Dans la nature, des champignons et des bactéries fabriquent des antibiotiques qui tuent leurs prédateurs. Il en est de même naturellement pour les plantes. Par exemple, le tabac produit de la nicotine. Culturellement, le tabac tue l’homo sapiens fumeur. Mais naturellement, la nicotine est un insecticide très puissant qui tue les prédateurs du tabac et protège les plants ! Cette nicotine a été utilisée abondamment par l’agriculture au début du XXième siècle.
N’oublions pas que pendant des millénaires, la paleo-pharmacienne de nos tribus a utilisé les extraits de plantes. Tout est dans la nature, il suffit de se servir !
On ne compte pas les espèces officinales de la flore qui nous entoure chaque jour et leur nom latin en porte la marque, telle que la Primula officinalis, la primevère officinale. Que dire de la digitaline extraite de la digitale, ou bien les pyréthrinoïdes extraits du Pyrène tout comme l’acide salicylique extrait du saule pour la fabrication de l’aspirine et autres antiseptiques et conservateurs alimentaires. Quant à l’argousier (Azadirachta indica) ou neem, il contient un insecticide extrêmement puissant utilisé en Afrique et en Inde.
Ce ne sont que quelques exemples, mais presque toutes les plantes familières ou pas, fabriquent naturellement des pesticides et sont presentes dans nos cuisines traditionnelles !
Dans les années 1990, Bruce Ames, professeur de biologie à Berkeley, publié « Dietary pesticides » dans la revue « National Academy of Sciences » vol 87, 1990 , où il démontrait que 99,99% des pesticides que nous avalons avec notre nourriture sont produits naturellement par les plantes elles-mêmes !
http://jimlund.org/blog/pics/pnas01044-0440.pdf
Toutes les plantes produisent autour de dizaine de pesticides dont certains, avec une dose assez élevée, sont toxiques pour l’humain. Le chou, par exemple, synthétise 49 pesticides ! Dire à son homme, mon chou, c’est le qualifier de pesticide !
L’étude de Ames était aux USA et il estimé que les américains consommaient environ 1,5 gramme de pesticides naturels quotidiennement par personne. C’est modo grosso 10000 fois plus que les restes de pesticides de synthèse.
Tous les Rabhi et leurs disciples, les inconditionnels du consommé bio, tous les écolos…tous ces panurges devraient avoir ça en tête ! Mais l’endoctrinement, le lavage de cerveau médiatique… les rend irrécupérables.
Bruce Ames, pour assommer tout ce bio-monde, calcule que nous ingérons chaque jour, entre 5000 et 10000 pesticides naturels différents dont beaucoup, à certaines teneurs, provoquent des cancers lors d’essais en laboratoire. La liste des aliments avec substances cancérigènes ou toxiques pour les rongeurs est longue. Mais ces toxines dans les aliments ne sont pas un danger pour l’humain car le niveau quotidien d’ingestion de chacune dépasse rarement le millionième de gramme. Donc il faut connaître à quelle teneur une substance est toxique.
Les normes sont fixées par des organismes d’état en fonction de la tolérance aux molécules de synthèse sur les animaux testés. Une fois établie, par précaution, les doses biologiques sont divisées par un facteur de 100. Souvent par plus de 1000. Ceci détermine la dose bureaucratique. La rationalité dit qu’il n’y a aucune inquiétude à avoir quand des résidus dépassent la dose limite autorisée, car elles sont le plus souvent bien en dessous du seuil de toxicité.
Pour résumer l’analyse effectuée en 2014 par European Food Security Agency basée à Parme, traitant des traces de pesticides dans les aliments, 97% des 83000 échantillons d’aliments prélevés dans l’ensemble des pays de l’Union Européenne, se situent dans les limites autorisées.
Seuls, 1,6% contenaient des traces dépassant les limites autorisées.
Pour les produits provenant de pays hors de l’Union, 6,5% dépassés les limites bureaucratiques.
En comparaison, 98,8% des produits avec le label bio, ne dépassaient pas les limites autorisées. Donc, pas mieux que les produits non bio provenant de l’agriculture conventionnelle, (97%) soit une différence de 1,8%. C’est bien peu, d’autant que dans les deux cas, les toxines naturelles sont négligées.
Donc, que le jardinier lambda, suivant ou non les préceptes de Rabhi Jacob en utilisant ou non des pesticides, les légumes et autres produits qu’il produira, ne se différencieront pas en termes de présence ou d’absence de résidus. Par extension, pourquoi payer bien plus cher pour un produit bio qui sera similaire aux produits issus de l’agriculture conventionnelle ?
Ayant travaillé sur ce sujet, j’avais été surprise et choquée d’entendre un journaliste en 2016 sur une chaîne de France TV , affirmer qu’avec les produits chimiques les enfants étaient en danger, car 97% des denrées alimentaires contenaient des traces de pesticides. Il faisait référence à l’étude de l’EFSA de 2014, mais qui indiquait tout le contraire !!!
Pour être encore plus crédible, il ajoutait, que les 3% restants correspondaient au bio, alors que dans l’étude d’origine ce sont ces 3% d’aliments qui dépassaient les seuils réglementaires !
Soit ce journaliste de « cash investigation », Martin Bourdot, est incompétent, soit il est malhonnête, peut-être les deux comme sa rédactrice en chef qui avait laissé passer ça !
Lø
« Chacun croit fort aisément
Et ce qu’il craint et ce qu’il désire. »
Le loup et le renard – La Fontaine