Ce soir je me suis exhibé.
Je me suis exhibé dans un vestiaire mixte.
Je me suis exhibé aux abords d une piscine.
Je me suis exhibé dans une salle de fitness.
Je me suis exhibé dans une douche collective mixte.
Pourquoi ? Parce que je suis membre de l Association des Naturistes de Paris, et avec une centaine de mes camarades, hommes et femmes confondus, comme tous les mercredi soirs, nous étions nus. Ainsi en ont décidé aux alentours de 19h, les juges Suprêmes de notre pays. Ce soir, la Cour de cassation vient de relaxer une Femen tout en reconnaissant qu elle s était rendue coupable d exhibition sexuelle, du simple fait d avoir montré sa poitrine dans un lieu public. Cette décision est la porte ouverte à toutes les dérives qui contreviennent aux valeurs de notre République.
Dès lors, une mère qui allaite son enfant sur la voie publique s exhibe, de même qu une gamine qui fait du topless sur une plage publique. Et au bout de cette logique une femme court vêtue victime d agression sexuelle est coupable d avoir aguiché son violeur.
Car ce soir, nos juges suprêmes ont statué que nous n avons pas le droit de décider, quand nos corps sont sexualisés et quand ils ne le sont pas. Des juges de notre pays entendent nous priver de ce droit fondamental. Notre nudité, nos corps ne nous appartiennent plus. Cet arrêt est un coup de semonce pour nous rappeler combien notre situation est précaire, et que nous pouvons tout perdre du jour au lendemain. Nos piscines, nos terrains, nos campings nos plages, nos centres. TOUT.
Tout ce que la FFN, nos clubs et associations ont entrepris depuis des années pour nous arracher un bout de liberté peut être balayé demain d un revers de main.
Alors ne lâchons rien! Militons! Inscrivons nous dans nos clubs locaux! Prenons la carte FFN! Soutenons par notre présence les événements naturistes!
Notre énergie et notre détermination commune sont nos seules armes.
Et la bataille ne fait que commencer.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/02/26/les-seins-nus-des-femen-sont-bien-de-l-exhibition-sexuelle-juge-la-cour-de-cassation_6030963_3224.html#xtor=AL-32280270