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L'histoire de Durandalem, en768.

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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 18/01/2021 13H56
L'histoire commence là. Je reprends l'histoire que j'avais mise sur mon blog.

Avertissement :
Ceci est une fiction. Les personnes citées ainsi que leurs vies et mœurs sont imaginaires. Les systèmes monétaires, de mesure ainsi que les volumes sont imaginés par l’auteur, ils sont inspirés des systèmes en vigueur à l’époque. Néanmoins l’histoire est basée sur une vérité : Durandalem est le nom au huitième siècle du village de Dourd’hal, en Moselle.


Vendredi 28 février.
Le village de Durandalem.
Je suis Robert. Robert le Schmit. Le forgeron. Je me lève. Il fait encore nuit. Dans les braises de l'âtre, je pose quelques bûches, retire un bout de bois en flamme et allume ma lampe à huile. Une lueur blafarde éclaire la pièce derrière l'atelier. Estelle, ma Dame, dort encore, ainsi qu'Alyson, notre fille adolescente de quatorze ans, et notre fils de dix ans, Benjamin. Je quitte mes habits de nuit, humides malgré les peaux recouvrant la couche, je me réchauffe, nu devant la chaleur du feu. Je grignote un quignon de pain et un bout de fromage, avec une rasade du vin de Child Germain, l’aubergiste. Tout est calme au dehors, les crépitements des braises réactivées résonnent dans la chambre. Une fois qu'elles seront séchées à la chaleur de l'âtre, je pourrai enfiler mes braies de travail. Le jour se lève. Il fait encore froid en cette fin de février.
Je suis Robert, forgeron et maréchal-ferrant. J'habite un petit hameau, Durandalem, au fond d'une vallée de l’Austrasie entourée de collines qui hélas, désespoir du forgeron, ne recèlent pas de fer. Du plomb au sud, du cuivre au nord. Le fer, ainsi que le charbon, proviennent des provinces du nord de l'Austrasie.
Ce matin, je dois allumer ma grande forge, située sous la cascade, au bout du bourg, vers les collines. La journée est chargée ! Hier, on m'a livré du minerai provenant des confins du royaume, par une ordonnance émanant de l'abbaye des Glandières. Je dois en extraire le fer. La grande forge de Robert est spéciale ! Pour fondre le minerai, j'ai trouvé un système ingénieux de ventilation forcée. L'énergie provient de la roue à aube, dans la cascade.
Nous sommes bientôt au printemps. La saison froide tire à sa fin, les neiges fondent, et la cascade débite bien plus d'eau qu'il n'en faut à la roue. "Que peut-on faire de toute cette énergie ? «, m’interrogé-je parfois, imaginant des machines fantastiques... tout en chargeant mon foyer de bois et de charbon. J'ai mis au point un système d'alimentation en eau pour le village. Chaque maison possède une arrivée d'eau : il suffit de soulever le panneau à l'extrémité du tuyau pour qu'elle s'écoule, depuis une réserve constituée d'une immense barrique. Cette barrique est située sur la colline. Elle se remplit d'eau avec des seaux mus par la force de la roue à aube. Le tuyau court à travers tout le village avec des ramifications à chaque maison. Tous les villageois reconnaissent que c'est bien pratique d'avoir de l'eau à volonté dans sa maison ! Pour Michel Wald, le bûcheron, j’ai inventé une scie qui, grâce à un mécanisme mu par l'énergie de la roue à aube, débite automatiquement des planches, de rondins de bois, planches dont tout le monde fait grand usage !
Michel Wald, maître charpentier, bâtit des maisons, des granges, construit des meubles fonctionnels, des armoires et autres cagibis de stockage, finement décorés des sculptures de ses filles Marianne et Mariette, des jumelles blondes de vingt ans. Il est maître charpentier, et donc pas une des demeures du village ne s'est construite sans lui.
La forge commence à bien chauffer. De chauffe en chauffe, le fer contenu dans le minerai finit par fondre et coule directement dans de grands rectangles de terre cuite, qui formeront la base de lames d'épées. Au bout de la matinée, j'ai fini. Il y a cinq moules pleins. Je peux donc forger cinq épées ! Je peux rentrer chez moi. Estelle a préparé le déjeuner, et je dois allumer la petite forge au village pour l'après-midi. Des chevaux ont besoin d'être ferrés.




Le don du ciel.
Soudain, en chemin vers le village, un grondement venant de l'ouest derrière moi me fait me retourner ! Une boule de feu arrive du ciel et s'écrase dans un vacarme assourdissant, labourant la prairie à quelques coudées de ma grande forge !
Il s'en est fallu de peu !
Je retourne prestement vers le lieu de l'impact, je suis rejoint par les habitants du village, intrigués et effrayés par cette boule de feu tombée du ciel ! En touchant le sol, la boule, un caillou de trois pieds de diamètre, a creusé un sillon d'au moins cent cinquante pas dans la prairie. Un nuage de vapeur monte au contact de la terre encore froide et enneigée. La chaleur a fait fondre la neige dans un rayon de dix pas.
On entend comme un sifflement.
D'abord de couleur rouge, elle refroidit et vire rapidement au noir, et le sifflement diminue en fréquence, s'atténue, jusqu'à disparaître.
Je m'en approche. Le curé du village, l'abbé Paul Angst, me conjure de rester à l'écart, ceci ne pouvant être que l'œuvre du Démon ! Pour l'abbé Paul, tout ce que lui ne peut expliquer sur-le-champ est l'œuvre du Démon... Malgré son avertissement, je vais chercher des outils, et avec d'infinies précautions, j'essaie de tâter la boule. J'ai du mal à approcher la pique, non seulement à cause de la chaleur que la boule dégage, mais ma pique en fer a tendance à être repoussée par la boule. À l'aide d'une lance en bois, je peux la toucher. Elle est molle, comme du fer très chaud.
Oh ! Mais que voilà un beau minerai tombé du ciel, cadeau des Cieux ! Ce qui est loin de l'avis de l'abbé Paul, voyant plutôt là les portes de l'enfer s'ouvrir ! D'un pas décidé, l'abbé s'en retourne vers sa chapelle, et sonne le tocsin ! Pourtant, personne n'est mort... Mais l'abbé est aussi pleutre que curé. D'un commun accord, nous nous donnons rendez-vous ici même après le déjeuner, déjà retardé par l'évènement. Il faudra rouler la boule jusqu'à la grande forge quand elle sera refroidie.
L'après-midi, la boule a durci, suffisamment refroidie pour être roulée, à grand renfort de bâtons, jusqu'à la grande forge. Je remarque que son poids parait léger au vu de sa taille. L'abbé Paul n'a pas réapparu. Terrorisé, il s'est enfermé dans la chapelle, prie tous les saints de lui venir en aide ! Un phénomène étrange : les petits éclats et copeaux de fer jonchant le sol sont repoussés par le passage de la boule. Qu'est-ce donc que ce prodige ? De la diablerie ? L'abbé aurait-il raison ? Ce serait bien la première fois ! Je m'en occuperai demain, si Dieu me prête vie. Pour l'heure, je dois ferrer Bella, la jument du Fernand le Bauer, le paysan. Dillon d’Ortega, un des commis du Fernand, me mènera la jument à la forge. Et il faut aussi que je continue le travail sur un rouage pour P'tit Louis Muller, le meunier et boulanger.
Émile Pferd, l'éleveur de chevaux, vient passer commande de chevaux à ferrer. Il a un client important qui viendra sous peu acheter quelques mâles et une jument. Il est installé à l'orée du bois, sur la route de Naborum, et doit construire, avec Michel Wald, des charrettes pour son client. Bien sûr, il compte sur moi pour cercler les roues de ses charrettes ! Tout en œuvrant, je pense à cette boule. Mais de quoi est-elle faite ?
D'où vient-elle ?
Est-ce un cadeau de Dieu ?
Ou est-ce un châtiment ?
Dans un cas comme dans l'autre, est-ce pour moi, Robert ? Sûrement, vu qu'elle est tombée juste à côté de la grande forge.

Childéric.
Le crépuscule est là, il est temps d'aller chez Child écluser quelques chopines et relater l'évènement. Child, de son vrai patronyme Childéric Germain, est notre "blanc qui vend tout " ! Childéric est un ancien négociant, archer réputé dans l'armée de Pépin. Il parcourait le monde pour trouver toutes sortes de choses. Un jour, il y a déjà des années, il est arrivé avec Pépin en route pour Mettis, s'est amouraché de Berthe, la sœur au Fernand, qui lui a donné une fille, Manon. Et il est resté à Durandalem, s'installant dans le village, ouvrant une échoppe de toutes sortes de produits, et installant une auberge qui est vite devenu l'agora du village.
Son érudition et ses nombreux savoirs l'ont fait élire assistant du bourgmestre Jacou Artz.
Son échoppe recèle des trésors, des denrées et épices d'Orient, des vins des coteaux d'Aix, des cervoises de Belgique, des tissus de Cachemire, des soies de Lugdunum, des étoffes venues des plus lointaines contrées d'Orient, des onguents et pommades de tout l'Empire romain d'occident et d'orient, des bijoux et ornements provenant des conquêtes de l'Armée du roi, et moult alcools venus des provinces de l'est. Sans oublier la production locale, fournie par Clovis Hune, l'éleveur de volailles, Alvin Koch le boucher pour les viandes et par le Fernand Bauer pour les légumes et autres fruits. Et le schnaps distillé par le même Fernand !
Toute une partie de l'échoppe renferme des armes, une passion de Child. La petite hachette côtoie un trébuchet, des arcs et autres arbalètes sont accompagnés de flèches. Il y en a de toutes sortes : des flèches à pointe en triangle, classiques, en harpon, provoquant des blessures inguérissables, des flèches terminées par une boule, pour assommer sans tuer, des flèches à bout en croissant, qui tranchent net tous les membres qu'elles touchent, des flèches -sifflets pour terroriser l'ennemi, des flèches rotatives, transperçant toute matière, y compris les cotes de mailles et les armures, des flèches incendiaires, s'allumant au moindre contact... Les arcs aussi sont de factures variées ! Certains peuvent tirer cinq ou six flèches en même temps. D'autres, plus petits, à double courbure, ont une portée bien plus grande que les arcs classiques. Des arbalètes à répétition avec un magasin de vingt flèches sont capables d'envoyer deux flèches par seconde, des engins sur trépieds tirent des lances les unes derrière les autres avec une force inouïe sur une lieue de distance. À côté trône tout un étal de lames, de la petite dague " d’évêque " dissimulée dans une manche d'habit, même sacerdotal, à la grosse épée lourde de cinq pieds de long et douze livres de poids, du cimeterre sarrasin au sabre des confins de l'Orient. Toute une gamme d'épées est présentée ici, y compris la production locale, que je fabrique régulièrement.
Des vêtements de protection allant de la cote de maille à l'armure la plus lourde, en passant par les gants, épaulières coudières et autres heaumes, casques et plastrons censés garantir la vie sauve en cas d'attaque au corps à corps, côtoient des habits plus luxueux qui sont plus de parade que de défense. Tout ce que le génie humain a pu inventer pour faire la guerre et tuer... Child fait souvent appel au forgeron pour construire des nouveaux modèles sortis de son imagination, et je participe avidement à ses créations. Les pièces de bois sont confectionnées par Michel Wald, le bûcheron. L'échoppe de Child est réputée au-delà des collines, et nombre de guerriers viennent à Durandalem se pourvoir en armement.
Bien sûr, on trouve aussi les pains de P'tit Louis Muller et les gâteaux et autres délicatesses de la Berthe Muller, la dame au P'tit Louis. À côté de l'échoppe, la taverne, ou plutôt l'auberge, est le lieu de rencontre de Durandalem. Pour les voyageurs, Child a toujours quelques paillasses et un bon dîner à proposer. Sa muse, Berthe Germain, assistée de sa fille Manon, est un vrai cordon bleu, maîtrisant l'art culinaire comme personne.
L'auberge de Child.
Child Germain est derrière son comptoir, à servir des roquilles de la dernière production du Fernand : une quetsche de l'automne dernier, bien macérée, et distillée récemment.
Le Fernand Bauer est là, avec son fils François, et ses deux commis, Dillon d’Ortega, et Le Borgne.
Michel Wald aussi est là, accompagné de ses filles, Marianne et Mariette, des jumelles de 20 ans, dont la joie permanente égaye l'assemblée.
Le boucher, Alvin Koch, son épouse Elvire et ses jumeaux Judith et Roger arrivent pour boire un verre.
L'abbé Paul Angst entre dans l'auberge, une grande croix portée à bout de bras, espérant grâce à Dieu pouvoir museler ce démon qui nous est apparu ! Quelques paroissiens le suivent, Claude Stein, qui travaille comme cantonnier avec son frère Pierrot, son épouse Marie, et leur fille Diane, de dix ans, ainsi que Germaine et Gertrude Beten, deux sœurs vielles filles bigotes qui s’occupent de la chapelle. Il a réussi à semer le doute sur cet objet venu du ciel. Tout le monde demande à l'abbé d'arrêter d'appeler le Seigneur à haute voix, Dieu n'est pas sourd !
Claude Kaas, l’apothicaire est venu seul, sa femme Rosine est restée avec leur fils Maxime de cinq ans à la boutique. P'tit Louis arrive, avec son épouse Berthe, son grand fils Isabeau, dix-neuf ans, sa fille Jeanne, quinze ans, et son petit dernier, Grégoire, dix ans, sur ses talons. Il apporte des tartes flambées aux oignons et lardons, qu'il fait à chaque nouvelle flambée pour son four à pain. Elles sont le régal habituel de la fin d'après-midi. Il est suivi de Clovis, sa femme Clothilde, et leurs deux fils Gérôme, de onze ans et Fabien, de neuf ans, avec ses paniers d'œufs, et quelques volailles fraichement plumées, pour Child. Il y a aussi Pierrot, le cantonnier, avec son épouse Gisèle, et leurs enfants Agathe, onze ans et Félix, huit ans. Pierrot est le petit frère de Joseph, qui est handicapé, blessé dans un éboulement dans sa carrière qui a tué sa femme et éborgné son fils de 16 ans maintenant, qu’on appelle dorénavant le Borgne. Joseph est impotent et a perdu la raison. Il est gardé par Pierrot dans sa maison. Georges Hair, le barbier vient avec son épouse, line, et sa fille Aline de dix-huit ans. Le coutelier Denis Perin et sa femme Béatrice se joignent à nous. Nous en sommes à trinquer, à parler de cette boule qui se trouve dans ma grande forge, et qui est tour à tour magique, bizarre, démoniaque, fantastique, mauvais présage, divine, dangereuse, " c'est un avertissement divin !" Mais le summum c'est quand je dis : « Demain je vais la faire fondre ! » Un tollé général ! « Tu es fou ! Inconscient ! Hérésie ! Blasphème ! Tu vas tous nous tuer ! » crie l'abbé au bord de la crise de nerfs.
La discussion s'enflamme, attisée par la quetsche, quand arrivent deux cavaliers. La nuit est tombée, mais la pleine lune dévoile les deux silhouettes.
L'un des deux est Jean Christian, l'abbé des Glandières, de l'abbaye de Saint-Martin du même nom, dans la vallée à côté, sur la route de Mettis. L'autre, richement vêtu, semble être un personnage important.
« Nous avons vu le signe du ciel ! », annonce d'entrée l'abbé Jean, « et entendu le tocsin ! » Jetant un regard noir sur notre curé. « Monseigneur Denis Le Bon, évêque de Mettis, ici présent, est mandaté par Charles, fils de Pépin, pour faire confectionner une épée par chaque forgeron du royaume, pour participer à l'effort de guerre contre les Vascons qui menacent le pays. Il était avec moi ce matin à l'abbaye des Glandières quand nous avons vu le signe dans le ciel. Pouvez-vous nous en dire plus ? » Aussitôt le curé prend la parole et essaie de convaincre et l'abbé Jean et monseigneur Denis du bien-fondé de son inquiétude. Monseigneur Denis Le Bon, évêque de Mettis, qui connait l'abbé Paul et sa légendaire panique à chaque évènement hors de la norme le fait taire d'un geste de la main.
Un éclair et c'est le Diable qui crie ! Une rafale de vent et c'est Belzébuth qui souffle ! Quand Child est arrivé au village, c'était le diable en personne et quand il a séduit et engrossé Berthe Bauer, la sœur au Fernand Bauer, c'était la fin du village, qui serait maudit et détruit par le mal ! Et la discussion repart de plus belle, chacun ayant une précision ou un détail à apporter. Child calme le jeu en offrant une tournée, un repas à ces hôtes de marque, et leur propose un appartement qu'il met à la disposition des voyageurs de marque, que Manon va préparer pour eux. Monseigneur Denis, érudit, après ma description et un moment de réflexion, nous explique que ce n'est pas une coïncidence. « Non ! Hurle l'abbé Paul, c'est le diable ! » Congédiant l'abbé Paul, le renvoyant prier pour le salut de son âme tourmentée, Monseigneur Denis continua son explication. Sa venue pour me mander une épée et ce minerai tombé du ciel, à côté de ma forge, ne peuvent que signifier une chose ! Il en tire son interprétation de cet évènement céleste et nous la révèle : "Robert, tu dois faire de ce caillou une épée ! Pour Charles ! C'est la volonté de Dieu !" Les plus craintifs dans l’assistance, échaudés par les délires de notre curé, se font à plusieurs reprises, bénir par Monseigneur Denis demandant à Dieu de les épargner lors de cet acte qui relève surement de la sorcellerie ! Jacou Artz, notre érudit, qui remplit aussi la tâche de bourgmestre du village, nous explique que ce n'est somme toute qu'un phénomène astral, notre Terre recevant de ci de là tous les jours des corps tombés du ciel. Et ceci, bien que rarement perçu dans nos contrées, est déjà arrivé, relaté par les écrits des moines disséminés sur le continent.

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Béziers Béziers
Posté le : 18/01/2021 14H11
C est bien écrit,j aime biencontent
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Wasquehal Wasquehal
Posté le : 18/01/2021 14H31
Le forgeron Robert est aussi un très bon écrivain content bravo Robert, j'aime l'époque et j'ai hâte de la suite like
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Arcachon Arcachon
Posté le : 18/01/2021 14H53
Oui, tu verras, c'est très chouette... Et on s'y croirait ! clin d'oeil
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 18/01/2021 14H56
Dillon d’Ortega.

Dillon est un grand et solide gaillard !
Une tignasse blonde couvre son chef, et cache partiellement une cicatrice sur son front, restes d'un combat à l'épée. Discipline où il est depuis passé maître !
C'est en tentant de défendre ses parents, attaqués par des pillards dans leur maison à l'entrée du village, que Dillon, alors âgé de dix ans, avait saisi l'épée du père, et avait blessé et mis en fuite deux des trois pillards, le troisième lui ayant asséné un coup de la tranche de son épée sur le front. Il parvint néanmoins, avant de plonger dans le coma, de percer le flan du pillard, qui succomba sur place. Ses parents, hélas, n'avaient pas survécu à l'attaque. Il fut soigné par le doc, Jacou Artz, qui l'hébergea quelque temps chez lui.
Un ami de Jacou, Jean d'Ortega, maître d'arme à Mettis, enseignait son art dans toute la province, et ne manquait pas de passer saluer son ami lors de ses voyages, et de visiter l'échoppe de Child, avide des nouvelles découvertes de ce dernier. Il prit sous sa coupe et adopta le jeune garçon, l'emmena à Mettis, lui donna une éducation noble et lui enseigna l'art de l'épée. Jean d'Ortega fit de Dillon un érudit, et une des plus fines lames de la contrée.
Quand il eut atteint l'âge adulte, Dillon d’Ortega revint au village, et ouvrit une école d'arme, sous la bénédiction de son mentor et père adoptif Jean d’Ortega, à côté de l'échoppe de Child qui voyait là un bon moyen de faire commerce de ses créations et de ses trouvailles par le monde. Travaillant comme commis auprès du Fernand, il est devenu un fidèle client de ma forge, apportant son savoir des arts des armes et son érudition des sciences et des chimies du feu.

Le métal céleste.

Me voilà nanti d'une mission ! Fabriquer une épée, avec un caillou... Divin, certes ! Monseigneur Denis et l'abbé Jean se retirent dans leurs appartements, ils reprennent la route demain, dès que se peut.

(Annexe 6. Manon, l’abbé Jean, l’évêque Denis.)

(Les annexes sont des détails d'ébats sexuels des protagonistes. le caractère érotique de ces écrits fait qu'ils ne seront disponibles que sur demande en MP.)


Samedi 29 février.

La fonte.

La nuit se passe, des questions, des peurs, puis des ébauches de mode opératoire. Des plans sont élaborés. Le Fernand me prête ses commis pour construire un four plus résistant, devant supporter des températures très élevées, bien plus élevées que pour le minerai de fer, d'après moi. Et à l'aube, après une nuit blanche réchauffée par la quetsche du Fernand, me voilà prêt à retourner à la grande forge. Tout un cortège m'accompagne, Monseigneur Denis en tête, pour découvrir ce don de Dieu. L'abbé Paul observe de loin, n'osant pas s'approcher. La boule est toujours là, dans la grande forge au fond de la vallée. Elle a bien refroidi, et nous pouvons la manipuler.
Première surprise ! Au lieu des quelques cinq cents livres que pèserait une boule de fer de cette taille, elle ne fait qu'une centaine de livres ! La matière est très dense, bien moins poreuse que le minerai de fer, et une pincée de limaille de fer jetée sur la boule est aussitôt éjectée dans toutes les directions. Aucun de mes outils n'arrive à entamer sa surface, étant lui-même fermement repoussé. On décide, d'un commun accord avec Monseigneur Denis, de fondre cette boule. Pour cela il faut agrandir le four, beaucoup de charbon, et le charbon viendra des Glandières dans la journée. Monseigneur Denis et l'abbé Jean s'en retournent. Dès son retour à l'abbaye, l'abbé fera mander en hâte une charrette de charbon.
Chacun est retourné vaquer à ses tâches. Le Fernand, comme convenu la nuit précédente, me laisse ses deux commis, Dillon et le Borgne, pour finir la construction du four. La ventilation est ajustée, un culottage au bois de chêne, peaufiné par Michel, le bûcheron, finalise le tout. On attend le charbon, qui ne saurait tarder. L'abbaye n'est qu'à deux lieues de Durandalem. Mais la charrette, tirée par deux puissants percherons, les plus solides chevaux que je connaisse, ne peut passer par la colline, elle doit faire le détour par la route de Mettis vers Naborum, et remonter par la vallée. Elle arrive enfin, on peut s'y mettre, tout est prêt. La mise en place de la boule est facile. À deux on la soulève !
Dans la forge, il ne reste que Dillon, le Borgne et moi. Estelle mon épouse, et mes enfants, Alyson et Benjamin, sont passées nous apporter de quoi nous sustenter. Nous ne pourrons quitter la forge une fois le brasier lancé. Et un feu d'enfer occupe bientôt le four, attisé par un vent puissant actionné par un soufflet géant, mu par la roue dans la cascade !
La chaleur intense fait jaunir la boule, puis rougir. Un sifflement apparaît, de plus en plus aigu au fur et à mesure que la boule vire du rouge au blanc. Mon four craquèle de toutes parts, jamais je n'avais atteint de telles températures ! Le sifflement, trop aigu, est devenu inaudible. Un filet de matière en fusion se forme et coule, en un fluide gris brillant. Aussitôt récupéré dans un moule. Il fait une chaleur infernale. Nous sommes nus, enfilant un tablier de cuir pour approcher et charger le four. L'eau abondante permet une pluie au fond de la forge pour nous refroidir régulièrement, aussitôt évaporée dès que nous approchons du four.

(Annexe 7. Le Borgne, Dillon)

Quatre bonnes pintes de ce fluide ont suinté de la boule, puis, malgré des efforts de surchauffe, plus rien, sinon une boule blanche, légèrement plus petite qu'avant. Le four est en fin de vie, à bout, il se disloque, on risque l'incendie ! On arrête tout, on couvre de sable le magma de charbon et ce qui reste du four. Le sable fond au contact du magma ! Il faut maintenant laisser refroidir. La journée est bien remplie. Le sifflement aigu réapparait au fur et à mesure du refroidissement de la boule, et nous incite à rapidement lever le camp ! Et avec le Borgne et Dillon, nous nous rhabillons et allons chez Child nous réhydrater après cet enfer !
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Wasquehal Wasquehal
Posté le : 18/01/2021 14H59
Moustapoil a écrit :
Oui, tu verras, c'est très chouette... Et on s'y croirait ! clin d'oeil
Je n'en doute pas un seul instant, je suis déjà dans l'ambiance, j'imagine les vêtements de l'époque, les sabots aux pieds, la boue des ruelles, etc.... content
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Wasquehal Wasquehal
Posté le : 18/01/2021 15H02
Juste une petite question Robert, le titre c'est Durandalem ?
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 18/01/2021 15H05
Il y a deux livres.
Le premier, "la vie au village de Durandalem"
le deuxième, que je vais commencer dans un deuxième post, s'intitule
"L'école de Dillon "
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 18/01/2021 15H09
Des nouvelles nous parviennent des confins du royaume. Reproduites dans l'abbaye en plusieurs exemplaires. Rendez-vous tous chez Child. Notre bourgmestre dit, devant une assemblée réunissant tout le village, tout ouïe :
« - Pépin et son fils Charles sont en Aquitaine, il a repoussé les Sarrasins mais son armée s'affaiblit. Au sud, au-delà des Pyrénées, des troubles éclatent, les Vascons fomentent une guerre. Carloman est en Provence, il se bat contre les Lombards qui veulent reconquérir la Papauté. Pour l'instant, il arrive à les contenir. Pépin est malade. Sentant sa fin proche, Il rentre à Saint-Denis. Un recrutement aura lieu pour renouveler et renforcer l'armée du roi, pour lutter contre les Basques, il concernera tous les jeunes hommes de quatorze ans à dix-huit ans. À charge des seigneurs d'armer leurs paysans. » Sont concernés le Borgne et François, le fils au Fernand. Isabeau, le fils à P'tit Louis, Isabeau, qui vient de fêter ses dix-neuf ans, échappe au recrutement, et c'est tant mieux, car P'tit Louis en a bien besoin pour faire tourner le moulin pendant qu'il est au pétrin ! Dillon, sur recommandation de Jean d'Ortega, nommé depuis capitaine des soldats du roi, est pressenti pour former les jeunes aux arts de la guerre, et devra donc enseigner le Borgne et François, du village, mais aussi les jeunes des villages avoisinant, Laudrefang, à l'ouest, Tenquin, au sud, Naborum jusqu'à Hombourg, à l'est. Cela fait une dizaine de jeunes gens à former, et ce en un temps très court, l'armée du roi doit être prête avant l'hiver ! Cette nouvelle jette un froid !
La guerre !
Et Durandalem devra payer son tribut ! Dillon est enthousiaste ! "Je ferai mon épée avec Robert, ce sera la meilleure ! "
Le Borgne, lui, évidemment ne voit pas cela d'un bon œil ! Un accident lors d'un éboulement dans la carrière de son père alors qu'il était minot, lui avait crevé un œil, d'où son nom. Il avait un autre patronyme, Stein, comme son père, mais dans toute la contrée, on ne le nommait que " le Borgne ", le fils de Joseph. Joseph, lui, tailleur de pierres naguère, dans le même accident avait perdu non seulement son épouse, qui succomba à ses blessures, mais aussi la parole et la raison, et n'était plus que l'ombre de lui-même, incapable de pourvoir ni à ses besoins, ni à l'éducation du Borgne. Joseph a été recueilli par son jeune frère, Pierrot Stein le cantonnier, le Fernand Bauer a adopté le Borgne, et l'a éduqué comme son propre fils. Dorénavant, il s’appelle Le Borgne Bauer. François et le Borgne sont considérés dans le village comme deux frères.

Dimanche 1er mars.

La naissance de Durandal.

(Annexe 8. Estelle, Robert)

Après une nuit réparatrice dans ma couche avec Estelle, en arrivant à la grande forge, je constate l'état du four, disloqué, à moitié fondu. Il y a encore des braises. Une couche dure et translucide recouvre les cendres, c'est le sable qui a fondu ! Intéressant... La boule s'est déformée en refroidissant, elle ressemble maintenant à une grosse quetsche.
Je démoule la coulée de la veille, et stupeur ! La barre de métal, d'une couleur gris foncé, de trois pouces par un et de quatre pieds de long, ne pèse pratiquement rien. Elle est aussi légère qu'une baudruche gonflée ! Jamais je ne pourrai faire une épée d’un métal aussi léger !
La barre dans ma besace, je me rends dans ma forge au bourg, il reste des braises du précédent ferrage. Emile, l'éleveur de chevaux, m'attend. Il passe commande pour douze cerclages de roue, pour la semaine prochaine. Je réactive la forge, je veux voir comment se comporte cette barre de métal léger comme une plume ! J'ai du mal à la maintenir dans la forge, je dois confectionner des outils qui ne soient pas en fer, avec l'aide de Michel je dois fabriquer des outils en bois, je fabrique une pince en chêne, que je dois tremper souvent pour qu’elle ne s’enflamme pas ! Néanmoins, j'arrive à chauffer au rouge cette barre.
Elle possède une force qui la repousse dès que je la présente sur l'enclume, et j'ai du mal à la maintenir ! Je frappe de ma masse, qui a l'impression de rebondir au contact de la barre, mais qui donne des formes assez encourageantes. À chaque frappe, les bords s'effilent, sans s'ébrécher... Je n'ai jamais vu de métal réagir de la sorte ! Malgré l'impossibilité de mélanger le carbone des braises au métal rougissant, comme on le pratique pour renforcer le fer pour obtenir de l'acier, j’arrive à obtenir un tranchant que jamais je n'ai obtenu jusqu'alors, effilé comme un rasoir !
De quoi rendre Denis Perin le rémouleur jaloux !
J'arriverai à en faire une épée finalement ! Mais il me faut du temps pour faire prendre forme cette barre, qui, après moult chauffages, frappes et refroidissements, accompagnés du sifflement chantant au gré de la température, ressemble maintenant presque à une épée.
Les premiers essais sont fantastiques ! Après avoir fixé un pommeau au bout de la barre, je fais des essais de frappe sur divers matériaux. Une frappe sur un billot de chêne le fend en deux ! Bien plus aisément qu'une hache... La frappe sur l'enclume est sidérante ! Non seulement l'enclume est entaillée sur plusieurs pouces, mais la lame, pourtant effilée à l'extrême, ne présente aucune écorchure ou bavure après la frappe !
Un dernier test sur le rocher était tout aussi concluant ! Le rocher est fendu de part en part !
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Béziers Béziers
Posté le : 18/01/2021 15H13
Ça me rappel ,2 romans,que je lisais en camping nat,près de macon.
2 pavés de 5 ou 600 pages,je ne rappel plus les titres,mais c était l histoire d un ouvrier maçon,qui va finir par construire une cathédrale,malgré pleins de galères et c est l’histoire de sa descendance,dans le 2 eme tome.
Je crois que c était les piliers de la terre
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Lannemezan Lannemezan
Posté le : 18/01/2021 15H52
Au moins Robert n' est pas comme dans la chanson de notre Pierrot national . Il a su rester près d' Estelle clin d'oeilmort de rire
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 30/01/2021 18H40
 Lundi 6 avril.

Les douches de Durandalem.

     Je commence à travailler sur les projets que j’ai promis de réaliser lors de la journée des portes ouvertes de l’école. Je me rends chez Michel, et ensemble, nous dessinons les plans des douches collectives que nous installerons à côté de l’auberge, plus haut dans la colline.

Chaque habitant pourra venir prendre une douche. Il faut donc qu’elles soient en nombre suffisant pour cela ! Nous optons pour six cabines individuelles assorties chacune d'un vestiaire, pour préserver l’intimité de chacune et chacun.

 Le mieux serait que les murs soient en pierre. Les contacts que nous avons avec les maçons de Mettis nous aideront à finaliser le projet. Pour l’heure, il faut une réserve d’eau, et de quoi la chauffer. Je conçois donc une chaudière, qu’il faudra alimenter en charbon, et qui chauffera suffisamment d’eau pour que six douches puissent fonctionner simultanément. Il faudra que quelqu’un s’en occupe ! Cette réserve d’eau, en amont sur la colline, sera alimentée par le réseau d’eau du village que j’ai conçu et installé il y a quelque temps.

 Il y a aussi le projet pour P’tit Louis et pour moi, deux chaudières plus petites, et deux tambours pour Estelle et pour la Berthe du P’tit Louis, qui attendent leurs machines à laver.

Un autre projet, c’est de doter l’auberge des mêmes améliorations. Michel va s’occuper de contacter les maçons de Mettis, par le biais de l’abbaye des Glandières, reliée à l'évêché de Mettis par un réseau de coursiers à cheval . Il faudra aussi envoyer un coursier à Mousson pour commander des tuyaux et des pommeaux.

 Dans la forge chez moi, la Durandal est en cours de finition. J’ai demandé aux jumelles, sculptrices sur bois émérites, de me faire le moule du pommeau, dans un bois dur d’ébène que leur fournira Michel.

 Dans la grande forge, je commence la construction des chaudières. Il me faut beaucoup de minerai de fer pour confectionner les chaudrons amenés à recevoir le charbon. Il reste quelques tuyaux de Mousson que nous n’avons pas utilisés dans l’école. Ils feront l’affaire pour commencer l'installation des douches et des trois systèmes domestiques en projet.

 Je dois aussi fabriquer des tambours pour les machines de Berthe et d'Estelle et pour celle de l’auberge, ainsi que deux générateurs de vapeur : un pour ma forge, qui fournira aussi l'énergie pour faire tourner le tambour d’Estelle, et l’autre pour chez Child.

 Enfin, je dois trouver un système qui permette d'utiliser le moulin à eau pour le tambour de Berthe. Tout cela  prendra beaucoup de temps.  Je sollicite l’aide de Léon Iser, le forgeron de Laudrefang,  qui accepte volontiers de venir à mon secours pour tous ces projets.
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 01/02/2021 20H53
Jeudi 9 avril.

Les cantonniers.

     Les cantonniers Pierrot et Claude Stein se sont attelés à une lourde tâche, celle d’installer un tuyau enterré qui recueille les eaux usées. Un tuyau qui traverse tout Durandalem, depuis l’école jusqu’après les écuries d'Émile, situées à l’orée du bois, à l’entrée du village.

À cette orée du bois, ils ont installé une grande mare de décantation.  Ainsi, l’eau ressortira propre pour retourner à la rivière. À terme, toutes les douches que j’installerai dans le village seront raccordées sur ce tuyau.

 J’ai commencé la grande chaudière pour les douches, et celles de chez moi, de P’tit Louis et de Child. Léon m’apporte une grande aide pour la réalisation de mes projets, il m’est vraiment d’un grand secours ! Quand j’aurai fini les réalisations à Durandalem, j’irai à Laudrefang faire une installation similaire dans sa forge.  Il en est ravi !

  Dans la soirée, Jacou vient à l’auberge. il voudrait nous voir, Michel et moi, au sujet de constructions pour l’école. Ma fille Alyson, qui est avec mon épouse Estelle à l’auberge, vient me prévenir. Puis elle se rend au chalet de Michel pour le prévenir aussi. Je viens donc chez Child, avec mon fils Benjamin, et nous buvons un canon de vin de Child en attendant Michel.  Il arrive enfin, et Jacou peut nous expliquer ce dont il a besoin. Il a dessiné des plans pour des machines à développer des muscles, avec des contre-poids, pour les pectoraux, les bras, les abdominaux... Michel et moi nous concertons au sujet des matériaux à utiliser. et finalement, nous estimons que  cela pourrait être installé la semaine prochaine, mardi 14 ou mercredi 15 avril. Jacou est satisfait !

Je lui demande s’il ne pourrait pas prévoir un créneau de détente de sudation pour ma fille Alyson et pour sa copine Jeanne, la fille de P’tit Louis, et pour leur copine de Naborum, Nadège, qui viendrait aussi. Il me répond qu’il va y penser.  Si cela n’interfère pas avec l’école, il n’a rien contre !

  Jacou repart vers l’école. Il rapporte les denrées pour le repas du soir, ce qui permet à Child de s’asseoir avec nous et de nous faire déguster un nouveau breuvage, venu des contrées lointaines de la Calédonie du Nord, et distillé à partir de graines d’orge. « Pfou ! c’est costaud ! » dit Michel. Mais Child répond que la gnôle au Fernand est tout aussi forte !
Message edité le 01/02/2021 20H59
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 01/02/2021 20H56
Vendredi 10 avril.

   Ma machine à vapeur est installée dans la forge. Elle fonctionne bien, et le soufflet est automatisé.  L’eau chaude sera fournie par la chaleur de ma forge. Le système est en cours d’installation.

À l’auberge, Denis Pepin est arrivé avec sa chariote équipée de la grande meule. il va aiguiser les couteaux de l’auberge, mais aussi les quelques haches et autres outils tranchants que Child a dans son échoppe.

La douche à la maison.

       J’ai installé la douche dans ma maison.  Estelle a l’honneur de l'étrenner ce matin.  Elle est aux anges, vraiment ravie. Tant du côté pratique, que du gain de temps de lavage du corps. C'est bien plus rapide qu’un bain ! « Je prendrai une douche tous les matins ! décide-t-elle. »

 Alyson essaye à son tour, toute contente. C’est comme celle de l’école, qui l’avait impressionnée ! Puis elle fait venir son petit frère Benjamin, qui trouve ça génial, cette eau chaude qui lui tombe dessus ! Je promets à Estelle qu’elle aura bientôt cette machine pour laver son linge.

  Après le repas, Alyson apprécie l’eau chaude pour faire la vaisselle.  Je finis le tambour, je raccorde les engrenages sur ma machine à vapeur dans la forge, et j’amène le tuyau dérivé de la douche pour l’eau. Les premiers essais sont concluants. Comme ma forge est toujours en fonction, la douche et la machine à laver pourront servir à tout moment !

Le premier essai réel de lavage de linge se fait dans l’après-midi, avec mes tenues de forgeron, bien encrassées de charbon et de suie. La rotation  du tambour commence. Pendant une heure, je dois vérifier l’eau pour la pression de la vapeur et veiller au feu en-dessous pour générer l’eau chaude.  Et au bout de l'heure de rotation, mes frusques ressortent comme neuves !

 Cependant l’eau qui en ressort est bien noire, et je dois la faire passer par le bac de décantation dont je dispose derrière la forge. Estelle n’en revient pas ! Elle qui passait des heures au lavoir à frotter, et tout cela pour obtenir des frusques encore bien grises, elle va gagner un temps précieux, propice à d’autres occupations moins astreignantes. Elle m’invite alors à l’aider pour suspendre les habits propres dans la chambre près de l’âtre, et il lui vient une idée bien agréable pour me remercier. Les enfants sont dans leurs chambres, à l’autre bout de la maison… Profitons-en !

(Annexe 9.) (Estelle, Robert)
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Issoire Issoire
Posté le : 02/02/2021 13H53
Un forgeron qui sait « battre« le fer quand il est chaud.ange
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 03/02/2021 17H18
Jeudi 16 avril.

La douche au moulin.

   Je suis chez P’tit Louis Muller, le meunier, pour installer la douche et la machine à laver que j’avais promises. Le tambour que j’ai installé chez lui fonctionne, grâce à l’énergie fournie par le moulin. Dans la semaine, j’ai aussi terminé les chaudières avec Léon. J’en installe une chez lui, qui fournira de l’eau chaude pour la machine à laver et la douche.

 C’était une promesse faite à Berthe. Cela fonctionne ! Mais pour faire fonctionner la chaudière, il faut suffisamment de charbon . Nous avons passé un accord avec Pierre, qui livre déjà le charbon des Glandières à l’école.  Il en livrera donc aussi à l’auberge, pour les douches collectives, chez moi, et chez P’tit Louis. En attendant ces livraisons de Pierre, pour les essais, Jacou accepte de nous en donner un peu. Cependant, Pierre devra livrer toutes les semaines plutôt que toutes des deux semaines, avant que j’installe des chaudières partout !

C’est avec un grand plaisir que Berthe veut essayer la douche. Elle est tout excitée à l’idée d’avoir une cascade d’eau chaude sur son corps nu. Je lui explique le fonctionnement : « Il faut abaisser cette manette, de couleur rouge, et l’eau arrive par le pommeau au-dessus de toi. Pour arrêter l’eau, il suffit de relever la manette. Si l’eau est trop chaude, tu peux abaisser plus ou moins la manette bleue, qui amènera de l’eau froide dans le pommeau. Ainsi, tu peux doser la température de l’eau à ta guise ! Mais je te conseille de régler le mélange eau chaude et eau froide avant d’aller sous le pommeau... Une eau trop chaude te brûlerait ! » Berthe a bien compris le mode d’emploi.  Elle nous prie de sortir, P’tit Louis et moi, pour tester toute seule...

 Nous laissons donc Berthe se doucher.  Nous allons au moulin vérifier les engrenages qui entraineront l’axe qui fera tourner le tambour. Tout cela semble correct.  Avec la construction et l’installation des tambours à l’école,  puis chez moi, j’ai maintenant acquis une certaine expérience ! P’tit Louis me dit qu’il est l’heure de boire une bonne rasade... Il a une bonne cervoise au frais dans la rivière, à côté de la roue à aube qui entraîne le moulin. Il envoie donc Isabeau chercher des pintes, et nous trinquons à la réussite des projets engagés.

Berthe arrive, le teint écarlate. Elle a manifestement utilisé de l’eau bien chaude. À la question de P’tit Louis « Ça va, Berthe ? » Elle répond que oui, et qu’elle a volontairement utilisé de l’eau très chaude, cela a bien détendu sa peau un peu épaisse, et elle se sent bien mieux maintenant.  Isabeau, qui se trouve encore en tenue de travail, me demande si le tambour est opérationnel. Je lui réponds que oui, et qu’il ne manque plus que du linge pour essayer.  Berthe va chercher quelques tenues enfarinées de P’tit Louis et d'Isabeau, les introduit dans le tambour, et Isabeau se déshabille devant le tambour pour y enfourner ses habits.
 Et nu devant nous, il nous annonce « Maintenant, je vais prendre une douche ! » Il en rêvait depuis qu’à l’école, le jour des portes ouvertes, il y avait goûté.
Le tambour étant verrouillé, P’tit Louis enclenche la rotation et l’arrivée d’eau chaude. Et tout ce linge blanc commence à tourner, devant Berthe ébahie par ce qu’elle voit. Vu la consistance de la farine, au bout de quelques instants, je lui conseille de vider l’eau du tambour et de remettre de l’eau propre, en faisant attention à ne pas dépasser le niveau indiqué ! L’eau qui coule du premier bain est comme du lait ! Je suggère à P’tit Louis d’installer une cuve de décantation qui récupère l’eau du tambour, pour ne pas risquer de blanchir la mare de décantation en aval. « Bonne idée ! Je vais demander à Michel de me fournir quelques madriers et planches pour la construire. »

 Anne veut profiter de la douche de son frère pour y aller aussi. Mais Isabeau lui demande de ne pas se frotter à lui, il craint d'avoir des réactions qu’il ne voudrait pas qu’on interprète mal ! Anne comprend, elle ressort donc.  Elle attend qu’il ait fini pour y retourner, avec son petit frère Grégoire.

 Après deux changements d’eau, les habits ressortent impeccables. Berthe est vraiment contente. « Merci Robert ! me dit-elle. Ça va me changer la vie...  Je t’ai préparé un gâteau dont tu me diras des nouvelles ! »

Avec la satisfaction d’avoir rendu service, et celle du travail bien fait, je rentre chez moi, avec le gâteau de Berthe.  Nous le goûterons ce soir. Et Berthe, qui a vraiment apprécié la douche, propose à P’tit louis de prendre lui aussi une douche…avec elle. P’tit Louis a compris que Berthe ne se soucie pas que de la propreté de son époux.  Il accepte volontiers !

(Annexe 10.) (P’tit louis, Berthe)

Après la douche, P’tit Louis et Isabeau nettoient le moulin à grande eau, en frottant le sol pour mettre le bois à nu. Ils vont l’enduire d’un vernis que Child s’est procuré. Ainsi, par la suite, le nettoyage sera plus aisé .
Message edité le 03/02/2021 17H45
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 04/02/2021 17H52
Mercredi 22 avril.

Adèle Pferd.

    C’est la fin de l’après-midi. Alors qu’il s’occupe de nourrir les chevaux, Émile aperçoit, de loin, deux personnes semblant se diriger à pied vers son écurie.

 Tandis qu'elles s'approchent, il pense reconnaître Adèle, l’épouse de son frère Rémi, bien qu’il ne les ait pas vus depuis des années. Et le jeune homme qui l’accompagne pourrait bien être son fils, Nestor, qui aurait donc bien grandi !  Les voilà tout près... En effet, c'est bien Adèle ! Elle serre Émile dans ses bras.  Elle a l’air fatiguée, les traits tirés, mais elle est manifestement  très heureuse de le revoir. « Eh bien ! te voilà un homme ! » dit Émile à son neveu Nestor qui sourit : « Oh oui, j’ai dix-neuf ans maintenant ! » Et ils s’enlacent fermement. « Vous n'êtes venus que tous les deux, ou bien Rémi est passé chez Child ? » Adèle fond aussitôt en larmes. Émile pressent qu’un drame a dû se produire.

Alors, elle lui explique : « Figure-toi que Rémi est parti...  Il nous a abandonnés, il y a déjà deux ans. Il s’est laissé séduire par une harpie. Une jeune et riche héritière d’un père qui venait de décéder.  Et il est parti de Mettis avec elle. Nous n’avons plus jamais entendu parler de lui ! Depuis deux ans, nous survivons tant bien que mal. Et pour payer un loyer exorbitant, nous avons dû vendre le peu d’orfèvrerie que Rémi nous a laissé, et nous travaillons à droite et à gauche. Le propriétaire de notre logis se venge de Rémi, qui l’a laissé tomber, alors qu’il lui faisait gagner beaucoup d’argent avec son talent d’orfèvre. On ne payait pas de loyer, le logis était prêté à Rémi. Mais depuis, le propriétaire ne cesse d’augmenter le prix. Même en travaillant tous les deux, tous les jours, toute la journée, on n’arrive plus à garder de quoi vivre, une fois payé ce maudit loyer ! Et toutes nos relations - en fait celles de Rémi, des gens aisés de Mettis - nous ont reniés. Nous en avons assez de cette vie, de cette survie, plutôt. Alors, nous avons décidé de partir.  Nous avons profité d’une navette de l’abbaye des Glandières qui partait de Mettis, pour gagner Naborum. » « Et nous sommes venus à pied depuis l’abbaye. » précise Nestor.

Adèle poursuit. « Tu es la seule famille que nous ayons encore... Voilà déjà quatre ans que mes parents sont décédés. Nous sommes venus te demander si tu pouvais nous héberger, le temps que nous trouvions un emploi. On va chercher à Naborum. » En voyant sa belle-sœur et son neveu dans cette détresse, Émile est au bord des larmes.  « Oui, vous avez bien fait de partir, de quitter cette vie misérable. Oui, vous avez bien fait de venir chez moi... Évidemment, vous pouvez rester aussi longtemps que vous voudrez. Vous êtes ici chez vous ! »

 Il prend alors une décision : « Beaucoup de choses bougent en ce moment à Durandalem, et mon entreprise est en train de s'agrandir. Une aide devient nécessaire. J’ai besoin d’un palefrenier pour s’occuper des chevaux. Donc, si tu veux, Nestor, si tu aimes toujours autant les chevaux, comme quand tu venais les voir jadis, j’ai un boulot tout trouvé pour toi ! Quant à toi, Adèle, j’ai toujours trouvé en toi la femme que j’aurais aimé avoir.  Et je t’ai toujours aimée, sans jamais oser déclarer ma flamme. Rémi m’aurait tué, sur le coup ! Une présence féminine me serait bien utile et agréable... Et si tu voulais bien d’un gars comme moi... tu resterais ici et tu vivrais avec moi ! »

À ces mots, Adèle et Nestor lui sautent au cou.  Et tous les trois, enlacés, pleurent de bonheur... Le bonheur d’avoir, là, devant l’écurie, refondé une famille !  Dans la maison, leur dit Émile, il n’y a qu’une chambre.  Mais dans la grange, on trouvera de la place, et de quoi aménager des quartiers pour Nestor. Nestor est ravi. Une fois dans la grange, il décide que, dès ce soir, c'est là qu'il dormira ! Avec Émile, ils préparent une couche. Des plateaux de charrette feront un lit superbe. Nestor va être bien, ici ! Et pendant que Nestor fait connaissance avec les chevaux, Émile va préparer un repas pour fêter ces retrouvailles. Adèle l’accompagne, et dans la cuisine, elle lui dit tendrement : « Moi aussi, tu sais, j’ai toujours eu un penchant pour toi, sans jamais oser te l’avouer ! Ces derniers temps, pendant le peu que je dormais, je faisais des rêves merveilleux...  et figure-toi que c’était toi qui t'y trouvais ! »

 Et ils se serrent à nouveau, dans une étreinte folle.  Puis ils s’embrassent, bouche à bouche. Leurs langues se mêlent. Pour la première fois de leur vie, ils se montrent vraiment qu’ils s’aiment. Adèle est aux anges.  Les rêves merveilleux sont en train de se réaliser ! Ils préparent ensemble le repas. Émile débouche un vieux rouge que Child lui a un jour offert, et ils en prennent un godet chacun, pour le goûter. « Hmmm... Ce vin est excellent ! » dit Adèle toute ragaillardie.

Dans l’écurie, Nestor parle aux chevaux. Il leur explique qu’il va rester ici, avec eux, tout en leur caressant le museau. En réponse,  ils font « brrrrh » en bougeant la tête, comme pour lui dire qu’ils apprécient. Les chevaux sont des êtres sensibles, et réceptifs à l’empathie qu'on leur manifeste.

Émile, Adèle et Nestor partagent le repas , finissent la bouteille de vin. Pour couronner le tout, Émile offre une petite liqueur digestive.  Muni d'une lanterne donnée par Émile, Nestor rejoint la grange. Pour la première fois depuis longtemps, il le sent, il va bien dormir ! Et après avoir embrassé sur le museau tous les chevaux, il se couche dans son superbe lit, et s’endort aussitôt.

Adèle et Émile débarrassent la table. Ils gagnent la chambre. Le lit d’Émile n’est pas très grand, mais à coup sûr, ils s’en accommoderont parfaitement !

(Annexe 11) (Adèle, Emile.)
Message edité le 04/02/2021 17H53
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 05/02/2021 18H41
Jeudi 23 avril.

Les douches communales.

  Les maçons de Mettis sont venus.  Ils ont construit la maison des douches collectives. Un espace de vie permettra d’installer les quartiers du responsable des douches. Le bassin d’eau est en place, la chaudière aussi.

 Les tuyaux et les pommeaux, commandés dès le début du projet, sont arrivés de Mousson. Je peux donc installer les douches, et cela fonctionne à merveille ! Une douche sera aussi aménagée dans les quartiers du responsable. Les habitants de Durandalem veulent tous essayer ces fameuses douches, c’est la cohue à l’entrée ! Ce soir, réunion chez Child, pour mettre les choses au point. L'on devra désigner un responsable qui s’occupera de l’eau et du nettoyage des douches. Le bruit a été colporté sur les marchés environnants, pour recruter un volontaire.


La soirée chez Child Germain.

   La soirée commence. Il ne fait pas encore nuit, les habitués de l’auberge sont déjà là. Michel discute avec P’tit Louis du bac de décantation qu’il lui a installé. C’est efficace, et l’eau qui en sort est bien claire.

 Clovis est venu avec sa famille : Clothilde, son épouse, et ses enfants Gérôme et Fabien, onze ans et neuf ans. Il parle des douches, il demande si quelqu’un est candidat pour s’en occuper. Apparemment, à Durandalem, pas de candidat en vue...

Pierrot le cantonnier, est présent, accompagné de sa femme Gisèle et de ses enfants Agathe et  Félix, onze ans et huit ans.

Claude, qui travaille avec Pierrot, est là aussi avec Marie, sa femme, et Diane, leur fille de dix ans.

 Le Fernand arrive, avec ses trois commis, Edouard, Jacques et Gildas. Ils ont bien travaillé, et ils ont grand soif !

Denis Pepin est là, avec sa femme. Il montre son nouveau modèle de couteau, à lame pliable.

 Émile entre dans l’auberge, accompagné d’une femme et d’un garçon inconnus des habitants du village. Émile fait les présentations.

 La femme, Adèle, est sa belle-sœur. Elle habitait à Mettis avec son mari Rémi et son fils Nestor.  Mais voilà déjà deux ans qu’Adèle n’a aucune nouvelle de Rémi. Son mari a disparu, nul ne sait ce qu’il est advenu de lui. Elle craint qu’il ne soit parti avec une autre. À l’époque, ne lorgnait-il pas vers une richissime bourgeoise de Mettis, qui a disparu elle aussi ?  Adèle a désormais le plus grand mal à survivre sans revenus à Mettis. Émile lui a donc proposé de venir s’installer avec lui à Durandalem, ce qu’elle a accepté sans tarder. À Durandalem, elle aura un toit, et ne craindra plus l’expulsion. Et puis, comme elle est bonne cuisinière, elle mijotera de bons petits plats à son beau-frère...  Quant à  Nestor, maintenant un grand gaillard de dix-neuf ans, il se réjouit de pouvoir travailler avec son oncle, il adore tant les chevaux ! Tous leur souhaitent la bienvenue.

  J’arrive avec Estelle, Alyson et Benjamin. Émile nous présente sa nouvelle famille. Estelle va aider Berthe derrière le comptoir, il va y avoir du monde à servir, ce soir !

Voilà Berthe, celle du P’tit Louis , accompagnée d'Anne et de Grégoire. Elle salue tout le monde, fait connaissance d’Adèle et de Nestor, et propose que dorénavant, on l’appelle Bertha, pour ne plus la confondre avec la dame de Child.

« Bertha chérie, dit P’tit louis, raconte ce que Robert t’a installé samedi dernier ! » Et Bertha, toute réjouie raconte comment le linge se lave tout seul, et comment elle prend soin de sa peau, depuis qu’elle a une douche, et comment sa vie a changé, et comment elle peut maintenant faire de plus belles pâtisseries !

« Isabeau, dit-elle à son fils, va chercher le grand panier qu’on a laissé devant la porte !» Isabeau revient avec le panier, un panier rempli d'un monceau de pâtisseries, toutes plus appétissantes les unes que les autres. Bertha les dépose sur le comptoir. « Voilà, c’est pour vous tous, servez-vous, c’est grâce à Robert ! »

 Isabeau sympathise avec Nestor. Ils s’amusent de leurs histoires respectives, dirait-on. Alyson et Jeanne se retrouvent et se racontent leurs séances  de douche. Mon fils Benjamin aime à jouer les serveurs. Il leur sert donc à boire, et aussi des petits gâteaux.  Il en profite pour en manger un au passage. Dame, il est gourmand !

    L’abbé Paul fait son entrée. Émile lui présente Adèle et Nestor. D’emblée, notre curé leur demande s’ils ont la foi. Ils répondent par l’affirmative. Il leur donne donc rendez-vous dimanche matin à la chapelle afin de les présenter aux paroissiens de Durandalem, ce dont Adèle le remercie.

Alvin, accompagné des jumeaux Judith et Roger, vient lui aussi boire un godet.



Les cousins de Naborum. 

Une calèche arrive, qui vient de Naborum. À son bord, deux garçons et une fille, qui demandent à Child de les héberger pour la nuit. Pas de souci, il a des chambres pour les voyageurs. Il leur propose de s’attabler, il va leur servir un repas.

 Ils discutent un moment. La fille se présente. Elle se nomme Yvette Welch, elle vient de Naborum. Âgée de trente ans, elle est la sœur aînée de Josiane, qui travaille avec sa cousine Josette Wasch comme buandière à l’école des soldats.

Les deux garçons, Gael et Joel, sont jumeaux, ils ont vingt-huit ans. Ce sont les frères aînés de Josette Wasch, les cousins d’Yvette. Ils sont venus à Durandalem pour voir leurs sœur et cousine, et demandent si elles viennent à l’auberge, ce soir. On leur répond que non, « mais demain matin on préviendra les cousines que vous êtes là ! » répond Child, en leur demandant s’ils ne restent que cette nuit, ou un peu plus. « Cela dépend, dit Gael, nous avons des ennuis à Naborum. »

Il raconte : « Le comte de Créhange, qui nous employait, nos parents et nous, quitte la région. Il ferme son hostellerie du Warndt. Nos parents suivent le comte, qui va s’installer dans la région au-delà de Mettis.  Mais nous, nous ne pouvons pas les suivre. Nos logis, prêtés par le comte de Créhange à nos parents, sont maintenant réquisitionnés par le comte pour en faire un grand comptoir peaux et textiles. » « Et nous sommes priés d'évacuer les lieux rapidement, rajoute Joel. Nos parents doivent suivre le comte, mais nous, nous n’avons rien à  faire là-bas. Nous voulions voir si nous pouvions rester avec nos sœurs, le temps de trouver un autre logement. »

Child leur dit alors que non, hélas, Josette et Josiane ne pourront pas les héberger. Elles ne disposent que de leurs quartiers dans l’école !

 « Quels sont vos métiers ? interroge alors Michel.»  Yvette répond qu’elle était cuisinière du comte, il fut un temps, puis qu'elle a travaillé aux cuisines de l’hostellerie de Warndt. Gael a travaillé comme homme de main et vendeur dans différents magasins de Naborum, et Joel était serveur à l’hostellerie du Warndt, avant que le comte ne ferme l’établissement.

Tout le monde écoute attentivement le drame que subissent ces gens. Ce comte de Créhange est vraiment un fieffé malappris ! Michel réfléchit. Comment donc les aider ?

 Child a soudain une idée. L’école lui prend maintenant une bonne partie de son temps. Il aurait bien besoin d’une personne qui s’occuperait de l’échoppe.  Si cela intéresse Gael, il peut l’embaucher dans sa boutique… Il lui offre le gîte et le couvert, et lui paie un intéressement, s’il est d’accord. Gael trouve la proposition alléchante. Mais il pense à son frère Joël…   « Joel ? dit Child. Il pourrait s’occuper des nouvelles douches, là, à côté de l’auberge. Il logerait dans les quartiers prévus, et mangerait à l’auberge avec Gael » .

Michel prend alors la parole : « Si Yvette veut continuer à faire la cuisine, je la prends volontiers à mon service au chalet.  Depuis que mes filles sont parties, il est bien vide, le chalet ! Une présence féminine serait vraiment un bienfait... »

Tout le monde se réjouit d’une issue aussi rapide. « Ce soir, vous dormez à l’auberge, et demain, nous vous installons dans votre nouvelle vie ! » dit Child. « Et maintenant, tournée générale ! » 

 C'est ainsi que ce soir, cinq nouveaux habitants s’installent à Durandalem : Adèle et Nestor, chez Émile. Yvette, chez Michel. Gael, chez Child. Et, Joël, dans le bâtiment des douches. Tous les problèmes sont résolus !

La soirée se poursuit, les tournées s’enchaînent, et la bonne humeur règne dans l’auberge. Émile, Adèle et Nestor vont se coucher, ils viendront demain manger à l’auberge. Michel bavarde inlassablement avec Yvette. Forte sympathie réciproque, attirance mutuelle attisée par un trop long manque de contacts intimes...  Et Michel annonce à Child que finalement, non, Yvette ne dormira pas à l’auberge ce soir... Il l’emmène tout de suite au chalet !
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Posté le : 06/02/2021 21H30
Vendredi 24 avril

Le chalet de Michel.

      Yvette se réveille. Elle se rend compte qu’elle n’a pas rêvé, elle est bien dans le lit à côté d’un homme.  Et quel homme !
Elle se souvient de la nuit dernière. Elle était partie de l’auberge en compagnie de Michel, qui avait une lanterne à la main. Le chemin était aisé, et elle a bientôt aperçu le chalet.
C’est là que Michel lui a dit : « Voilà, on est arrivés, c’est là que je vis. Et si tu te sens bien ici, tu pourras vivre avec moi ! »
Il a ouvert la porte, allumé le chandelier. Yvette a découvert une pièce, avec quelques portes sur les côtés et au fond.
« Je te ferai faire le tour du propriétaire demain, il fera jour. Mais déjà, je te montre, à droite, la cuisine et la pièce à vivre; au fond, l’accès à mon atelier de menuiserie, et aussi la salle de bains; et à gauche, ces trois portes donnent chacune sur une chambre. Je te montre la tienne. C’était la chambre d’une de mes filles.  Elles n’habitent plus ici, elles ont leurs quartiers à l’école. »
Elle entre dans la pièce, la trouve spacieuse. Une commode à droite, à côté d’un grand lit, et une armoire sur la gauche. Au fond, une grande fenêtre.
« Et ta chambre, elle est aussi grande ? » demande Yvette, qui n’a pas envie de se trouver seule tout de suite. « Viens, je te fais voir. » Et il l’emmène dans sa chambre, plus grande encore que l’autre. Un vaste lit trône au milieu, une armoire et une commode d’un côté, une table et un buffet de ‘l’autre, et également une grande fenêtre au fond.
Yvette s’approche de Michel et l’embrasse sur la joue, en lui disant doucement « Merci de m’accueillir chez toi, Michel... ».
Michel la prend alors dans ses bras musclés, l’embrasse sur la bouche. Yvette frissonne.  Jamais elle ne s’était trouvée ainsi dans les bras d’un homme d’âge mûr. Elle lui tend sa langue, et leurs deux langues se nouent, passant de bouche à bouche. Alors Michel commence à la déshabiller…

   (Annexe 12) (Yvette, Michel.)

   Depuis le grand lit, elle contemple la vue par la fenêtre. Le jour s'est levé.  La colline s'élève derrière le chalet, plantée de quelques arbres. C'est le terrain de jeu d’oiseaux qui piaillent à qui mieux mieux.

Michel se réveille, la voit qui le regarde, souriante. Elle se penche sur lui, l’embrasse tendrement. « Comment as-tu dormi ? » lui demande-t-il. Elle lui dit qu’elle a fait plein de beaux rêves, et qu’en se réveillant un de ces rêves était devenu réalité !
Michel lui sourit, se lève, prend une tenue chaude dans l’armoire et la lui tend. « Il ne fait pas très chaud dans les chambres, couvre toi ! » Enfilant une tunique, il l’emmène dans la cuisine. Encore des braises dans l’âtre.  Il jette deux bûches dessus. d'où jaillissent aussitôt des flammes.
La chaleur se ressent rapidement. Il propose à Yvette de déjeuner. Au menu, des fruits, du fromage. De l’eau chauffe au coin de l’âtre, pour boire une tisane. Aux herbes ou au café, comme elle voudra.
Elle explore les lieux. Il y a là de quoi faire une bonne cuisine : des marmites et chaudrons de cuivre, des poêles en acier, une table pour préparer les repas, et un garde-manger refroidi par un filet d’eau courante qui coule sur les parois métalliques.

Puis Michel lui fait visiter son atelier de menuiserie. Des planches découpées à la grande forge, des madriers, sont stockés contre le mur.  Ce qu'il faudra pour construire. « Je dois préparer des cloisons pour les coins d’aisance de l’auberge. Alors, j’ai un peu de travail ici. Mais si tu veux, tu peux te promener dans le chalet et tout autour, pour mieux connaître l’endroit. Tu es vraiment ici chez toi, et tu peux faire à ta guise.  Tu trouveras des habits propres dans l’armoire de la chambre que tu as vue cette nuit. Ils sont tous à toi s’ils te plaisent. »

La voilà donc partie en exploration, tandis que Michel prépare les madriers, les planches et les outils dont il aura besoin à l’auberge. La charrette à bras, ce sera suffisant pour emmener tout ça. Il y charge donc son matériel. Tout sera prêt pour partir à l’auberge. Yvette revient. Elle a fait le tour du chalet, elle trouve l’endroit superbe.
Dans l’atelier, Michel a fini. Ce midi, ils mangeront à l’auberge, et cet après-midi, il installera les cloisons. « Mais il est encore tôt... Que veux tu faire, en attendant ? » lui demande Michel. Elle lui propose d'aller ensemble dans la cuisine, il y fait chaud, il y fait bon...  Et dès qu'ils y sont, elle s'empresse de lui enlever sa tunique.

(Annexe 13.) (Yvette, Michel.)

Il est l’heure maintenant de se rhabiller, pour descendre à l’auberge.



Aux douches communales

  Dès le matin, les jumeaux Joel et Gael sont là. Ils déjeunent en attendant Child, qui doit les informer de leurs tâches respectives.

Une fois arrivé, Child emmène Gael et Joel à côté de l’auberge, là où se trouve le bâtiment tout neuf des douches collectives. Child explique donc à Joel ce qu’on attend de lui. Mais cela peut concerner aussi Gael. Comme ils travaillent l’un à côté de l’autre,  ils pourront éventuellement se relayer et s’entraider dans leurs tâches.  « Il y a un bassin toujours rempli d’eau, explique Child. Il est automatiquement alimenté par un conduit qui vient de la cascade, par la colline. »

Sur ce,  j’arrive avec Estelle, et je rejoins le groupe. Estelle, de son côté, rejoint Berthe. Elles vont préparer les repas pour l’école et pour l’auberge.

J'explique aux jumeaux : « Sous ce bassin, il y a une cuve, elle aussi pleine d’eau, au niveau du toit de la bâtisse. Et sous cette cuve, il y a une chaudière au charbon, qu’il faut entretenir, de façon que l’eau reste chaude.  Le charbon est livré une fois par semaine, par Pierre de l’abbaye des Glandières. Il sera stocké dans cette remise, à côté de la chaudière. Il faudra s’assurer que le feu est continu, sortir les scories, les stocker à côté de l’enclos. Les outils, pelle, tison, sont dans la remise. Voilà pour la chaudière. Vous avez des questions ? »
Mais ils n'en ont pas, ils comprennent vite et semblent bien assimiler. « Alors, allons visiter le bâtiment » dit Child.
Devant, c'est le sas d’entrée, ainsi que les quartiers d’habitation de Joel, suffisamment grands pour y vivre à l’aise, avec douche personnelle et pièce d’aisance. Une cheminée orne le mur côté est. Gael trouve cela formidable. Il y a bien plus de confort que dans leur logis de Naborum, où il fallait aller dans la cour pour ses besoins ! Et l’eau devait être prise dans des seaux à la fontaine...

 Puis on entre dans la partie publique. Un couloir, avec trois portes de chaque côté, va jusqu’au fond du bâtiment. Au fond du couloir, une cheminée avec des conduits qui amènent l’air chaud de chaque côté. De chaque côté de la cheminée, une pièce d’aisance avec de l’eau, pour les besoins des utilisateurs. Enfin, derrière le bâtiment, une fosse d’aisance couverte qui recueille les excréments.
« Joel, tu devras t’occuper du bon fonctionnement de la cheminée, de façon qu’il y ait toujours de l’air chaud dans le bâtiment. Surtout en hiver, où les douches chaudes seront prisées ! » Gael écoute attentivement lui aussi, pour remplacer ou assister son frère le cas échéant. 

« Le problème, c’est que l’eau ne doit pas geler pas dans les réserves et les cuves en hiver. Mais j’ai du temps avant le prochain hiver pour trouver un système !

Chaque porte ouvre sur une pièce qui sert de vestiaire, et au fond se trouve la douche. » J’explique le fonctionnement, simple, de la douche : une manette rouge, et une manette bleue à l’entrée pour régler la température de l’eau, c’est tout. À côté de la douche, une autre manette permet d’ouvrir la fenêtre haute qui se trouve dans chaque douche, pour aérer entre deux utilisations.  Cette manette actionne aussi un clapet fermant le conduit d’air chaud qui vient de la cheminée, pour éviter une dispersion inutile de la chaleur par la fenêtre.

« Ton rôle, Joel, est d’ouvrir cette fenêtre après chaque passage, et de la refermer pour le suivant. Tu dois aussi expliquer l’utilisation des manettes à chaque fois. Tu as à ta disposition des balais, raclettes et serpillères pour tenir le lieu propre et sec. Tu es responsable de la gestion du bâtiment. C’est toi qui gères l’ouverture du sas, tu ne feras entrer les gens que s’il y a des douches disponibles, et tu les accompagneras pour leur expliquer le fonctionnement. Voilà. Avez-vous des questions, tous les deux ? »

 « Elles sont disponibles tout le temps ? » demande Joel. « Non, des horaires vont être établis, de dix heures à midi, et de quatorze heures à dix-sept heures, pour commencer. On adaptera suivant la demande. Ce qui te laisse le temps de contrôler la chaudière. »

« Et ça commence aujourd’hui ? » demande Gael. Child dit que non, « Cet après-midi, nous allumerons la chaudière pour chauffer l’eau. Comme il y a une grande quantité d’eau, il va falloir au moins quatre heures de chauffe ! »

« Les clients devront payer ?  » demande encore Joel.
« On va d’abord voir l’engouement pour les douches, dit Child. On affichera par la suite un prix d’entrée, que l’on n’a pas encore fixé. Tu peux prendre tes quartiers dès ce matin, tu demanderas à Berthe de te donner du linge de lit et de toilette. Et tu devras aussi gérer le stock de serviettes que tu distribueras aux usagers.

Les serviettes utilisées seront ramenées à l’auberge pour y être lavées. Pas avant que la machine à laver soit installée...» rajoute-t-il en me regardant d'un air entendu. Je le rassure : « Tout est prêt, Léon doit venir dès ce matin pour m’aider à l’installation des chaudières et de la machine à vapeur. L’installation des douches est terminée, il ne reste qu’à raccorder. »

 Les jumeaux sont ravis. Joel garantit qu’il sera à la hauteur pour ce travail, et que les villageois seront contents de lui. Je suis, tout comme Child, persuadé que ces garçons feront l’affaire. Bref, tout le monde est content !
Message edité le 07/02/2021 00H14
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Posté le : 07/02/2021 20H55
Chez Child.

Nous nous rendons ensuite dans l’échoppe de Child. Mais voilà Léon qui arrive. Je quitte donc Child et les frangins, et j'attaque les travaux avec lui.

 Gael et Joel sont épatés de ce qui se trouve devant eux. Il y a de tout ! Child explique à Gael ce qu’il attend de lui. Connaît-il un peu les armes  ? Il répond que oui. Son frère et lui sont archers. Un art qu’ils ont appris en guerroyant il y a quelques années du côté de Pont-de -Sarre, à l’Est, avec un Germain nommé Helmut. Et au dire d’Helmut, ils sont de bons archers ! 
« Nous étions, Joel, moi et quelques autres, au service du comte de Créhange, et Helmut nous a enrôlés dans sa brigade. Il nous a enseigné cet art. Par la suite, le comte de Créhange nous a récupérés quand il a ouvert son hostellerie du Warndt. »
Child, excellent archer lui-même, dit qu’il l’a connu, et que c’est vraiment un des meilleurs archers.

 Child est content. Les jumeaux sont de bons éléments, et ils savent lire, écrire et calculer. C’est ce qu’il faut savoir dans un commerce.  Il ira ce matin à l’école, leur dit-il, et il préviendra Josiane et Josette de leur venue et de leur embauche.

 Avec Léon, nous terminons nos raccords. La chaudière est déjà en chauffe. Child pourra prendre une douche dès aujourd’hui.

 Deux coins d’aisance sont déjà opérationnels, un dans l’auberge, et un dans l’habitation de Child. Reste à mettre des murs. Michel est sur le coup ! Tant qu’à faire, chaque chambre aura sa douche, et un coin d’aisance. Les coins d’aisances sont raccordés à la fosse des douches collectives.  Un progrès pour l’auberge !

    Child revient de l’école. Les cousines viendront voir leurs frères et leur sœur cet après-midi. Après tout, à l’école, ils peuvent bien se passer de leurs services pendant quelques heures ! Elles sont bien sûr enchantées des nouvelles embauches...

 Emile arrive avec Adèle et Nestor. La famille s’étant agrandie, il faut qu’ils fassent des provisions cet après-midi à l’échoppe. Pour l’heure, un bon repas concocté par Berthe sera parfait ! « Si en plus Child nous déniche un bon vin, ce sera magnifique. »

 Nous mangeons à l’auberge, nos enfants nous rejoignent pour le repas.

 Voilà Yvette avec Michel.  Et à la voir aussi rayonnante, tous comprennent qu’avec lui, elle se sent parfaitement bien. Elle est ravie d’apprendre qu’elle va voir Josette et Josiane.

 Cet après-midi, la machine à laver devrait fonctionner. C’est Berthe qui va être contente... C’est vrai que l’auberge, les chambres, et maintenant les serviettes des douches collectives, ça en fait du linge, tout ça ! Grâce à moi, mais aussi grâce à Léon et à Michel, Durandalem est en passe de devenir le village le plus propre de l’Austrasie !

Après un bon repas bien arrosé, Léon et moi, nous attaquons la fin du chantier pour la machine à laver, et nous pouvons tester les douches. Michel monte les cloisons des pièces d’aisance. C’est vite fait, il a des gabarits standard maintenant. On peut appeler Child et Berthe... Nous avons fini !

 Josiane et Josette arrivent avec Jacou, curieux de rencontrer tout ce nouveau monde. Émile leur présente Adèle et Nestor, sa nouvelle famille.  Un bien beau jeune homme, ce Nestor, pensent les cousines...

 « Adèle, Nestor, dit Émile, je vous présente Jacou, notre bourgmestre.  Un docteur hors pair, et en sus, maître de l’école de soldats de Durandalem. Quant à Josiane et Josette, ce sont les buandières de l’école ! »
Jacou est enchanté qu’avec Adèle, Émile ait enfin pris femme ! Son célibat l’inquiétait quelque peu... Et Nestor est un solide gaillard, il en faut à Durandalem. D'autant que trois d’entre eux sont destinés à partir rejoindre l’armée du roi.
Puis Josiane serre dans ses bras sa grande sœur Yvette, et la présente à Jacou. Michel précise qu'Yvette est sa cuisinière attitrée, et qu’elle vit désormais avec lui dans son chalet. Cela enchante Jacou, lui qui s’en voulait d’avoir privé Michel de Marianne et de Mariette, ses filles jumelles, ses rayons de soleil...

 Josette se fait serrer dans les bras de ses deux frères Gael et Joel, presque trop fort, au point de l’étouffer ! Elle les présente à Jacou : deux hommes de vingt-huit ans, dans la force de l’âge, qui paraissent sympathiques, et qui se ressemblent comme deux gouttes d’eau ! Seul moyen de les distinguer : Gael a une cicatrice au front, au-dessus de l’œil gauche. Trace d’un combat où il a risqué sa vie, avec son frère, pour défendre Helmut, leur maître d’armes à Pont-de-Sarre, raconte-t-il. Quant à Joel, il se présente comme le nouveau concierge des douches du village. Ce qui plait à Jacou, qui n'aura plus besoin de prêter celles de l’école aux habitants. « Et quand seront-elles ouvertes ?  demande-t-il. - Dès demain matin, dix heures !  répond Joel, fier de son rôle.»  Gael rajoute que Child l’a embauché comme vendeur et gérant de son échoppe, et qu'il est vraiment heureux de cette opportunité. Comme il a bien fait de venir à Durandalem avec son frère et sa cousine !

  Child, après avoir mis en route la toute nouvelle chaudière selon mes conseils et explications, demande à Joel d’aller allumer le feu pour la chaudière des "douches communales", comme il les nommera dorénavant. J’accompagne Joel. Gael nous suit pour apprendre. Et le feu bientôt rougeoie de charbons ardents, chauffant la cuve d’eau des douches.

 Joel montre à sa sœur Josette comment il s’est installé dans sa nouvelle demeure. Soudain, il s'avise : « Au fait, Gael aussi pourrait venir s’installer ici, avec moi... Il y a largement la place pour deux.  Et puis,  nous avons l'habitude de vivre ensemble depuis toujours ! » Gael n’y avait pas songé,  Child lui ayant proposé une chambre à lui.  Mais il trouve l’idée excellente ! Il va en parler à Child, qui est d’accord : « Comme ça, ça me fait une chambre libre de plus, une chambre avec tout ce confort durandalémois que bientôt tous les hôtels de l’Austrasie vont m’envier ! » Et toute une troupe s’affaire aussitôt dans les appartements des jumeaux. Michel a toujours ses outils et quelques planches pour arranger une cloison, pour un peu d’intimité si nécessaire.  Josiane, Josette et Yvette aménagent les lieux, trouvent dans l’échoppe des rideaux et des coussins. Berthe leur donne des draps, des couvertures. Et bientôt les jumeaux se retrouvent dans leur nouvel appartement, tout heureux.

    Joel va vérifier la chaudière. L’eau est déjà tiède, le système fonctionne.

 Berthe aussi est impatiente. Elle va tirer un peu d’eau pour voir si elle est chaude.  Elle aussi veut prendre une douche. C’est paraît-il tellement bien, aux dires de celles et ceux qui ont essayé. Sa fille Manon lui a déjà vanté les mérites des douches de l’école. Et puis, elle aimerait bien que son Child prenne une douche avec elle... et qu'il la prenne sous la douche ! Elle sourit à cette pensée...

 Les cousines Josiane et Josette vont regagner l’école. Jacou rentrera plus tard, il a encore des visites à faire à Durandalem. Il doit passer entre autres à la boutique de Claude Kaas l’apothicaire, il lui faut quelques ingrédients de sa droguerie. Il a aussi dit à Manon qu’il rapporterait des couteaux de chez Denis Pepin, le coutelier. Il suggère aux jumeaux, à Yvette et à Nestor de venir à l’école, pour faire la connaissance des jeunes qui travaillent et étudient. Il propose la date de dimanche.  « Venez pour le repas de midi, vous pourrez profiter ensuite d’une sudation, et pourquoi pas de massages. Nous avons des spécialistes ! » Michel dit « Je viendrais bien avec eux moi aussi,  pour suer un bon coup ! »  Jacou hésite. Il se doute de ce que les filles de Michel vont faire aux jumeaux, et il appréhende un peu la réaction de leur père. Mais finalement, il accepte.

« Je dois néanmoins vous informer : je prône la nudité partout, c’est une question d’hygiène ! Et à terme, ce sera dans tout le village.  Dans l’école, tout le monde est nu, et vous devrez vous déshabiller complétement dès l’entrée, et tout le temps que vous passerez à l’école, ce sera ainsi, même à table. »

Michel le sait, il l’a déjà fait lors d’un passage à l’école, Mais Yvette est étonnée : « Tous les garçons vont me voir toute nue, alors ! » « Et toi, tu verras tous les garçons tout nus ! » lui répond Michel, ce qui la fait rire. « Cela ne nous pose pas de problème, disent les jumeaux d’une seule voix,  Nous étions tous nus quand nous nous baignions dans la Sarre, avec l’armée de Helmut ! » Nestor demande « Je peux venir avec Isabeau ? j’ai bien sympathisé avec lui, et Isabeau m’a parlé de la sudation quand il y a eu les portes ouvertes. » « Pour moi, pas de problème non plus pour être nu devant les garçons. » « Il y a des filles, aussi ! » prévient Jacou. « Pas de soucis, je gère ! » dit-il faisant rire tout le monde.

 Les cousines Josette et Josiane repartent donc vers l’école, tandis que Jacou entreprend ses visites.

  Émile et Adèle rentrent chez eux. Nestor passe par le moulin pour annoncer la nouvelle à Isabeau. Michel et Yvette rentrent avec la charrette à bras vers le chalet.

 Je rentre aussi, avec mes enfants. Estelle reste à l’auberge pour aider Berthe à préparer le repas. Elle ramènera une portion pour nous ce soir. Léon aussi repart vers Laudrefang, il accompagne les cousines jusqu’à l’école et poursuit sa route en montant au fond de la vallée. Laudrefang est en haut, à seulement une demi-heure de marche de Durandalem.

    Dans l’auberge, il n’y a plus grand monde. Estelle est dans la cuisine, à préparer les repas, Berthe est dans son logement, elle attend Child pour tester la douche.

      Gael et Joel sont bien au chaud dans leur nouvelle résidence , une flambée dans l’âtre fait du bien à la bâtisse. Joel, après avoir contrôlé et chargé la chaudière des douches, fait une autre flambée dans la cheminée au fond du couloir des douches, pour réchauffer et préparer les douches. Elles doivent être ouvertes dès demain matin dix heures.

 Child a tout compris, et le système de la douche, et le système du tambour, avec la machine à vapeur. La douche est opérationnelle, il va pouvoir l’annoncer à Berthe. Il démarre le feu sous le chauffe-vapeur, pour avoir la rotation du tambour, et pour montrer à Berthe, sa nouvelle machine à laver. Il arrive donc dans le logement et lui crie « Berthe, la douche est prête ! »

« Tu dois venir avec moi, j’aurais peur toute seule !  prétexte -t-elle. » Et ils se retrouvent devant la douche, se déshabillent...  Et une fois la température de l’eau réglée, ils y pénètrent ensemble.

(Annexe 14.) (Berthe, Child.)

    En sortant de la douche, ils se sèchent et s’enveloppent dans de grandes serviettes. « Après cette bonne douche, viens, Berthe, j'ai quelque chose d'autre à te montrer ! dit Child en l’entraînant vers la buanderie de l’auberge.» Berthe n’avait pas encore vu le tambour, un tambour de près de trois pieds-au-cube qui trône dans la pièce.

Child vérifie la vapeur, cela semble correct. Il baisse un levier, le tambour tourne ! Il remonte la manette, ouvre le tambour, et dit « Vas-y, mets tes serviettes à laver ! »

« Combien de serviettes ? »

« Toutes, si ça rentre ! » Berthe enfourne donc toutes les serviettes usagées qui sont dans la buanderie, une bonne vingtaine. Depuis que Manon n’aide plus au ménage et à la lessive, le linge s’accumule dans la buanderie. Heureusement que Berthe a du stock de linge propre ! « Et hop, ajoutons ces deux-là ! » dit Child en arrachant la serviette de Berthe et la sienne pour les jeter sur le tas dans le tambour.  Il se retrouve nu derrière elle, ce qui lui donne des idées... Il ferme le tambour, y met une dose de lessive, remplit l’eau à niveau, et lance la machine.

(Annexe 15.) (Child, Berthe.)

    La machine en a encore pour un bon bout de temps...  Allons libérer Estelle, et allons manger ! dit Child, affamé après ses prouesses du jour !

     Qu'il fait bon chez Gael et Joel... Les jumeaux, au chaud près de l’âtre, se déshabillent et s’installent nus, tranquilles devant les flammes. Cela fait longtemps qu’ils ne se sont pas sentis aussi bien, tous les deux, nus. Les voilà qui se rapprochent, se cajolent, s’embrassent, et se couchent devant le feu.

(Annexe 16.) (Gael, Joel.)
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