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Durandalem, une histoire...

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Issoire Issoire
Posté le : 22/02/2022 19H49
Hâte de savoir ce que pouvaient être les obsèques d’une Madame à cette époque épique.
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 24/02/2022 10H22
Patience, bientôt tu sauras !ange
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 24/02/2022 10H25
     À l’auberge de Durandalem, comme de coutume, les anciens ont bravé le froid pour venir écluser quelques pintes chez Child. Eh oui, tout en sachant bien qu’ils sont maintenant chez Marion et Julie,  ils disent encore « chez Child »... La force de l'habitude !

     Il y a là le Fernand Bauer, P’tit Louis et Bertha Muller. Apollinaire le barde est venu, ainsi qu'Yvette Welch, la veuve de Michel Wald, qui est accompagnée de Mikael Thiel et d'Amandine Bardot. Émile et Adèle Pferd sont là également.

      Pierrot et Gisèle, et Claude et Marie Stein, Clovis et Clothilde Hune, George et Line Hair, Claude et Rosine Kaas, Denis et Béatrice Pépin, Raoul et Raymonde Frisch, tous arrivent eux aussi boire un verre. Décidément, tout Durandalem s’est donné le mot pour venir parler de la venue de Charlemagne, des filles de Falkenberg... et aussi de l'aménagement des portails !

     Les gardes de réserve qui ont aidé les forgerons racontent comment fonctionne le système. Jérémoy arrive avec ses fils Nathan et Léo, et ils s’installent à table.

     « Bravo, Jérémoy et fils,  pour vos portails, dit Raoul Frisch, c’est un grand progrès ! »

     Les gardes en pause, Bernard Spohr, Georgette Fart et André Martinet ainsi que Gretel Wilkinson et Paul Spohr, se préparent pour leur dernière garde de la journée. Ils vont remplacer Joseph Spohr, Roland Martinet et Hankel Thiel au rempart nord, et Albert Fart et Christina Hahn au portail est.

     Peu de temps après, les gardes relevés arrivent à l’auberge.

     Gabriel Holz est là aussi.

     « Whouah ! il y a du monde ce soir ! » dit Hankel Thiel. Et ils s’installent au comptoir, Estelle sert un pichet de vin au garçon, et une tisane à Christiane, qui adore ça.

   Tout en dégustant sa tisane, elle interpelle  :

     « Ce portail autonome est vraiment un bienfait pour les gardes ! Dans les salles de garde, il fait vraiment chaud.  La nudité est de mise, là-haut ! Il y fait même si chaud qu’une douche rafraîchissante ne serait pas de trop. Tu comptes nous installer ça,  Jérémoy ?

   - Je prends bonne note, et je vais étudier la chose !  répond mon gendre en souriant. Mais n’oubliez pas que là-haut, vous êtes de garde, et non pas de repos...Trop de confort ne risque-t-il  point de vous endormir ?

 - Que nenni... Bien rafraîchis sans avoir froid... Voilà qui sera idéal pour aiguiser notre vigilance !

- Tu as raison, Christiane, redis-leur encore ! ajoute Hankel, sous les rires de tous.

- Bon, bon, c’est d’accord...Vous les aurez, vos douches ! promet Jérémoy. Si le bourgmestre est d’accord, bien sûr...  »

     Emanuel Frisch, arrivé entre temps, prend alors la parole :

     « En tant que bourgmestre adjoint, je prends la décision, en l’absence du bourgmestre, d’autoriser l’installation d’une douche dans les salles de gardes est et ouest.  Et je déclare que Jérémoy Mayer, ici présent, sera chargé de l’exécution des travaux ! »

Tout le monde applaudit.

 « Quel beau discours, dit Jérémoy, bravo ! Quand Jacou arrêtera , tu feras à coup sûr un excellent bourgmestre  !

     - Oh, merci Emanuel !  dit Christiane. »

Et elle se précipite pour l’embrasser sur la bouche, ce qui  le fait rougir.
Message edité le 24/02/2022 17H48
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 25/02/2022 09H49
À l’hôtel Pax, il est l’heure de passer à table. Les invités sont en bout de table. Les gérants Raymond et Pauline, de chaque côté, président le repas. Les filles sont assises autour de la table, en tuniques légères comme il se doit. Il y a aussi le bourgmestre et son épouse, ainsi que les forgerons et leurs épouses.

     Le bourgmestre Joseph Nau a épousé Marie Ferry, la sœur de Jules Ferry l’ébéniste.

     Leur fils Michel, a repris la menuiserie familiale avec son épouse Georgette,  la fille du meunier Lemaire. Ils ont deux filles, Amélie, 20 ans, et Arielle, 19 ans.

     Albert Feuer a épousé Anne d’Auteuil,  fille de Jacques d’Auteuil, comte de Thicourt. Ils ont un fils, Bernard.

     Alfred Feuer a épousé Bernadette Stups, fille de Bruno Stups, le maraîcher de Falkenberg. Ils ont une fille, Blandine.

     Bernard Feuer a épousé sa cousine Blandine Feuer. Bernard est coutelier et rémouleur, Blandine tient une boutique de couteaux en tous genres.

     Il n’y a pas de clients à l’hôtel, la saison n’est pas propice aux voyages…

     Le repas est excellent. Le cuisinier, Paul Beaucus, est venu en personne présenter les mets qu’il a élaborés avec l’aide de son épouse Paulette, sœur jumelle de Pauline d’Écart, et de Pierre, leur fils de 19 ans, commis de cuisine.

    À  l’office, la table est dressée pour le personnel de l'hôtel, qui compte quatorze employés.

     Josy Ferry et sa sœur Poly, les filles de Jules Ferry, l’ébéniste, sont les femmes de service et de ménage .

     Albert Tram, le compagnon de Josy, est le technicien, c’est lui qui s’occupe des chaudières et de l’entretien de l’hôtel. Ils ont un fils, Jean, 13 ans.

     Bernard Claudel, le compagnon de Poly Ferry, fils de Jean Claudel le fermier, est  jardinier et homme à tout faire. Il a une serre chauffée derrière l’hôtel, où il cultive toutes sortes de légumes pour la table de l’établissement. Ils ont une fille, Josette, 10 ans.

     Nina Metzger, qui sert au bar de l’hôtel, est la fille de Georges Metzger, le boucher de Falkenberg. Elle est la compagne de Frank Einstein, le palefrenier qui s’occupe des écuries de l’hôtel avec leur fils Albert. Ils ont aussi deux filles jumelles, Anaïs et Alice, qui aident aux tâches de l’hôtel, de la serre, du service en salle.

     Marie-Ange Gabriel est la buandière de l’établissement et la compagne de Albert l’aide palefrenier. Elle a profité du progrès apporté par les forgerons Albert et Norbert Feuer, qui lui ont installé une machine à laver, selon mes directives.

     L’hôtel bénéficie de tout le confort pour accueillir les voyageurs, il dispose même d'un sauna !

     Je m’y rends avec Jacou après le repas. Nous sommes vite rejoints par Anaïs et Alice, tout empressées, qui comptent bien nous faire profiter du sauna, mais avec elles ! Fort avenante compagnie, ma foi...

     Après nous être séchés, nous enfilons nos tuniques et nous retrouvons  les autres convives au coin des boissons, en pleine discussion sur les chariotes, qui décidément les épatent...

« Ce n’était donc pas une légende ! » disent tout épanouies Anaïs et Alice en prenant congé. Cela fait sourire Marie, la responsable des filles, qui s’est attardée au bar. Je n’ai compris cette histoire de légende qu'après les explications de Marie  !

Avant qu'Anaïs et Alice nous rejoignent au sauna, les filles leur avaient raconté les incroyables prouesses sexuelles des garçons de Durandalem... Alors, les deux curieuses avaient voulu vérifier avec nous si c'était juste une légende ! Eh non, ce n'en était pas une...

     Enfin, nous allons nous coucher. Les chambres sont agréables, chauffées, et je passe une bonne nuit réparatrice.
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 26/02/2022 00H56
    À Durandalem, dans l’auberge, Christian Hahn et Guenièvre Spohr viennent fêter la nomination de Guenièvre qui rejoint le corps des gardes aujourd’hui. Ils sont là avec leurs enfants, Piotr et Georgette.

On  se raconte les prouesses avec les filles.  Christian raconte comment les gens d’arme ont rencontré les filles, et Piotr raconte tout excité comment Mademoiselle Nina lui a appris les choses de la vie.

    Tout le monde s’accorde à dire que la venue de l’Empereur a donné un sacré coup de fouet à la sexualité dans le village !  Mais toutes et tous acceptent que ce soit fini, et que cela ne se fasse plus en public, comme c’était le cas à l’auberge.

     « Aaaaaaah ! Pourtant, c’était quand même bien ! »  soupire Child, assis derrière le comptoir. Et toute l’assistance rigole de bon cœur.

Apollinaire prend alors sa lyre et entonne une chanson de son cru :

   

  « Elles sont bien venues 

Oui, venues toutes nues

Leur beau corps pas vêtu

Pas même de vertu !

 

  Paulette quel émoi

  À genoux devant moi

  Me gobe goulument

  Ah que c'est bon, maman !

  

 Dans sa bouch' ça jaillit

 De joie je crie merci

 Oh merci ma Paulette

 Oh merci ma poulette

Oh oui, oh oui, oh ouiiii  ! »



      Tout le monde applaudit, et rigole bien de cette improvisation suggestive. On s'en souviendra longtemps, des filles de Falkenberg !

     Après quelques pintes, les idées fusent :

     « Il faudrait la chariote de Robert pour ramener les clients de l’auberge ! suggère  P’tit louis.

   - Bonne idée ! renchérit le Fernand. Surtout pour nous, les vieux !

  - Et aussi pour les bourrés ! ajoute Jérémoy. Il faudrait créer pour ça un poste de "rameneur"... Et aussi construire une chariote ou l’on pourrait se coucher si on ne tient plus assis...Gabriel, que penses-tu de la création d’un poste de rameneur ?

 - Oui-da ! Je suis volontaire ! répond le garde champêtre en rigolant. Je devrai donc établir mon quartier général ici, à l’auberge. Ce qui n’est pas pour me déplaire, ma foi ! »

Et tout le monde s’esclaffe.

     « On pourrait aussi avoir une chariote ouverte, pour l’été ! » dit Mikael Thiel.

      « Et on pourrait organiser des parties dans les bains-douches communaux !  suggère Joel. Je n’ai plus guère de visites depuis que les Thermes existent. Et encore moins en hiver ! »

     Et de pintes en idées, et de discussions en tournées, la soirée s'avance, et l’auberge se vide peu à peu.

     « Voilà qu'il se remet à neiger ! annonce P’tit louis qui s’apprête à rentrer. Soyez prudents, le sol sous la neige est gelé,  ça glisse ! »

     Après un moment, il ne reste plus que Child, Marion et Julie. Estelle est rentrée, Alison et Jérémoy aussi. Aline est sur le point de partir. Marion sert un dernier souper, puis va se coucher.

     Seul Child reste encore un peu. Il rêve aux filles de Falkenberg...

Et il se demande même s’il ne va pas faire un tour par là-bas, un de ces matins !  Mais pour l'instant, il va aller au dodo...

     Les Thermes n'ont pas été aussi calmes depuis longtemps. Tout le personnel a dîné, et tout le monde a regagné ses appartements, aux Thermes et à la Résidence.

     Il est encore tôt quand les concierges font leur tournée. Les techniciens des chaudières ont déjà fait le nécessaire.

     Le village s’endort sous la neige. Une neige qui continue à tomber, et qui s’amoncelle de plus en plus, sans un bruit...
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 28/02/2022 00H54
Mercredi 15 février.

     Les Obsèques de Madame Claude.


     Il y a foule ce matin devant l’église de Falkenberg !

Plus de trois pieds de neige sont déjà tombés, et il continue à neiger...

     J’ai décroché la deuxième chariote. Et avec la première, qui est munie de sa lame, j'ai lancé le générateur de vapeur, et j'ai dégagé la place et les chemins qui mènent à l’église. Les frères Feuer m’accompagnent dans la chariote. Ils se rendent compte qu’il y fait vraiment chaud !

     Nous faisons le tour du bourg, dégageant les rues et les voies d’accès.  Ils en profitent pour me questionner sur la réalisation de mon véhicule.

     Puis je range la chariote à l’abri dans les écuries de l’hôtel, où se trouve déjà la deuxième. Les frères Feuer et moi, nous nous habillons chaudement pour rejoindre Jacou dans l’église.

     Jacques Kirsch, l’abbé de Falkenberg, malgré ses 80 ans, est toujours officiant de l’église. Pascal Glock, âgé de 60 ans, sonne toujours les cloches et s’occupe des cierges et du chauffage. Ce matin, il a allumé les quatre grands âtres dans les coins de l’église. Il n’y fait pas encore chaud, mais cela devient supportable. À condition de rester habillé, bien sûr !

     De toute façon, les gens de Falkenberg ne sont pas encore prêts à vivre nus comme ceux de Durandalem. La maison des filles est le seul endroit où ils s’adonnent à la nudité ! 

     Pascal ouvre les portes, et l’église se remplit rapidement. Chacun a apporté une bûche afin d’entretenir les âtres, qui flambent de leurs plus belles flammes et réchauffent peu à peu l’air ambiant.

     L’abbé dit la messe en mémoire de Madame Claude, qui était une figure notoire de la cité. Tous les habitants ont déjà fait un petit tour dans sa Maison des filles, ou du moins ont invité quelques filles lors de fêtes privées. La renommée de Madame Claude a voyagé jusqu'au-delà de Mettis, la grande ville à l’ouest.

     Après la messe, pendant le sermon du curé, Pascal passe parmi les ouailles et fait la quête, afin de pouvoir acheter un surplus de bois de chauffage pour l’église. Le stock est déjà épuisé, alors que l’hiver est encore bien là !

     Ensuite, un apéritif du souvenir est organisé à l’hôtel Pax, dans la grande salle de restaurant.  Bon nombre de Falkenbergeois s’y rendent, histoire de se réchauffer et de boire à la mémoire de Madame Claude.

     Son corps est enseveli dans la glace. Il sera enterré au printemps, dès que la glace fondra.

    À l’hôtel, on discute de l’avenir de la Maison des filles.

     Avec l’approbation du bourgmestre, les filles désignent Marie comme remplaçante de Madame Claude. Voilà donc Marie à la tête d’une « brigade » de dix-huit filles.

     Elle prend la parole :

     « Nous allons faire quelques travaux pour améliorer notre Maison des filles. Nous allons  rajouter un étage pour que chacune soit confortablement logée.  Chacune œuvrera donc dans son appartement, et non plus dans les cabines comme avant. Pour financer les travaux, nous disposons d'un confortable pactole, généreusement octroyé par le bourgmestre de Durandalem, pour services rendus à l’Empereur. »

    Les filles sont  heureuses de voir leur situation s’améliorer de la sorte. « Vive Madame Marie ! » clame l’assistance.

     « Je lève mon verre à l’avenir de Falkenberg, et à la future nouvelle Maison des filles. dit alors le bourgmestre. Nous la rebaptiserons « le Petit Paradis ! »

     Et chacun lève son verre. Des cris fusent des quatre coins de la salle.

    « Vive le Petit Paradis ! », « Vive Madame Marie ! », « Vive Durandalem ! », « Vive Jacou ! », « Vive le bourgmestre ! »

     Le vin et les alcools coulent à flots. Chacun se rassasie de ces breuvages. Mais il va falloir quitter l’hôtel pour rentrer au bercail, sous la neige  qui tombe toujours, et qui s'est encore épaissie d'un pied... Les forgerons retournent à leur forge pour terminer leur machine à déblayer la neige, il y a urgence ! Ils travaillent d'arrache-pied.

     Plus tard, une table est dressée pour les résidents de l’hôtel. Le personnel mange à la grande table avec nous.

     Anaïs et Alice nous sourient. Je crois qu'elles aimeraient bien refaire avec nous un petit tour au sauna...  Mais nous devons songer à rentrer à Durandalem !

     Albert Tram, le technicien de l’hôtel m’aide à atteler la deuxième chariote sous la neige, et à la mettre en chauffe.

     Puis, une fois que la vapeur est suffisante, les quatre filles de joie de Durandalem, Jacou et moi, nous prenons congé des Falkenbergeois,  et nous montons dans la première chariote.

     La neige dépasse les quatre pieds d'épaisseur. La chariote arrive encore malgré tout à la pousser sur le côté. Mais elle y va doucement !

     Il est bien quinze heures quand la neige cesse enfin de tomber. Nous quittons Falkenberg. La neige que nous dégageons est si haute que nous n’y voyons guère devant nous ! La deuxième chariote vide, que nous remorquons, est trop légère. Elle louvoie derrière nous, ce qui nous ralentit et nous fait dévier constamment. Et plusieurs fois, nous mordons sur le bas-côté du chemin.

     «À cette allure, ronchonne Jacou, il va nous falloir plus de deux heures  pour arriver à bon port ! »

Il lui vient une idée. Il parvient à joindre Jérémoy par télépathie, et lui demande s’il peut venir vers nous en dégageant la neige, pour nous ouvrir la route. Jérémoy  lui fait aussitôt savoir qu'il part à notre rencontre.
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Issoire Issoire
Posté le : 01/03/2022 08H09
Une pause après tous ces « excès « peut être la bienvenue, mais un sevrage trop brutal est-ce la bonne solution , certains l’ayant compris envisagent un pèlerinage à Falkenberg.
Curieux que ces routes glissantes n’aient pas donné à nos forgerons l’idée de roues « ferrées«  pour améliorer l’adhérence des chariotes.
Message edité le 01/03/2022 08H12
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 01/03/2022 09H56
À Durandalem aussi,  la journée a débuté sous la neige tombante...

   Au réveil, ce matin,  les habitants ont été surpris par la hauteur de neige. Près de trois pieds ! Jérémoy, avec la petite chariote, a dégagé de très bonne heure  les rues et les chemins qui montent au chalet, à la fonderie et à la mine côté sud, et aux remparts côté nord.

   Les gardes de réserve, André,  Roland, et Pierre  Martinet,  ainsi que Hankel Thiel et Georges Frisch, se sont portés volontaires aujourd’hui pour déblayer la neige là où la chariote ne peut pas passer. Leur tâche est ardue !

     D’épais effluves de vapeur montent tout le long des tuyaux qui alimentent les maisons en eau.

     Sur les remparts, les gardes doivent pousser la neige pour passer. Heureusement, grâce au chauffage de la réserve d’eau qui fait fondre la neige, le rempart nord se dégage tout seul.

     Les abords des portails sont aussi dégagés, jusqu’à une centaine de pas des murailles.

     Mais la neige continue à tomber et remonte inexorablement partout !

     Les gardes de réserve, avec l’aide du garde champêtre, nettoient l’accès à l’auberge. C’est leur point de ralliement !

     Puis chacun part à pied avec une pelle et un balai, pour nettoyer les accès aux maisons et aux commerces.

     À dix heures, Bernard Spohr et Alexa Dumas, venant du portail est, bravent la neige. Vol sans visibilité pour atterrir à l’auberge !

     Gretel Wilkinson, Georgette Fart et Pierre Spohr, venant du rempart nord, arrivent bien refroidis et couverts de flocons.

     Vite, ils se déshabillent, et se réchauffent nus à l’âtre de l’auberge.

     Alison active le feu avec des bûches et des braises de charbon. 

     « Le rempart nord n’est pas couvert de neige, se réjouit Gretel. C'est l’eau de la réserve, chauffée par la vapeur, qui l’a fait fondre. C'est pareil en haut de la colline et le long de la muraille, là où s’écoule la neige fondue des remparts.

- Nous allons monter au rempart sud avec André et Roland Martinet, pour aider Albert Fart, Christina Hahn et Stéphane Spohr à déblayer la neige !  dit Hankel Thiel.

- Oui, dit Roland. Georges Frisch et Pierre Martinet sont allés dégager le rempart ouest, puis ils iront faire le rempart est !

 - Ah, si seulement il arrêtait de neiger !  soupire Alison en leur servant des boissons chaudes.

Les gardes de réserve prennent leur envol vers les remparts sud avec leurs armes du jour : des pelles et des balais ! C'est à ce moment que  Gael et Joel entrent dans l’auberge.

     « Nous avons dégagé l’accès aux bains douches, et à l’échoppe, et aussi devant les appartements » annoncent-ils en se mettant nus devant le feu.

     Il est onze heures quand Georges Frisch et Pierre Martinet reviennent du rempart ouest.

     « Nous avons dégagé les remparts, les patrouilles peuvent reprendre. » dit Georges Frisch en quittant ses habits tout détrempés.

     « Il neige de moins en moins... On dirait que ça va s’arrêter » fait remarquer Pierre Martinet, nu devant l’âtre.

     Aline prend leurs vêtements mouillés, et leur donne des habits secs :  maillot de corps chaud, caleçons fourrés,  bottines fourrées, manteau fourré, et des gants de cuir, eux aussi fourrés.

     « Nous allons manger avec vous, dit Georges en s’adressant aux gardes en pause. Nous irons aux remparts est ensuite. »

     Alison dresse la table pour les cinq gardes et les deux déblayeurs. Gael et Joel préfèrent écluser quelques canons. Ils mangeront plus tard avec l’autre équipe en pause.

     Sur les remparts sud, les déblayeurs Hankel Thiel, André et Roland Martinet sont à l’œuvre, pelletant la neige par-dessus la muraille pour aider Albert Fart, Christina Hahn et Stéphane Spohr, qui déblayent les tours de guet au coin et la tour d’aération de la mine.

     Il est bientôt midi. Tout le rempart sud est pratiquement dégagé. La relève n’aura plus à le faire, à moins qu'il neige à nouveau. Mais il semble que cela s’est arrêté…

     Les six gardes attendent donc la relève,  c'est-à-dire Gretel Wilkinson, Georgette Fart et Pierre Spohr.

     Mais à peine arrivés, les gardes essuient à nouveau des bourrasques de neige. Les cinq gardes dont les trois relevés s’envolent vers l’auberge, avec beaucoup de mal à voir devant eux. D'autant que le vent s’est mis de la partie !

     Arrivés à l’auberge, ils se défont de leurs habits mouillés, et se sèchent nus devant l’âtre, qui ronfle de plus belle avec les bûches que Gael y  a jetées. Aline prend leurs habits, et en prépare des secs.

     Dans la mine, la neige a pénétré par la tour d’aération. Elle fond à la chaleur du sol, mouillant les chausses des mineurs qui travaillent en aval du puits d’aérage. Quand le vent s’est levé. un courant d’air glacial a traversé la mine. Ils décident d’arrêter le travail. Et tous les cinq se rendent à la Résidence, où ils sont attendus pour le repas.

     La neige déblayée ce matin recouvre à nouveau le chemin. Philippe Maigret, Fabrice Spohr, Louis, Georges et Roger Basin, tous sont frigorifiés ! Ils arrivent tout mouillés et grelottants. Ils s’approchent de l’âtre de l’office et se déshabillent. Madeleine Stone, la buandière, récupère leurs frusques mouillées et leur donne des grandes serviettes pour se sécher. 

     Une fois réchauffés, ils viennent à table nus et mangent de bon appétit. Quelques pichets de vin leur font bien vite oublier qu’ils ont eu froid. Cet après-midi, d’un commun accord, ils iront profiter des Thermes !

       Georges Frisch et Pierre Martinet sont partis déblayer les remparts est, sous la neige, et sous le vent qui réduit la visibilité à néant. Benoît Spohr et Johan Martinet sont contents d’avoir du renfort. Mais eux, ils peuvent se sécher et se chauffer dans la salle de garde sur le portail !

      Ils se relaient tour à tour, alternant la garde nus au chaud et le déblaiement de la neige. Ils rentrent souvent. Mais à quatorze heures, malgré la bourrasque encore active, c'est fini, les remparts est sont déblayés !

     La relève arrive. Joseph Spohr et Guenièvre Spohr, dont c’est le premier jour de garde, sont contents de ne pas avoir à déblayer tout de suite ! Ils restent au chaud, et se mettent nus.

     Albert Fart, Christina Hahn et Stéphane Spohr viennent relever Jacques Martin, Paul Spohr et Paul Frisch, qui volent vers l’auberge avec beaucoup de difficultés sous la bourrasque de neige.

     Benoît Spohr et Johan Martinet sont déjà arrivés. Aline les a déjà déshabillés, leur prenant leurs vêtements pour les sécher. Gael et Joel font des allers-retours aux bains-douches, transformés pour l’occasion en séchoir géant. L’âtre grondant de flammes envoie de l’air brûlant dans les douches portes ouvertes. Il y règne une chaleur de sauna !

    À quinze heures, le vent s’arrête, et la neige cesse enfin de tomber.

     Jérémoy décide de refaire le tour du village pour déblayer les chemins. Quand il parvient au portail ouest, nu aux commandes de la machine, Bernard Spohr et Alexa Dumas ne le voient pas arriver, tout occupés qu'ils sont à forniquer ensemble.  Pour qu’ils ouvrent le portail, Jérémoy doit les appeler mentalement.

     Du coup, ils interrompent leurs ébats. Alexa se montre à la fenêtre,  fait signe à Jérémoy, descend la manette et ouvre le portail.

     À peine a-t-il franchi le portail que Jérémoy reçoit le message mental de Jacou : « Viens à notre rencontre, nous sommes sur la route de Falkenberg  ! » Il répond qu'il arrive. Mais il doit d'abord revenir au plus vite à la grande forge faire le plein de charbon. Quand c'est chose faite, il retourne  au portail.  Alexa l'avait déjà refermé,  il doit lui demander de le rouvrir. Elle s’exécute, le laisse sortir, et referme.

     « On devrait quand même être plus sérieux, et revenir à une garde vigilante !  dit Alexa à Bernard. Tu te rends compte...  S’il était sorti et monté nous voir ?

   - Sorti tout nu avec toute cette neige, tu crois ? Ça ne risquait pas ! »  Et ils s’esclaffent tous les deux.
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Issoire Issoire
Posté le : 01/03/2022 13H46
Sacré mauvais temps et les gardes qui ne sont pas équipés de dispositif d’atterrissage tous temps.
Quel dommage que les guérites n’aient pas été chauffées quand j’étais de garde.
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 01/03/2022 14H10
beaucoup de découvertes, de mœurs et d'inventions ont été oubliées dans les siècles d'obscurantisme qui ont suivi....
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 03/03/2022 00H12
Jérémoy avance rapidement depuis un moment en déblayant la neige. Il y a quatre lieues jusqu’à Falkenberg, il devrait bientôt nous rencontrer !

     Au loin, il aperçoit un nuage de neige sur le côté. « Ce sont eux ! » se dit-il.

     Je ralentis l’allure, puis je m’arrête. Jérémoy manœuvre pour opérer un demi-tour, et se place devant nous, déblayant l’autre côté du chemin. N’ayant plus de neige à pousser, nous allons bien plus vite ! Jérémoy devant nous avance à vive allure.

     Bientôt, nous voilà en vue des remparts nord de Durandalem, d’où monte un brouillard de vapeur. Et nous arrivons au portail ouest qui s’ouvre.  Cette fois-ci, la vigilante Alexa guettait  ! Il est à peine plus de seize heures.

     Jérémoy continue alors le déblayage des rues et chemins du village.

     Moi, j’arrête les chariotes devant la Résidence. Les filles de joie descendent sans se rhabiller, et pénètrent nues dans le bâtiment, sous les yeux ébahis des personnes présentes, qui ne nous ont pas vus arriver.

« Mais d’où venez-vous ainsi ?  demande Adrien Molle le concierge.

- De Falkenberg ! répond Prune en souriant.

- De Falkenberg... Toutes nues ! ?  Voilà qui est surprenant...Mais vous devez être mortes de froid ?

- En fait, rigolent les filles, nous sortons à l’instant de la chariote à vapeur de Robert. Il y fait très chaud, vous savez ! 

- Ouf ! Je comprends mieux... J’ai eu peur pour vous ! »

Et tout le monde s'amuse de ce quiproquo.

     Je mène les chariotes à la forge. Mes petits-fils Nathan et Léo se chargent de les remiser et de nettoyer les foyers. Jacou et moi enfilons un manteau et nous rendons à l’auberge pour connaître les dernières nouvelles... et aussi pour nous réchauffer le gosier !

     Nous nous déshabillons devant l’âtre, nous nous installons nus au comptoir, et nous commandons deux boissons chaudes.

    Sont présents les gardes en pause de 16 heures, Gretel Wilkinson, Alexa Dumas, Georgette Fart, Pierre et Bernard Spohr, ainsi que les gardes en réserve : André  Roland et Pierre Martinet, Hankel Thiel et Georges Frisch.

     Les gardes de réserve nous informent qu’ils se sont portés volontaires pour les déblayages de neige sur tous les remparts, et aux abord des habitations.  Là, ils prennent un peu de repos en attendant des habits secs.

     « Gael et Joel vont les ramener des bains-douches où nous les séchons, dit Aline. Avec toute cette neige, il y a vraiment eu beaucoup d’habits mouillés !

  -  C’est une bonne idée !  approuve Jacou.  Bravo à vous pour cette initiative et ce travail de déblayage !  Sinon, rien de neuf ? 

     - Si ! clame Gretel. Avec ces générateurs de vapeur en plus pour manœuvrer les battants des portails, il  fait bien plus chaud dans les salles de garde, presque trop  !  Et notre bourgmestre adjoint, hier soir, a pris une ordonnance afin de faire installer une douche dans chaque salle de garde ! » 

- Oui, renchérit Alexa, en été, avec les nombreux trafics aux portails, la chaleur sera intenable, là-haut ! Une douche rafraîchissante sera la bienvenue...

     - Soit ! consent Jacou, vous les aurez, vos douches ! »

     Dehors, le ciel s’est dégagé, il est d’un bleu limpide.

     Le soleil couchant est apparu, pratiquement à l’horizontale sur le portail ouest, éblouissant Benoît Spohr et Johan Martinet, de garde dans la salle au-dessus du portail. 



Samedi 25 février.

    Il y a eu une vague de froid pendant trois jours, mais aujourd’hui le temps est sec et presque chaud ! Un gros soleil inonde le village, la neige fond sur les monticules que la chariote à vapeur a formés au fur et à mesure.

    L’installation des douches dans les salles de garde des portails est achevée. Jérémoy et ses fils, aidés par les cantonniers pour tirer les tuyaux d’eau, ont terminé le chantier hier ! Il a été décidé que des douches seront également installées dans les tours de garde aux quatre coins de la muraille.

    Les gardes de réserve, Christina Hahn, Pierre Martinet, Alexa Dumas, Johan Martinet et Guenièvre Spohr sont chargés de prévoir les stocks de charbon pour les chaudières individuelles de chaque tour, ainsi que pour les générateurs de vapeurs des salles de garde. Dorénavant, ce sera le travail habituel des gardes de réserve, sauf ordre contraire.

     Quant aux générateurs de vapeur supplémentaires dans la colline, qui serviront à chauffer les nouveaux tuyaux d’eau, ils seront entretenus de jour par les techniciens communaux,  et la nuit par les gardes de nuit.
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 04/03/2022 23H43
Chapitre 2:

Le printemps.

    Dimanche 5 mars.


          Depuis quelques jours, le redoux est amorcé ! Il ne gèle plus...

Hier, le sol est redevenu assez meuble pour que Pierrot et Claude Stein puissent enfin creuser les tombes des trois défunts de la chambre froide de la crypte :  Jules Lang, décédé en décembre, à 71 ans, Bruno Martinet, décédé en janvier à 77 ans, et Gertrude Beten, décédée le mois dernier à  81 ans.  Gabriel annonce l’enterrement.

     La messe a lieu en l’église, très chauffée. Toutes et tous sont nus, priant et écoutant les homélies de Charles Higgins, le curé du village.

     Après cette messe du souvenir, le curé, tous les paroissiens et les gardes se rhabillent et  se rendent au cimetière derrière l’église. Le curé marche en tête, suivi des trois cercueils portés par dix-huit gardes, puis des familles et amis des défunts, pour accompagner ces âmes dans leurs dernières demeures.

     Ce sont les gens d’arme qui montent la garde ce matin sur les murailles du village.

     Le temps est radieux, le soleil brille, et les oiseaux annoncent la venue du printemps en piaillant à tue-tête.

     Certes, il reste encore quelques monticules de neige de-ci de-là, mais la fonte est déjà bien avancée ! Le ruisseau du village est à son plus haut niveau. L’eau coule à flots et entraîne la roue à aubes de la grande forge. Jérémoy doit la freiner pour avoir un débit correct.

     La roue du moulin est en position haute. Voici trente ans, j’avais mis au point  un système automatique avec des flotteurs, qui lève ou baisse la roue suivant le niveau d’eau. Ce système fonctionne toujours. Isabeau Muller y veille, et fait parfois appel à Jérémoy pour consolider telle ou telle autre partie de la roue.


     Dimanche 19 mars.



     La fête de l’école.



     Aujourd’hui est un grand jour !

     Notre école des soldats, qui a vu le jour le jour le 19 mars 768, a été un bienfait pour l'Empereur Charlemagne. Elle lui a fourni les meilleurs soldats qu'il ait jamais eus ! Ces soldats lui ont permis de remporter de nombreuses victoires, grâce à leurs aptitudes exceptionnelles et à leurs pouvoirs fantastiques, tous acquis à l'école...

Cet hiver, Charlemagne est passé à Durandalem, et il n'a pas tari d'éloges sur eux et sur leur chef Dillon, retournés à la vie civile, après l'avoir servi et avoir servi le royaume. Avant de repartir dans son fief, l'Empereur a promis de les inviter et de les honorer chez lui, à Aix, lors de l'inauguration de la Chapelle.

     Il a donc été décidé il y a peu d'organiser une fête ici à Durandalem, en l'honneur de ces vaillants soldats dont la gloire a rejailli sur tout le village.   Avec le conseil du village, Jacou a choisi pour la fête la date anniversaire de la création de l'école,  le 19 mars. Pour cette occasion, il a chargé le coursier Roger de parcourir la région pour retrouver les soldats et leurs familles afin de les inviter. Cela lui a pris une bonne semaine.

    À Tenquin, il a retrouvé Alix Holz, 48 ans, bûcheron, marié avec Georgette, 45 ans, qui ont deux jumeaux de 20 ans, Alex et Alexia. Son père Guillaume a 80 ans. Il  a aussi retrouvé Armand Capes, 49 ans, maraîcher, qui vit en couple avec Gabin Fleich, 50 ans. Leurs pères Roger Capes et Damien Fleich sont âgés de 81 ans et de 78 ans.

   À  Hombourg, il a retrouvé Achille Gouvy, 49 ans, forgeron, époux de Marie, 45 ans,  et leurs trois enfants : Théo,18 ans,  et Georges et Mia,16 ans.

     À Laudrefang,  il a vu Xavier Stamm, 48 ans, aubergiste, époux de Bérengère, 42 ans, qui a deux enfants, Sylvie, 18 ans, et Sophie, 16 ans. Ainsi que leurs grands-parents Jean Louis, 80 ans, et Marie, 79 ans. Et aussi Joseph Brett, 51 ans, ébéniste, époux de Josette, 45 ans, qui a deux filles, Claudette et Charlotte, jumelles de 18 ans. Louis Brett a 80 ans, et Charlotte Gainsbar, 75 ans.

      À Naborum, il a contacté Charles Kauf, 49 ans, bourgmestre de Naborum, et son épouse Viviane, 48 ans. Ils ont trois enfants:  Roméo, 19 ans, Juliette, 18 ans, et Benoît, 17 ans.  Le grand-père Vivien Kauf a 69 ans. Sont également invités Hugues Schaff, 51 ans, chef des gens d’arme de Naborum,  et son épouse Adélaïde, 45 ans, ainsi que leurs quatre enfants, les jumeaux Pierre et Paul, 18 ans, et les jumelles Anne et Marie, 16 ans.  Richard Schaff a 73 ans, et Carole de Saint-Saëns, son épouse, 78 ans.

    Il n'a pas oublié bien sûr ceux de Durandalem : Le Borgne Bauer, 49 ans, fermier, époux d'Audrey Lemas, 47 ans. Une fille, Joséphine, 21 ans.   François Bauer, 50 ans bientôt, fermier, époux d'Isabelle Nacht, 48 ans. Un enfant, Francis, 21 ans. Le Fernand Bauer a 73 ans.

Et enfin Dillon d’Ortega, 54 ans, chef des gardes de Durandalem, époux d'Esther Maigret, 48 ans, et père des jumeaux Jean et Aimé d’Ortega, 21 ans.

   Tous ces soldats et leur familles sont donc invités à la fête dans l’école de soldats, et tous ont promis de venir ! Ils sont également conviés au banquet du soir, et seront tous hébergés à l’école et à l’hôtel des Thermes.

     Les gardes de réserve, Stéphane , Pierre et Paul Spohr, André Martinet et Roland Martinet sont à la disposition des invités, ils les connaissent tous.

     Il est 9 heures quand les premiers arrivants se présentent au portail est. Ce sont les invités de Naborum, venus tous ensemble en chariot.

     Albert et Georgette Fart sont dans la salle de garde.

     Georgette ouvre la fenêtre, nue, et les interpelle :

     « Qui êtes-vous ? 

     - Charles Kauf, bourgmestre de Naborum, et Hugues Schaff, chef des gens d’arme, et nos familles. 

     - Entrez, vous êtes attendus à l’école ! »

     Et sous les regards étonnés des occupant du chariot, le portail s’ouvre tout seul.

 « Encore une invention de Robert !  s'extasie Hugues. 

     - Eh non ! corrige Georgette. Là,  pour une fois,  c’est une idée de son gendre Jérémoy...  »

     Et le chariot arrive à l’école.

   Hantz Burg, le géant pillard Flamand qui a survécu jadis à l’attaque du village, est là pour réceptionner le chariot et l’emmener dans les écuries des Thermes.

     Charles Kauf le salue et descend du chariot, accompagné de son épouse et de ses trois enfants. Puis il aide son vieux père Damien à descendre lui aussi.  Hugues Schaff descend ensuite, avec son épouse et ses quatre enfants. Les deux garçons aident leurs grands-parents Richard et Carole à s'extraire du véhicule.

     Jacou reçoit tout ce monde au portail de l’école.

    « Bienvenue au Bourgmestre de Naborum, ainsi qu’au chef des gens d’arme ! Mesdames, messieurs, chers enfants, bienvenue !  Damien, Richard et Carole, je vous salue ! 

 - Merci, Jacou ! répond Charles. Dis donc, tu as l’air en forme, pour ton âge...

 - Dame, j’ai des potions pour ça !  »

Et Charles, Hugues, Vivien, Richard et Carole rigolent de bon cœur. Ils s'en souviennent, des potions de Jacou...

 «  Oh là là...J’ai une douleur dans le dos ! lui chuchote Carole.

- Oui, je me souviens bien de ton ’’mal de dos’’ d'il y a trente-trois ans ! sourit Jacou. J’ai toujours mon cabinet là-haut,  je regarderai ça tantôt...    Maintenant, entrez. Anatole vous accueille avec nos filles Marianne, Mariette, Josette, Josiane, Manon, et Pénélope.  L’apéritif est servi à l’étage. »
Message edité le 04/03/2022 23H43
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Issoire Issoire
Posté le : 05/03/2022 08H13
Une fête qui pourrait-être propice à de chaudes et cordiales retrouvailles , sur bien des points.
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Arcachon Arcachon
Posté le : 05/03/2022 19H40
Disons que ce sera surtout chaud du côté des nouvelles générations...
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 06/03/2022 01H53
   Voici maintenant  qu'une grande charrette arrive de Tenquin, avec à bord Alix Holz, son épouse Georgette et ses jumeaux Alex et Alexia, et aussi Guillaume, son père. Et aussi Armand et Gabin, accompagnés de leurs pères.

    « Qui êtes-vous ?  demande Albert Fart à la fenêtre.

     - Alix Holz,  Armand Capes, Gabin Fleich, et leurs familles ! 

     - Entrez !  »

Et il actionne les vérins du portail, qui s’ouvre sous les yeux ébahis des Tenquinois.

   «  - Épatant !  dit Alix.  Vous n’avez pas froid, tout nus là-haut ? 

    - Ne vous inquiétez pas, le rassure Georgette, à Durandalem, c’est bien chauffé partout ! Même sur les remparts! »

     Alix avait bien dit à son épouse et à ses enfants que même les gardes étaient nus, mais ils ne l’avaient pas cru. Ils pensaient qu’il racontait des fadaises...   Ils peuvent maintenant constater qu'il ne mentait pas !

     « Allez à l’école, Jacou vous attend ! »

     Effectivement, Jacou les accueille...

     « Bienvenue, Armand et Gabin ! Et bienvenue Alix et la famille Holz !  Et salut à vous, Guillaume, Roger et Damien ! 

     - Voici Georgette, mon épouse, dit Alix, et nos enfants, Alex et Alexia...

     - Entrez, entrez...Anatole vous guidera pour aller à l’étage.

     - Salut Anatole !  disent les soldats du roi.

     - Salut les valeureux soldats ! leur  répond-il. »



     Au portail ouest, une troisième charrette se présente.

  Gretel Wilkinson, et Christina Hahn sont de garde.  Gretel ouvre la fenêtre, sa belle poitrine en avant.

« Qui êtes-vous ? demande-t-elle.

      - Bonjour Gretel ! dit Joseph Brett qui l’a reconnue. Nous sommes les soldats de Laudrefang, Xavier Stamm et Joseph Brett, et leurs familles ! 

     - Salut Joseph ! Entrez ! »

Et le portail s’ouvre comme par magie, et la charrette pénètre dans l’enceinte du village. Jacou réitère le rituel d'accueil.

    - Bienvenue, les Stamm et les Brett ! Et salut à vous, Marie, Charlotte, Louis et Jean Louis ! 

     - Voici Josette, mon épouse, dit Joseph, et nos filles jumelles Claudette et Charlotte.  .

    - Et je te présente Bérengère, mon épouse, et nos filles Sylvie et Sophie, ajoute Xavier.

    - Bienvenue à vous, mesdames et mesdemoiselles !  Hantz va s’occuper de votre charrette ! Veuillez suivre Anatole, qui va vous conduire à l’étage. »



     Il est bientôt dix heures.  Au portail est, une quatrième charrette se présente.  Joseph Spohr et Guenièvre Spohr, gardes de relève, arrivent par la voie des airs.

Les occupants de la charrette sont épatés par ces gardes volants !

     « Qui êtes-vous ?  demande Georgette à la fenêtre, toujours nue.

     - Achille Gouvy, soldat du roi...  Et voici ma famille ! 

     - Entrez !  dit Georgette. »

Et elle actionne l’ouverture du portail, ce qui étonne fortement Achille, pourtant féru de technique.

   « Magnifique !  Et en plus, je vois qu'il se referme aussi tout seul !»

     Vite rhabillés, Georgette et Albert Fart, une fois relevés par Joseph et Guenièvre,  escortent la charrette en voletant de chaque côté. Les enfants sont émerveillés !

      - Oh, regarde...Ils savent faire comme toi, papa !  dit l’aînée.

     - Allez jusqu’à l’école, leur lance Albert, Jacou vous attend !

    -  Nous, nous nous arrêtons à l’auberge !  lui précise Georgette.

     Jacou les voit arriver.

    - Bienvenue à toi, Achille, et à la famille Gouvy ! 

    - Je te salue, Maître Jacou ! Voici Marie, mon épouse, et Théo, Georges et Mia, nos enfants...

     - Laissez là votre charrette, Hantz vient la chercher. 

     Suivez Anatole, il va vous conduire à l’étage ! »

Tous les invités extérieurs sont maintenant arrivés. Dillon a déjà réuni aux Thermes les familles de Durandalem : la sienne, et  la famille Bauer. Tous ensemble, ils se rendent à l’école et montent à l’étage.

   
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Issoire Issoire
Posté le : 06/03/2022 09H04
Tout ces protagonistes réunis , cela laisse supposer de riches annexes multigénérationnelles.
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 06/03/2022 09H29
C'est sûr ! il va s'en passer, des choses ! Et pas forcement celles que d'aucuns espèrent et attendent !mort de rire

En attendant, portez-vous bien nus.
Rorobetise
Message edité le 06/03/2022 11H36
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 08/03/2022 08H30
Jacou prend la parole :

     « Bienvenue à toutes et à tous ! 

      Aujourd’hui, nous sommes réunis ici pour fêter l’anniversaire de l’école. Une école qui a fourni au roi Charles la meilleure garde qu’il ait jamais eue !  Charles, maintenant Charlemagne, Empereur de l'Empire romain d'Occident, qui était dans nos murs le mois dernier, et qui a proclamé que vous êtes les meilleurs ! »

      À ce moment se présentent des personnes que beaucoup reconnaissent !

   « Et voici l’équipe qui a fait de ces jeunes garçons des rudes et braves soldats du roi !  Child, le maître archer des élèves soldats... Émile, le maître enseignant l’équitation... Chantal, la scientifique, enseignante de la connaissance des plantes... Marianne et Mariette, les masseuses des soldats... Josette et Josiane, les habilleuses des soldats... Manon et Julie, les cuisinières des soldats... Georges Hair, le coiffeur et tondeur des soldats, et aussi Anatole, que tout le monde a déjà rencontré, le concierge de l’école.  Et bien sûr, le plus jeune, Dillon d’Ortega, si efficace instructeur de la troupe !

     Nous allons boire un verre à la santé des soldats, de leurs épouses, de leurs enfants... et aussi à la santé et à la mémoire de leurs parents ! 

     Santé ! 

    - Santé !  répond en chœur l’assemblée.

    - Ensuite, continue Jacou,  nous irons manger aux Thermes.

       Vous savez sans doute que Durandalem est nudiste. Eh bien, celles et ceux qui ne connaissent pas encore vont pouvoir vivre leur première expérience... Aux Thermes, tout le monde est nu ! 

      Nous allons donc toutes et tous entrer et nous déshabiller. Les habits seront pris en charge sur place par nos buandières. 

     Puis nous prendrons toutes et tous une douche bien chaude. Les hôtesses vous distribueront des serviettes pour vous sécher. 

  Ensuite, petite visite des infrastructures des Thermes. Enfin, nous irons au restaurant, où de grandes tables nous attendent....

     Après le repas, quartier libre pour tous. Vous pourrez faire plus amplement connaissance, et profiter à loisir des Thermes . »

     Tout le monde passe donc à la douche. Certains sont un peu gênés, non pas de se montrer nus, mais d'afficher aux yeux de tout le monde leur attirance pour les filles. Car à la vue des filles des soldats, de toutes ces créatures, jeunes et belles,  les verges se dressent irrésistiblement !

     En toute discrétion, Jacou distribue une potion qui calme ces ardeurs somme toute naturelles, et les garçons retrouvent bien vite leur sérénité.

     La visite commence en bas, dans un brouhaha de commentaires joviaux :

     « Whouah ! La belle piscine ! 

     - Pfouh ! Qu'est-ce qu'il fait chaud, dans cette salle ! 

     - Tu as vu ça ? Une piscine pleine de boue !? 

     - Que c’est grand ! 

     - Super, on peut boire un verre les pieds dans l’eau ! »

     …

     Jacou invite ensuite tout le monde à monter à l’étage. Les plus âgés ont droit aux monte-personnes, qui sont gérés par les vigiles, les frères Holz.

     Arrivés à la salle de restaurant, les invités peuvent juger de l’ampleur des tables déjà dressées pour eux ! Puis ils montent encore et arrivent à l’hôtel, où la plupart dormiront ce soir, et ils visitent la suite impériale, où Charlemagne a séjourné le mois dernier.

     Enfin les invités redescendent au restaurant, où les tables sont ainsi agencées :

     La table d’honneur, avec d’un côté Jacou et Dillon au centre, et cinq soldats à leur gauche, autant à leur droite. De l’autre côté, en face d’eux, leurs épouses respectives. Pour Gabin et Armand, les filles de joie Prune Fruscht et Pam Suzon veulent bien donner le change et s’assiéront en face d’eux. Jacou, lui, a invité Yvette Welch, la veuve de Michel Wald. 

    La table des vétérans, de toutes celles et de tous ceux qui ont vécu avec les soldats, les formateurs, le coiffeur, les masseuses, les cuisinières - qui pour la circonstance, ne cuisinent pas - et leurs compagnes et compagnons... Plus Ulla Fonte, qui  a accepté de jouer la cavalière de Child.

        La table des onze parents des soldats : Guillaume Holz, Roger Capes, Damien Fleich, Jean-Louis et Marie Stamm, Louis Brett et Charlotte Gainsbar, Vivien Kauf, Richard Schaff et Carole de Saint-Saëns, et le Fernand Bauer.

       La table des jeunes, les enfants des soldats . Les onze filles et les onze garçons se placeront face à face, de façon à faire plus ample connaissance.

    Sur une estrade au fond du restaurant, les musiciens Béatrice Spohr, Jenny Stein Garfield et Benjamin Schmit,  le barde Simon Schmit et le vétéran Apollinaire de Waltz vont égayer le repas, en accompagnement de musique de fond.

     Apollinaire et ses musiciens entament des séries de morceaux festifs et rythmés. Certains des jeunes se sentent déjà l’envie de danser. Les jeunes se lèvent de leur table, et d’un commun accord vont se trémousser ensemble ou en solo devant l’estrade.

Depuis une semaine, Fabien Hune, le volailler, avait fait le tour des marchés pour commander ce dont il avait besoin, en plus de sa production à lui : des gésiers de canard et des cuisses de canard. Les gens d'armes sont allés hier prendre livraison des commandes, à Naborum, à Falkenberg, et jusqu'à Mettis.

En effet, le menu concocté par les cuisinières et cuisiniers des Thermes prévoit en entrée une salade de gésiers garnie de lard et de croûtons,  suivie d'un plat de cuisses de canard aux champignons. Nul doute que ces mets agréeront aux convives !

Isabeau Muller, le boulanger, a pour l'occasion fabriqué un pain spécial, gourmand, avec plusieurs farines. Le repas, plantureux, est concocté par les cuisinières des Thermes aidées par les cuisiniers de la résidence, et servi par le personnel des Thermes, serveuses et  agents d’entretien. Ce copieux festin est fort apprécié... Le tout est arrosé d'un vin de Bourgogne qui ne dépare pas ce superbe menu !

Maintenant, un peu de repos s'impose.

     Les jeunes montent dans les dortoirs de l’hôtel, et naturellement se couchent les uns à côté des autres… L’efficacité de la potion calmante de Jacou qui s'estompe, la chaleur des corps, les envies montantes, le printemps... Tout cela entraîne vite des situations pour le moins érotiques.  D'autant que Chantal leur a distribué une autre potion aux effets prétendument digestifs... mais en fait pour le moins suggestifs !


     Les parents, repus, s’installent dans les fauteuils, se font servir des digestifs, et papotent du bon vieux temps.

     Quant aux soldats et à leurs épouses, ils proposent à Jacou de faire avec lui un tour dans le village, afin de rencontrer les anciens et de voir tous les changements intervenus à Durandalem.
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 09/03/2022 08H26
   Khan le terrible.

      Les pillards de Naborum.


      Il est quatorze heures passées quand un cavalier arrive à bride abattue au portail est.

     « Qui êtes-vous ?  demande Gretel Wilkinson, de garde avec Christina Hahn.

     - Vite ! je dois voir le chef des gens d’arme de Naborum, Hugues Schaff ! Nous sommes attaqués par une bande de pillards ! »

     Gretel s'empresse d'ouvrir le portail, informant le messager que Hugues est aux Thermes. Puis elle prévient Jacou et Dillon, qui aussitôt agissent en conséquence !

    « Hantz, tu vas seller des chevaux ! Les garçons, venez boire la potion dans mon cabinet ! »

     Dillon met en alerte tous les gardes, y compris les gardes de nuit,  ainsi que les gens d’arme :

    « Prenez vos arcs, nous allons défendre Naborum !  Marianne, Mariette, Josiane, Josette, Manon et Sophie, vous les filles, vous vous occupez de ces dames, leurs maris vont combattre !  Quant à vous, Christian Hahn et Pascal Spohr, vous partez voir par les airs ce qui se passe, et vous nous faites le compte rendu par la pensée ! »

     Les deux gens d’arme s’envolent aussitôt. Et arrivés bientôt au-dessus de Naborum, ils témoignent :

  « Ils sont nombreux ! Au moins soixante ou soixante-dix ! ... Ils saccagent tout, c’est la panique !... La population fuit !... Les maisons brûlent ! »

      « Messieurs, claironne Jacou, la ville a besoin de vous ! » 

     Et les dix soldats s’envolent nus, armés de leurs arcs.

     Dillon, pour sa part, a réuni vingt hommes et femmes parmi la garde ainsi que cinq gens d’arme.

     Toutes et tous, habillés ou nus, s’envolent vers Naborum. Guidés par les indications de Christian Hahn,  ils arrivent en vue des premiers agresseurs.


     La bataille.


     Les gens d’arme de Naborum se battent vaillamment contre les assaillants.  Mais les pillards sont vraiment trop nombreux, et les gens d’arme sont vite submergés. Déjà deux d'entre eux gisent sur le sol.

     C'est alors qu'une volée de flèches lancée par les soldats s’abat sur les assaillants, fauchant les vingt premiers. Quelques soldats s’occupent de l’arrière et font le nettoyage parmi les pillards.

     Un à un, les bandits sont éliminés. Quelques-uns tentent bien  de s’emparer d’otages, mais le tir effroyablement précis des soldats les terrasse. Une flèche dans l’œil pour chacun !

     Les gardes alors se posent et forment une barrière. Ils empêchent les pillards restants  de s’enfuir,  abattant ceux qui le tentent, tandis que les soldats nus se postent en face. Voilà les assaillants  pris au piège !

     Une cinquantaine de bandits gisent à terre, morts pour la plupart. Il ne reste que vingt survivants. Quelques-uns gémissent, blessés.

    

     Pendant que les habitants éteignent les incendies, Hugues Schaff et Charles Kauf, toujours nus, s’avancent vers les pillards survivants.

     « Qui êtes-vous ? D’où venez-vous ? Répondez, menacent-ils en désignant les pillards abattus, ou vous subissez sur- le-champ le sort de vos complices ! »

   Un des bandits baragouine quelque chose. Il semble à Hugues et à Charles qu'ils ont déjà entendu cette langue en Germanie, lorsqu’ils guerroyaient avec le roi Charles. Ce doit être du germain. Et Hantz sait parler le germain...

  Cela tombe à pic : Hantz arrive justement à cheval avec, en renfort, quelques villageois en armes, dont Joel et Gael, qui ont fait ample provision de flèches à l'échoppe.

  Hantz s’approche des pillards et les interpelle en germain, traduisant leurs réponses.

     « Jetez vos armes sur-le-champ, ou vous êtes morts ! »

   Entourés d’archers résolus prêts à décocher, les pillards obéissent, et laissent choir leurs glaives, leurs arcs et leur lances.

     « Qui êtes-vous ? 

     - Nous sommes des soldats, de l’armée de Khan le guerrier ! 

      - Qui est votre chef, ici ? 

      - C’est Khôl, il est là !  Voyez, vous l'avez tué... Mais Khan le guerrier arrive par ici ! Sa vengeance sera terrible, il va tous vous décimer ! »

     Charles charge aussitôt Alix et Achille d’aller vérifier si des troupes arrivent bien par l’est. Les deux soldats s’envolent en scrutant l’horizon.

     Puis il demande, toujours avec Hantz comme interprète :

« Que faites-vous par ici ? 

     - Notre grand Khan a appris qu’une grande quantité d’or se trouvait par ici, non loin de ce bourg !  Et il vient s’en emparer !  Donnez-le-lui, sinon vous mourrez tous !  

     - C'est plutôt ton Khan qui va mourir aujourd’hui, et tous ses bandits avec lui ! réplique Charles.  Hugues, emmène-le... Et s’il résiste... couic ! »
   

Achille atterrit à Hombourg pour savoir si les bandits sont passés chez eux. Les villageois ont beau le connaître, ils sont toujours impressionnés de  voir arriver par les airs ce soldat nu et en armes !  Ils l'informent que les bandits sont passés par la vallée, mais sans s’arrêter ni monter ici, sur leur colline.

     « Tant mieux... Restez tout de même vigilants. Nous avons neutralisé les premiers, mais d’autres peuvent survenir ! Mettez en sécurité  les femmes et les enfants dans l’enceinte du monastère des Récollets, et organisez-vous en défense, avec des arcs, comme je vous l’ai appris ! »

     En effet, à leur retour de l’armée du roi Charles, une des premières tâches des soldats avait été de former à la défense tous les habitants de leurs villages respectifs, que ce soit à Tenquin, à Naborum, à Hombourg, ou à Laudrefang. Et bien bien sûr à Durandalem, où l’entraînement est permanent. Pour garder la main sûre, les gardes organisent souvent des défis amicaux. Habitantes et habitants de plus de quinze ans savent tous se servir d’un arc, et bien s'en servir !

     De son côté, Alix a continué son vol, et signale ce qu'il voit :

     « Ça se précise ! Des troupes approchent, plusieurs centaines d’hommes à pied, plus une vingtaine de cavaliers et quelques chariots...  Ils viennent de traverser Pont-de-Sarre. La ville au loin est en flammes ! Et dans peu de temps, ils seront sur nous ! »

     Achille relaie le message.

     Jacou, Dillon et Charles organisent alors la défense.

     À l’entrée est de Naborum, ils forment une sorte de goulot en renversant tous les chariots apportés par les habitants. Les bandits ne pourront pas le contourner. Puis les gardes se postent de chaque côté des chariots, à bonne distance mais à portée de flèche.

      De leur côté, sous les ordres de Dillon, les soldats s’apprêtent à partir à la rencontre de l’armée ennemie,.

     « J’en suis !  dit Charles.  Hugues, tu t’occupes des prisonniers ! 

    - Soldats du roi, nous voici devant une nouvelle bataille...Une bataille que nous allons gagner, comme nous l’avons fait maintes fois jadis ! En attaquant par les airs ! 

   - Nous sommes à tes ordres...

  -  Volons à leur rencontre, et abattons d'abord tous les cavaliers, tous les charretiers ! »

     Pendant ce temps, les habitants de Naborum portent secours aux habitants attaqués. On déplore hélas deux morts, deux gens d’arme qui ont défendu la population, au péril de leurs vies ! Le célibataire Claude Pons, 40 ans, et Jean Deir, 32 ans, qui laisse une veuve de 30 ans, Jeannette, et deux jeunes fils de 10 et 12 ans...

    Deux autres gens d’arme sont blessés, mais leurs vies ne sont pas menacées. Chantal et Marie Brett se rendent sur place pour les soigner. Elles sont assistées par Denis et Colette Collem, 35 et 32 ans, successeurs de Benoît Krier, 80 ans, médecin retraité de Naborum... et qui, malgré son grand âge, a tenu à être là lui aussi !



     Hugues Schaff donne l’ordre à ses dix hommes encore valides d’emprisonner les pillards. Avec l’aide des gens d’arme de Durandalem, ils les déshabillent, et les ligotent nus les uns aux autres. Jean Martin, le chef des gens d’arme de Durandalem et ses hommes s’occupent ensuite des pillards blessés. Ils en dénombrent douze, tous atteints grièvement, et la plupart n'en réchapperont sans doute pas.

     Dillon et ses soldats sont partis, armés chacun de trois carquois en bandoulière. Ils approchent de la troupe ennemie, repérable par la poussière qu’elle soulève.

     Quand ils sont à portée de tir, au-dessus d’eux, ils décochent leurs flèches. Les cavaliers tombent les uns après les autres, les charretiers sont cloués sur leurs sièges. La troupe des pillards panique, et court dans tous les sens, essayant d’éviter les traits qui pleuvent de toutes parts sur eux.

     Dillon et ses soldats volants font un massacre ! Aucune des trente flèches qu'ils ont tirées n'a raté sa cible. Trois cents ennemis gisent, terrassés. 

     Mission accomplie. Ils reviennent à Naborum,

Seul Alix reste en arrière pour rendre compte mentalement à Dillon de ce que fait l'armée ennemie.

    « Ils ont récupéré les chevaux, et viennent par ici au galop ! Ils sont vingt-deux... »

     Dillon  recharge alors un carquois, ses soldats font de même, et ils retournent à l’assaut.

     « Ne tuez pas les chevaux, on va les garder ! »

     Bientôt ils rencontrent les ennemis, qui cette fois-ci ripostent ! Eux aussi ont des arcs, mais la vitesse de vol et la justesse de tir des soldats arrivent vite à bout des vingt-deux cavaliers.

      Il y a quand même un blessé. Une flèche a atteint le Borgne à la fesse ! Alix et Achille volent à son secours, et le transportent jusqu’à Naborum. Il est immédiatement soigné par Marie et Chantal. Une fois la fesse anesthésiée par un onguent de Chantal, elles ont tôt fait de retirer la flèche. Heureusement, la blessure n’est pas très profonde, il guérira vite.

« Évidemment, sourit  Jacou, quand il y a un blessé, ça ne peut être que toi ! Je me souviens encore de l’instruction des jeunes soldats...  C'était toujours toi qui prenais les mauvais coups ! »

     Le Borgne ne peut s'empêcher d'éclater de rire...


     François, Charles, Xavier Armand et Joseph récupèrent les chevaux, et les ramènent à Naborum, derrière les défenses de la ville.    

     Alix revient de son observation.

     « La troupe a perdu une bonne partie de ses effectifs. Six ont déserté et se sont sauvés dans les champs ! »

     Dillon dit alors :

    « François, Charles, Joseph, retrouvez-les, ramenez-les... ou tuez-les ! Alix va vous montrer la direction.  Et toi Alix, tu retournes voir ce qu’ils font ! »

     Et les voilà repartis à la chasse aux fuyards.
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Posté le : 11/03/2022 01H34
La fin de l'attaque des Germains

     Alix revient et crie : « Alerte ! Ils vont attaquer Hombourg ! »

     Aussitôt Achille prend trois carquois pleins,. Dillon, Alix, Armand et Xavier, et lui, ils foncent vers Hombourg, et se postent en haut de la colline.

  Envoyés par Jacou en renfort,  dix gardes les rejoignent. Et quand les pillards se dispersent pour assaillir la colline par tous les côtés, des nuées de flèches sifflent,  et leurs corps roulent au bas de la colline les uns après les autres.

Joel et Gael, avec dix autres gardes, arrivent en bas de la colline, déclenchent un tir nourri qui élimine la plupart des ennemis. Une vingtaine d'entre eux arrivent cependant à gravir la colline, mais ils sont impitoyablement transpercés par les flèches des soldats.

     Quelques-uns rebroussent chemin, mais tombent sur François, Charles et Joseph, qui reviennent après avoir éliminé les fuyards qui ripostaient. Eux non plus ne laissent aucune chance aux bandits en bas de la colline.

     Ceux qui suivaient avec les huit chariots ont voulu opérer un demi-tour... Ils ont subi le même sort.

Bientôt, tout danger est écarté, et Naborum peut lever ses défenses.

     Les soldats entassent les cadavres ennemis dans des charrettes. Ils en dénombrent des centaines, entre les premiers cavaliers abattus, et les derniers fuyards en chariot.

   Charles fait venir d’autres charrettes pour enlever tous les cadavres sur la route et autour de Hombourg. Ils repèrent celui de Khan le guerrier, reconnaissable à ses riches vêtements brodés d’or, tombé parmi ses lieutenants lors de l’attaque aérienne des vaillants soldats. 

    Les flèches sont récupérées, les corps dépouillés sont entassés à côté. Pour les enterrer, les cantonniers Alain et Georges Bour, et Paul le fils de Georges. aidés par une dizaine d’habitants, entreprennent de creuser une grande fosse à l’entrée de Naborum, un énorme trou de cent pieds sur cinquante et de dix pieds de profondeur.

Huit des douze pillards blessés sont morts, et s'ajoutent aux quarante morts du premier assaut.

     Ce qui fait un total de quatre cent quatre-vingt-huit morts sous les flèches des défenseurs de Naborum,  plus quatre blessés, et vingt prisonniers.

 On fait un immense tas des vêtements délabrés, et on y met le feu.  

 Les huit chariots sont remplis de butin, notamment de ce qu'ils ont pillé à Pont-de-Sarre.

     Jacou dit à Roger, qui est venu avec le renfort de Durandalem, d’aller Pont-de-Sarre annoncer la nouvelle.

     « Annonce-leur que tous les pillards sont morts ou capturés, que les chariots sont récupérés, et qu’ils peuvent venir les chercher. 

     Toi Hantz, tu vas retourner à Durandalem rassurer tout le monde, leur dire que tous sont sains et saufs, qu'il n’y a qu’un blessé léger .

     Nous autres, avant de retourner, nous allons aider la population de Naborum à ranger tout ce fouillis...»

    

Charles tient ce discours à ceux de Naborum :

     « Naboriens, nous avons gagné cette bataille...  Et ceci grâce aux soldats et aux gardes de Durandalem ! 

     Nous déplorons certes deux morts parmi nos concitoyens, deux de nos gens d’arme, Jean Deir et Claude Pons, mais c’eût été beaucoup plus sans l’intervention des soldats. 

     Toutes mes condoléances à toi, Jeannette Deir, son épouse, et à vos deux fils Jeannot et Jorge, ainsi qu’à sa mère, à son père, à son frère blessé durant la bataille. Toutes mes condoléances également à la famille de Claude.

     Ce soir je me rends à Durandalem, avec Hugues, le chef des gens d’arme. Nos familles sont là-bas, nous rentrerons demain matin. 

     Un hommage sera rendu aux gens d’arme tombés en accomplissant leur devoir ».

      Hugues donne ses ordres à ses gens d’arme,  et tous les soldats et gardes de Durandalem reviennent par la voie des airs, sous les remerciements chaleureux des Naboriens, reconnaissants de leur avoir sauvé la vie !



     À Durandalem, la nouvelle s’est répandue rapidement, et le village s’est vidé de toutes les femmes et tous les hommes en armes qui résident au village. Seule reste en place, sur le qui-vive, la garde en poste aux portails et aux remparts

     Aux Thermes, les parents et les épouses des soldats étaient inquiets, mais Hantz leur apporte des nouvelles rassurantes.

     Les enfants des soldats, eux, n’ont pas encore eu vent de la tragédie. Dans le dortoir, ils se sont tranquillement livrés à leurs ébats, sans être dérangés.  Ce n’est que vers 18 heures, quand ils descendent après une bonne douche, qu’ils apprennent la nouvelle, stupéfaits ! Joséphine Bauer est heureuse que la blessure de son père le Borgne ne soit pas grave...

     Tous les protagonistes de cette bataille arrivent aux Thermes, et se réconfortent avec quelques boissons remontantes. Ils les ont bien méritées. Inutile de dire qu'après tant d'inquiétude et d'émotions, tout le monde, épouses, compagnes et compagnons , est très heureux de se revoir !

      « Pour certaines et certains d’entre vous, leur dit Jacou, cette bataille était votre baptême du combat... Pour beaucoup, c’était la première fois que vous tiriez réellement sur des ennemis.   Je vous félicite de ne pas avoir fait faux bond, et d’avoir si bien rempli votre devoir de défense  ! »

     Charles prend la parole à son tour :

     « Merci à vous, vaillants gardes de Durandalem, et merci à vous braves soldats du roi !  Sans vous, sans vos aptitudes exceptionnelles, Naborum ne serait plus qu’un bourg en ruine et en cendres.  Vous, les gardes ayant participé à la bataille, vous les gens d’arme de Durandalem, qui êtes restés à vos postes, vous êtes tous nommés citoyens d’honneur de la cité de Naborum ! 

     Et en tant que bourgmestre de Naborum, j’ai décidé que notre ville se dotera, comme Durandalem, d’une muraille de protection tout autour de son territoire, et que des gardes y patrouilleront jour et nuit !  »

  
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