Lu sur le site "Le Monde"
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C’est l’une des écoles d’ingénieurs les plus féminisées – avec 65 % d’étudiantes –, mais AgroParisTech n’échappe pas pour autant aux situations de violences sexistes et sexuelles.
La cellule de sensibilisation et d’information sur la sexualité (Cassis), association étudiante, publie mardi 21 juin les résultats d’une enquête menée par mail en décembre 2021 auprès des 970 étudiants, de la première année du cycle ingénieur jusqu’au doctorat.
Avec 58 % de répondants, l’étude permet de brosser un tableau assez précis des violences commises, tout particulièrement lors des événements d’intégration et soirées festives.
Le résultat est alarmant : elle recense
17 viols (16 femmes et une personne non binaire) au cours de la scolarité,
526 comportements ou propos discriminatoires ou à connotation sexuelle, provenant en grande majorité d’étudiants, mais aussi, dans une quarantaine de cas, d’enseignants et du personnel de l’établissement.
Au total, 141 étudiants, soit 24,7 % des répondants, déclarent avoir été victimes d’agressions sexuelles « avec contact »,
A la lecture des résultats, Laurent Buisson, qui dirige l’école depuis novembre 2021, a saisi le procureur de Paris, lundi 20 juin.
« J’ai été très surpris par l’ampleur d’un phénomène qui ne peut s’expliquer simplement par la consommation d’alcool. C’est ensemble, avec les étudiants, que nous devons travailler à une solution », exhorte-t-il.
A 58,8 %, les violences sexuelles « avec contact » ont été commises par des hommes, ce taux s’établissant à 36,3 % pour les actes et comportements « sans contact physique », la majorité des témoignages ne sachant pas préciser si l’agresseur était homme ou femme, du fait d’une consommation excessive d’alcool et-ou de stupéfiants.
L’enquête pointe des étudiants entrant dans les chambres du campus « en dégondant les portes » ou qui filment et prennent des photos en soirée « à des moments embarrassants et alors que le consentement n’a pas été demandé ».