Je le sentais, ça ne pouvait durer.
C'est la fin de l'histoire de mon destrier
Mon vélo que je m'acharne à électrifier.
Chevauchant ma monture, en forêt
Je rencontre des gendarmes, inquiets.
Ils cherchaient un bougre qui leur avait échappé.
"Je n'ai vu personne ", dis-je prêt à continuer,
Mais un gendarme me dit : " c'est quoi ce destrier ?"
"C'est un vélo, que j'ai bricolé, modifié "
Remarquant mon moteur surdimensionné
Il me récita la loi sur les vélos assistés.
"Deux cent cinquante watt est la limite autorisée
Sur un vélo qui doit être homologué !"
Le mien fait mille watt, et pas homologué !
"Il faut le faire homologuer, passage aux mines obligé !
Il deviendra alors cyclomoteur, donc immatriculé !
En l'état, vous ne pouvez rouler sur la chaussée !
Il vous faudra aussi le brevet, et être bien assuré !"
Je lui fait, à juste titre, quand même remarquer
Que ce sentier sylvestre est loin d'être une chaussée !
Il le reconnut, si !, mais la loi m'interdit d'emprunter
Les rues, les routes et les chemins goudronnés.
Et répartit à sa chasse, traquant l'autre évadé.
Ah ben zut alors, moi qui avait des projets...
Le rendre conforme serait impossible, rejeté
Par les mines dès le premier essai !
Et de bricoler pour qu'il soit homologué
Me coûterait trop cher, je serais ruiné !
Acquérir un scooter me serait plus aisé !
Je dois donc , a mon grand dam, me résigner.
Je ne parcourrai plus les routes de ma contrée,
Non plus celles qui, je l'avais planifié,
M'amèneraient à la Genèse le prochain été !
Il est difficile d'enterrer un projet !
Alors je vais faire les chemins de randonnée
Et les sentiers de forêt, qui sont des milliers
Dans ma région oh ! Combien boisée.
Le problème est que dans la forêt,
On trouve peu d'endroits pour recharger !
Oh ! Cruelle destinée ! Je suis désappointé !
Je dois maintenant trouver un autre projet
Que je mènerai à bout le prochain été.
Ah ça ! C'est que j'en ai des idées !
Tout dépendra de ma santé,
La Genèse, j'y viendrai !
Si je peux, j 'irai à pied !