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Quelques pistes germaniques pour comprendre que le seul vêtement c’est la peau et ses ramifications

Dernière réponse de danielleelleRépondre
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Posté le : 01/01/2008 20H16
Quelques pistes germaniques pour comprendre que le seul vêtement c’est la peau et ses ramifications autour des arts, de la danse et aussi bien évidemment de la littérature si chère aux tripes du Bartos !

Quelques mots à propos de Dresde, ville phare s’il en est, qui vit naître en 1905, le mouvement expressionniste « die Brücke » (Dresde 1905 / Berlin 1913), le pont, nom féminin en allemand avec sa figure tutélaire en la personne d’Ernst Ludwig Kirchner. Cet artiste pour lequel toutes les anatomies du nu défroqué n’avaient aucun mystère. Le Franckos lui voue une amitié sans borne. Et c’est aussi la raison pour laquelle la notion de pont entre tous les arts éveille son œuvre littéraire au quotidien, mais pas seulement. Il ouvre un chenal de cheval aux éventails d’une rive à l’autre des représentations corporelles matinées d’esprits libres évoluant en harmonie, du fascinant Moloch berlinois à Paname en panne d’aisance, via actuellement les forêts du Médoc et Bordeaux au bord de l’eau à découvrir avec passion et sans retenue.
Son enthousiasme intact à se savourer étranger hors des murs du connu, lui tire des éclats de rire à ne rien prendre au sérieux, à commencer par lui-même. Le Bartos dégaine l’autodérision à satiété façon Dada ist da, par marionnette interposée en la personne de mézigue la Singette, sa secrétaire particulière. Il démystifie l’âge adulte, inspiré en partie par la philosophie contenue dans du titre de la revue nudiste d’Adolf Koch (1898 / 1970) : « La vie riante ». Cet instituteur de formation qui « thématisera les joies de la récréation sous prétexte que des adultes d’extraction modeste, privés d’enfance joyeuse auraient besoin de se rattraper à cet égard. »* Tout un programme (rires) !
Revenons en à nos cousins germains. Dans le contexte riche et florissant de la révolution « douce » du mouvement de réforme du mode de vie (hygiène / santé / nudisme….) sortit du sol la première « cité-jardin » en Allemagne à Hellerau (1909), destinée aux personnels des « Ateliers de Dresde » qui concevaient des meubles style « Jugenstill » (mobilier et décoration) très réputés. Ses ouvriers étaient considérés comme une « aristocratie ouvrière » de part la qualité de leur savoir faire la main à la pâte du bois vivant.
Cette embellie du cadre de vie pour les personnels avait aussi un enjeu sanitaire et en sous-main économique (voir en France l’exemple des phalanstères). A Hellerau, il impliquait de la part même des architectes l’expérimentation vécue des lieux construits. Ainsi, aucune interaction spatiale n’était laissée au hasard. La « cuisine-salle à manger » en tant que pièce commune favorisait l’intimité familiale et devait se prolonger entre voisins du quartier et dans son prolongement avec « le centre culturel » par ses spectacles. De même que la chambre particulière se réduisait à sa plus simple expression d’un modeste « compartiment » avec l’une pour madame et l’une pour monsieur jointes par un vestibule donnant sur la salle de bain.
C’est ainsi que l’option du végétarisme quant elle était retenue se greffait le plus fréquemment à celle du nudisme couplé au jardin privatif où il était possible de cultiver à la fois son jardin potager et son corps ventilé totalement hors des odieux vêtements souvent liés aux pathologies lourdes : foie étranglé / phtisie…
La campagne anticorset menée autour de 1909 s’appuyait sur des statistiques alarmistes selon lesquelles 80 % des femmes allemandes de plus de 16 ans étaient « malades » pour cause de corsetage étroit et même 90 % parmi les + de 30 ans ou encore que 50% avaient le « foie étranglé ».

« La continuité entre la réforme du vêtement et le nudisme est illustrée de manière éclatante par la désignation systématique de la nudité comme vêtement chez les théoriciens nudistes. Des termes comme « vêtement d’air » (Lufttracht) / « de lumière » (Lichtkleid) / « de la divinité (Gotteskleid) / « de nature (Naturkleid) / laissent entendre que, par delà toute réforme du vêtement, le seul vrai vêtement, c’est la peau. Les deux composé « atmosphériques » révèlent aussi la grande proximité – logique et chronologique – entre le vêtement « réformé », ample et bien ventilé, et la pratique du « bain d’air et de lumière ». » (…) La première association nudiste, viable et vivace d’Allemagne, fondée en 1913, fut baptisée « Monboldo-Bund », par référence à Lord Monboldo, pionnier du bain d’air, puis plus explicitement encore au plan de la filiation hygiéniste, « Société de bains d’air de Berlin » (Luftbade-Gesellschaft Berlin). Quand on sait que le fondateur du « Monboldo-Bund », Wilhelm Kästner était tailleur pour dames, et nécessairement informé de par ce métier, des dernières recherches vestimentaires anatomiquement justes, on voit se dessiner le réseau des influences hygiénistes qui favorisèrent le nudisme, avec une influence maximale, cependant, du bain d’air, dans la mesure où c’est le « Luftbad » plutôt que le « Lichtkleid » qui s’affirma dans les deux appellations successives de la première fondation nudiste réussie ».*
La « cité-jardin » de Dresde selon ses concepteurs devait être un laboratoire de la synthèse sociale pour l’art en recouvrant à la méthode Dalcroze (1865 / 1950) professeur au conservatoire de Genève. Ainsi un somptueux Institut de gymnastique rythmique fut érigé. L’objectif selon Dalcroze reposait sur le principe fondamental de l’efficacité sociale communautaire qui prétendait élever le rythme « au rang d’une institution sociale ». Adolf Koch critiqua la gymnastique dite organique qui résultait selon lui d’ « un véritable dressage de ses pensionnaires » par le « maître » de cérémonie et consistait à « accroître la réaction du système nerveux » sans rien perdre en précision du mouvement « commandé » allié à la vitesse d’exécution.
« Le nu intégral possible sur scène, était cependant cultivé à l’intérieur de l’Institut puisque son programme architectural, élaboré en commun par Dalcroze et l’architecte Tessenow, comprenait deux solariums, abrités de hauts murs. Il se pourrait que les pensionnaires de l’Institut qui décevaient les artistes académiques sur scène – ou, du moins, quelques-unes d’entre elles – aient honoré un Emil Nolde (membre un an du groupe « die Brücke ») de leur nudité en privé. En effet, le peintre expressionniste, qui avait contact avec la pensionnaire Erna Hoffmann et sa coturne Marie Wiegmann, connue plus tard sous le nom de Mary Wigman*, prétendra dans ses mémoires avoir été inspiré par les danseuses de l’Institut Dalcroze pour certains tableaux tels les fameuses « Danseuses aux bougies » (1912).
La danse dans ce qu’elle recelait de modernité et vive de sa contemporanéité, il n’est pas surprenant que la danseuse Isodora Duncan côtoya Dalcroze et le Berlin tumultueux de tous les avant-gardismes sous les tropiques frénétiques de la petite Europe.
« C’est aussi l’époque tout près de Dresde et de Hellerau, les peintres du groupe expressionniste « die Brücke » pratiquaient le nudisme « sauvage » sur les lacs de Moritzburg. Leur plaisir intense de la nudité est entrée dans l’histoire de l’art par de nombreuses œuvres datant des étés 1909 et 1910, où ils figurent non seulement «en sauvage », mais aussi en adeptes d’activités nudistes les plus modernes, telles le camping et les jeux de ballon. »*

L’art total tel que le concevra plus tard le Bauhaus avec quelques-uns de ses enseignants issus du mouvement expressionniste du sud de l’Allemagne (Blaue Reiter avec Kandinsky / Klee), Ernst Ludwig Kirchner le sema dans son univers de création où le mouvement avant toute chose devait prendre forme dans l’immédiateté et donner du relief à ses modèles qui honnissaient tout comme lui de donner le change à la pause statique et anémique des académies de culs bénits.

A SUIVRE …….. : une réponse enthousiaste complémentaire et fraternelle à l’excellent article de Michel Loetscher intitulé « Adolf Koch à l’école des nudistes » paru dans la Vie au Soleil, n°117 (octobre / novembre / décembre 2007), p. 36, avec comme de bien entendu quelques bémols quant à ses analyses !

* p. 230 in Marc Cluet « La Libre Culture Le mouvement nudiste en Allemagne depuis ses origines au seuil du XX e siècle jusqu’à l’arrivée de Hitler au pouvoir (1905 / 1933) Présupposés, développements et enjeux historiques
Ed : Atelier national de reproduction des thèses : Thèse à la carte.
* idib p. 194 / 195
* idib p.162 / 165
* idib p. 345
* A propos de Mary Wigman déjà citée dans un papier consacré aux « Grandes traversées » sur le blog de la Singette, lire l’ouvrage de l’historienne Laure Guilbert : « Danser avec le III ème Reich Les danseurs modernes sous le nazisme » ed. Complexe (2000), pour comprendre, comment une danseuse/chorégraphe de talent révolutionna la danse moderne et collabora sciemment avec le régime nazi en toute connaissance de cause.

Salutations fraternelles de la Singette




Inscrit le : 05/03/2009
Messages : 240
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Posté le : 25/03/2009 14H05
pauvre Franck
ici tu ne peux espérer trouver d'écho
Dernière réponse de danielleelleRépondre