nudussimplex a écrit :
Au sein d’un réseau social, chacun avance masqué : un pseudonyme, le choix d’un avatar sont déjà une part de dissimulation. Les masques portés en cette période de COVID-19 permettent de protéger ceux à qui on s’adresse. Les masques des réseaux sociaux protègent ceux qui s’expriment.
Quand le thème du réseau est le naturisme, on peut espérer que les masques ne soient pas des masques de théâtre : dans le naturisme (enfin, dans la vision que j’en ai), on est pris comme on est, avec ses qualités, ses défauts. Si chacun peut avoir des fiertés ou des hontes, le regard des autres naturistes est par essence bienveillant, acceptant les cicatrices de la vie (ou les merveilles de la nature).
Que dire alors de certains naturistes qui choisissent comme avatar non un portrait (ce qui est tout à fait légitime quand on connaît les usages qui peuvent être faits des images sur Internet), non une image, un dessin ou une œuvre d’art, mais le portrait de quelqu’un d’autre (je ne parle pas de celui d’un acteur ou d’une personnalité immédiatement reconnaissable par tout un chacun). Certes, ce portrait peut correspondre alors à l’image rêvée que l’on a de soi-même. Mais il présente le danger certain d’orienter le lecteur sur une fausse piste ! Et, quand on découvre la supercherie de faire douter en proportion de tout ce qui peut être écrit — jusqu’à la présentation même du rédacteur : a-t-il l’âge, la profession, le sexe indiqués ? Habite-t-il là où il le dit ?
Et je ne parle pas de ceux qui agrémentent leur profil de multiples albums aux photographies téléchargées sur des sites souvent plutôt moins que plus “naturistes”…
Il n’est pas question de proposer une judiciarisation de la chose, mais simplement de proposer un “contrat moral” : j’accepte (ou pas) de me montrer nu, de montrer mon sexe, de montrer mon visage, d’indiquer mon âge, ma profession, ma ville de résidence, je peux flouter ou omettre l’un ou l’autre — mais je ne triche pas.
Une anecdote pour conclure : la trésorière d’une association naturiste que je connais est très physionomiste. À la première visite d’essai d’un adhérent, il se présente. À la deuxième, quelques semaines après, il donne un autre nom. Malheureusement pour lui, elle s’en étonne. Il n’est jamais revenu. Malheureusement, parce que avec un peu d’honnêteté et de confiance (dans le naturisme on accepte de se montrer nu mais les autres aussi !), il aurait pu profiter pleinement des joies de vivre nu au sein d’une association par ailleurs très accueillante !
À la première visite d’essai d’un adhérent, il se présente
ou et-elle ta présentation