J'ai loupé un épisode avant la bataille de Walsch, Une nuit dans les monts Vogésiens . je rectifie ici !
Une nuit dans les monts Vogésiens
Les patrouilles de Durandalem, sous le commandement du Général Dillon d’Ortega, arrivent en vue des monts Vogésiens.
Ils se posent au nord, dans la plaine de Spinalio, à deux lieues de la plaine de Walsch, par la montagne.
Dillon ordonne : « Nous allons installer le camp ici ! ».
Il y a du monde... Les soixante-deux gardes de la brigade régionale, les quatorze gardes de jour de Durandalem, les huit gardes de nuit, les gens d’arme Jeanne Martinet, Aline Spohr, Jean Martin. Plus quelques civils : Gael et Joel Wasch, les mineurs Philippe Maigret, Fabrice Spohr, Louis, Georges et Roger Basin. Ils sont équipés d’arcs à double courbure, avec une portée plus grande, et chacun porte cinquante flèches. Ajoutons-y les Capitaines : Alix, Xavier, Joseph, Armand, Gabin, Hugues, le Borgne.
« Alix et Armand, allez prendre des nouvelles auprès d’Audebert d’Auster, sur la montagne. Ne vous faites pas voir et annoncez-vous mentalement, pour ne pas être pris pour cibles ! »
Et les deux Capitaines s’envolent à travers les bois, invisibles, et arrivent près des positions de surveillance de la patrouille.
Armand leur envoie un message mental : « Ne tirez pas, nous sommes les renforts de Durandalem ! »
Ils établissent le contact, et apprennent de la bouche de Joseph Ikast qu’une troupe de Germains est arrivée du sud pour rejoindre les autres.
- Nous avons établi un camp de base au pied de la montagne, dans la plaine de Spinalio, dit Alix. Nous sommes une centaine, toutes et tous archers, et nous disposons de milliers de flèches avec nous. Rejoignez-nous pour établir un plan de bataille. Laissez quelques vigiles qui nous signaleront tout mouvement suspect. »
Et les Capitaines et leur troupe retournent au camp de base.
Seuls Gabriele de Mess, Emilie Jovi, Bert Karr et Chantal Elouis restent à leurs postes de vigie.
Youp Zimme est revenu de sa quête d’information et a rejoint le camp de base. En tant que Germain - Germain repenti !- il comprend ce que disent les soldats ennemis.
« Ils envisagent de traverser la montagne demain dès l’aube ! je me suis approché suffisamment pour entendre parler les fantassins entre eux. Les machines de guerre sont destinées aux remparts de Pont-de-Sarre ! ils avaient envoyé des espions. Ils convoitent l’or pour monter une armée contre Charlemagne !
- Merci Youp, félicitations ! dit Dillon. Voilà mon plan . Une fois la nuit tombée, nous ferons des incursions chez l’ennemi, et nous subtiliserons discrètement toutes les armes que nous pourrons prendre, par les airs. Nous nous concentrerons sur les arcs et les flèches. De loin, les épées ne sont pas dangereuses ! Nous agirons de cette manière le plus longtemps possible, en rapportant à chaque fois les armes ici.
Nous finirons sûrement par être repérés, mais comme c'est une nuit sans lune, nous resterons invisibles. Et nous tirerons sur tous les soldats que nous verrons autours des feux. Ils ne vont pas manquer d’en allumer ! »
Chantal Elouis donne soudain l'alerte. Une patrouille de dix cavaliers arrive sur le chemin !
Aussitôt, Alix, Joseph, Armand et le Borgne décollent en direction de la montagne,accompagnés par Jeanne Martinet, Aline Spohr, Jean Martin, Gael et Joel Wasch, Johan Martinet et Guenièvre Spohr. Le grand bal des flèches est ouvert. Cavaliers et chevaux sont abattus. Chantal surveille l’arrière pour qu'aucun Germain ne puisse s’enfuir. Mais pas un n'échappe aux tirs précis des archers, toutes et tous aguerris.
Et cette patrouille ennemie, tout comme les autres, finit au fond du ravin. Pas une de leur patrouilles n'est revenue ! Les Germains doivent commencer à se poser des questions... La nuit va tomber, ils pourraient tenter quelque chose ! Joseph dit aux vigiles de redoubler de vigilance,
Quelque temps plus tard arrive au camp de base la patrouille de Berthe Urbain, en compagnie de Chantal Iser, Valérie Burg et Marie Brett, le trio de l’antenne médicale.
« Avez-vous des blessés ? demande Marie. Non ? tant mieux ! Nous allons installer un hôpital de campagne pour y soigner nos blessés, s’il y en a ! Espérons que non... »
« Alerte ! crie Bert Karr l’autre Germain repenti. Je les ai entendus en m’approchant. Ils veulent mettre le feu à la forêt ! »
Aussitôt, Dillon ordonne de former six groupes de dix.
- Chacun sera commandé par un Capitaine. Vous allez vous placer en ligne à la lisière de la forêt, et vous tirerez sur tout ce que vous voyez ! Les flèches enflammées sont de bonnes cibles... Allez ! »
Et Alix, Joseph, le Borgne, Armand, Hugues et Gabin, avec dix gardes chacun, vont se placer le long de la forêt.
Joseph dit mentalement : « Attendez mon signal, repérez les feux qui vont enflammer les flèches, et nous tirerons tous ensemble ! »
Effectivement, des feux sont allumés au pied de la montagne, et une cinquantaine d’archers arrivent avec des flèches entourées d’étoupe huilée.
« Maintenant ! dit Joseph ! »
Les Germains n’ont pas le temps d’allumer leurs flèches, et s’écroulent autour des feux.
« Maintenant ! » Et une deuxième salve liquide tout ce qui bouge.
Ensuite, c’est comme à l’entraînement ! Tout Germain qui s’approche des feux est abattu !
Les Germains se rendent vite compte que leur plan a échoué. Ils tentent d'étouffer leurs feux avec des couvertures, mais ils n’atteignent jamais les flammes. Ils décident alors de bombarder la montagne de projectiles enflammés avec leurs trébuchets. Tirées par quatre chevaux chacune, quatre machines se mettent en branle.
Mais Joseph réagit ! « Alix, va chercher du renfort, nous attaquons ! La moitié de chaque groupe avec moi ! Les autres, continuez à interdire l’accès aux feux . Nous allons au-dessus d’eux, pour exterminer tous ceux qui se trouvent autour des trébuchets, et les chevaux aussi ! »
Et ils s’envolent dans les airs, invisibles, et font un massacre ! Tous les chevaux sont abattus, et les Germains tombent comme des mouches autour des trébuchets éclairés par les feux de camp.
Une nuée de gardes arrive au-dessus du camp ennemi, et tire sur tout ce qui bouge.
Sous le commandement de Joseph Ikast, cinq gardes font fuir tous les chevaux gardés dans un enclos.
« S’ils veulent utiliser leurs machines de guerre, dit Joseph, il leur faudra les atteler à des hommes ! Et pareil pour leur chariots ! »
En haut, les mineurs effectuent des rotations. Ils fournissant des carquois remplis aux gardes, qui n’arrêtent pas de tirer. Et ils font mouche à chaque fois !
Les tirs nourris continuent dans la nuit. Plus de mille flèches ont été tirées ! Et bientôt, plus un Germain ne bouge.
Peu à peu, faute d’être ravitaillés, les feux s’éteignent, et la nuit reprend ses droits. Seules quelques taches rougeoyantes de braises vivotent encore. Les gardes ont rejoint le camp de base. Des sentinelles sont placées tout autour du camp des Germains. S'ils tentent encore quoi que ce soit, ils le regretteront !
Au camp des gardes, dans la plaine de Spinalio, on se réjouit qu’il n’y ait pas eu de blessés.
« On oublie mon plan de récupération de flèches ! décide Dillon. .Cette nuit, nous devons aussi démolir les trébuchets ! À quatre par machine, il s’agira de les soulever assez haut, hors de portée de leurs flèches, et de les laisser retomber. Allons-y ! »
Et bientôt, les quatre trébuchets ne sont plus que des tas de poutres enchevêtrées. Après la défaite qu’ils viennent de subir, il serait étonnant que les Germains tentent encore quelque chose !
Les sentinelles veillent toute la nuit, relevées toutes les deux heures.
Mais rien à signaler, juste quelques mouvements épars. Ils cherchent sans doute leurs morts !
Quelques plaintes de blessés s'élèvent encore, de plus en plus faibles. Puis plus rien. Le silence règne...
Lundi 19 mai
La bataille du bois de Walsch.
À l’aube, dans la plaine de Walsch, le soleil se lève sur un charnier. Les Germains survivants regroupent leurs morts. Il y a au moins six cents cadavres !
Au camp de base, on s’apprête à donner l’assaut final, quand l’alerte est donnée ! Les Germains partent vers l’ouest, à pied, laissant leurs morts et leurs blessés sur place. Ils ont attelé dix hommes à quatre chariots, dans lesquels sont allongés des blessés. Probablement des chefs, la plupart des autres étant restés dans la plaine de Walsch.
Manifestement, plutôt que de rebrousser chemin, ils veulent continuer leur invasion en contournant la montagne.
Dillon envoie ses Capitaines en reconnaissance, voir où leur route les mènera !
Alix et Armand reviennent.
« Il y a un bourg nommé Walsch à cinq lieues, dit Alix. Ils y seront dans deux heures.
- Nous les avons comptés à peu près, précise Armand. Trois cents environ. Ils ont emporté dans les chariots le maximum d’armes qu’ils ont pu, les chariots sont pleins. »
Alix signale qu’un grand bois se trouve sur leur route, à trois lieues.
- On pourrait les arrêter dans ce bois ! »
Dillon alors décide d’un plan.
- Nous allons envoyer quatre-vingts gardes dans le bois. Ils se cacheront dans les frondaisons. Quarante de chaque côté, plus vingt en bas, pour les empêcher de fuir dans la forêt. Plus vingt autres en haut pour les décimer ! C'est le Capitaine Joseph Brett qui dirigera la manœuvre.
Gael, il y a encore des flèches pour quatre-vingts archers ?
- Oui, tout juste. Dix par carquois.
- Bien ! équipez-vous, et vous irez vous embusquer sans vous faire voir ! Faites un grand tour pour arriver de l’autre côté du bois, en face d’eux. Les autres et moi, nous allons nettoyer la plaine !
Nous ramènerons les corps et les dépouilles des chevaux dans le grand ravin, que nous comblerons de terre à la fin. Allons-y ! Il faut vingt gardes au-dessus de nous pour surveiller, au cas où des blessés essaieraient de tirer sur nous ! »
Et les gardes descendent dans la plaine. Quelques Germains essaient de s’emparer d’un arc, mais ils sont aussitôt abattus d’en haut, et les blessés sont achevés d’un coup d’épée dans le cœur.. Bientôt, il n’y a plus un Germain vivant dans la plaine de Walsch !
Alors commence le manège des transports des cadavres dans le grand ravin. On récupère aussi des centaines de flèches. Six gardes se chargent au maximum et se dirigent alors vers le bois.
« Vous direz à Joseph que nous avons compté huit cent soixante-cinq cadavres, et cent quinze chevaux ! dit Dillon ».
Sur la route du bourg, les gardes ont pris position dans les frondaisons .Les Germains arrivent et pénètrent dans le bois sans se douter de rien. En tête, un chariot tiré par dix hommes, et poussé par six autres. Des blessés sont allongés dans le chariot. Un homme assis à l’avant crie des ordres..
Youp Zimme et Bert Karr le comprennent : l’homme s'est proclamé nouveau chef. Le vrai chef est couché derrière lui, et semble agoniser.
Youp transmet mentalement les ordres aboyés par l’homme. Ils vont dans le bourg chercher des chevaux, à manger, et des femmes !
Joseph donne aussitôt l’ordre de tirer.
Quand les gardes chargés de flèches arrivent, le festival a commencé ! Des flèches pleuvent de toutes parts. L'aboyeur assis n’est plus qu’un cadavre cloué sur le siège, criblé de traits.
Les Germains tentent de s’abriter dans le bois, mais sont fauchés au fur et à mesure par les gardes cachés dans les frondaisons.
Quelques-uns essaient de fuir et courent en direction du village. Mais la demi-lieue à parcourir suffit à les essouffler. et ce sont des marcheurs fourbus qui sont décimés d’en haut par les gardes.
Ceux qui poussaient et tiraient les chariots se sont blottis dessous. Mais sur ces cibles immobiles, les archers ont fait un carton !
Et c’est le calme après la bataille... Ou plutôt après le massacre. Les Germains n’avaient aucune chance de s’en sortir !
En fait, il reste quelques Germains encore vivants : les blessés allongés dans les chariots. Joseph donne l’ordre de les sortir. Angèle Fringe est montée sur un chariot avec un glaive. L'un des Germains prend son épée et lui entaille le bras gauche. Elle décapite aussitôt le bandit, avant de s’évanouir.
« Gael et Joel, emmenez-la vite au camp de base ! dit Joseph. »
Les autres Germains, au nombre de trois, sont extirpés sans ménagement. Joseph demande à Youp de les interroger.
« D’où venez-vous ? demande-t-il au premier. »
En guise de réponse, le Germain lui crache au visage. Youp lui transperce aussitôt le cœur avec son glaive.
« D’où venez-vous ? demande-t-il au second. »
Celui-ci est plus loquace, malgré la flèche qui lui a transpercé l’abdomen. Il se vide de son sang, il n'en a plus pour longtemps à vivre.
Il explique qu’ils viennent des monts à l’est de la Germanie.
« Où vouliez-vous aller, avec vos machines ?
- Chercher de l’or dans un bourg fortifié. C'était pour cela, les machines !
- Comment avez-vous su qu’il y avait de l’or ?
Le troisième Germain crie alors : « Ne lui dis pas ! Tais-toi ! », mais Joseph lui tranche la gorge.
« Alors ?
- Nous l'avons su par une espionne infiltrée parmi les soldats de la garde, à Pont-de-Sarre.
- Comment s’appelle-t-elle ?
- Martine Edjer, je crois.
- Et où est-elle maintenant ?
- Elle nous attend là-bas, elle devait nous ouvrir la porte.
- Et vous, pourquoi n’êtes-vous pas resté, comme les autres blessés ?
- Je suis un lieutenant d’Igor, le bras droit de Khan.
- Et où est-il, cet Igor ?
- Dans le chariot ! C'est lui que votre garde a décapité !
- Et celui-là sur le siège, qui est-ce ?
- Un autre lieutenant, qui voulait commander. »
Une fois tout ceci traduit, Joseph ordonne à Alix de filer à Pont-de-Sarre et d’appréhender cette espionne.
« Tu emmèneras comme escorte Alex, Alain et Alix Jamot, trois des gardes de Pont-de-Sarre. Tu expliqueras la situation à Oscar Fontaine. Il y a peut-être d’autres espions. Surveillez cette Martine Edjer pour voir qui elle fréquente.
Et Alix et son escorte s’envolent, leurs carquois pleins de flèches.