe et accroupi sur ses pieds, une Jeune fille brune d’approximativement sont âge qui semblait lire un livre, ainsi qu'une jeune femme, vraisemblablement l'épouse du maître de maison, qui repassait des vêtements. Elle tourna brusquement la tête en direction de la fenêtre.
Surpris d’avoir peut-être été vu, Mathieu se décida tout de même à frapper à la porte.
Quelques secondes plus tard, le cœur battant il fut agréablement surpris de voir la jeune fille qu’il avait entrevu quelques instants auparavant lui ouvrir la porte.
Pour Mathieu, elle lui paraissait étrangement belle, d’une beauté inégalable qu’il n’avait jamais encore rencontrée. Elle avait des yeux d’un vert profond tels deux émeraudes, il en était bouche bée…
– Oui que voulez-vous ? Demanda-t-elle en le regardant des pieds à la tête… qu’est-ce que tu veux ?
– Eh… Ba… Je…
– Eh Ba quoi ? Tu as perdu ta langue ? Répliqua-t-elle en riant.
– Euh non !… Je suis Math… Enfin je veux dire Mathieu et je viens pour… on m’a dit que… Enfin je viens pour la place d’homme à tout faire… Balbutia-t-il tout en voyant la propreté de la maison qu’il apercevait par l’entrebâillement de la porte.
Mais ce fût lorsqu’il aperçut la splendide robe de son interlocutrice qu’il se rendit compte de la saleté de ses vêtements, ce qui le fit rougir, gêné de honte.
Papa ! Tu peux venir, je crois que c’est le nouveau garçon de ferme.
Du fond de la pièce, une voix se fit entendre.
Et bien, fais le rentrer !
Prenant l’épaule de sa chemise du bout des doigts, la jeune demoiselle le fit entrer d’un air légèrement dégoûté, tout en lui indiquant de bien s’essuyer les pieds avant d’entrer.
Pendant quelques instants, Mathieu resta émerveillé par la beauté et la quantité de meubles qu’il apercevait.
– Allez avance que l’on te voie un peu mieux ! Comment t’appelles-tu ? Demanda le maître de maison, d’une voix quelque peu sévère.
Mathieu ! Répondit-il timidement.
Eh bien quoi ! Qu’est ce qui t’arrive… je te fais peur ou quoi ?… Bon, Lise appelle ta mère.
– Maman… Maman vient voir… Cria-t-elle.
– Voilà, voilà, j’arrive !… Qu'il y a t'il? Mon Dieu qu’il est sale !… Mais qui est-ce ?
– C’est le nouveau garçon de ferme ! Répondit Lise.
– Ca ! … Je croyais que c’était l’un des nouveaux porcelets de notre truie qui venait nous rendre visite ! Dit la mère en se retenant de rire.
A cette réflexion, tout le monde se mit à rire, sauf naturellement Mathieu qui ne savait plus où mettre sa tête ainsi que la jeune Lise qui apercevant une larme dans le creux des yeux de Mathieu, s’écriât.
– Arrêtez !… Arrêtez de vous moquer de lui !… Ce n’est peut-être pas de sa faute s’il est comme ça !
Sur ces mots, le père s’arrêta net de rire.
– Tu as raison ma fille… Excuse-nous Mathieu… Se levant de son fauteuil, il tendit la main à Mathieu… Je me présente, Henry, maître de ces lieux et voici mon épouse Sophie et la plus belle d’entre toutes les perles, ma fille Lise.
– Voyons papa arrêtes… Sursauta Lise.
– Et bien quoi ? C’est vrai !… Bon m’man qu’est-ce qu’on va faire de ce jeune louveteau ?… J’aurais bien une petite idée…
S'étant rapproché du jeune garçon, Sophie demanda à ce dernier.
– Avant de passer à table, ça te dirait de prendre un bon bain et de te trouver quelques affaires toutes propres ?… Mathieu ayant baissé la tête haussa les épaules… De toute façon mon garçon tu n’as pas le choix !

Message edité par son auteur le 21/12/2009 13H19
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Saint-Pierre-du-Chemin Saint-Pierre-du-Chemin
Posté le : 21/12/2009 13H20
Demain les chapitres 7 & 8
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Saint-Pierre-du-Chemin Saint-Pierre-du-Chemin
Posté le : 22/12/2009 09H22
CHAPITRE VII

LE CADEAU

Henry était un brave homme, comme toute sa famille d’ailleurs, tous d’un caractère sociable.
Ce dernier était réputé le boute-en-train de toutes les occasions, épicurien, sensible aux idées nouvelles ou au bien être de son épouse et de sa fille qu’il adorait par-dessus tout, même si quelque fois, celle-ci était considérée comme un garçon manqué, ce qui ne la dérangeait guère, du moins jusqu'à présent.

Plus tard, Mathieu prenait un bain dans un bac d’eau savonneuse dans une pièce à part tandis que dame Sophie lui lavait la tête.
– Pardon madame ! Toutes les terres que j’ai vues en venant sont à vous ?
– Pour sûr que non ! Elles appartiennent au Duc.
– Au Duc ?
– Oui, le duc de Vinal !
– Quoi ! Le duc de Vinal ?! Sursauta Mathieu.
– Tu le connais ? Demanda t-elle intriguée.
– Non, mais j’ai entendu parler de lui et de l’histoire avec son fils …
Ayant pris une éponge afin de lui laver le dos.
– Ah oui ! La fameuse histoire… Tu devrais enlever ton collier, tu risquerais de l’abîmer avec l’eau, il est si joli.
Sophie se préparant à l’enlever.
– Non ! Je préfère le garder.
– Comme tu voudras !
Quand Lise fit irruption dans la pièce.
– Maman, c’est prêt ! On attend…
Voyant Mathieu dans l’eau, elle se retourna sans finir sa phrase, tandis que ce dernier se laissait glisser au fond du bac.
– Lise ! Tu devrais frapper avant d’entrer ! Vas dire à ton père que l’on arrive bientôt.
Celle-ci sortant, Sophie alla repêcher Mathieu.
– Elle est partie, tu peux te montrer. Se retournant afin de laisser Mathieu sortir du bain après que Sophie lui ait donné une serviette. Elle lui tendit une chemise propre.
- Tiens, elle trop grande, mais demain on essayera de te trouver quelque chose de plus seyant, pour le pantalon, tu remettras le tien !
C’est ainsi vêtu et propre comme un sous neuf qu’il apparût dans la
salle à manger.
Lorsque apportant une nouvelle assiette, Lise laissa échapper celle-ci, vraisemblablement émerveillée par la beauté du jeune garçon.
– Et bien Lise, Qu’est-ce qui t’arrive ? Es-tu malade ou quoi ? S’exclama Henry.
– Euh, non… Je… Je vais ramasser les morceaux et apporter une autre assiette.
Sur ces mots, Lise laissa échapper un sourire en direction de Mathieu, lorsque le père s’adressant à ce dernier.
– Eh bien, si l’on m’avait dit que sous cette saleté se cachait un jeune prince, ça je ne l’aurais jamais cru et de surcroît, qui vient de conquérir le cœur de ma Lise.
A ces mots, Lise s’insurgea.
– PAPA !
– Bon assez plaisanté ! Mathieu assieds-toi, on mange, ensuite je t’expliquerai ton travail.
Après un merveilleux dîner, assis près de Lise qui d’ailleurs ne le quittait plus des yeux, Sophie demanda à son époux
– Où va-t-il dormir ce soir ?
– Dans…
– Dans ma chambre ! Répliqua Lise d’un air enjoué.
Henry fut surpris de la réponse de sa fille.
– Ma foi…
– Pour cette nuit Henry. Répliqua Sophie.
– Bon d’accord ! Mais demain, on te préparera un coin dans la grange.
C’est ainsi que le soir venu, Mathieu se préparent à s’allonger dans des draps recouvert d’une couverture, installé sur un lit de laine placé à même le sol non loin du lit de Lise.
– Tu pourrais te retourner s’il te plaît, que je me déshabille !
Il fut assailli de mille et une questions, tel que, " D’où viens-tu… Tu as quel âge… Où sont tes parents… Etc." Afin de ne pas répondre à toutes ces questions les unes plus indiscrètes que les autres, Mathieu fit semblant de dormir, ce qui interrompît Lise qui elle s’endormit.
Soulagé, Mathieu sombra à son tour dans un sommeil profond.

Le lendemain matin…
Après une nuit méritée, ce fut Sophie qui vint réveiller les enfants.
– Allez les enfants, c’est l’heure de se lever !
Après quelques secondes, Mathieu ouvrit les yeux, Puis ce fut au tour de Lise qui l’interpella aussitôt.
– Mathieu tu ne m'as pas répondu hier soir !
– Bah… C’est que… Brusquement Mathieu s’aperçut de la gaffe qu’il venait de commettre.
– Mais alors… Hier soir tu m’avais entendu ! Donc tu ne dormais pas!
Mathieu ne savait que répondre, pourtant il fallait bien qu’il se sorte de cette situation, lorsque Henry l’appela, il laissa échapper un grand, OUF…
– Excuses-moi, mais ton père m’appelle !… Eh… Pourrais-tu te retourner ?
– Pourquoi ?
– Je voudrais bien m’habiller répliqua t-il en sortant du lit et se dissimulant avec ses vêtements.
Le visage rougi par la gêne elle se retourna.
– Alors dit-moi, d’où viens-tu ?… Tu pourrais me répondre quand je te parle !
Mais il ne répondit pas et quand enfin elle se décida à se retourner, Mathieu était déjà parti.
Pendant ce temps, dans l’autre pièce.
– Alors Mathieu, bien dormi ?
– Très bien m’sieur.
Henry l’invitant à s’asseoir, Sophie lui apporta un bol de lait et quelques tartines de pain.
–Tu veux du beurre avec tes tartines ? Demanda la maîtresse de maison.
Gêné
– Je vous remercie, Mais vous savez le matin je ne mange pas…
Ces quelques mots firent bondir Sophie.
– Pas de ça chez moi mon garçon ! Tant que tu seras à notre service tu mangeras à chaque repas, le matin, le midi et le soir, ainsi qu’un goûter en milieu d’après-midi, Tu m’as bien comprise ?
Mathieu ne sachant que dire, regarda Henry d’un air gêné, qui lui, haussa les épaules d’un air moqueur.
– Pendant que tu manges, je vais t’expliquer ton travail. Et tout en bourrant sa pipe. Ton oncle m’a dit que tu étais assez débrouillard, C’est vrai ?
Répliquant la bouche pleine et en haussant les épaules.
– De toute façon, j’y suis bien obligé !
– Tu as tout à fait raison mon garçon, je crois que l’on va bien s’entendre tous les deux ! … Quelques instants plus tard, après un copieux petit déjeuner. Henry entraîna Mathieu à l’extérieur. Donc tu devras nettoyer les écuries, bouchonner les chevaux en fin de journée, donner à manger aux poules et ramasser les œufs, nourrir les cochons, donner à boire et à manger aux autres animaux, ainsi que ranger le foin qui va arriver dans la grange, enfin je te fais confiance pour t’occuper de tout.
Sur ces mots, Mathieu resta quelques instants bouche bée, ce qui fît sourire Henry.
Et c’est ainsi que repartant chez lui, Pierre laissa derrière lui au beau milieu de la cour, un garçon complètement abasourdi par tout ce qu’il devait faire.
– Ne t’inquiètes pas, Lise et moi on t’aidera.
Cria une voix de l’intérieur de la maison, ce qui eût pour effet de laisser échapper un énorme ouf de soulagement de la part de Mathieu en entendent la nouvelle annoncée par le maître de maison, Quand soudain, il s’écriât.
– M’SIEUR !… M’SIEUR !… VOUS AVEZ OUBLIE DE ME DIRE OU S’TROUVE L’ECURIE ET LE RESTE !…
– Cherches et tu trouveras ! Rétorqua pierre du fond de la maison.
Sur ces mots quelque peu évasifs, Mathieu s’en retourna aussi peu informé qu’il y a quelques secondes auparavant, tandis qu’Henry souriait de voir s’éloigner le jeune garçon qui se grattait la tête.
Cinq minutes plus tard, Mathieu ayant trouvé l’écurie, se mit aussitôt au travail, rejoint quelques instants plus tard par Lise venue l ‘aider dans sa tâche.
Cette dernière était de plus en plus attirée par Mathieu et par le mystère qui semblait se dégager de sa personne, à tel point qu’au bout de quelques semaines, ce fut Mathieu qui fut attiré par la jeune Lise et ce qui devait arriver, arriva : Mathieu en tomba amoureux.
Pendant ce temps, Mathieu avait oublié son oncle et la sinistre mission que celui-ci lui avait donné, heureux d’être avec Lise et ses parents, dans ce milieu où il avait trouvé un certain réconfort.
Lise, quant à elle, avait complètement changée, sous le regard heureux de sa mère, voyant en celle-ci, une jeune fille et non pas ce garçon manqué qu’elle était il y a encore quelques semaines, malgré que elle pratiquait encore quelques jeux qui pouvaient le faire penser.

Cinq mois plus tard.
Henry et sa femme étaient forts content de Mathieu, il travaillait bien et sa gentillesse ainsi que sa bonté les rendaient heureux de l’avoir choisi comme garçon de ferme, à tel point que parfois, ils ne parlaient plus à Mathieu comme à un valet, mais plutôt comme à un fils, voire un beau-fils.
C’est ainsi que par un beau jour d’octobre, ramenant les chevaux en compagnie de Mathieu.
– Ca te plairais de venir avec moi en ville ?
– Aujourd’hui ? … C’est que …
– D’accord, je vois ! … Vu que tu as bien travaillé pendant toutes ces semaines passées, voici quelques pièces.
Sortant de sa poche un porte-monnaie, il en tira 10 frs qu’il tendit à celui-ci, en disant qu’il les avait bien mérités.
Mathieu ne savait que dire, il était un peu gêné de prendre cet argent.
– Non m’sieur ! Je n’en veux pas. Dit-il en repoussant la main de Pierre.
– Mais pourquoi ?
– Ici je suis nourri, logé et habillé et vous me traitez mieux que personne, donc je ne vois pas à quoi pourrais me servir cet argent, cette paye…
– Cette paye ? Mais ce n’est pas ta paye, c’est de l’argent de poche ! Ta paye je la garde pour ton départ et je te jure que tu que tu partiras avec ! Et en ce qui concerne cet argent de poche… Henry se prenant le menton, essaya de trouver une excuse… Tu pourrais le garder, par exemple pour aller en ville ! L’autre jour j’y ai vu chez un marchand un très beau châle, qui j’en suis sur plairait sûrement à ta petite fiancée…
– Fiancée ? Sursauta Mathieu… Quelle fiancée ? Je n’ai pas de fiancée moi ! …
Et prenant Mathieu par l’épaule.
­– Lise n’est pas ta fiancée ?
Et se défaisant de l’emprise de Pierre.
– non, non et non ! Ce n’est pas ma fiancée… Répliqua-t-il en rougissant.
– Bon ! De toutes façons tu l’as bien mérite et le jour où tu partiras, je te donnerai celui que tu as gagné, D’ailleurs je vais mettre un vase près de ton lit avec l’argent que tu as déjà gagné, ainsi que celui que tu gagneras, d’accord ?
Mathieu prit l’argent à contre cœur sans dire mot, il était intrigué par les mots prononcés par Henry, " Le jour où tu partiras…"
Et c’est ainsi qu’après avoir ramené les chevaux, les deux compères Prirent le chemin de la Ville.
Arrivé aux portes de celle-ci, Mathieu demanda d’une petite voix.
– Il est comment ce châle ?
Ces mots firent éclater Henry de rire, qui saisit Mathieu en le prenant sous son bras.
– Et ainsi, que quelques instants plus tard, l’on pouvait voir Mathieu visiter toutes les boutiques à la recherche du fameux châle, tandis que Henry faisait quelques courses.
Châle qu’il trouva enfin au détour d’une petite ruelle.
Mathieu était visiblement heureux, en effet, Henry ne lui avait pas menti sur ce dernier, il était blanc comme la neige et d’une laine aussi douce qu’un duvet d’oie, tellement éclatant que pour ne pas l’abîmer, il le fit envelopper dans un paquet, après quoi, le prenant soigneusement dans ses bras, tel un nouveau né, il sortit de la boutique, lorsque Henry l’interpella.
– Mathieu ! Viens ici que je te présente un ami.
Cherchant Henry des yeux, il le vit en compagnie d’un homme richement vêtu et se mettant à courir dans leur direction.
– Oui, voilà j’arrive !
Lorsque l’inconnu se retournant, Mathieu s’arrêta net, restant ainsi figé.
Mathieu ! Approche-toi que je te présente monsieur Charles !
Bonjour… dit-il d’une faible voix.
Mais Mathieu ne bougeant pas, Henry vint chercher Mathieu afin de le rapprocher d’eux, lorsque s’adressant discrètement au jeune garçon.
– Qu’est ce que tu as ? T’as l’air bizarre, tu as vu un fantôme ou quoi ?
– Non, non !!!
En réalité, Mathieu venait de reconnaître en cet homme, celui qui, il y a quelques mois l’avait arrêté sur le port, celui-là même qui lui arracha son médaillon pendant sa fuite et afin qu’il ne le reconnaisse pas il dissimula le fameux médaillon à l’aide de son paquet cadeau qu’il tenait dans ses bras, pendant que la discussion se déroulait entre Henry et cet inconnu.

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CHAPITRE VIII

JE NE SUIS PAS UN VOLEUR

En réalité Mathieu venait de reconnaître en cet homme, celui qui, il y a quelques mois, l’avait arrêté sur le port, celui même qui lui arracha son médaillon pendant sa fuite et afin qu’il ne le reconnaisse pas, il dissimula le fameux médaillon à l’aide de son paquet cadeau qu’il tenait dans ses bras, pendant que la discussion se déroulait entre Henry et cet inconnu.

– Monsieur Charles est le fils du duc de Vinal et c’est aussi comme peuvent l’indique ces vêtement un officier de marine,... Sur cette présentation, Mathieu fit un léger signe de tête en guise de bonjour, tout en sentant son cœur qui s’emballait de peur d’être reconnu. Il est ici en vacances et voici mon inestimable garçon de ferme, Mathieu, qui est d’ailleurs plus qu’un garçon de ferme pour nous et notre fille, d’ailleurs… Quand celui-ci fut interrompu par Charles, qui l’air intrigué demanda à Mathieu.
– Excuse moi petit !.. Mathieu c’est ça ? Ne se serait-on pas déjà rencontré par hasard ?
Mathieu fit un pas en arrière et serrant fortement son paquet contre sa poitrine
– Non!… Non non! Moi je viens de… Paris, voilà Paris !… Bon, monsieur Henry, on peut rentrer maintenant ? Répondit-il d’une voix décidée tout en évitant le regard de ce Charles.
Cette réaction de défense de la part de Mathieu vis à vis de ce dernier fit sourciller Henry.
– Mais pourquoi veux tu que l’on rentre ? Demanda Henry intrigué.
– Bah !… je suis pressé … enfin … vous comprenez le cadeau !… je voudrais… Répliqua t-il d’un petit sourire timide.
– A c’est ça !… d’accord, j’ai compris ! Bon, à bientôt monsieur Charles !
Et cet ainsi qu’ils repartirent, laissant derrière eux le fils du Duc, qui se disait en lui-même.
– C’est vraiment bizarre… je jurerai pourtant bien l’avoir déjà vu quelque part.
Tandis que Mathieu jetait un dernier coup d’œil derrière lui, tout en laissant échapper un ouf de soulagement.

Le soir venu, Mathieu qui s’était empressé de dîner invita Lise à sortir dans la cour.
Et dissimulant le paquet sous sa chemise, ce qui faisait sourire Pierre et qui faisait passer Mathieu pour un idiot, au vu de son comportement, ce qui d’ailleurs laissait à Lise se demander si Mathieu n’était pas un peu fou.
– Lise, j’ai un cadeau pour toi !
– Un cadeau ?… Pour moi ?…
Et mettant sa main sous sa chemise il en sortit le paquet et le tendit à celle-ci.
– Tiens, c’est pour toi !… Ce n’est pas grand chose,… mais j’espère qu’il te plaira !
Avec hésitation, Lise prit le paquet et sans l’ouvrir alla faire une bise à Mathieu, qui devient aussi rouge qu’une tomate.
Puis l’ouvrant, un émerveillement vint illuminer son visage pour ce cadeau inattendu.
Avec une certaine fébrilité, elle le posa sur ses épaules, et après l’avoir délicatement caressé, elle alla se jeter au cou de Mathieu.
– T’aurais pas dû !… Il est vraiment merveilleux ! C’est le plus beau cadeau que j’ai jamais reçu !…
Soudain, Mathieu voyant Henry et son épouse sur le seuil de la porte de la maison, repoussa gentiment Lise.
Cette dernière voyait dans les yeux de Mathieu une lueur de bonheur, puis apercevant ses parents, elle dit d’un air désolée.
– Il faut déjà aller se coucher ?
Mais la réponse vint d’Henry.
– Non ! Je voulais seulement dire à Mathieu avant que je n’oublie que son oncle est venu cet après-midi et qu’il m’a laissé un message pour lui.
– Un message ? Demanda Mathieu inquiet.
– Oui ! Il m’a dit de te dire de ne pas oublier ta mission, Je n’ai pas compris ce qu’il voulait dire, mais enfin voilà c’est fait !
Maintenant si vous voulez vous pouvez aller jouer, mais pas trop longtemps, demain il y a du travail pour Mathieu !
Sur ces mots, Lise prenant Mathieu par la main constatât que celui-ci n’allait pas très bien, qu’il avait l’air soucieux.
– Mais qu’est-ce qui t’arrive, t’es tout bizarre ?
– Hein ?… Non rien. Répondit-il en donnant l’impression de se réveiller.
– Tu es sûr ? Tu as l’air tout bizarre !
S’étant un peu éloigné, Mathieu fit demi-tour et la prenant par la main l’entraînât en dehors de la propriété.
– Viens, il faut que je te dise quelque chose de très important !… Et après avoir couru sur une longue distance, ils arrêtèrent net. Tu vois mon oncle, il n’est pas ce que tu crois !

Et c’est ainsi que tout en marchant, Mathieu lui raconta la véritable et terrible vérité, quand soudain une voix se fit entendre provenant de derrière un bouquet d’arbres.
– Eh oui ! … Malheureusement personne ne le saura ! …
Ces quelques mots firent sursauter Mathieu, comme si il venait de reconnaître l’auteur de ces mots, quand sortant de l’ombre ses craintes prirent la forme d’un cauchemar.
– Oncle Antoine ! ?
– Oui mon petit, c’est bien moi ton cher oncle! Alors comme ça on fait des cachotteries derrière mon dos ? On se met à raconter ses petits secrets ?
Lise qui était étonnée par ces mots.
– Qui est-ce ?… C’est ton Oncle ?
Mathieu ne répondit pas, mais l’autre oui.
– Alors Math, présente-moi !… Je suis Antoine,… son Oncle Antoine!
Lise connaissant maintenant toute l’histoire sursauta à son tour, tandis que Mathieu inquiet.
– Qu’est-ce que tu veux ?
– Moi ?… Rien !… Je vais seulement vous coupez l’envie de parler à quelqu’un d’autre, c’est tout !
– Mais… qu’est ce que tu fais là ? demanda Mathieu … Je croyais que tu étais …
Soudain les yeux de l’oncle qui avaient l’air rieur, laissaient maintenant échapper une fureur incontrôlable et mettant sa main à sa poche il en sortit un couteau qu’il ouvrit en se dirigeant vers les deux enfants.
Voyant cela, Mathieu pris Lise par la main et l’entraîna dans une course folle en direction de la maison, qui malheureusement se trouvait bien loin de là.

Après quelques instants d’une course éperdus, Mathieu s’arrêta, et s’adressant à Lise.
– Moi je reste là, mais toi tu rentre chez toi…
Lise était complètement affolée en entendant ces mots…
– Mais qu’est ce que tu racontes… et toi ?
– Ecoute, lui répondit-il en la prenant par la main, fais ce que je te dis! Pendant que tu iras chercher ton père, moi je… je parlerais à mon oncle… tu sais il n’est pas méchant… il… il est énervé c’est tout !
Mais en réalité celui-ci était de plus en plus inquiet de voir son oncle arriver et cela malgré la distance qui les séparait, ils purent lire dans les yeux de ce dernier, une haine telle qu’ils n’en avaient jamais encore vue.
Sur cette vision les propos de Mathieu changèrent complètement.
– Alors t’as compris maintenant ! Allez va t’en !
Cria le jeune Mathieu en repoussant Lise, mais elle ne voulait rien savoir…
– Non, je ne veux pas te quitter… Je suis sûr qu’il va te faire du mal!…
– Vite ! vite va-t’en !… Je t’en supplie le voilà…
– Mais non, je…
A cette instant Mathieu n’entendait plus ce que Lise lui disait, il ne voyait que l’oncle arriver, il ne pensait plus qu’à la protéger et se reculant de celle-ci il la regarda droit dans les yeux, se baissa, puis prit une poignée de pierre.
Lorsque soudain son visage changeât, allant de celui apeuré à celui de haine.
Quand brusquement il se mit à jeter les pierres sur Lise en criant.
– VA-T’EN JE TE DIS ! MAIS TU VAS T’EN ALLER ???… Quand soudain les yeux de Mathieu se remplirent de larmes… Je ne veux plus te voir, va-t’en, va-t’en !… mais tu vas t’en aller ? !
Lise se croyait dans un véritable cauchemar, elle ne comprenait plus rien du tout.
Pourquoi Mathieu lui jetait-il des pierres ?
Et la gorge pris par les larmes.
– Mais Mathieu pourquoi tu fais ça ? Quand enfin, elle se mit à courir à toutes jambes en pleurant et en hurlant… PAPA ! PAPA !…
Tandis que l’oncle arrivant à la hauteur de son neveu, celui-ci l’entendit.
– Non ! Tu ne la toucheras pas…
– Et pourquoi p’tit morveux, tu crois m’en empêcher?
– Il faudra… Il faudra me tuer avant ! Répondit-il en brandissant une pierre.
Soudain, l’oncle changeât de ton.
Passant de violent à celui de mielleux.
– Ecoute petit ! Tu ne ferais pas ça à ton oncle ? Hein, dis ?
Lorsque Antoine trouva à ses pieds un bâton et le ramassant rapidement, et avant que Mathieu puisse réagir, le lança à la tête de ce dernier.
Sous le coup le jeune garçon s’affaissa sur le sol, ce qui fit son oncle éclater de rire.
Mathieu pris à la fois de rage et de peur, réussissant à se relever, saisit une pierre qu’il lança de toutes ses forces sur son agresseur.
Son oncle touché à la tête se mit à crier de rage.
Rage qui le fit ramasser le bâton jadis lancée à la tête de son neveu, et avec l’aide de celui-ci se mit à nouveau à frapper avec une violence effrayante son jeune neveu.
Sur cette avalanche de coups violents, Mathieu plia tout en regardant en direction de Lise qui fuyait tout en se retournant.
Celle-ci qui avait suivie la scène au loin se mit à courir de plus en plus vite.

Pendant ce temps, le père et la mère de Lise se trouvaient bien assis près de la cheminée, quand…
– Ecoute Henry ! Tu n’entends rien ?
– Non pourquoi ? Dit-il en se mettant à l’écoute.
– Mais qu’est-ce qu’ils font ? Il est déjà bien tard et ils ne sont pas encore là ! Dit-elle en se levant.
Henry lui ne pensait qu’à remplir sa pipe et sachant que sa fille était en compagnie de Mathieu il n’avait alors aucune raison de s’inquiéter.
– Je ne comprends pas pourquoi tu t’inquiète comme cela, tu sais bien que quand ils sont ensemble ils s’amusent comme des fous et ne pensent jamais à l’heure.
– Tu as raison, je m’affole peut-être pour rien, d’ailleurs ce petit est vraiment charmant, mais tu vois je n’aime pas son oncle, il a vraiment une drôle de réputation….
Henry se levant alla serrer son épouse entre ses bras.
– N’y pense pas chérie, il…
– T’as entendu là ?… Je ne rêve pas !… Dit-elle repoussant son époux.
– Mais non chérie ! Vien voir à la fenêtre,… Tu vois bien qu’il n’y a rien n’y personne.
Sophie s’approchant de Henry qui l’attendait près de la fenêtre, scruta l’horizon.
– Tu as raison ! Ce doit être des chiens errants.
Sur ce elle alla se rasseoir, quant à Henry, il resta à la fenêtre pour jeter un dernier coup d’œil.
Quand se préparant à rejoindre son épouse il fut brusquement interpellé par une ombre qui courrait là dehors en direction de la maison.
Voyant l’air inquiet de son époux se préparant à sortir, Sophie se releva aussitôt.
– Mais qu’est-ce que tu as ?… Pourquoi sors-tu?
– Là dehors, quelqu’un qui court…
Répliqua t-il en ouvrant la porte, lorsque soudain il entendit au loin…
– Papa ! Papa !…
C’était Lise qui courait toutes en larmes, sous une fine pluie qui commençait à tomber.
La voyant arriver, qu’est-ce que tu as ?…
Mais cette dernière se jeta au cou de son père, pleurant comme aucun parent ne voudrait jamais voir son enfant pleurer.
– Papa,… Mathieu,… Il,… Il est mort !
Hébété il repoussa doucement sa fille.
– Quoi ?… Qu’est ce que tu racontes ?… Il est où Mathieu ?…
– Mathieu est mort je te dis !… Il est mort !…
S’écria t-elle l’air hystérique.
– Mais qu’est ce que tu racontes ?… Répliqua t-il en la secouant afin de lui faire entendre raison… Voyons Lise reprends-toi…
– Il est mort papa !… Je l’ai vu !… Tous les deux ils se battaient et son oncle… son oncle a pris un bâton et… Oh papa, il a tué Mathieu !…
– Lise !… Lise !… Cria-t-il.
Et ne réussissant pas à faire entendre raison à sa fille, il la gifla à contre cœur, et ceci ayant eu effet, Lise lui raconta ce qui s’était passé et ce qu’elle avait vu.
Prenant sa fille sous son bras, il alla la confier à sa mère.
– Sophie donne moi vite mon manteau je vais aller prévenir les voisins et faire prévenir le médecin, on ne sais jamais ce qui a pu ce passer.
– Mais où vas-tu ? Demanda t-elle.
– Retrouver Mathieu !… j’espère qu’il ne lui est rien arrivé….
Ceci dit, après avoir passé sa main tendrement sur le visage de sa fille, Et pour Lise… occupe toi d’elle !
Puis se mit en route sur les brèves indications données par celle-ci sur le dernier endroit où ils étaient réunis.

Après quelques heures de recherche sous une pluie battante, éclairé par une torche de fortune et quelques rayons de lune qui avait du mal à percer les nuages chargés d’eau, Henry accompagné de quelques voisins se désespéraient de retrouver Mathieu.
Lorsque se préparant à stopper les recherches, un voisin qui se trouvait non loin de lui, s’écria.
– Henry !… Henry ! Viens voir !… On dirait qu’il y a quelque chose là-bas !
Après l’avoir rejoint Pierre vit dans la direction indiquée une forme qui semblait sans doute être humaine située à une vingtaine de mètres de lui.
Courant dans la direction, il stoppa net et s’essuyant le visage d’un geste de la main pour en chasser la pluie, ses yeux ainsi que ceux des autres voisins venus le rejoindre, s’écarquillèrent d’effroi.
– Mon Dieu !… Quelle horreur !…

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A suivre

Message edité par son auteur le 22/12/2009 09H25
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CHAPITRE IX

LES GENDARMES

Henry venait de découvrir les deux corps inertes, ceux de Mathieu et de son oncle.
Se baissant pour voir ce dernier-ci, il le trouva sans vie.
Après avoir recouvert le visage de ce corps, il s’approcha de celui de Mathieu.
Quand se préparant à recouvrir le visage de l’enfant, une joie immense s’empara de lui.
– Vivant !… Il est vivant !…
Prudemment il souleva le corps meurtri du jeune garçon et le prit doucement dans ses bras pour l’emmener le plus rapidement possible chez lui.
Tandis qu’il regardait le visage de l’enfant et que ses yeux se remplirent de larmes, il se dit à lui même.

"– Mais que s’est-il passé ?… Pourquoi n’es-tu pas rentré avec Lise ?…"
Pendant ce temps, le docteur qui était arrivé depuis un certain moment et qui avait réussi à calmer Lise, commençait à s’impatienter.
– Ecoutez dame Sophie, je vous connais depuis bien longtemps et j’espère que vous ne me retenez pas pour une plaisanterie d’enfants…
Ces mots firent sursauter Sophie de colère.
– Comment pouvez-vous dire cela docteur après avoir vu l’état de ma petite Lise !
– Excusez-moi ! Ce n’est pas ce que je voulais dire…
Lorsque soudain la porte s’ouvrit.
– Mon Dieu !… S’écria Sophie en voyant pénétrer son époux, tenant dans ses bras le corps inerte du jeune Mathieu.
Sur cette image, Sophie fit le signe de croix, tandis que le docteur se précipitait trousse en main en direction d’Henry.
– Vite, portez-le dans la chambre !…
– Prends celle de Lise, Henry !…
Répliqua Sophie.
– Mais Lise, où est-elle ?…
Demanda t il, tout en déposant délicatement Mathieu sur le lit de leur fille.
– Je l’ai installé dans notre chambre.
Le docteur commençât à s’affairer autour du jeune Mathieu.
Relevant ses manches, il retira délicatement la chemise trempée de l’enfant, quand brusquement il fit un bond en arrière.
En effet, comme Henry et son épouse, horrifiée, il venait de voir les multiples contusions et plaies sur la poitrine de Mathieu.
Malheureusement, plus il le dévêtait, plus il s’apercevait des effrayantes meurtrissures du jeune garçon.
– Apportez-moi de l’eau chaude et beaucoup de linges blancs !…
Ceci-fait, Sophie resta avec le docteur, tandis que son époux ne put rester dans la chambre, attendant ainsi, inquiet de l’état dans lequel se trouvait le jeune garçon.
Pendant ce temps, l’épouse du docteur ne voyant pas revenir son époux, vint aux nouvelles.
A ce moment précis, Sophie sortit en pleurs de la chambre.
– C’en est trop ! Je ne peux en supporter plus !…. Son corps est si…
Et elle vint se blottir en larmes dans les bras de son époux.

Les minutes et les heures passèrent sans qu’aucune nouvelle ne soit donnée, si ce n’est un sourire rassurant de l’épouse du docteur qui faisait l’aller-retour entre la cuisine et la chambre afin que son époux ne manque pas d’eau chaude, lorsque ce dernier sortit enfin de la chambre, il tomba nez à nez avec Sophie qui était impatiente d’avoir des nouvelles de Mathieu.

– Chéri ! Regarde le docteur sort ! s’exclama Sophie en réveillant son époux qui venait de s’assoupir.
– Alors docteur, comment va-t-il ?
Et l’aire navré :
– Je vais vous répondre franchement !… Je n’en sais rien ! Répliquât-il en rabaissant ses manches.
– Comment ça que vous n’en savez rien ! ? répliqua Henry à son tour.
– Comme je vous l’ai dis, je vais être franc !… A vrai dire je m’étonne qu’il soit encore vivant ! … Je ne sais pas ce qui a bien pu se passer là-bas, mais il a plusieurs côtes brisées, un poignet foulé, un bras cassé et je ne compte pas la multitude d’hématomes, mais le plus inquiétant c’est que ; … Sur ces mots Sophie laissa éclater ses larmes, et mit ses mains devant sa bouche afin de retenir quelques gémissements d’effroi qui ne demandaient qu’à sortir ;… Il a également un traumatisme crânien, et malheureusement je ne sais pas si cela est grave ou non …
– Mais alors que faire ? demanda Henry qui soutenait sont épouse en larmes.
Rien du tout ! Attendre, c’est tout ce que nous pouvons faire pour l’instant, attendre, et si par hasard il passe la nuit…enfin …. Il aura peut-être une chance,… Veuillez m’excuser, mais je dois retourner au cabinet, mon épouse restera là ce soir pour veiller sur lui, vous n'avez rien à craindre je repasserai dans quelques heures,… Et se préparant à sortir, il dit : à propos, je croyais qu’il était avec son oncle, où est-il ?
– Il est mort ! répliqua Henry.
– Comment ça il est mort ?
– Oui, quand j’ai retrouvé le petit, son oncle était allongé près de lui avec un couteau planté dans le dos… c’est Mathieu qui a du faire ça pour protéger Lise.

– Enfin bref, il faudra que je le signale aux autorités, mais ne craigniez rien, d’après ce que j’ai entendu dire il était recherché par la justice, pour une évasion et plusieurs autres délits d’agressions et de vols…
– Vous ne pensez tout de même pas docteur que Mathieu a quelque chose à voir avec tout cela ? Répliqua Henry, offusqué.
– Non, je ne pense pas, mais il devra sans doute, s’il s’en sort, répondre à quelques questions de la Maréchaussée.
Et lançant un regard désolé au ciel puis à son épouse.
– Je m’étais bien rendu compte qu’il avait un lourd secret sur ses épaules, à chaque fois, comme ce soir, il prenait ses distances quand j’essayais de parler de son passé et surtout de son Oncle.
Sur ces mots, le docteur mit sa main sur l’épaule de celui-ci en signe de réconfort.
– C’est fini aujourd’hui, c’est le petit qui compte, ainsi que votre Lise ;… Ce qui fit sursauter Henry et Sophie. Ne vous inquiétez pas Lise oubliera très vite ce qui s’est passé ce soir, mais je voudrais si vous êtes d’accord qu’elle s’occupe de Mathieu, ce qui serait un bien pour tous les deux, parce que je pense qu’ils s’aiment bien ces petits !
– Mais, comment le savez-vous ? Demanda dame Sophie.
-– Comme je vous l’ai dis tout à l’heure, dans son délire Mathieu a prononcé à plusieurs reprises le nom de votre fille, donc ….
– Entendu docteur, nous ferons comme vous le souhaitez, ce qui ne devrait pas être un trop grand fardeau pour Lise, répliqua Henry, laissant accompagner cette charmante réflexion d’un sourire en direction de son épouse et du docteur.

Un mois plus tard vers la mi-novembre.

Avec l’aide de Lise et de ses parents, Mathieu se remettait peu à peu, et de sa tragique rencontre avec son oncle, presque rien n’en subsistait. Son bras, ses côtes et les autres blessures, tout semblait être en bonne voie de guérison, seuls quelques étourdissements dus au traumatisme apparaissaient de temps à autres, sans compter son moral qui lui, n’était nullement guéri.

Chaque soir Mathieu se réveillait au milieu de cauchemars effrayants, mais heureusement pour lui, il était installé dans la chambre de Lise, ainsi celle- ci pouvait immédiatement le réveiller afin que ses cauchemars s’arrêtent. Lorsqu’un beau jour quelqu’un frappât à la porte.
Ce fut Dame Sophie qui allât ouvrir.
– Qui cela peut il être aujourd’hui dimanche ?
– Bonjour Dame Sophie ! Votre mari est-il là ?
Henry arriva en direction de la porte.
– Ah ! Bien le bonjour monsieur Charles, quel bon vent vous amène ? Entrez je vous en prie !
– Bonjour Henry ! Voilà, suite à l’histoire qui a eu lieue il y a quelques semaines, les gendarmes sont venus me voir et justement l’un d’eux, un officier m’accompagne afin de poser quelques questions au jeune garçon, si toutefois sa santé le permet, naturellement !
– Bien sûr monsieur Charles, entrez donc et asseyez vous, vous prendrez bien quelque chose avant ?

Mathieu qui se trouvait dans la chambre de Lise, avait entendu la conversation et devant les yeux d’incompréhensions de Lise, se mit à préparer ses quelques affaires, quand celle-ci lui demanda intriguée.
– Mais qu’est ce que tu fais ?
– Ecoute Lise, je ne peux rien t’expliquer, mais il faut que je parte tout de suite.
– Comment ça, mais pourquoi ? Tu n’as rien fait de mal ? !
– Il faut que je parte, c’est tout, je vous ai déjà fait trop d’ennuis.

Et en s’apprêtant à enjamber la fenêtre il se retourna, et les yeux emplis de larmes il dit : Ecoutes, j’en ai assez de toutes ces histoires, je ne suis pas un voleur ! Et en enjambant la fenêtre, Lise happa son bras de la main.
– Mais Mathieu …
S’arrêtant net, il ne put regarder le visage de Lise en larmes, et retirant délicatement la main de celle-ci de son bras.
– Je te promets, on se reverra. Et il disparût dans la campagne, laissant derrière lui une amie éplorée qui ne comprenait pas son geste.
Quelques minutes plus tard Henry ouvrant la porte de la chambre de sa fille, fut surpris par celle-ci qui vint se jeter à son cou les yeux remplis de larmes.
Ne comprenant pas ce geste, il scruta la chambre et ne voyant pas Mathieu, d’une voix douce mais ferme dit ;
– Lise, où est Mathieu ?
Et serrant fortement son père contre elle.
– Il est parti !
– Je vois bien qu’il est parti,… il est parti où ?
– Il est parti, c’est tout.
Et repoussant doucement sa fille, il la tint par le menton, et la regardant droit dans les yeux, lui dit :
– Comment ça il est parti ? Qu’est ce que tu veux dire par là ?
– Il vous a entendu parler et là, il a dit qu’il en avait assez de tout ça et qu’il nous avait causé trop d’ennuis et surtout qu’il n’était pas un voleur… A ces mots, Henry serra délicatement la tête de sa fille sur sa poitrine. Pourquoi il a dit ça papa ? Il n’est pas un voleur, il n’a rien fait de mal dis moi? !
Henry ne savait que répondre.
– Je sais mon ange … il n’a jamais eu quoique ce soit à se reprocher.
Ayant entendu cela, Charles posa une main sur l’épaule d’Henry.
– Je suis désolé, on va tout faire pour le retrouver et vous le ramener.
Sur ces mots, Charles et l’officier de gendarmerie repartirent laissant derrière eux un silence sourd qui voulait en dire long !

Quelques heures plus tard sur la route qui mène à la ville, deux gendarmes à cheval croisèrent un jeune garçon.

– Excusez-moi mon lieutenant, vous vous rappelez du télégramme que l’on a reçu il y a quelques heures au sujet d’un jeune garçon qui s’est enfui, ne serait-ce pas lui qui vient vers nous ?
– Je ne sais pas, on va le lui demander.
Effectivement, c’était bien Mathieu qui, pensif ne les avait pas vu, du moins jusqu'à maintenant.
– Hé ! Petit ! Viens voir ici ! Interpella l’un des gendarmes. Tu ne t’appellerais pas Mathieu par hasard ?
Soudain sa gorge sa noua.
– Pourquoi ? Bredouilla t-il.
– On le recherche pour le ramener chez lui.
Ces mots firent sursauter Mathieu.
– Le ramener chez lui ?….. Mathieu ne comprenait pas, était-ce un piège ?… Bah, si je le vois ce Mathieu je lui dirais….
– Tu lui diras quoi ?
Mathieu se retrouvait tout à coup embarrassé.
– Je ne sais pas moi… Que vous le cherchez ….
– Tu es bien sûr que ce n’est pas toi ?
– Bien sûr que non, moi j’m’appelle…. j’m’appelle Pierre !
– On dirait que tu n’en es pas sûr ?
– Mais puisque je vous le dis… Et répliquant sèchement les larmes lui venant aux yeux. … Mais qu’est ce que vous me voulez enfin, je n’ai rien fait laissez moi tranquille ! Ces derniers mots firent éclater Mathieu en larmes.
Sur ce, les gendarmes se retrouvèrent tout penauds.
– Ecoute petit, ce n’est pas la peine de te mettre dans des états pareils, on te croit tu sais, … Bon, allez, reprend ton chemin.
Un peu plus loin.
– Excusez moi mon lieutenant, c’est incroyable ce que la peur du gendarme peut provoquer.
– Effectivement brigadier…. Mais rappelez-moi la description de l’enfant recherché ?
– Une dizaine d’années, blond aux yeux noisette …
– Blond aux yeux noisette ? Ca ne court pas les chemins ça ! …. Vous avez bien dit une dizaine d’années, blond au noisette…. Et venant de s’apercevoir qu’il avait été berné.
– Vite mon lieutenant,… répliqua le brigadier en tirant les rennes de sa monture pour faire demi -tour. … Il faut le rattraper !
Mais le temps de faire demi tour, il n’y avait plus personne, Mathieu avais prit la poudre d’escampette.
– STOP !… Ne croyez vous pas que l’on a autre choses à faire que de courir après un jeune garçon, et puis d’ailleurs il est déjà bien loin.
– Bien mon lieutenant, si vous le dites.
Sur ces mots, ils reprirent leur patrouille oubliant très vite la rencontre.

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CHAPITRE X

LE POETE

En se rapprochant de Châteaudun, la nuit tombant, Mathieu décida de s’arrêter dans une ferme se trouvant non loin de là.
Arrivé sur les lieux, il se mit à scruter les alentours et essayant de ne pas se faire remarquer il prit la direction de la grange où il passa la nuit.

Le lendemain matin.
Ce ne fut pas le chant du coq qui le réveilla, mais un mal de tête qui le sortit de cette nuit mouvementée, entre sueurs froides et cauchemars.
S’étant levé, Mathieu resta quelques instants figé près de la porte, l’air hagard, mais en réalité il se posait cette question, où aller ?
En effet il ne savait où aller.
Sur cette simple et complexe question, il laissa échapper un grand soupir de désespoir et laissant ses yeux se fermer tout seul, on put apercevoir ses cils se mouiller de larmes d'abattement.
Qu’allait-il faire ? Qu’allait-il devenir ? Et sans savoir pourquoi, il prit la décision de rentrer chez lui, si toutefois il pouvait avoir un chez lui.
Retourner dans sa ville qui l’avait vu naître et grandir, là bas il avait tous ses repères et tous ses amis, enfin si l’on peut appeler amis les vagabonds, les ivrognes et les prostitués du port qu’il connaissait depuis toujours, lorsque décidant de reprendre la route, son ventre le rappela à l’ordre.

Mettant sa main dans sa poche, il en sorti un mouchoir rempli de pièces, celles qu’il avait eu l’idée de récupérer avant de partir, pièces qui formait sa paye et qu’Henry avait mis de côté pour lui.
Mais cela ne lui dit pas ce qu’il allait manger se trouvant loin de tout, lorsqu’il entendit des poules caqueter.
Des œufs, voilà ce qu’il allait manger.
C’est donc en se faisant le plus discret possible qu’il alla en direction du poulailler et là, rentrant tel un voleur, il se saisit de quelques œufs, mais en ayant pris soin de laisser une pièce d’argent à la place, Mathieu n’était pas et ne serait jamais un voleur.
Et sans rien dire, il repartit comme il était venu, dans le silence du petit matin avec son baluchon sur l’épaule en direction de Brest.
Ayant parcouru quelques kilomètres et ne sachant dans quelle direction et à quelle distance se trouvait sa ville de destination, il décida de demander son chemin à un paysan qui se trouvait non loin de là en pleine moisson.
– HEY MONSIEUR ! MONSIEUR ! cria-t-il.
– Ho là petit, qu’est-k tu veux ? cria-t-il à son tour dans un accent du coin.
– Pouvez-vous m’indiquer la direction de Brest s’il vous plaît?
– De Brest ? Holà ! J’en sais rien du tout mon gars ! Et se préparant à repartir. Va donc à Chartres, là on t’indiquera !
– Merci m’sieur ! …. Et, c’est où Chartres ?
– T’es sur la bonne route, continues tout droit, c’est à 30 kilomètres.
– Merci m’sieur. Et sur ces mots l’on aurait pu voir Mathieu se dire en lui-même. Eh ! Trente kilomètres, c’est loin ça ? … Excusez-moi encore m’sieur, il faut combien de temps pour y aller ?
– Eh, mon p’tit, tu vas m’laisser travail ou quoi ? Et voyant le jeune garçon repartir la tête dans les épaules, il reprit. En marchant bien tu y seras avant la nuit !
Et c’est donc sur ces mots d’encouragements que Mathieu reprit sa route en direction de Chartres.

Tout le long de la route qui le menait vers sa destination, Mathieu faisait çà et là quelques petits détours vers les vergers afin de prendre quelques fruits, qui à cette époque de l’année se résumait uniquement à des pommes, voire quelques poires.

En fait, sur ce parcours Mathieu se rendait compte de la chance qu’il avait. En effet le temps était avec lui, la température était clémente et le ciel était d’un bleu éclatant.

Arrivé enfin à Chartres, Mathieu qui était épuisé, se mit tout d’abord à la recherche d’un endroit pour manger et dormir.
Après avoir fait plusieurs auberges où il n’eût que des refus, il arriva à celle de "l’Ecu Fleuri ".
A l’intérieur, Mathieu exténué par toutes ces recherches, se dirigea vers ce qui semblait être un comptoir et là demanda.
– Excusez-moi monsieur, vous n’auriez pas un endroit pour dormir ?
– Attends p’tit gars, ce n’est pas la peine de t’excuser, ce n’est pas moi l’patron.
– Où est il alors ? Souffla-t-il de désespoir et de fatigue.
– Là bas, tu vois l’homme à la plume ?! Eh bien c’est celui qui est à côté.
Effectivement, regardant dans la direction que lui avait gentiment indiquée l’homme, Mathieu vit un homme assis à une table tenant à la main une grande plume et à ses côtés, un autre qui semblait fasciné par ce dernier.
– Merci m’sieur.
– Y a pas d’quoi p’tit !
Et se dirigeant vers la dite table, il put voir cet homme qui semblait écrire et s’adressant à celui qui se trouvait à côté.
– Excusez-moi monsieur, vous êtes l’aubergiste ?
– Que lui veux tu ? Répondit l’homme sans même le regarder.
– Auriez-vous un coin pour dormir voire même …
– Non ! répondit il sans même attendre la suite.
Sur ce, Mathieu sorti l’argent de sa poche et le montrant à l’aubergiste.
– Mais je peux payer …
– J’ai dis non ! T’as pas compris ou quoi ? Répliquât-il violemment.
Mathieu ne savait que dire, il sentait uniquement son cœur frapper dans sa jeune poitrine. Fatigué, ne s’apercevant même pas que quelques larmes commençaient à perler sur son visage, il regarda un instant son argent puis le remettant dans sa poche il prit la direction de la sortie, quand il fut soudainement interpellé par le mystérieux personnage à la plume, qui ayant levé la tête en direction de Mathieu, avait vu les larmes couler silencieusement sur le visage du jeune garçon.
– Hé petit ! Viens ici !
Mathieu s’arrêtât, mais ne se retournant pas l’aubergiste l’interpella à son tour, mais le résultat fut le même.
A ce moment précis, le mystérieux homme à la plume remarqua les poings du jeune garçon ce fermés et ce crispés à en devenir rouge, ce qui lui fit poser sa plume.
Et dans un silence total qui venait de tomber.
– Hé petit, approches toi voyons !
Mais sans que personne ne comprenne, Mathieu sortit en courant de l’auberge suivi par le mystérieux écrivain qui ne comprenait pas sa réaction.
L’ayant rejoint à l’extérieur il fut étonné de voir le jeune garçon accroupi, l’épaule appuyée contre le mur de l’auberge et pleurant à chaudes larmes dans ses mains.
S’approchant de lui, il posât fébrilement sa main sur l’épaule du jeune Mathieu, et d’une voix douce.
– Pourquoi pleures-tu ?
Durant quelques instants Mathieu ne dit mot.
– Je ne sais pas ! …. Je suis fatigué ou…. Je ne sais pas pourquoi je … Et s’essuyant les yeux d’un revers de la manche il se releva.
– Ou tu as peut-être faim aussi ? ! Allez, rentres avec moi, je vais m’arranger avec le patron…
Mais celui ci fut interrompu par Mathieu.
– Holà ! Je ne vous ai rien demandé moi !
– D’accord ! Fais comme tu veux,… moi je voulais t’aider.
A peine s’était il retourné que Mathieu l’interpella.
– Monsieur !
Mathieu ne dit rien d’autre, le regardant quelques instants il pensa à Pierre et sans rien dire, il le suivit à l’intérieur de l’auberge.
– Installe-toi à ma table, je vais voir l’aubergiste.
A peine s’était il installé qu’il put voir les deux hommes en pleine discussions, puis regardant autour de lui il pu voire les autres clients qui le dévisageaient lorsque l’homme le rejoignit.
– Alors comment t’appelles-tu, moi c’est Marc, mais ici on m’appel Margolin le poète, et toi ?
– Mathieu. Répondit-il en se frottant la tempe.
– Mathieu ! C’est beau comme prénom, mais tu dois avoir faim et soif, attend je vais arranger ça, AUBERGISTE ! Du lait et de quoi restaurer ce jeune garçon.
– Mais monsieur… Répondit Mathieu gêné.
– Il n’y a pas de mais, tu es mon invité !
Lorsque l’aubergiste arriva.
– Et un lait pour le jeune homme.
A peine avait il posé le verre sur la table que celui-ci fut avalé d’une traite par le jeune affamé.
Quelques minutes plus tard, Marc qui s’était remis à écrire pris par une inspiration fut interrompu par l’aubergiste.
– Excusez-moi monsieur Margolin, mais je ne pense pas que votre invité mangera ce soir.
– Et pourquoi donc ?
Se tournant vers le jeune garçon, il le vit affalé sur la table la tête posée sur le bras, terrassé par la fatigue.
Durant un instant Marc resta à le regarder sans rien dire avant de le prendre dans ses bras et l’emmener dans sa chambre.
Là, il déposa le jeune endormi sur l’un des deux lits qui s’y trouvait et le recouvrit d’une couverture et après avoir pris soin de lui retirer ses souliers, il s’en alla en silence refermant doucement la porte derrière lui.

Le lendemain matin, vers les onze heures.

La chambre dans laquelle se trouvait Mathieu se trouvant face au soleil levant, l’on pouvait distinguer sans difficulté les quelques meubles qui s’y trouvaient : une table placée sous la fenêtre, une grande armoire dans un coin, ainsi que deux lits situés dans de chaque côté de la pièce.
Justement dans l’un de ces lits, Mathieu commençait à émerger difficilement du brouillard de la nuit.
C’est ainsi qu’ouvrant un œil puis l’autre, tout en se frottant fortement la tempe d’une main, il se leva ébloui par les rayons du soleil qui traversaient la pièce.
Puis s’étant assis sur le bord du lit, il se tint la tête entre les mains, telle un ivrogne après une gueule de bois, lorsque levant la tête il aperçut sur la table un paquet de feuilles et une plume d’oie posée dessus et à côté un petit flacon de verre de couleur bleu nuit.

Intrigué, Mathieu se leva après avoir enfilé ses souliers et s’étant approché de la table, il prit délicatement la plume qu’il déposa sur celle-ci avant de prendre le paquet de feuilles entre les mains.
Puis approchant le paquet de feuilles de son visage, il feuilleta rapidement le bloc.
En effet, Mathieu ne comprenait rien à ces graffitis sur les pages, il ne savait pas lire.
Puis tout en les déposant sur la table il se mit à regarder par la fenêtre, à cet instant il se rendit compte que la chambre était située au premier étage du bâtiment et tout en regardant les passants déambuler dans la rue il fit un pas en arrière, comme si il avait le vertige.
C’est après quelques secondes qu’il se décida à sortir de la chambre tout en ayant remarqué que le second lit n’avait pas été utilisé.

Ayant pris les escaliers il se retrouva directement dans la grande salle de l’auberge.
Là, scrutant la salle de tous côtés il vit Marc assis à une table située dans un coin de la pièce et qui visiblement était toujours entrain d’écrire.
C’est ainsi que sans rien dire Mathieu prit l’initiative d’aller le rejoindre et de s’assoir à ses côtés.
– Te voilà enfin réveillé ! As-tu bien dormi ? Mathieu le fixant droit dans les yeux ne répondit pas, ne laissant apparaître qu’un visage fatigué et pas encore réveillé.
Lorsqu’après un long silence à observer Marc, il lui dit :
–Vous écrivez quoi ?
– Des poèmes ! … Tu veux que je t’en lise un ?
Mathieu répondit par un haussement d’épaules.

Vois mon amour ma déchéance.
Dans ce monde d’incompris que suis-je devenu ?
Quel avenir m’attend, aujourd’hui que tu es loin de moi ?
L’air humide de l’automne effraie mon espérance en ton regard.
Seras-tu encore à mes côtés, lorsque la liberté bientôt me sera rendue ?
Seras-tu celle qui un jour fût ma semence de vie,
Ou bien la destinée m’a-t-elle évincée de ton regard ?
Sur ces quelques lignes déclamées, Mathieu resta quelques secondes à observer le visage de Marc ayant comme ainsi dire bu chaque parole.
– C’est beau ! …
– Tu as compris tout ce que je disais ?
Mathieu lançant son regard de tous les côtés comme si il réfléchissait, arrêta brusquement celui-ci sur le visage de son interlocuteur, qui les sourcils plissés, attendait la réponse de ce jeune auditeur.
– Vous recherchez une personne…. Une femme que vous avez perdu ! ?
Sur cette réponse le visage de Marc sembla s’illuminer.
– Mais oui…. C’est cela ! répliquât-il un sourire aux lèvres. Tu veux lire la suite ? proposât-il en tendant la feuille à Mathieu.
Lorsque celui-ci recula brusquement sur sa chaise.
– Euh !…. Non, non-merci !
Voyant une certain gène sur le visage du jeune garçon, Marc répliqua.
– Tu sais lire ?
Mathieu essaya de fuir le regard de ce dernier.
– Bien sûr que oui ! répondit-il d’un air décontracté, mais toujours sévère.
– Donc tu peux me dire s’il y a un Z ou deux Z à maison.
Mathieu ne savait que répondre.
– Un Z naturellement !
– C’est ça ! Sur cette affirmation Mathieu laissa échapper un grand OUF de soulagement, enfin durant quelques minutes. Pourquoi ne m’as tu pas dis que tu ne savais pas écrire ? Mathieu resta bouche bée. A maison il n’y a pas un Z mais un S !
Pris de honte Mathieu se leva violemment de table et le visage grimassent de colère.
– Vous n’avez pas le droit de vous moquer de moi !
Puis se préparant à partir.
– Mais ? …. Ou vas-tu comme cela ? … Je ne me moquais pas de toi voyons ! … Allez assieds-toi et excuses-moi si je t’ai froissé ! Mathieu resta un instant avant de se retourner et de s’assoir à nouveau à table. Si tu veux Mathieu, je pourrais t’apprendre, qu’en dis-tu ?
L’air suspicieux, après un long moment d’hésitation à regarder droit dans les yeux du probable futur professeur.
– Oui je veux bien !
– Tu verras, ce n’est pas si difficile que cela paraît ! Répliqua Marc un sourire aux lèvres. Mais ça te dirait de prendre un bon petit déjeuner avant ? Sur ces mots Mathieu sortit de sa poche une pièce qu’il déposa sur la table, geste qui fit sursauter le poète qui en un éclair posa sa main sur celle de l’enfant contenant la pièce. Mais qu’est ce que tu fais ? C’est moi qui t’ai invité ici et il est hors de question que tu utilise ton argent tant que tu seras là, compris ?
Mathieu retirant sa main de dessous de celle de Marc ne dit rien, ni une protestation ni un sourire, comme s’il avait perdu cette faculté, celle d’éclairer son visage d’un sourire.
– Je remarque que tu as un médaillon, je peux le voir ? Sur cette demande Mathieu mit immédiatement sa main sur celui-ci et le serrant très fort jeta un regard froid et implacable vers son hôte. Houlà ! Ne me fusille pas comme cela du regard.
Sur ce l’aubergiste apporta un grand bol de lait et plusieurs tartines de pain, ce qui détendit l’atmosphère.

Plusieurs minutes passèrent sans qu’un mot ne soit échangé.
Marc qui avait repris l’écriture ne remarquât même pas que Mathieu n’avait pas touché à son repas, ni que celui-ci n’arrêtait pas de le défigurer,
Lorsque soudain, Marc vit la main de Mathieu déposer sur la feuille qu’il noircissait d’écriture, le médaillon qu’il avait retiré de son cou.
Pour une raison inconnue, Mathieu semblait pour une fois avoir confiance en cet homme, puisqu’il n’avait encore jamais auparavant donné le droit à quiconque de prendre et surtout d’ouvrir son médaillon.
L’ayant pris délicatement, Marc ouvrit le bijoux tout en regardant les yeux de Mathieu qui semblaient briller et voyant la photo qui si trouvait.
– Elle est belle ! … C’est ta maman ? Mathieu ne laissa couler qu’une larme en guise de réponse. C’est bizarre cela, ton nom s’écrit avec un seul T au lieu de deux, comme celui de saint Mathieu, cet étrange et de plus tu es né le même jour que notre seigneur Jésus Christ! Et le refermant aussi délicatement qu’il l’avait ouvert il le rendit à Mathieu avec un petit sourire et lui dit : Allez, mange tes tartines et bois ton lait il va refroidir. C’est ce qu’il fît dans le plus grand silence après avoir remis le médaillon à son cou.

--------

A suivre ...
Message edité par son auteur le 23/12/2009 11H19
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Saint-Pierre-du-Chemin Saint-Pierre-du-Chemin
Posté le : 24/12/2009 09H37
CHAPITRE XI

RETOUR A BREST

20 décembre.

Cela faisait pratiquement un mois que Mathieu était arrivé à Chartres et qu’il se retrouvait en compagnie de Marc.
Durant ce laps de temps, Mathieu avec l’aide assidue de ce professeur de passage avait énormément progressé dans l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, ce qui rendait celui ci très fier d’avoir trouvé un élève aussi studieux et doué que ce jeune garçon.


Mathieu quant à lui s’était pris d’affection pour ce nouvel ami, à tel point qu’un soir il osa lui raconter d’où il venait et ce qu’il avait vécu, mais sans trop rentrer dans les détails sur la mésaventure avec son oncle, il voulait garder une certaine part de secret, puisqu’à chaque fois qu’il se prenait d’amitié avec quelqu’un il devait partir, lorsque un beau matin, tandis que Mathieu étudiait dans la chambre.
– Mathieu ca te dirait de partir en voyage ?
Sur cette proposition Mathieu qui était entrain d’étudier releva la tête.
– En voyage ? … Et pour où ?
Marc qui se tenait près de la fenêtre en faisant dos à son élève et regardant passer les badauds laissa échapper un petit sourire que lui seul pouvait apprécier.
– Brest !
Sur ces mots Mathieu sursauta, faisant même tomber sa chaise en se relevant.
– Brest ?
Se retournant brusquement dû au bruit causé par la chute de cet objet, il vit Mathieu qui le regardait silencieusement avec deux grands yeux brillants, lorsque ceux-ci se mirent à battre rapidement laissant échapper quelques larmoiements de joie, quand tout à coup son visage qui semblait à jamais figé dans la tristesse se mit à frémir pour enfin s’illuminer d’un large et radieux sourire.

Puis sans rien dire, franchissant d’un pas lent les quelques mètres qui le séparait du poète, allât se blottir dans les bras de celui-ci.

Marc fut stupéfait par ce geste, mais surtout par cette soudaine transformation du jeune garçon, lui qui pensait ne jamais voir un sourire apparaître sur le visage de ce dernier et ne sachant que dire l’entoura de ses bras, et caressant d’une main la chevelure de Mathieu.
– Je savais que cela te ferait plaisir…. Retournes encore quelques instants à tes cours moi je dois m’absenter pour organiser les préparatifs de départ, ensuite tu pourras aller jouer.
Aller joué, drôle de proposition se dit-il, il n’avait encore jamais vu Mathieu s’amuser, mais peut-être que cela allait enfin changer.
Se préparant à quitter la chambre, Mathieu qui s’était remit à l’étude lui demanda.
– Pourquoi allons-nous à Brest ?
– Cela ne te fait pas plaisir ?
– Si bien sûr ! Mais pourquoi voulez-vous y aller ?
– Peut-être pour découvrir ton passé et qui sait, peut-être une trace de tes vrais parents ! … Comme je l’ai dis cela ne te ferrais pas plaisir ?
Laissant échapper un petit sourire fébrile.
– Vous savez, il ne faut pas se mettre en peine pour moi, je n’en vaux pas la peine !
Cette réflexion fit élever la voix de Marc.
– JE T’INTERDIS DE DIRE CES BETISES, T’AS COMPRIS ? Combien passent leur vie à essayer de faire quelque chose et toi en un petit mois tu as fais ce que certains mettent des mois voire des années à faire, tu as appris à lire et à écrire, alors ne dis pas que tu ne vaux rien ! …Lorsque jetant un dernier coup d’œil avant de fermer la porte, tu en as de ces réflexions !!! Tu es vraiment un drôle de p’tit gars toi! Puis voyant cet élève studieux qui face à sa feuille se frottait fortement la tempe. Ecoute Mathieu, tu as encore mal à la tête parce que tu travaille trop, alors fais une pause, Paris ne s’est pas construit en un jour.
– Et nous partirions quand ?
– Le temps de faire ce que j’ai à faire, … demain !
Et ce fut sur un sourire de Mathieu qu’il referma la porte.
Deux heures plus tard, ayant préparé le déplacement pour Brest, Marc retourna voir Mathieu.
Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’ouvrant la porte de la chambre il vit son jeune élève la tête reposant sur ses bras, pour ne pas dire dans les bras de Morphée.

Trois jours plus tard après un long voyage en diligence.

Le soir allait tomber dans quelques heures lorsque Mathieu mit la tête par la fenêtre de la diligence, lorsqu’oubliant les autres passagers il ferma les yeux et se mit à respirer l’air à pleins poumons, alors un sourire empli de plénitude lui vint.
– Margolin, Monsieur Marc, on arrive !
– Comment le sais-tu ?
– Je le sens ! C’est chez moi !
Effectivement, se mettant à son tour à la fenêtre il put voir à la sortie d’un petit bois un écriteau indiquant, Brest 2 Kilomètres.


A peine était-il arrivé en ville de Brest que Mathieu semblait tout excité, comme régénéré.
– Bon Mathieu ce n’est pas tout ça, il nous faut trouver une auberge et aussi des vêtements plus chauds pour toi !
– Pour moi ? Répliqua-t-il en se regardant.
– Oui pour toi ! Ne trouve tu pas que tes vêtements sont quelque peu légers pour la saison ?
– D’accord mais c’est moi qui les paye !
– Si tu insistes ? !
– J’insiste !
– Bon puisque tu es d’ici tu connais sans doute une bonne auberge ?
Sur ces mots, à peine Marc avait-il pris la valise que Mathieu lui saisit la main et l’entraînât derrière lui. Mais où est-ce que tu m’emmènes comme ça ? Attends ! …
– On va au Trois Mâts, c’est une superbe auberge sur le port et vous allez voir, la soupe de poisson, c’est divin!


Le soir venu, s’étant installé à l’auberge dans une belle chambre de style avec des lits superposé, ils allèrent enfin pouvoir se restaurer à une bonne table.
Se retrouvant ainsi devant une bonne assiette de soupe de poisson, Mathieu ayant goûté celle-ci laissa échapper en marque de satisfaction un…
– Mmmmm…. Mon dieu… j’avais presque oublié comment c’était bon !
– Je vois cela ! Rétorqua à son tour Marc qui plongeât à son tour sa cuillère dans son assiette.
– Je vous avais pas menti ? Elle est bonne, hein ?
– En effet elle est délicieuse, même si je n’aime pas beaucoup le poisson …
Quand l’arrêtant net, Mathieu s’exclama.
– Mais pourquoi ne me l’avez vous pas dis ? Attendez je vais vous commander un bon steak, vous allez adorer.
C’est ainsi que se levant de table, Mathieu alla voir le patron afin de lui commander ce fameux steak.

Ainsi quelques minutes plus tard l’aubergiste vint lui apporter une assiette composée de salade, de quelques pommes de terre et d’un appétissant steak bien épais.
Reniflant celui-ci à plein nez, Marc prit sa fourchette et son couteau et en détachant un gros morceau, le mit délicatement dans sa bouche et le mastiquât devant le sourire de Mathieu et s’exclamât :
– Il se coupe bizarrement mais quand on l'a en bouche c’est divin avec un petit goût sucré, … et prenant un autre morceau qu’il engloutit vaillamment. C’est quoi comme partie du bœuf ?
Cette réflexion fit Mathieu, chose rare, éclater de rire ainsi que l’aubergiste qui se trouvait à la table d’a côté et qui avait entendu la conversation.
– C’est pas du bœuf… Pouffa Mathieu. C’est du thon !
– QUOI ? C’est du thon ça, tu rigole ?
Et à l’aubergiste de reprendre.
– Eh oui monsieur, c’est du thon rouge revenu dans une friture au beurre.
Et reprenant encore une autre bouchée qu’il semblait déguster avec plaisir.
– Mais c’est que c’est superbement bon ton steak, un deuxième patron ! Tu en veux un Mathieu ? Et celui-ci acquiesçant de la tête. Et aussi un pour le jeune homme aubergiste !
– Tout de suite monsieur ! Répondit il.
Lorsque Marc regardant Mathieu droit dans les yeux lui dit :
– Cela me fait plaisir de te voir rire comme sa.
La réponse à cela fût un sourire.
Quand reprenant son sérieux.
– Pourquoi faites-vous cela pour moi ?
– Comme tu le sais je suis écrivain et sans te mentir ton histoire n’est pas banale, alors si je peux t’aider et qu’en échange tu me donne de la matière à écrire, pourquoi pas ! …. Que vas-tu faire demain ?
Et en commencent à entamer son steak de poisson qu’on venait de lui apporter.
– Je ne sais pas, j’irai peut-être sur les quais voir si je trouve d’anciens copains.
– D’accord ! Mais tu feras attention, n’oublies pas que nous sommes là pour une seule raison, retrouver la trace de tes parents.
– D’accord ! Je ferais attention.
La soirée devait ainsi se terminer après que Mathieu eût emmené son ami le poète sur le port, afin de voir sous une pleine lune qui brillait de tous feux, les grands navires à voile et à vapeur.


Le lendemain matin.

Mathieu s’étant mis à la recherche de ses anciens copains de jeux et de divagations se préparait à rentrer, ayant déambulé toute la matinée sans succès, lorsqu’il fut soudain interpellé.
– MAT ! … MAT ! … C’est bien toi ?
Tournant et cherchant un peu dans toutes les directions, Mathieu remarqua un garçon des rues qui au loin lui faisait des signes de la main tout en courant dans sa direction, lorsque arrivant à quelques mètres de lui.
– Causo ? … C’est toi ?
Et la réponse fut.
– Putain de bordel de cul de chiotte de merde t’as vu comment t’es fringué ? ! … Et en insistant sur leur différence vestimentaire. Mam’zelle mais t’es belle comme un sous neuf tu t’es fais une none ou quoi ? Ah oui j’ai appris pour la Crillarde et ton vieux, ça du être un coup dur mon Mati, mais sans rigolade tu viens d’où ? Ca fait un bail que j’t’ai pas vu et t’as pas appris pour ta copine la Louche ? Elle s’est fait empaqueter par un michtou et à l’heure qu’il est sa fleur est fanée au mât d’la mitraille, ho là t’as l’air tout chose c’est moi qui t’fait mal au crâne ou quoi ? d’accord je cause je cause mais tu sais comment j’suis quand j’suis lancé même un chat noir peut pas m’arrêter alors tu penses mmmm….
Quand tout à coup Mathieu lui mit la main sur sa bouche, et en gardant celle-ci bien plaquée.
– T’as pas changé, tu causes toujours autant ! Bon si j’enlève la main tu t’tais ?
Et la réponse fut un oui de la tête du Causo.
– Excuses moi tu sais c’est l’habitude quand j’suis lancé une pie à côté de moi elle est muette …
– C’n’est pas vrai mais tu recommences ! Tu peux pas mettre un frein deux secondes ?
Sur ces mots, les deux amis se regardèrent dans le plus grand silence durant quelques secondes avant que le Causo le prenne dans les bras, puis lui ayant fait quelques tapes amicales dans le dos, il le saisit par les épaules.
– Alors Mati, tu viens d’où comme ça ?
– Paris, enfin Chartres depuis peu !
Et le regardant de la tête aux pieds.
– Paris ? Putain… et tu faisais quoi là bas ?
– Ho tu sais c’est une longue histoire…
– Et tu t’emmerdais de ton vieux Causo alors te v’la !
Coupa t il.
– Euh… Ouais ! Si tu veux…
Et Causo prenant son ami Mathieu par les épaules.
– Allez viens tu vas m’raconter, tu vas voir, rien n’a changé.
Et comme les mauvaises habitudes se perdent rarement, Mathieu fut entraîné dans les bas quartiers de la ville, là où il avait l’habitude de traîner il y a encore quelques mois de cela.

Ayant parcouru les bons endroits fleuris de la basse ville, ils se retrouvèrent sur le port et s’abritant entre deux grosses caisses du vent froid du large, Causo mettant sa main dans sa veste en sortit une bouteille qu’il tendit à son camarade.
– Tiens bois, ça vas te réchauffer.
Et prenant timidement la bouteille, retira le bouchon de liège et après avoir senti brièvement le contenu en prit une gorgé qu’il recracha presqu’aussitôt, et l’air dégoûté.
– Pouah ! C’est quoi ce truc ? Ca m’arrache la bouche !
Et les yeux pétillants et sourire aux lèvres. C’est d’la bière brune avec du cognac, ça réchauffe et ça décoiffe,
– De l’alcool ? ! A non-merci j’bois plus depuis un bail…
– Allez vas-y fais pas la donzelle tu n’vas pas m’faire ça le jour d’nos retrouvailles ?
Mathieu le regardât l’air sérieux quelques instants, puis laissant échapper au bout de quelques secondes un léger sourire prit enfin la bouteille et en avalât une grand gorgée.
– Waouh, comment qu’ça chauffe ! Annonça Mathieu les yeux pétillants.
– J’te l’avais pas dis ? ! Répliqua Causo en reprenant la bouteille, et prenant à son tour une gorgée. A propos on m’avait dit que tu t’étais sauvé avec le frère du vieux Joseph, t’es toujours avec lui ?
Sur cette question Mathieu fut comme pris d’une violente migraine et se frottant fortement les tempes.
– Quoi ? !…. Non s’il te plaît laisses tomber ! … J’suis avec un poète qui m’apprend à lire et à écrire…
– Avec un souffleur de vent, toi ? Et en plus tu apprends à lire et à écrire ? Putain comment t’as changé ! Enfin de compte c’est peut-être toi qui as raison tu voulais être marin, mais si tu sais lire et écrire là c’est cap’taine que tu vas d’venir… Puis regardant Mathieu se tenir la tête. T’as mal au crâne c’est normal, les premières gorgées ça fait toujours ça quand on n’a pas l’habitude, allez vas-y bois encore un coup et la pression va baisser.
Ton poète de pote il te fait ça gratis ou… ?
– Tu sais, il existe aussi des gens bien.
Et c’est ainsi que prenant une, puis une autre gorgée chacun à leur tour, Causo ayant pris la bouteille des mains de Mathieu, la renversa.
– Eh bien dit donc ma salope, pour quelqu’un qui n’boit pas t’a la descente plutôt rapide tu m’la vidée! Lorsque se relevant. Attends-moi là, j’reviens de suite.
C’est ainsi que le voyant partir et l’observant entre deux caisses, il vit pénétrer son compagnon de beuverie dans une taverne située à deux pas, en voyant cela Mathieu qui était un peu fait se mit à glousser de rire sans raison, quand ayant regardé encore une fois entre les deux caisses il vit son pote ressortir de la taverne avec une bouteille à la main.
Celui-ci ayant rejoint son camarade d’un pas quelque peu incertain, retrouva son compère Mathieu étalé sur le sol entre les caisses riant aux éclats.
– Eh bien mon con, comment t’es parti mon cochon ! Et essayant de le relever plus ou moins bien. Allez déconnes pas Mati, viens il faut qu’on s’tir on va s’faire ramasser !
Visiblement Mathieu ne savait plus très bien ce qu’il faisait ni ou il était, mais une chose était sûr, il était bien et avait oublié tous ses soucis, à tel point qu’il arracha des mains de Causo la bouteille que celui-ci portait.
– Allez passe-moi la bouteille ! … Et retirant plus ou moins adroitement le bouchon qu’il jeta par terre, il avala une rasade, lorsque Causo lui arracha la bouteille des mains, pour ne pas dire des lèvres en lui criant :
– Ô ! Mais t’es pas bien qu’est ce qui t’prend, t’es suicidaire ou quoi c’est du cognac pur que tu viens t’enfiler ! ?
Mathieu ne savait vraiment plus ce qu’il faisait, puisque après avoir repoussé violemment son camarade il se dirigea titubant vers la taverne.
– Ô vas y… ferme là fillette… il faut déjà que tombe la nuit rentre !
Sur cette phrase incompréhensible Causo éclata de rire et Mathieu se retournant vers ce dernier éclat de rire à son tour.
– Mais qu’est ce que tu m’raconte là ?
Et essayant de reprendre ses esprits.
– La nuit tombe déjà, il faut que j’rentre…
– Je crois bien que t’a raison, t’es complètement fait mon Mati. Répliqua Causo en le prenant sous les bras pour le soutenir.
C’est ainsi que quelques instants plus tard l’on pouvait voir les deux compères, bouteille à la main et fredonnant des chants graveleux déambuler dans les ruelles chaudes de Brest comme deux marins en goguette, là où les filles de mauvaise vie avaient pris quartier.
Soudain sans savoir comment cela s’était passé, Mathieu se retrouva seul, il avait égaré son camarade de beuverie, lorsque éclatant de rire pour on ne sait quelle raison, il s’écroulât en pleine rue.
Ayant réussi à se relever il se retrouva encore on ne sait comment au milieu d’une bagarre d’ivrognes qui venait juste d’éclater, lorsqu’il fût soudainement projeté dans les bras d’une prostitué qui regardait amusée depuis un petit moment les mimiques de ce jeune ivrogne.
Ce dernier s’étant complètement affalé dans les bras de cette dernière, celle-ci prit la décision de le conduire dans sa chambre afin semble t-il de l’aider, mais cela on ne le saura jamais, puisque à peine avait-il franchi le pas de l’hôtel ou résidait la prostitué, que les policiers firent une descente.
Cet ainsi qu’un policier voyant le jeune délinquant ivre le prit, pour ne pas dire le porta jusqu’au fourgon cellulaire ou il fut projeté.
Heureusement, celui-ci contenait que des prostitués qui venaient d’être ramassées, deux d’entre elle prirent le jeune garçon et tant bien que mal réussirent à le faire passer par le mince écart qu’il y avait entre les barreaux de l’une des fenêtres du fourgon et ni une, ni deux, il fut projeté à l’extérieur.

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CHAPITRE XII

LA LETTRE

C’est ainsi que tombant le cul sur la chaussée, ce qui le réveilla quelque peu, il alla titubant le cœur battant la chamade, se dissimuler entre deux bâtisses et profitant de l’ombre qui y régnait se préparât à s’enfuir vers l’autre extrémité, lorsque s’avançant pour voir ce qu’il en était, un rayon de lune qui avait réussi à percer, fit ressembler cet écart en une sorte de petite ruelle finissant en cul de sac, il décida donc d’attendre quelques minutes que la voie soit libre.
C’est ainsi que jugeant avoir suffisamment attendu, il se dirigea en courant vers l'auberge où se trouvait Marc.
Effectivement à l’auberge celui-ci tournait en rond dans la chambre, regardant sans cesse par la fenêtre dans l’espoir d’y apercevoir son élève, lorsque dans un vacarme assourdissant, ce dernier fit irruption dans la chambre.
Se retournant brusquement, Marc vit adossé contre la porte, le souffle haletant un Mathieu qui semblait avoir grand mal à rester sur ses jambes.
– Ah enfin te voilà ! Mais d’où viens-tu, il est bientôt trois heures … ; Lorsque s’approchant du chenapan, le voyant complètement débraillé et puant l’alcool, il saisit d’une main le menton de ce dernier et relevant sa tête afin de mieux voir ses yeux s’écriât. Mais ma parole tu es complètement saoul.
Sur ces paroles, tandis que Marc le conduisait vers l’un des lits afin de l’y faire asseoir, Mathieu essayât tant bien que mal de raconter son aventure de la nuit, pendant que son bienfaiteur retirât de ce dernier, des vêtements glacés et imbibés d’alcool.
A peine Marc avait il réussi à retirer tous les vêtements de Mathieu, le temps qu’il se retourne pour prendre une serviette il tomba comme une souche sur le lit.
Le voyant ainsi affalé, Marc réussit tant bien que mal à mettre ce corps dénudé dans les couvertures, puis après l’avoir frictionné énergiquement pour réchauffer ce corps frigorifié, ramassa son paquet de feuilles qui se trouvait posé sur la table ainsi que sa plume et son encrier et dans le plus grand silence sortit de la pièce.

Le lendemain matin

Le soleil étant levé depuis peu, Marc qui savait après avoir vu le médaillon de Mathieu que l’anniversaire de ce dernier tombait aujourd’hui même les vingt quatre décembre, décida d’aller faire un tour en ville afin d’aller y trouver un cadeau pour son jeune protégé, tandis que ce dernier n’était vraisemblablement pas près de se lever.
Il fallut beaucoup d’acharnement et quelques heures de recherches dans les diverses boutiques de la ville pour que Marc trouve enfin l’objet tant convoité, et ce fut dans celui d’un coffret que les recherches prirent fin.
Marc ayant visité plusieurs antiquaires pour trouver l’objet idéal à offrir, s’était arrêté sur un petit coffret vernis en bois exotique richement paré de gravures et d’ornements, et en le voyant il pensa immédiatement à celui de l’histoire racontée par Mathieu.
C’est donc fièrement qu’il le fit emballer de papier et d’un beau ruban.

Le soleil avait déjà décrit un large arc dans le ciel lorsque Mathieu réussit à ouvrir un œil puis l’autre.
En effet, les trois heures de l’après midi avait largement sonnées quand le garçon émergeât de cette nuit tumultueuse.
Ce matin comme d’ailleurs les quelques jours auparavant, Mathieu avait de plus en plus de mal à se lever et à voir clair dans son esprit, cela lui causant, ou étant causé par de plus en plus de migraines voire de nausées, visiblement ces dernières semaines l’avait beaucoup éprouvé à essayer d’oublier ce qu’il avait vécu il y a peu de temps de cela, et surtout de vouloir à tout prix être un bon élève pour cet ami de passage, ce qui le fatiguait énormément à vouloir en faire trop, comme d’ailleurs Marc lui répétait souvent, et de plus la soirée qu’il avait eu ne l’avait pas arrangé, lorsque Marc pénétra dans la chambre.
– Enfin te voilà réveillé ! Eh bien tu en as fait de belles hier au soir !
A cela, Mathieu répondit par un fébrile sourire, lorsque voulant se lever il s’aperçut de sa nudité, et la bouche pâteuse.
– Mais… où sont mes vêtements ?
– Je te les ai retiré hier au soir, ils empestaient tellement le mauvais alcool qu’une mouche serait tombée à leur approche.
Répliqua Marc en lui tendant de nouvelles affaires toutes aussi propres que neuves.
Sur ces mots espiègles Mathieu éclat de rire.
– Oulla… j’ai la tête qui va éclater ! S’exclama-t-il en se la tenant entre les mains.
– Cela ne m’étonne pas avec la cuite que tu avais…
– La cuite ? Demanda t il en enfilant sa chemise.
– Tu ne te souviens de rien ? Une chose est sur, tu as dormi comme un loir sans faire aucun cauchemar comme à l’habitude.
– Eeee….. Non ! répondit il accompagnant sa réponse d’une légère négation de la tête.
Sur ce Marc lui raconta sa nuit d’ivrogne, lorsque sortant du lit pour enfiler son pantalon, Mathieu eût un étourdissement.
– Holà Mathieu, vas-y doucement en te levant, avant que l’alcool descende il faudra encore un petit moment.
La tête encore tournant Mathieu saisit le pantalon et s’apprêtant à l’enfiler.
– Mais, … elles sont neuves ces affaires ! ?
– Tu ne crois tout de même pas que tu allais remettre ces puanteurs, surtout le jour de ton anniversaire ! Sur ces mots Mathieu regarda en direction de Marc, et sous un sourire timide il put voir ce dernier retirer de sa chemise un paquet qu’il lui tendit… Tiens ! Et bon anniversaire, même si tu ne le mérites pas.
– Pour moi ? Demanda t il l’air étonné et heureux.
Marc répondit à son tour d’un sourire qu’il accompagna d’un haussement d’épaule.
Mathieu ayant prit délicatement le paquet il se mit à l’ouvrir avec délicatesse, lorsque l’ayant débarrassé de sa coque de papier,
– Merci Marc, tu es …
Il resta comme foudroyé devant l’objet.
– C’n’est pas grand chose mais… mais quand je l’ai vu il m’a rappelé celui de ton histoire et selon l’antiquaire il aurait un double fond, mais il naturellement a été incapable de l’ouvrir. Lorsque regardant le visage figé de Mathieu. Mais qu’est ce qu’il t’arrive on dirait que tu as vu un fantôme ?
Sans dire un mot le visage de Mathieu changeait radicalement, allant d’effarement à stupéfaction jusqu'à celui tremblotant de joie jusqu'à ce que des larmes chaudes jaillissent de ces yeux et coulent à flots sur ses joues et de là laissa échapper de ses lèvres.
– C’est….. C’est…..
– C’est quoi ? …. Mais qu’est ce qui t’arrive ? Demanda Marc stupéfait par la réaction de Mathieu devant cet objet.
Et toujours sans dire mots, Mathieu les mains tremblantes retourna le coffret dans tous les sens jusqu'à ce que devant les yeux éblouis de Marc il déplaça un morceau du coffret, puis deux, puis trois, puis quatre, jusqu’a ce que l’ayant retourné, le fond s’ouvre.
Et ce fut au tour de Marc de dire.
– C’n’est pas vrai ? Tu veux dire que…
Et faisant délicatement glisser le fond du dit coffret, Mathieu laissa apparaître une lettre qui y était dissimulée.
La retirant délicatement, il ne put empêcher qu’un morceau de celle-ci y reste coincé au fond du coffret.
Puis sans rien dire, il saisit son manteau et sortit de la chambre, laissant derrière lui Marc étonné par ce qu’il venait d’assister et par l’inquiétude et les milliers de questions qui lui traversaient la tête sur le contenu de cette fameuse lettre, lorsque prenant à son tour le coffret en mains il put voir et retirer le morceau de lettre qui s’y trouvait, et là lire un nom, nom qui immédiatement éclaira son visage.
Pendant ce temps, Mathieu qui avait prit la direction du port, tenant fermement la lettre dans sa main, arrivait à l’endroit qu’il préférait par-dessus tout, face au grand navire qui y était accosté, quand soudain sa course fut interrompue brusquement lorsqu’il vit descendre d’une des passerelles de l’un de ces fameux navires, un homme qu’il ne pensait jamais revoir, Charles de Vinal, le fils du duc de Vinal et ami d’Henry.
Sur cette vision Mathieu resta comme pétrifié, du moins jusqu'à ce que ce conducteur d’un attelage ne lui crie dessus et le sorte de sa torpeur. Cris qui le fit sursauter, mais qui eut pour effet de faire également tourner la tête de Charles dans sa direction, mais avant que ce dernier n’ait eu le temps de remarquer Mathieu, celui-ci sauta entre deux caisses et ainsi dissimulé put reprendre son souffle.
Durant un instant qui aurait pu paraître interminable, Mathieu resta à regarder la lettre qu’il tenait entre ses doigts, ne sachant s’il devait ou non l’ouvrir et la lire.
Qu’allait-il y découvrir ?
Quand prenant son courage à deux mains il ouvrit délicatement le document pour enfin se mettre à lire.


" Mon cher et tendre époux.
Comme vous le savez, je suis en l’attente de notre premier enfant, malheureusement il me faut partir de chez votre tante au plus vite, afin qu’étant né vous soyez le premier à le tenir.
Toutefois, si cela ne peut-être, du nom de votre père je m’autoriserai à le baptiser, Matthieu sera donc son nom, si toutefois je mets au monde un garçon comme je le pressens.
Ne pouvant plus attendre, je vous dis à bientôt mon bien-aimé.
Votre Marie Angèle de Constance."

Mathieu comme l’on pouvait s’y attendre termina cette missive par des larmes qu’il laissa échapper de joie, puis prenant son médaillon entre les doigts l’ouvrit et regardant le portrait qui y était depuis 13 ans aujourd’hui, il ne put s’empêcher de murmurer à plusieurs reprise.
– Marie Angèle de Constance… Marie Angèle de Constance…
Et fermant ses yeux remplis de larmes de joie en même temps que le médaillon, il laissât échapper un énorme sourire qui en disait bien long, enfin, il venait de mettre un nom sur le portrait de sa mère, Marie Angèle de Constance.
Puis l’ayant replié délicatement il put voir dans le coin de celle-ci une adresse, Brest, Château de.
Malheureusement c’est tout ce qu’il y avait, le reste de l’adresse avait été déchiré et se trouvait, mais cela il semblait l’avoir oublié, dans le fond du coffret.
Mathieu resta un long moment sans bouger, les yeux fixés dans le vide, rêvent à on ne sais trop quoi, lorsque ses yeux se mirent à bouger à la pensé que le seul château qu’il connaissait sur Brest était, non pas celui de Vauban, mais celui de Léroual, dont le propriétaire n’était autre que le Duc de Vinal.
Sur cette réflexion, Mathieu se demandait s’il avait quelque chose à voir avec le Duc et surtout avec Charles, mais ces multiples questions disparurent rapidement lorsqu’il prit la décision de se mettre en marche vers le château qui se trouvait en dehors de la ville.

Durant tout le trajet qui allait le mener à destination, Mathieu ne savait que penser, il avait l’esprit et les idées complètement embrouillés, ce qui visiblement lui causait une nouvelle fois des maux de tête, surtout à la simple pensé de savoir s’il allait enfin avoir une réponse sur sa naissance.

Pendant ce temps Marc qui commençait à se faire du souci pour son protégé décida daller à sa rencontre.

Une bonne heure plus tard c’est le cœur battant que Mathieu se retrouva face à la grille du château, le souffle coupé et la bouche sèche, lorsque le gardien vint à sa rencontre, portant à la main une sorte de long martinet à longues lanières de cuir.
Et d’une voix rude et sans respect.
– Qu’est ce que tu veux ? Fout le camp d’là on ne veut pas de mendiants par ici.
Et lui faisant dos pour repartir.
– Excusez-moi monsieur, c’est important !
– QUOI ? Cria t-il en se retournant, Qu’est ce que tu veux ?
Et prenant la grille à deux mains.
– Pouvez vous me dire si madame Marie Angèle de Constance habite ici ? Demanda Mathieu d’une petite voix timide.
– Qu’est ce que tu lui veux à Madame la Duchesse ?
Soudain les mots semblèrent se bloquer dans la gorge de Mathieu, mais sous l’insistance du gardien.
– Je crois que… que…
– Tu crois quoi ? Tu vas le cracher le morceau ? !
– Je crois que… que c’est ma mère.
Sur ces mots stupéfiants, le gardien le regarda quelques instants sans rien dire, quand soudain il prit son martinet et frappa de celui ci les mains de Mathieu qui était posées sur la grille et pour enfin éclater de rire et repartir comme il était venu, laissant derrière lui Mathieu sans réponses, criant de douleur
– Alors ça c’est la meilleur de l’année ! … S’esclaffa t-il, et pour terminer par. Allez fout le camp ou je fais appeler les gendarmes !
Durant un moment Mathieu resta par terre devant la grille, à genoux plié de douleurs, le dessus des mains ensanglantées par les violents coups de lanières qu’il venait de recevoir.
Au bout de quelques instants, Mathieu relevât la tête et le visage empli de larmes, jeta en direction de son agresseur un regard de haine et de détermination et se relevant, il reprit son courage à deux mains et décida de rentrer dans le château quoi qu’il arrive.

Ce fut donc après quelques instants de marche que Mathieu réussit à trouver au travers d’un mur un passage vers l’intérieur du domaine, lorsqu’il fut soudainement et violemment attrapé par le bras.
Se retournant pour voir qui le tenaient, il se retrouva nez à nez avec le dit gardien.
– Attends un peu petit voleur, tu vas voir comment on traite les gens comme toi ici ! ...
Apeuré Mathieu se mit à crier.
– Mais non je vous assure, je n’suis pas un voleur, je voulais voir le duc …
Et le secouant violemment dans tous les sens.
– Ah bon tu voulais le voir ! Et bien tu vas le voir, … Justement le voici qui arrive !
Se retournant dans la direction annoncée, Mathieu vit arriver un homme richement vêtu et d’un certain âge.
– Mais que se passe-t-il ici gardien ? Et que signifie tout
ce remue ménage et d’où vient cet enfant ?
– Pardonnez-moi monsieur le Duc, je viens tout juste d’appréhender ce voleur qui rôdait dans le château.
Sur ces mots, le duc alla en direction du jeune gredin, et lui prenant le menton.
– Il n’a pas l’air très bien cet enfant ?
– Ce n’est rien monsieur le Duc, je l’ai quelque peu secoué pour lui apprendre les bonnes manières.
Lorsque relâchant violemment le menton du garçon.
– Et bien mettez le aux cachots durant trois jours au pain et à l’eau et ensuite jetez le dehors.
Sur ces mots, le gardien fit un énorme sourire de contentement, tandis que Mathieu lui n’était pas encore remis des violentes secousses pratiquées par le gardien, et c’est ainsi qu’il fut entrainé vers le cachot.


Pendant ce temps à la grille du château, Marc était venu voir si Mathieu n’avait pas été vu dans le coin, lorsque s’approchant de la grille il vit briller un objet par terre et se baissant, l’ayant ramassé ses yeux s’écarquillèrent, en effet il venait de trouver le médaillon de Mathieu que visiblement il avait perdu sans s’en rendre compte.
Quand sonnant à tue tête la cloche du portail, ce fut Charles en personne qui vint voir pourquoi l’on sonnait aussi fort.
– Bonjours monsieur, que voulez-vous ? Pourquoi sonnez-vous aussi fort et où est encore passé cet imbécile de gardien ?
Marc n’eut même pas le temps de donner une quelconque explication qu’une calèche vint s’arrêter devant la grille et que trois personne en descendirent, un couple et un enfant, ou devrais-je dire une enfant, une jeune fille, lorsque l’un d’eux.
– Bien le bonjour Monsieur Charles, mon épouse et moi nous vous remercions de votre invitation pour la Noël.
Et prenant ce dernier par le bras, oubliant complètement Marc qui les regardait ahuri de passer ainsi inaperçu, allait s’exclamer de cet état de fait lorsqu’il entendit la conversation, et surtout la question de la jeune femme adressée au fils du Duc.
– Vous n’avez toujours pas de nouvelle de notre Mathieu ?
– Et nom dame Sophie, j’en suis désolé, pourtant les gendarmes ont fait des recherches dans toute la région, mais en vain.
Quand sur ces mots ce fut la jeune fille qui posa une question à sa mère.
– Crois tu maman qu’on le reverra ?
Et prenant sa fille par la main.
– Je ne sais pas Lise, peut-être.
Quand brusquement Charles s’apercevant enfin de la présence de Marc qui dévisageait, l’air hébété les personnes présente.
– Mais au fait, que voulez-vous ?
Quand sans dire un mot, il prit le médaillon du bout des doigts et le portant à hauteur d’œil, le montra à l’assistance, et sans rien dire c’est la jeune fille qui prit délicatement le médaillon.
– Mais, c’est le médaillon de Mathieu ? ! Dit-elle en le portant à ses yeux.
Et ce fut autour de Sophie de demander à son époux.
– Regarde, ne serrait-ce pas le médaillon du petit ?
Et le prenant à son tour de la main de sa fille.
– Effectivement ! Mais ou l’avez vous eu et où est Mathieu ? Demanda-t-il à Marc, et à lui de répondre.
– Oh ! C’est une longue histoire, mais je crois que vous vous appelez Henry n’est ce pas ? ! Dit-il en le pointant du doigt et faisant de même avec les autres personnes. Et vous vous êtes Dame Sophie et voilà la fameuse Lise qui a pris le cœur de Mathieu…
Quand il fut interrompu par Charles.
– Mais vous allez enfin répondre, Où est l’enfant ?
– Je l’ignore !
Pendant que la conversation se déroulait au portail, Mathieu lui avait réussi à échapper à l’emprise du gardien, lorsque courant dans la cour du château ne sachant où aller, il chuta à terre.
Restant ainsi quelques instants, Mathieu donnait l’impression de n’avoir plus de force, lorsque levant les yeux il vit arriver vers lui une belle jeune femme portant une large robe scintillante, et sans rien dire donna la main à ce dernier afin de l’aider à se relever.
Sur ce geste, Mathieu resta sans voix, comme émerveillé, quand soudain il la vit se baisser et ainsi ramasser la lettre que Mathieu venait de perdre.
Lorsque se préparant à la lui rendre, le regard de la jeune femme s’arrêta tout à coup sur les quelques mots apparents.
Mathieu lui était comme figé, amorphe, à tel point qu’il ne réagit même pas quand il vit la jeune femme ouvrir et lire la lettre, se demandant simplement qui pouvait-elle être.
A ce moment précis, il n’entendit même pas que son nom retentissait du fin fond de la cour et regardant lentement du coté d’où l’appel était venu, il vit arriver un groupe de personnes dans lequel il put distinguer, Marc, Henry, Sophie, Charles et bien sur sa bien aimée Lise.
A cet instant Mathieu ne réagissait même plus à ce qui se passait et tournant sa tête en direction de la jeune femme, il put voir dans les yeux de celle-ci une larme couler et descendant lentement son regard en direction des lèvres de celle-ci, il sembla distinguer ces quelques mots.
– Tu t’appelles Mathieu ?
Mais celui-ci ne répondit pas à cette question, son regard était comme figé, lorsque soudain, baisant doucement sa tête en direction du sol il put voir des gouttes de sang qui provenaient de son nez tomber à ses pieds, puis lentement mettant machinalement sa main à son oreille droite il pu sentir celle-ci se mouiller puis portant lentement sa main à son visage il vit que celle-ci s’était remplie de sang qui provenait de son oreille.
A cet instant précis Mathieu qui venait de s’écrouler à genoux, n’entendit même pas les appels au secours de la jeune femme qui essayait de le soutenir, ni que tout ses amis étaient réunis autour de lui, ni que les premières neiges de Noël commençaient à tomber à petits flocons.
Mathieu était hors du temps, comme happé par celui-ci, ne réagissant plus à rien, le regard perdu dans un passé qu’il ne comprit jamais, un passé qui l’avait conduit entre les mains d’un homme violent qui lui avait asséné il y a quelques semaines de cela de violents coups qui lui avait provoqué un traumatisme crânien qui était entrain de l’emporter devant les yeux en pleurs et d’incompréhension de ses amis, de son père et de sa mère qu’il avait retrouvé et qui le tenait dans ses bras.

De cela il ne sentit que les larmes de cette jeune femme couler sur son visage, lorsqu’un fébrile sourire apparut sur le visage du jeune garçon, comme si il venait de reconnaître en cette personne attentionné le portrait si jalousement gardé par son médaillon et comme dans un dernier effort, il leva le bras et tendit sa main en direction de ce portrait qui était devenu réalité et qui le regardait avec tendresse et amour et dans un ultime effort se mit à caresser sa Joue.
Sur ce geste empli de douceur, sa mère qui venait de fermer les yeux afin de garder en mémoire cet instant, saisit avec amour la main de son enfant retrouvé et le cœur serré aida celui-ci à caresser son visage, lorsque soudainement elle sentit la main de son enfant perdre toute force et glisser à terre tel un poids inerte.

Ayant réouvert les yeux, elle vit avec détresse que le visage de son enfant semblait resplendir de bonheur mais que malheureusement, les yeux de cette être qu’elle serrait avec force contre sa poitrine s’étaient fermés à jamais, et regardant tous ceux qui l’entourait et qui étaient en sanglots, criât les yeux et la voix remplis de larmes.
– MON ENFANT ! … OH SEIGNEUR ,… RENDEZ-MOI MON ENFANT !….

Noël était arrivé en même temps que la neige apportant pour certains son lot de cadeaux, mais qui en cette journée d’anniversaire avait pris un bien étrange chemin.

FIN.

Message edité par son auteur le 24/12/2009 09H40
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Posté le : 24/12/2009 09H41
[coucou]

Demain pour les lecteurs de cette histoire une surprise.

Joyeux Noël, Didi [amour] [amour] [amour]
Message edité par son auteur le 24/12/2009 09H42
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Posté le : 28/12/2009 10H36
comme je l'avais promis et uniquement pour ceux que cela intéresse.

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MATHIEU

L'ENFANT DES RÊVES


résumé

Mathieu, jeune orphelin d’une dizaine d’années qui n’avais de son enfance connu qu’un aperçus malheureux pour ne pas dire tragique et qui c’était retrouvé dans des aventures malheureuse ce retrouvais par le plus grand des hasard le jours de son douzième anniversaire en présence du dame qui semblait être sa mère.

Mais revenons quelques instants auparavant.

Mathieu qui venais de réussir a pénétrer à l’intérieur du parc du château du Duc de Vinal n’avait pu réussir a échapper au gardien de la demeure et cet ainsi que ce faisant malmener par ce dernier, qu’il fut présenté au Duc qui voyant cet intrus donnât l’ordre de le mettre au cachot, quand soudain sur le chemin qui le conduisait a une funeste demeure, Mathieu réussi a échapper à ce gardien mal intentionné, lorsque courant dans la cour du château ne sachant où aller, il tomba à terre.
Restant ainsi quelques instants, Mathieu donnait l’impression de n’avoir plus de force, lorsque levant les yeux il vit arriver vers lui une belle jeune femme portant une large robe scintillante, et qui sans rien dire donna la main à ce dernier afin de l’aider à se relever.
Sur ce geste, Mathieu resta sans voix, comme émerveillé quand soudain il la vit se baisser et ainsi ramasser la lettre que Mathieu venait de perdre.
Lorsque se préparant à la lui rendre, le regard de la jeune femme s’arrêta tout à coup sur les quelques mots apparents.
Mathieu lui était comme figé, amorphe, à tel point qu’il ne réagit même pas quand il vit la jeune femme ouvrir et lire la lettre, se demandant simplement qui pouvait-elle être.
A ce moment précis, il n’entendit même pas que son nom retentissait du fin fond de la cour et regardant lentement du coté d’où l’appel était venu, il vit arriver un groupe de personnes dans lequel il put distinguer, Marc, Henry, Sophie, Charles et bien sur sa bien aimée Lise.
A cet instant Mathieu ne réagissait même plus à ce qui se passait et tournant sa tête en direction de la jeune femme, il put voir dans les yeux de celle-ci une larme couler et descendant lentement son regard en direction des lèvres de celle-ci, il sembla distinguer ces quelques mots.
– Tu t’appelles Mathieu ?
Mais celui-ci ne répondit pas à cette question, son regard était comme figé, lorsque soudain, baissant doucement sa tête en direction du sol il put voir des gouttes de sang qui provenaient de son nez tomber à ses pieds, puis lentement mettant machinalement sa main à son oreille droite il pu sentir celle-ci se mouiller puis portant lentement sa main à son visage il vit qu’elle s’était remplie de sang.
A cet instant précis Mathieu qui venait de s’écrouler à genoux n’entendit même pas les appels au secours de la jeune femme qui essayait de le soutenir, ni que tout ses amis étaient réunis autour de lui, ni que les premières neiges de Noël commençaient à tomber à petits flocons.
Mathieu était hors du temps, comme happé par celui-ci, ne réagissant plus à rien, le regard perdu dans un passé qu’il ne comprit jamais, un passé qui l’avait conduit entre les mains d’un homme violent qui lui avait asséné il y a quelques semaines de cela de violents coups, lui provoquant ainsi un traumatisme crânien qui était entrain de l’emporter devant les yeux en pleurs et d’incompréhension de ses amis, de son père et de sa mère qu’il venait tout juste de retrouvé et qui le tenait dans ses bras.
De cela il ne sentit que les larmes de cette jeune femme couler sur son visage, lorsqu’un fébrile sourire apparut sur le visage du jeune garçon, comme si il venait de reconnaître en cette personne attentionné le portrait si jalousement gardé par son médaillon et comme dans un dernier effort, il leva le bras et tendit sa main en direction de ce portrait qui était devenu réalité et qui le regardait avec tendresse et amour et dans un ultime effort se mit à caresser sa Joue.
Sur ce geste empli de douceur, sa mère qui venait de fermer les yeux afin de garder en mémoire cet instant, saisit avec amour la main de son enfant retrouvé et le cœur serré aida celui-ci à caresser son visage, lorsque soudainement elle sentit la main de son enfant perdre toute force et glisser à terre tel un poids inerte.
Ayant ré ouvert les yeux, elle vit avec détresse que le visage de son enfant semblait resplendir de bonheur mais que malheureusement, les yeux de cette être qu’elle serrait avec force contre sa poitrine s’étaient fermés à jamais, et regardant tous ceux qui l’entourait et qui étaient en sanglots, criât les yeux et la voix remplis de larmes.
– MON ENFANT ! … OH SEIGNEUR ,… RENDEZ-MOI MON ENFANT !….

Noël était arrivé en même temps que la neige apportant pour certains son lot de cadeaux, mais qui en cette journée d’anniversaire avait pris un bien étrange chemin.


CHAPITRE I

LES ETRANGERS

En cette instant qui semblais ne jamais vouloir prendre fin, l’assistance en présence avais du mal, ou du moins ne voulait pas croire en cette tragédie a la quelle ils était témoin, tendit que Marc qui ne le connaissait que depuis peu, mais au quel Mathieu c’était confié et qui ne pouvait accepter cela murmurait tout bas.
– Cela ne peut ce finir ainsi, après tout ce qu’il a vécu, cela ne peut …
Personnes ne semblais réagir, tous contemplant ce drame les yeux rempli de larmes.

Lorsque le père de Mathieu, Charles, ce mit a genoux face a son épouse en larmes et prenant le corps inerte de son fils dans ces bras il ce relevât doucement avant de prendre la direction des appartement suivi par tous les amis en pleure du jeunes garçon ainsi que du grand père qui soutenait tant bien que mal sa belle filles et mère de Mathieu, tendis qu’il laissait derrière eux un gardien agenouillé tenant dans ces mains sa figure rempli de larmes pour ce qu’il avait fait quelques instant auparavant.

La neige quand a elle commençait a tomber a gros flocons quand Charles s’arrêta brusquement et comme si quelques choses l’intriguais il ce retourna et regardant un cours instant son épouse et ceux qui suivait ces yeux semblèrent s’écarquiller lorsque baissant sa tête lentement en direction du visage de Mathieu il ce mit a scruter avec insistance celui-ci lorsque ces yeux s’arrêtèrent soudain sur sa poitrine.
Lorsque brusquement un sourire semblât ce dessiné sur son visage et s’adressant a l’assembler les larmes lui vint au yeux.
– Il respire !…. Chérie il n’est pas mort, il respire, notre fils respire ! et tout en courant vers le hall de l’hôtel il s’adressât au gardien qui c’était relevé en entendant la nouvelle. Raymond ! Aller quérir le médecin de toute urgence et ramener le de gré ou de force !
– De gré ou de force je vous le ramènerai monsieur, cela je vous le jure !
Cria a son tour le gardien qui semblais reprendre vie.
Et c’est ainsi qu’on le vit courir vers l’entré du domaine et ce jeter sur le fiacre qui avait mener au château les amis de Mathieu et d’un revers de bras en chasser le cocher et disparaître ainsi sous le clac du fouet qui frappait l’air enneigé.

Effectivement, durant le transport de Mathieu Charles avait senti la poitrine de son fils ce gonfler fébrilement, ce qui laissait a penser qu’il pouvait encore subsister une chance infime de le sauver.

a suivre ....


CHAPITRE I
LES ÉTRANGERS

CHAPITRE II
DISPARISSION

CHAPITRE III
UN NOUVEAU DÉPARD

CHAPITRE IV
LA LUNE ROUGE

CHAMITRE V
LE FILS DE L’ÉMIR

CHAPITRE VI
LE PÉCHÉ RACHETÉ

CHAPITRE VII
LE PACTE

CHAPITRE VIII ? ? ? ?

CHAPITRE IX
? ? ? ?

CHAPITRE X
LA MORSURE

CHAPITRE XI
AU PAYS DES RÊVES

CHAPITRE XII
LE LIEN DU SANG


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Si Mathieu ou l'enfant perdu a été écris lorsque j'étais enfant en quelques jours avant d'être entièrement réécris pour vous, je pense que cette suite ne verra jamais le jour, sauf si je me décide ou que des lecteurs veulent savoir, veulent avoir une suite.
Message edité par son auteur le 28/12/2009 10H41
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