Posté le : 26/01/2017 21H55
Avec Rabelais, auteur avec qui j'ai de suite accroché malgré la difficulté de lecture du vieux français, un peu comme avec Montaigne. Je l'ai lu et relu stylo à la main. L'oeuvre est dans ma liseuse et il me suis en mission à l'étranger où je découvre toujours des contrepets ou antistrophes cachés.
Extrait de mes notes de lectures:
Pantagruel : LIVRE II chapitre XVI : des meurs et conditions de Panurge.
...Il leur faisoit perdre contenence à l' eglise : car il disoit qu'il n' y avoit qu'un antistrophe entre femme folle à la messe et femme molle à la fesse...
...Le monde demandoit pourquoy est ce que ces fratres avoient la couille si longue. Ledict Panurge soulut tres bien le problesme, disant : " Ce qui faict les aureilles des asnes si grandes, ce est parce que leurs meres ne leur mettoyent point de beguin en la teste : comme dit De Alliaco en ses Suppositions. A pareil raison, ce qui faict la couille des pauvres beatz peres si longue, c' est qu' ilz ne portent point de chausses foncées, et leur pauvre membre s' estend en liberté à bride avallée, et leur va ainsi triballant sur les genoulx, comme font les pastenostres aux femmes. Mais la cause pourquoy ilz l' avoyent gros à l' equipollent, c' est que en ce triballement les humeurs du corps descendent audict membre : car , selon les Legistes, agitation et motion continuelle est cause d' attraction."
Pantagruel : Livre II chapitre XXI : Comment Panurge feut amoureux d'une haute dame de Paris.
...Au lendemain il se trouva à l' eglise à l' heure qu' elle alloit à la messe; à l' entrée, luy bailla de l' eau beniste, se inclinant parfondement devant elle; apres se agenouilla aupres d' elle familiairement, et luy dist :
- " Ma dame, saichez que je suis tant amoureux de vous que je n' en peux ny pisser, ny fianter : je ne sçay comment l' entendez. S' il m' en advenoit quelque mal, que en seroit-il ?
- Allez, dist-elle, allez, je ne m' en soucie; laissez moy icy prier Dieu.
- Mais, dist-il, equivocquez sur A Beau Mont le Vicomte.
- Je ne sçaurois, dist elle.
- C' est, dist il, A Beau Con le Vit monte. Et sur cella, priez Dieu qu'il me doint ce que vostre noble cueur desire, et me donnez ces patenostres par grace.
- Tenez , dist elle, et ne me tabustez plus."
Rabelais rappelle plus loin que « …C’ est de longtemps une fable qui trotte, qu’ un cure de bonne paste disoit un jour en son sermon, que le monde estoit tout corrompu, car les jeunes hommes s’ attachoient aux bons Cordeliers et que quasi toutes les jeunes filles de sa paroisse doutoient de leur foy. »