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Durandalem, une histoire...

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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 20/10/2023 18H47
Le retour des Ambassadrices.



     Dans l’après-midi, les Ambassadrices sont de retour. Elles font leur rapport à Jacou.

    « Allez-y... Je vous écoute ! 

     - À Falkenberg, dit Angèle Hune, j’ai initié vingt personnes en tout ! Nous n’avons pas eu de problème, si ce n’est notre nudité qui a un peu choqué au début. Mais les filles du « Petit Paradis » ont intercédé en ma faveur...

 - Bien !  Merci à toi et à ton escorte. 

 - À Tenquin, dit Agnès Hune, tout le monde voulait déplacer les pierres comme le font les tailleurs de pierre. J’ai initié dix personnes, des cantonniers, puis une douzaine de gardes et gens d’arme. Pas de problème. 

     - C’est parfait, merci à toutes et à tous.

     - Moi, dit Anne Bonté,  je reviens de Téterchen. Là-bas, gros problème avec la nudité ! Leur curé m’a carrément traitée de fille du Diable, et mes sept escorteuses et escorteurs  de suppôts de Satan !  On n’était pas loin de l’affrontement. Les gardes avaient bandé leurs arcs, et le curé houspillait les gens pour qu’ils nous lynchent ! Heureusement, le bourgmestre Alain Prost est intervenu,  et a prié le curé... d’aller plutôt prier en son église !

     Le bourgmestre a rappelé à la foule comment les soldats nus avaient  sauvé leurs femmes et leurs enfants d’une mort atroce, et comment ils avaient débarrassé la ville du fléau des bandits. Il a décrété que puisque nue j'étais,  nue je resterais, et que quiconque porterait atteinte à ma personne serait sévèrement châtié !  J’ai enfin pu initier pas mal de personnes, dont Alain Prost lui-même... Mais ce fut chaud ! conclut-elle en souriant.

     - Oui,  je vois. La nudité est encore tabou dans beaucoup de régions. Il y a plus de trente ans, notre curé de l’époque,  l’abbé Angst, réagissait comme cela, au début... Et il a fini malgré tout par dire la messe nu devant ses ouailles nues !

     - À Lingen, dit Gertrude Hoff, pas de problème. Les personnes pensaient qu’elles devaient être nues. Alors,  elles se sont toutes déshabillées !  J’ai ainsi initié une douzaine de personnes. Même le vieux bourgmestre, Anselme Ahr a voulu en être... Il fallait le voir ensuite voltiger et tourbillonner dans les airs, tout nu, à la stupéfaction de ses administrés ! 

     - Ah ah ah ! Et ils sont resté nus comme  ça jusqu’à votre départ ?

     - Oui. De toute évidence, ils se sentaient bien ainsi. Ce n'est certes pas nous qui les aurions contredits !

 - Nous revenons de Gmunden, dit Berthe Hoff.  Pas de problème sur place. Une douzaine d’initiés, dont Bertrand Ache le bourgmestre, qui a tenu à ce que son épouse Adélaïde le soit aussi. Et une fois initiés tous deux, ils se sont déshabillés et envolés ! En les voyant s’embrasser et s'enlacer en plein vol, je suis vite montée à leur rencontre pour les mettre en garde.  Trop de déconcentration pouvait les faire tomber ! Ils avaient apparemment projeté une copulation aérienne...

- Tu as eu raison d'intervenir, répond Jacou en rigolant. S'envoyer en l'air  en plein vol, c’est fortement déconseillé sous peine de chute, comme tu le pressentais ! 

  - Par contre, problème sur le trajet de retour. Nous avons vu des paysans se faire agresser par une bande à cheval, quatre cavaliers qui piétinaient les semences qu’ils venaient de mettre en terre, et qui leur assenaient des coups de fouet ! Mon escorte est aussitôt intervenue, et la bande s'est enfuie, paniquée par cet assaut venu du ciel !

     Je me suis approchée des paysans. Une fois revenus de la stupeur de voir une fille nue volante, ils m’ont dit que ce n’était pas la première fois que ces bandits terrorisaient la région. Ils réclamaient des vivres, et disaient repasser le lendemain pour les récupérer, faute de quoi ils tueraient tout le monde !

     Alors j’ai dit à mes sept escorteuses et escorteurs  de s'élancer à leur poursuite. Les quatre cavaliers fuyards avaient rejoint un groupe plus important, un groupe d'une dizaine d’hommes, dont quelques archers.  En voyant l'escorte, ils n’ont pas hésité à tirer sur eux. Mais la riposte fut cinglante, et quelques instants plus tard, quatorze corps jonchaient le sol.

     Les soldats sont allés voir de plus près. Ils ont achevé les blessés avec les glaives trouvés sur eux. Ils faisaient partie de la même bande qui avait fait prisonnières les sœurs Halot. Les mêmes vareuses, avec l’emblème de la chauve-souris.  Nous avons offert leurs chevaux aux paysans, et nous leur avons donné deux livres-or pour qu’il rachètent des graines et du matériel pour les champs. Nous leur avons dit aussi d’enterrer les cadavres et de brûler leurs effets.

     Par télépathie, j’ai prévenu le bourgmestre de Gmunden, et nous l’avons attendu pour lui expliquer. Il était tout fier d'arriver en volant. Il nous a dit que cela faisait quelque temps que ces bandits sévissaient dans la région, et il nous a remerciés de les en avoir débarrassés !

     - Bravo à vous, mesdames et messieurs. Ces bandits assassins ne méritaient aucune pitié. Vous avez bien fait ! Et toi, chère ambassadrice, tu as bien réagi en leur ordonnant de les arrêter !

 - À Maranges, dit Edeltraud Bour, nous avons été bien accueillies. Mais quelques messieurs  un peu échauffés ont voulu profiter de moi et de mes gardes nues... Mal leur en a pris, les gardes les ont maîtrisés facilement. Même moi, me souvenant des cours de Dillon, j’ai pu venir à bout d'un grand gaillard costaud !

     Nous les avons gardés ligotés jusqu’à l’arrivée du bourgmestre Pierre Dutan, qui attendait notre venue. Il a présenté des excuses pour le comportement indélicat de ses hommes, qui ne pensaient pas que nous viendrions nues et qui se croyaient tout permis. Au final, j'ai initié le bourgmestre, ainsi qu'un groupe de six filles, qui voulaient devenir gardes et apprendre à se défendre contre les gars abusifs. Je leur ai dit que nous leur enverrions un maître pour les instruire. 

     - Et tu as bien fait.  J’enverrai tantôt un ou deux de mes Capitaines pour cela !  Merci à vous, les gardes, d’avoir défendu notre ambassadrice... Bien qu’apparemment elle se soit très bien débrouillée toute seule ! 

  - Nous avons rencontré quelques difficultés à l’entrée de Vic, dit Claudine Schmidt. Six marauds voulaient rançonner les habitants. Ils avaient pris en otage le bourgmestre Georges de Latour, ainsi que des femmes et des enfants. Ils menaçaient d’égorger tout le monde si on ne leur apportait pas l’or qu’ils demandaient ! Alors mes gardes ont mis en joue ces marauds. Ils ont reçu chacun une flèche dans l’œil, ils sont morts sans même nous avoir vus arriver !

     Côté otages,  tout le monde était sain et sauf. Après les congratulations, j’ai pu initier quelques personnes, parmi lesquelles des gardes, des terrassiers et des bûcherons, ainsi que le bourgmestre lui-même. Il avait raison ! S'il avait été initié avant, il aurait pu aisément repousser les marauds, qui n'avaient que des dagues...

 - Bravo pour votre réaction. Vous leur avez montré l'exemple, les Vicois sauront comment faire la prochaine fois !

    Ah oui, conclut Jacou, mesdemoiselles les Ambassadrices, vous avez vraiment bien travaillé ! Reposez-vous un peu, maintenant.  Quant à vous, mesdames et messieurs les gardes des escortes, vous aussi vous avez pleinement accompli votre mission, pas toujours facile, c'est le moins qu'on puisse dire !Vous avez donc amplement mérité vous aussi d'aller prendre du repos, ou d'aller boire un coup aux Thermes ou à l’auberge ! Quartier libre jusqu’au repas du soir aux Thermes à vingt heures. »
Message edité le 21/10/2023 10H24
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 24/10/2023 19H32
  L’attaque du chariot de Gael.



     Au portail est se présente un lourd chariot bâché. Des flèches sont plantées dans la bâche. Manifestement il a subi une attaque !

     Derrière le chariot, un autre chariot attelé de deux chevaux, vide.  Juste quelques armes, des épées, des arcs.

     Bernard Spohr et Christina Hahn reconnaissent les occupants.  Ce sont Gael et les Capitaines Armand et Gabin. Ils ouvrent le portail et signalent à Jacou l'arrivée du chariot et l'attaque qu'il a subie.

     Les arrivants pénètrent dans le village, et s’arrêtent à l’auberge.  Child leur demande ce qui s’est passé. Dillon et Jacou arrivent à ce moment.

     « Des bandits nous ont tendu une embuscade, raconte Armand. Nous revenions de Mettis.  À la sortie d’un bois, soudain, une volée de flèches a atteint le chariot.

     Ils voulaient qu’on s’arrête ! Heureusement, ils visaient très mal, et nous-mêmes n’avons pas été touchés ! Nous nous sommes aussitôt envolés tous les trois, et nous les avons vite repérés. Une douzaine, à pied. La moitié avaient des arcs.

     Alors, d’en haut, nous avons tiré, et nous les avons tous liquidés ! Nous nous sommes ensuite approchés. Surprise, les six archers... étaient en fait des archères ! Par bonheur, elles n’avaient pas su tenir compte de la vitesse du chariot.

     Nous les avons dépouillés. Pas grands, le teint mat et basané, y compris les femmes. Un peu comme les soldats en Hispanie, quand on y était avec le roi Charles. Ils venaient donc probablement des régions du sud. Nous les avons enterrés, puis brûlé leurs habits. En cherchant comment ils étaient arrivés jusque-là, nous avons vite trouvé un chariot attelé caché dans le bois.  Nous l'avons ramené avec nous.

     - Mais rassure-toi, Child, dit Gael. Nous rapportons également de quoi remplir ta cave. Et j’ai pu faire aussi une bonne provision de flèches !

     - Dorénavant, décide Jacou, tout déplacement à cheval devra être précédé par une reconnaissance aérienne en amont ! 

     - Tu as raison, dit Gabin. Nous aurions dû le faire dès aujourd’hui ! Ils sont problement passés au sud de Mettis, à travers la campagne. »
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 27/10/2023 21H11
   L'incursion des Vikings.



     La patrouille de Pont-de-Sarre est de retour.

Jacou s'étonne de voir trois gardes blessés par des flèches.

     « Que s’est-il donc passé ? demande-t-il à Joseph Brett. Je préviens immédiatement Marie pour qu'elle les prenne en charge !

     - Eh bien voilà...  Nous volions en suivant la Saar. Après Pont-de-Sarre, nous avons remarqué une galère qui remontait la rivière. Comme nous la survolions, une volée de flèches groupées a réussi à nous atteindre ! Nous étions pourtant bien haut... Mais il s’est avéré qu’à bord de la galère, il y avait un engin qui ressemblait à un arc gigantesque, et qui pouvait tirer dix flèches d’un coup avec une force suffisante. Adolf Martin et Albert Jamot ont été touchés au bras, Gorg Pietra à la cuisse. Boris Elsie a juste eu le flanc droit égratigné. Et une flèche s'est fichée dans mon carquois.

      Nous avons alors riposté, et pour les empêcher de recharger leur arc géant, nous avons fait le nettoyage des hommes qui se trouvaient sur le pont. Il y avait aussi des archers qui nous tiraient dessus.  Je suis rentré pour chercher de l’aide, avec les trois blessés, qui heureusement pouvaient encore voler... Pour empêcher le navire de bouger, pour éliminer tous ceux qui s’aventurent sur le pont,  Xavier, Pierre et Paul Martin, Alex, Alain et Alix Jamot, Adolf Rimmel, Paulus Kern et Boris Elsie sont restés sur place.  Nous leur avons laissé nos carquois, mais ils vont vite être à court de flèches ! »

Prévenu par Jacou,  Dillon accourt avec ses sept patrouilleurs de réserve. Chacun se charge de trois carquois. Et Dillon prend avec lui deux carquois de flèches défonceuses, terminées par une boule avec pointe en croix, capables de trouer la coque d’un navire. Et les voilà partis pour Pont-de-Sarre au secours de leurs camarades.

     Arrivés sur place, ils les rejoignent. Ils se sont réfugiés encore plus haut dans le ciel, hors de portée de l'engin des pirates. Comme prévu, ils sont maintenant à court de munitions. Dillon fait aussitôt la distribution des armes de renfort, et organise le plan d'attaque :

    « Xavier, Pierre, Paul  et Alex, vous attaquez par l’arrière du navire, au ras de l’eau !  Alain, Alix, Adolf, et Paulus, vous restez en haut, au-dessus de Xavier, pour les couvrir. Et vous tirez sur tout ce qui bouge ! Boris, Paul et Georgette , attaque par le flanc bâbord, et pour André, Roland et Hankel,  par le flanc tribord. Quant à Hugues, Le Borgne, Joseph et moi, nous allons percer la quille du navire avec nos flèches à boules. On y va ! »

     Et les dix-sept patrouilleurs envoient leurs flèches. Ils criblent l’arrière de la galère, à travers les vitres de la cambuse. Les tirs latéraux, eux, font un massacre sur les bancs de rameurs. Et  Dillon et les Capitaines s’emploient à trouer la coque en-dessous de la ligne de flottaison.

     Bientôt la galère s’enfonce dans les eaux rougies de la Saar. Les pirates essaient bien de regagner le rivage à la nage , mais ils sont implacablement abattus avant même d'avoir pu mettre pied à terre.

     La galère sombre, et avec elle des dizaines de pirates morts.  Les blessés se noient, ne pouvant nager pour se dégager. Sur la rive, les patrouilleurs veillent en direction du navire, guettant les survivants, et ne leur laissent aucune chance de survie ! Maintenant, seul le mât émerge, avec tout en haut, sans arme, l'homme de vigie  prisonnier de son poste. Dillon alors le cueille comme un gros fruit et le ramène sur la berge. C'est un grand gaillard, de sept pieds au moins. Un roux hirsute, vêtu de peaux de bêtes  jusqu’aux chausses.  Dillon l'interroge.

     « Qui êtes-vous ? D’où venez-vous ? »

     Le pirate baragouine des mots incompréhensibles.  Mais Joseph croit reconnaître cette langue.

   « J'ai déjà entendu Ingrid Leskigson, la serveuse de l’auberge de Laudrefang,  parler un peu comme ça... C’est sans doute un Viking !

     - Parfait. Nous allons emmener notre homme à Durandalem et l’emprisonner à la Garderie II. Toi, tu vas chercher Ingrid, et tu la conduis là-bas.  Elle sera notre interprète ! »

    
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 28/10/2023 09H06
   À Durandalem, Marie s’occupe des blessés, avec l’aide de Jacou.

     Adolf Martin a l’os du bras droit brisé par la flèche. Albert Jamot a la flèche coincée entre les os de l’avant-bras gauche, qu'elle a transpercé. Gorg Pietra se retrouve avec la flèche plantée dans le col du fémur gauche.

     Les trois infortunés sont endormis. Il va s'agir de retirer  les flèches, puis de recoudre les chairs déchirées.  On posera un emplâtre au haut du bras pour Adolf Martin, et à l’avant-bras pour Albert Jamot. Une écharpe pour  soutenir le membre sera nécessaire, ainsi que quelques semaines de repos. Gorg Pietra, quant à lui, devra porter une sorte de cuirasse pour immobiliser sa jambe, et devra rester couché  plusieurs semaines !

    La patrouille est de retour. Hugues et le Borgne sont restés à Pont-de-Sarre, pour repêcher les cadavres des Vikings de la galère avec l’aide des gardes de la ville qu’ils sont allés chercher.  Le bourgmestre Oscar Fontaine a fait venir des terrassiers qui creusent un grand trou. Les corps, une fois dépouillés, y sont jetés au fur et à mesure de leur sortie de l’eau. Ils en dénombrent trente-sept en tout, dont ceux de quatre femmes.

     À Durandalem, Joseph revient de Laudrefang avec Ingrid. La grande rousse plantureuse, malgré ses soixante-huit ans, n’a rien perdu de son charme scandinave !

     Tous deux  se rendent dans la Garderie II avec Dillon et Jacou, là où est emprisonné l'homme de vigie de la galère.  Il s'agit maintenant de l'interroger ! Ingrid traduit les questions de Jacou et les réponses du Viking.

     « Qui es-tu ?

     - Je m’appelle Hagard Snörk.

     - D’où veniez-vous avec votre bateau ?

     - Du Nordland, une région où la nuit dure trois mois. 

     - Combien de bateaux sont partis de là-bas ?

     - Deux bateaux... Partis en expédition pour ramener des esclaves. 

     -  Et l’autre bateau, où est-il ?

     - Il continue à remonter le Grand Fleuve. Nous autres, nous avons bifurqué avant, au confluent de la Mosel, puis à celui de cette rivière où nous étions.  »

     Aussitôt, Jacou prévient les filles du Blauersland qu’un danger les menace sur le Rhin.

   « Allez  vite alerter vos troupes à Strateburgo,  dit-il à Pierrette. Un bateau viking arrive par le Grand Fleuve !  Prenez ces flèches à boule pour le couler ! Mais attention, ils ont probablement à bord un arc géant qui tire des volées de flèches bien au-delà de la portée des vôtres...

     Vous direz aussi à Clément de nous envoyer dès que possible dix grands chariots de pierres, avec nos gardes. Je vous envoie sous bonne escorte les masseuses Fleur Martinet, Alice Martinet et son époux David, et Delphine Martinet et son époux René, afin que vous puissiez continuer à bénéficier de leur enseignement. Deux des vôtres restent ici et viendront avec les masseuses.

     - Merci Jacou ! »

Et après de rapides adieux , les filles s’envolent vers Strateburgo et le Blauersland, en laissant Anne Blum et Valentine Stand pour accompagner les masseuses.



     Puis Jacou se rend aux Thermes, où les gardes sont attablés en buvant des canons. Il a convoqué les masseuses et leurs maris. Ils se demandent bien ce que le bourgmestre leur veut ! Après explications,  ils sont d’accord pour faire le voyage. Et même enthousiasmés !

     « Cela faisait longtemps que nous n'étions pas sortis de Durandalem ! se réjouit David Martinet. »

     Puis Jacou s’adresse aux gardes :

  «  J’ai besoin de six volontaires pour une mission d’accompagnement à Strateburgo, en charrette. »

     Hubert et Norbert de Reup, Josette et Josiane Paulus, Sophie et Paulette Orlan se portent volontaires.

 « Merci, mesdames et messieurs ! Votre mission est d’escorter ces cinq personnes jusqu’au Blauersland. Vous aurez en renfort deux gardes du Blauersland, Anne Blum et Valentine Stand. Les cinq personnes resteront un temps là-bas. Vous, vous reviendrez en escortant des chariots de pierres, avec vos collègues qui sont déjà là-bas. Deux jours aller et deux jours retour, prenez des vivres et de quoi bivouaquer !

     Nestor Pferd vous amènera la charrette ici, pour y mettre vos vivres,  et pour embarquer nos amis. Vous devrez voler en éclaireurs, devant la charrette, à tour de rôle, pour anticiper de probables embuscades. Comme celle que Gael et les Capitaines ont subie ce matin... Vous partirez demain à l’aube ! »

    Hugues Schaff et Le Borgne Bauer sont de retour de Pont-de-Sarre.

     « Nous avons prévenu Oscar Fontaine, le bourgmestre. Il gère la suite :  le nettoyage de la rivière et la sortie de l’épave, qui obstrue en partie le lit de la Saar. 

     -  Merci, Capitaines !  »
Message edité le 29/10/2023 18H46
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 02/11/2023 08H37
Le retour de la patrouille d’Oche.



     Chantal Légauries se présente en volant au portail est, en tête de la patrouille.

     « Nous voilà de retour d’Oche ! »

      Les gardes Benoît Spohr et Alexa Dumas saluent les patrouilleurs.

     Ils remarquent un chariot occupé par trois gardes apparemment blessées, et le signalent immédiatement à Jacou et à Marie.

     Derrière suivent quatre chariots vides, attelés chacun à un seul cheval.

   À leur arrivée devant les Thermes, Marie prend en charge les trois blessées, aidée par les vigiles. Jacou demande ce qui s'est passé.

      « Ce matin, peu de temps après le départ, bien avant Oche, nous avons aperçu au nord un gros nuage de poussière. Nous sommes allés voir.  il s’agissait d’une troupe armée dans des chariots, tous des archers. Cinq chariots tirés chacun par deux chevaux, et une vingtaine d’hommes par chariot.

     Nous n’avions pas même encore eu le temps de voir s’ils étaient amis ou ennemis, qu’une nuée de flèches  a foncé droit sur nous ! J’ai donné l’ordre de monter, mais les gardes qui volaient le plus bas n’en ont pas eu le temps ! Hélène Port, Arielle Dombes et Carmen Ladanz ont été touchées. Hélène à la cuisse, Arielle dans le pied et Carmen dans la fesse.

Sous les tirs ennemis, mais sans être touchés, nous avons réussi à récupérer nos blessées. Nous les avons installées à l’abri sur un arbre, dans le bois.

     Puis, furieux, nous sommes revenus à la charge, et nous avons tiré ! Placés au-dessus du gros de leur troupe, nous les avons décimés, grâce à nos flèches qui descendaient droit sur eux.

     Ils ont bien essayé de s’enfuir à bord de quatre chariots, mais nous avons abattu leurs chevaux. Un cheval par chariot. quatre chevaux ! Dommage, il ne restait plus qu’un attelage intact. Nous avons alors achevé notre charge en leur tirant dessus de toutes parts. Un par un, ils sont tous tombés, jusqu'au dernier.

   Nous sommes descendus voir de plus près, et nous avons constaté que c’étaient des Germains. Cent cinq Germains en tout. La plupart portaient sur l'épaule le tatouage de Khan. Certains blessés avaient des couteaux, et nous les avons achevés avec leurs propres armes.

     Il y avait un grand trou pas loin, un effondrement de terrain.  Après les avoir dépouillés, nous y avons jeté leurs corps,  ainsi que les cadavres des quatre chevaux. Puis, comme d'habitude, nous avons brûlé leurs habits et jeté les cendres dans le trou, avant de le reboucher avec la terre meuble autour de l’éboulement.

     Nous avons récupéré nos flèches et rempli à nouveau nos carquois,

     Dans les chariots, il y avait des armes, des coffres remplis de leurs rapines , et quelques vivres. Nous avons alors attelé un cheval à chaque chariot, nous avons ramassé leurs arcs et leurs flèches, et nous avons pris le chemin du retour. 

     - Merci Chantal pour ce rapport ! Ah, en finira-t-on un jour avec ces Germains ? »

     Marie vient donner des nouvelles des blessées.

     « Je les ai endormies pour retirer les flèches. Arielle ne pourra pas marcher pendant un bout de temps. Mais elle guérira...  Carmen a eu de la chance, c’est juste le gras de la fesse qui a été touché. Mais elle devra encore attendre quelques jours avant de pouvoir s’asseoir ! Hélène a perdu beaucoup de sang, mais cela aurait pu être encore plus grave. Par chance, l’artère de la jambe est simplement entaillée. Si elle avait été sectionnée, elle n’aurait eu qu’une petite heure à vivre ! J’ai pu colmater l’artère et recoudre les chairs, sa vie n’est plus en danger. Mais il lui faudra quelques semaines pour reconstituer le sang perdu. En repos absolu, et beaucoup de viande rouge ! 

     - Merci, Marie, heureusement que tu es là... Six blessés, rien qu'aujourd’hui, cela fait beaucoup ! »
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 05/11/2023 09H25
  Des gardes pour Burtoncourt.



      La troupe composée d'Alix Holz, de Benoît Suif, d'Éric Dombes,de Hantz Trancène et des frères d’Ortega est arrivée à Burtoncourt dans la matinée, et s'en va rencontrer les moines au monastère. Alix a suggéré d'enfiler une tunique, afin de ne pas effaroucher les moines.

     Les gardes en faction au monastère, Albert Erstein, Apollinaire de Bœuf et Philibert d’Argenteuil, eux,  sont nus ! Et sont content de voir des amis ! À la vue de leur nudité, la troupe enlève ses tuniques....

      « Les moines ne sont pas de la plus agréable compagnie ! dit Philibert. Ils parlent peu, mangent peu, ne boivent pas de vin, et se vouent entièrement à leur culte ! Et la région est bien calme, nous n’avons vu personne depuis que nous sommes là ! Je suppose que vous venez nous relever ? 

     - Oui,  répond Alix.  Nous venons recruter des gardes pour le monastère, parmi la population de la région. Comment se fait-il que vous puissiez être nus ? 

     - Le père abbé a eu une grande discussion avec Pierrette de Coubes... Elle a réussi à le convaincre que la nudité n’est pas péché ! Ils nous autorisent donc à veiller nus.  Par contre, sourit Philibert,  pour les repas, nous devons nous rhabiller ! » 

     Le chef des moines arrive et se présente.

     - Je suis le frère Isaac, Issac Hayes, père abbé de cette confrérie. Merci d’être venus ! »

     Alix se présente à son tour, ainsi que ses compagnons.

  «  Enchanté ! Mais que venez-vous faire ici, nus et si nombreux ? 

     - Nous venons voir le bourgmestre du village afin qu’il nous aide à recruter des gardes pour votre monastère, des gardes de votre région ! Vous le connaissez ? 

     - Oui, c’est maître Cook, Eugène Cook. Un grand roux d’une quarantaine d’années. Vous le trouverez sûrement à l’auberge de son frère. Son bureau de bourgmestre est au-dessus ! 

     - Merci, frère Isaac, nous allons lui rendre visite. Nous laissons ici Benoît Suif, Éric Dombes et Hantz Trancène, pour veiller sur vous ! Les autorisez-vous à rester nus ? 

     - Oui... Ne cachons pas l’image de Dieu, comme me l’a fait si justement remarquer Mademoiselle Pierrette ! 

     - Bien, soyez vigilants ! Des hordes de Germains rôdent, et des bandits à l’emblème de la chauve-souris sévissent dans la région ! Si vous avez des problèmes, appelez-nous, nous ne sommes pas loin, et à portée de pensée ! »  

     Revêtus de tuniques, leur arc en bandoulière, Alix, les frères d’Ortega et les trois gardes   se rendent à l’auberge.



     « Bienvenue messieurs ! Je suis Amédé Cook, le patron de l’auberge. Que puis-je vous servir qui vous plairait ? 

     - Avez-vous du bon vin ? demande Philibert.

     - Ah ça oui ! Le meilleur ! 

     - Alors, servez nous six canons de cet excellent vin !  Votre frère le bourgmestre est-il ici ?

     - Oui-da, il est en haut, je l’appelle ! »

  Un grand roux descend l'escalier.

   « Eugène Cook, c'est moi ! Vous désiriez me voir ? 

     - Oui, prenez un siège ! Aubergiste,  un canon de plus pour notre invité ! Je me présente :  Alix Holz, Capitaine de l’Empire Romain d’Occident, et voici les gardes qui m'accompagnent.  Nous venons recruter des gardes pour le monastère... J'ai pensé que vous pourriez nous aider, vous qui connaissez bien les jeunes de la région.

     - On a entendu dire que les moines ont été attaqués par des bandits, et qu'ils ont été sauvés par des filles nues ! Ces filles, vous les connaissez ?

     - Oui, ce sont nos gardes ! Nous avons constitué une brigade régionale pour éradiquer le banditisme sur les chemins d’Austrasie ! Habituellement, nous aussi nous sommes nus. Nous avons revêtu une tunique pour ne point choquer...

     - Ah, c'est donc cela ! On m’a relaté que les nouveaux gardes du monastère étaient nus ! 

     - Oui, ce sont nos hommes, en attendant que des gardes d’ici soient formés... Alors, pour leur recrutement, pouvez-vous nous aider ? 

     - Oh, nous avons bien quelques jeunes désœuvrés un peu rebutés par le travail des champs... Mais si la solde est correcte,  ils pourraient sans doute devenir d’excellents gardes ! Et il y a aussi un vétéran de l’armée de l’Empereur qui a été démobilisé, blessé à la jambe.  Il pourrait bien reprendre du service...

     - Magnifique ! Pouvez-vous les faire venir ici ? 

     - Je les fais mander sur l’heure ! Mon commis va partir les chercher. En attendant son retour... Peut-être avez-vous faim ?  

     - Ah, que oui ! clament en chœur les trois ex-gardes des moines. Nous ne sommes pas fervents du jeûne comme les frères là-haut ! 

     - Joséphine ! Prépare une table pour sept...  Menu complet ! 

     - Ça marche,  Eugène ! »

 Tandis que Joséphine dresse la table, Eugène interroge :

    « Alors, expliquez-moi.  C’est quoi au juste, cette brigade régionale ? 

     - Ce sont des gardes de différents villages et bourgs de la région, qui se regroupent pour effectuer des patrouilles dans toute l’Austrasie. Actuellement, des bandes de Germains envahissent la région, pillant et tuant les voyageurs qu’ils rencontrent. Nous les pourchassons, et nous les éliminons ! Nous en avons déjà éliminé plus de mille, mais il en reste encore ! Une autre bande, à l’emblème de la chauve-souris, fait aussi des ravages. Nous la pourchassons aussi. 

     - Mais combien êtes-vous ? Et où êtes-vous basés ? 

     - Nous sommes plus d’une centaine, et nous patrouillons par groupes de dix gardes. Nous sommes basés à Durandalem, un petit village à l’ouest de Naborum. 

     - Mais l’Austrasie, c’est grand ! Il faut du temps pour la traverser...

     - Nous avons des pouvoirs qui nous donnent une supériorité décisive sur nos ennemis. Nous pouvons traverser l’Austrasie en deux heures ! 

     - En deux heures ? Allons donc,  c’est impossible !  Aucun cheval ne va aussi vite ! 

     - Nous ne nous déplaçons pas à cheval, mais en volant.  Et six fois plus vite qu’un cheval au galop ! 

     - Là, franchement, vous vous moquez de moi ! 

     - Mais non... Jean et Aimé, montrez-lui donc un peu.

     Et les frères d’Ortega se lèvent, sortent de l’auberge sans toucher le sol, puis s’élèvent à grande vitesse vers le ciel, pour revenir tout aussi vite sous le regard effaré d'Eugène.

     - C’est... C'est de la diablerie ! Oui, vous êtes des diables ! 

     - Non, Eugène, rassurez-vous, nous sommes bien des humains ! Ce pouvoir nous vient de la maîtrise d’une plante qui nous permet de faire de la télékinésie...

     - De la téléquoi ? 

     - Télékinésie. Déplacement des objets et des êtres vivants à distance. Vous voyez ce chariot, là-bas, à cent pas ? 

     - Ben oui ! 

     - Alors, regardez ! »

Et Alix, d’un geste de la main, fait venir le chariot jusque devant l’auberge.

  «  Nous communiquons aussi entre nous par la pensée, sur de grandes distances.

     - Incroyable ! Vous avez vraiment de grands pouvoirs ! 

     - Oui ! conclut Alix, et aussi une grande faim ! Mangeons, maintenant. »
Message edité le 05/11/2023 09H30
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 11/11/2023 21H50
Peu de temps plus tard, un grand gaillard roux arrive en boitant.

     « Tu m’as fait mander, Eugène ? 

     - Oui Albert ! Voici Alix Holz, qui a une proposition à te faire ! 

     - Voilà de quoi il s’agit, dit Alix. Veux-tu devenir garde du monastère, avec un bon salaire à la clé ? 

     - Heu, vous avez dû remarquer que je ne suis plus qu’un demi-homme, avec ma patte folle ! 

     - Oh, ce n’est pas un problème...  Nous pouvons te donner le pouvoir de te déplacer malgré ta patte folle ! 

     - C’est vrai ! dit Eugène, je les ai vus ! Ils savent voler ! 

     - Si tu acceptes, nous allons t’initier... Tu es un ancien soldat de l’Empereur, je crois.

     - Oui, j’ai été réformé à cause de ma blessure, après la bataille de Divio, il y a trois ans. Charles n’était que roi à cette époque. 

    - Tu connais donc le maniement des armes, et l’arc n’a plus de secret pour toi !

     - Affirmatif ! 

    - Eh bien, je te propose le poste de chef des gardes du monastère. Tu seras payé par nos soins, par la brigade régionale. Acceptes-tu ?

     - Faut voir... Payé combien ? 

     - Deux livres-or par mois !

     - Deux livres-or ?! Mais c’est une fortune ! Je ne savais pas que les moines étaient si riches ...

     - Il ne le sont pas ! Cet or vient des mines d’or de Durandalem.

     - Durandalem ! Le roi m’a parlé de cet endroit magique, d’où sont issus les meilleurs soldats qu’il ait jamais eus  ! 

     - Oui ! dit Alix en souriant. J’en suis un, Capitaine de l’Empire Romain d’Occident !

     - Ah oui, je me souviens, j’étais encore une jeune recrue. Nous étions en Germanie, et une nuée de diables nus volants ont décimé l’ennemi ! Alors, tu en étais ?

     - Eh oui ! Comment t’appelles-tu, et quel est ton âge ?

     - Albert Gueuse, j’ai quarante ans. 

    - Alors, Albert, tu es nommé chef des gardes du monastère de Burtoncourt.  Nous attendons les autres candidats, ceux qui seront sous tes ordres... D’ailleurs, il me semble que les voilà ! »

     En effet, sept jeunes garçons arrivent à pied.

   « Tu nous as fait mander, Eugène ?  De quoi s’agit-il ? 

     - Messieurs, dit Eugène, cet homme a une proposition à vous faire. Écoutez-le ! 

     - Jeunes gens, dit Alix, je sais que vous n’avez pas de travail. Mais je peux vous en procurer un, très bien payé, et moins fatigant que le travail des champs !

     - De quoi s’agit-il ? demande un des garçons.

     - De devenir gardes du monastère de Burtoncourt.

     - Nous ? Gardes ? Mais nous ne savons pas faire ça ! 

     - Rassurez-vous, vous serez vite formés ! Si vous acceptez, vous aurez chacun un sou par  jour, soit une livre-or et demi par mois.

     - Tant que cela ? Hum, cela doit cacher quelque chose ! dit le garçon méfiant. 

     - Non, non ,pas d’entourloupe, je vous assure ! Mais dites-moi vos noms et vos âges.

    - Adam D’Hur, vingt-deux ans. 

    - Moi, je suis Arnold Neiger,  vingt-deux ans moi aussi. 

    - Moi, Joseph Géhache, vingt ans. 

   - Et moi son frère Jeff Géhache. J’ai dix neuf ans. 

   - Je m’appelle Paul Dor, j’ai vingt ans. 

     - Nous sommes les jumeaux Alain et Aloïs Trépide, vingt-et-un ans. 

      - Bien, messieurs...Si vous acceptez, vous commencez tout de suite, avec chacun une livre-or en prime d’embauche ! Vous êtes fort bien payés, certes. Mais c’est parce que vous acceptez les risques : être attaqués, peut-être blessés ! C’est aussi pour que vous soyez de bons gardes fidèles au poste. C’est primordial ! Mes compagnons ici à cette table sont des gardes comme vous, et ils sont payés comme vous. Alors, acceptez-vous ?

     - Je suis partant, dit Adam. Vous m’avez convaincu ! 

     - Nous aussi,  disent en chœur les jumeaux Alain et Aloïs

     - J'en suis ! s'exclame Paul.

     - Et moi aussi, je viens !  dit Arnold.

     - Ben alors... Moi aussi ! dit Joseph en souriant.

     - Moi de même !  dit Jeff.

    - Parfait ! Jean, donne de suite une livre-or à chacun de ces jeunes gens. Messieurs les futurs gardes, vous serez sous les ordres d'un chef que vous connaissez sûrement : j'ai nommé Albert Gueuse, ici présent !

     - Pour ça  oui,  qu'on le connaît, disent ensemble les jumeaux. On adore ses histoires de batailles avec le roi ! C’est vrai ça, Albert, tu es notre chef ? 

     - Il faut croire ! dit Albert en souriant. Moi aussi,  j’aime bien les jeunes pleins de fougue comme vous ! Même s'ils sont parfois un peu fainéants...

     - Jean,  pense à donner aussi la prime d’embauche à Albert !

    Il est temps de procéder à votre initiation. Vous allez voir, ça va vous plaire. Aimé, fais-leur une petite démonstration ! »

      Aimé se lève, décolle, passe au-dessus du chariot arrêté devant l’auberge, le soulève d’un geste , et va le déposer cent pas plus loin, là où il était. Puis il revient à une vitesse incroyable, en une seconde. Comme de juste, les huit futurs gardes n’en reviennent pas !

    « Voilà, messieurs, l’initiation vous permettra de faire tout cela aussi bien qu' Aimé ! Une potion à boire, une sieste d’une demi-heure, et à votre réveil vous aurez les mêmes pouvoirs. Vous voyez, rien de plus simple... Patron ! Avez-vous des chambres à nous prêter pour une demi-heure ? 

     - Oui-da ! Au premier, à côté du bureau d’Eugène. 

     -  Alors, messieurs, montons ! »

     Et Alix distribue la potion aux huit futurs gardes, qui s’endorment rapidement.
Message edité le 13/11/2023 00H35
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 18/11/2023 09H06
 Pendant que les futurs gardes dorment, Alix descend au rez-de-chaussée.

« Amédé,  peux-tu préparer trois repas pour les gardes restés au monastère ?

  - Avec plaisir... Pour tout de suite ? 

     - Oui, si possible. Ils seront là dans cinq minutes. Quant à vous trois, Albert, Apollinaire et Philibert, vous partez là-bas relever vos compagnons, afin qu’ils puissent venir manger. Nous viendrons ensuite installer les nouveaux gardes à leurs postes. »

     Et les trois gardes s’envolent, sous les yeux admiratifs d’Eugène et d'Amédé.

    « Amédé, voici une livre-or pour payer les repas, le vin et les chambres !

     - Mais c’est beaucoup trop, Alix !

     - Que nenni... Ce repas était excellent ! Et voici une autre livre-or pour vous, cher bourgmestre, qui nous avez permis de former une garde en un temps si bref !

     - Vous êtes très généreux, Maître Alix !

     - Amédé, pourrez-vous faire des repas tous les jours pour les gardes ? Midi et soir ? En deux services à chaque fois ?  Je crains que les moines soient un peu débordés par le nombre... »

     Voici les trois gardes Benoît Suif, Éric Dombes et Hantz Trancène qui arrivent à tire-d'aile du monastère, arc et carquois en bandoulière, sans même avoir pensé à se rhabiller. En éclatant de rire, Alix leur dit de revêtir leur tunique avant de s'attabler. Ce qu'ils font aussitôt. Amédé les sert, leur apporte un bon vin, et les gardes se régalent.  C'est mieux qu'au monastère !

     «  Alors, Amédé, finalement, pourrez-vous assurer les repas pour les nouveaux gardes ?

     - Oui-da ! Mais les servir tous les jours, ça va coûter des sous ! 

     - Combien ?

     - Par personne, un denier par jour pour les deux repas.  Donc huit deniers par jour !

     - Bien ! je vous donne donc un sou par jour, soit dix deniers, pour les repas. Plus un sou par jour pour les boissons. Plus un sou par jour pour embaucher un deuxième commis, vu la surcharge de travail. Nous disons donc trois sous par jour. Ce qui fait quatre-vingt-dix sous par mois. Si  nous arrondissons à cent sous, cela fera cinq livres-or par mois. Est-ce suffisant ?

     - Oh ! Bien sûr que c’est suffisant.. Largement suffisant ! Je ne sais que dire... Cela va vraiment changer nos vies !

     - Jean ! Aimé ! Combien avons-nous d’or avec nous ? demande Alix en pensée.

     - Il nous reste trente livres-or, lui répond Jean mentalement.

     - Bien ! Alors, Amédé, chuchote Alix , voici trente livres-or, une avance sur paiement pour les six prochains mois ! »

     Amédé est surpris par le poids du sac  ! Alix s'en amuse.

   «  Ben oui, forcément, trente livres-or, ça pèse trente livres !  Bon, ce n'est pas tout ça, mais maintenant, il est temps d’aller récupérer nos nouveaux gardes... »

     Il remonte à l’étage et réveille les huit nouvelles recrues.

     « Veuillez me suivre...  Doucement, il faut un temps d’accoutumance... Descendez sans vous presser, et venez dehors avec nous.

     Une fois dehors, les gardes apprennent à communiquer entre eux, à déplacer des objets à distance, puis à voler dans les airs. Les premiers moments de fébrilité passés, ils maîtrisent assez vite tout cela. Ils s’envolent, puis reviennent se poser devant l’auberge.

     « Bravo, nous allons pouvoir voler tous ensemble jusqu’au monastère ! Ah, encore une chose. Tous les gardes volants sont nus si le temps le permet ! Vous pouvez donc vous déshabiller pour voler. Nul ne pourra vous en faire le reproche ! C’est un édit de Charlemagne, Empereur de l’Empire Romain d’Occident... Amédé ! Peux-tu garder nos chevaux jusqu’à notre retour ?

     - Avec plaisir, Maître Alix ! 

    - Alors, allons-y ! »

Chaque garde reçoit un arc et un carquois rempli. Ces armes avaient été apportées sur les chevaux.

     Alix et ses compagnons se déshabillent... Les jeunes, d'abord hésitants, finissent par les imiter. Même leur chef Albert, qui ne voulait pas montrer ses cicatrices à la jambe,  se décide. Et comme un seul homme, tous prennent leur vol vers le monastère. 
Quand ils atterrissent dans la cour intérieure, les moines regardent avec stupéfaction ces gardes nus. Le père abbé s’avance, et demande à Alix de quoi il retourne.

     « Frère Isaac, je vous présente les sept gardes du monastère : Adam, Alain, Aloïs, Paul, Arnold, Joseph, Jeff, et leur chef Albert. Jour et nuit, ils veilleront sur vous. Nous prenons en charge leurs salaires et leurs repas, qu’ils prendront à l’auberge, midi et soir. Ils ne seront pas tout le temps tous les huit au monastère, mais il y aura toujours au moins deux gardes en permanence. Ils peuvent communiquer par la pensée, et ils savent voler, comme vous avez pu voir. Vous voilà protégés, vous  n’avez plus à craindre quoi que ce soit. Et si vous sortez, faites-vous accompagner par une escorte de quelques gardes, Albert les désignera ! 

     - Grand merci , Capitaine de l’Empire ! Que Dieu vous protège ! »

     Et les moines tranquillisés retournent à leurs prières.

     S’adressant à Albert, Alix lui explique comment organiser les tours de garde, et les deux services de repas le midi et le soir à l’auberge.

     « Tu prendras aussi en charge la formation de ces jeunes gens, tu seras leur professeur ! 

     - Pas de problème, Alix. je serai digne de l’honneur qui m’est fait. Revivre, avoir une responsabilité ! Je n’y comptais plus ! Grand merci ! 

     - Tu t’arrangeras avec Amédé pour les repas.  Tout est déjà payé ! Quant à vos soldes, un coursier passera bientôt vous les régler. Messieurs les gardes du monastère, je vous souhaite bonne garde ! Si vous avez le moindre problème, Durandalem est à moins d’une heure de vol d’ici, au nord ! Nous allons vous laisser. Bravo et merci, les gardes ! »

     Et Alix, Aimé et Jean d’Ortega, Benoît Suif, Éric Dombes, Hantz Trancène, Albert Erstein, Apollinaire de Bœuf et Philibert d’Argenteuil s'envolent du monastère, salués par les gardes, enchantés de leur nouvelle vie.

     Ils arrivent à l’auberge nus, et prennent les chevaux. Il n’y en a que six.

     « Partez déjà, je reste avec les frères d’Ortega, et on se revoit à Durandalem ! »

     Et les six gardes partent au galop, nus, sous les regards interloqués des habitants.

     Alix, Jean et Aimé revêtent leur tunique et entrent dans l’auberge.  La population est venue aux nouvelles. « Les voilà ! Ce sont eux ! Amédé et Eugène nous ont expliqué... Bravo, grâce à vous, nos jeunes ont trouvé un emploi ! » 

Et toutes et tous applaudissent.

     Eugène insiste pour qu’ils trinquent ensemble.

     « Allez, à la santé des gardes de l’Empereur !

     - Vive l’Empereur ! clament les clients en levant leurs canons.

     - Et vive Burtoncourt, ses moines et son auberge ! répond Jean d’Ortega.

     - Maintenant, dit Alix, nous allons rentrer, nous avons fini notre mission. Si vous avez un souci, Albert le chef des gardes du monastère sait comment nous joindre rapidement ! »

     Et les trois hommes sortent de l’auberge, enlèvent leurs arcs et leur carquois, enlèvent leurs tuniques, les enroulent autour de leurs carquois. Puis ils remettent leurs carquois et leurs arcs en bandoulière, et décollent sous les regards épatés de tous les clients, sortis pour saluer leur départ. Face à la foule, ils saluent eux aussi et montent comme des flèches vers le ciel, pour disparaître derrière le bois.

     Les commentaires vont bon train.  L’auberge ne désemplit pas jusque tard dans la nuit.  Amédé a même trouvé un deuxième commis :  Norbert, le fils du bûcheron Robert Volt, et il l’embauche dès demain !



     Sur la route de Durandalem, Alix et les frères rejoignent les cavaliers, et c’est ensemble qu’ils arrivent au portail est. Il est plus de vingt heures. Les gardes de nuit Alain Hahn et Natacha Rich sont en place, dans la salle de garde.  Natacha ouvre la fenêtre.

     « Qui va là ? 

     - Le Capitaine Alix, et les gardes de Burtoncourt ! 

     - Entrez, j'ouvre le portail.

     Et ils pénètrent dans le village et arrivent aux Thermes. où Jacou les attend, prévenu par Alain Hahn.

   Jacou est un peu  intrigué de les revoir si tôt.  Leur mission devait durer plusieurs jours !

     -  Déjà là.. Que se passe-t-il donc ? 

     -  Rassure-toi, Jacou, tout va pour le mieux. Je vais te narrer tout cela ! 

     - Oui oui, venez boire un verre et me raconter ! »

     Et Alix explique leur journée dans le détail  :  la chance de trouver tout de suite un ancien soldat du roi et des jeunes volontaires, et la nudité autorisée dans le monastère grâce à Pierrette de Coubes !

Encore une fois, Jacou  est fort satisfait.

« Vous avez très bien travaillé ! Bravo !  »

La nuit est maintenant tombée sur Durandalem, Marie a donné aux blessés hébergés dans l’ancienne école une tisane calmante préparée par Chantal, pour qu’ils passent une nuit paisible. 
Message edité le 18/11/2023 09H09
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 21/11/2023 11H48
                  Dimanche 18 mai



     Les gardes de réserve sont aujourd’hui Christina Hahn, Pierre Martinet, Alexa Dumas, Johan Martinet et Guenièvre Spohr.



     Un chariot est en partance pour le Blauersland.

   Vivres, nécessaire de bivouac, armement... Le chargement est terminé.  À bord, Fleur Martinet, veuve de Bruno, Alice Martinet et son époux David, Delphine Martinet et son époux René. Les dames vont enseigner les massages aux filles du Blauersland. Ils sont escortés par Hubert et Norbert de Reup, Josette et Josiane Paulus, Sophie et Paulette Orlan.

      Le chariot démarre.

     Les  gardes actionnent l’ouverture du portail.est, et les saluent au passage.

     « Faites un bon voyage ! leur lance Jacou. »

     Et les voilà en route vers Strateburgo et le Blauersland.

     Les patrouilles des monts Vogésiens, de Vereduno et de Divio devraient quant à elles rentrer dans la journée.





    L’entraînement des archers.



     À Durandalem, les soixante-deux gardes de la brigade régionale sont réunis dehors, dans le pré, pour s'entraîner au tir à l’arc. Ce sont Alix, Xavier, Joseph, Armand, Gabin, Hugues, le Borgne et Dillon qui dirigent leur entraînement.

   « Vous allez vous répartir en six groupes de neuf ou dix personnes, annonce Dillon. Ce trébuchet va lancer des boules de terre. Chaque groupe  va tirer tour à tour pour atteindre les cibles. Mais nous allons d'abord vous montrer ce que vous devriez être capable de faire pour être les meilleurs ! »

     Il fait alors charger huit boules sur le trébuchet. Lui-même et les Capitaines s'alignent.

     Au signal, le trébuchet envoie les huit boules vers le ciel. Les Capitaines bandent leurs arcs,  tirent… Les huit boules explosent en même temps ! Sous les regards admiratifs de tous leurs élèves, qui applaudissent...

     « Bravo les Capitaines, dit Dillon, vous n’avez pas perdu la main ! »

Puis, s'adressant aux gardes :

    «  Sachez que le Capitaine Joseph, ici présent, est devenu champion du monde de tir à l’arc en 768, lors du concours organisé lors de la venue du roi Charles à Durandalem. Il a battu à cette occasion le champion précédent, le célèbre Guntrum Thorga ! Mais passons à l'entraînement....  Commençons avec le premier groupe. D’abord, une seule boule ! »

     La boule monte, les flèches sifflent, mais aucune ne l’atteint !

    « Bien ! le premier groupe, vous allez vous entraîner sur cible fixe d’abord, avec Xavier. Suivez-le jusqu’au pas de tir. Le deuxième groupe, en place ! »

La boule monte, puis explose, atteinte de plusieurs flèches.

   « C’est bien ! Maintenant, avec deux boules ! vous savez communiquer par la pensée, mettez-vous d’accord ! Cinq sur la première, et cinq sur la seconde ! »

     Les boules montent et explosent.

   «  Bravo ! Même opération avec quatre boules ! »

     Les quatre boules montent, et trois explosent.

    « C’est bien !  Au groupe suivant ! »

     Le troisième groupe parvient à faire exploser les quatre boules.  Mais quand on passe à six boules, seules cinq sont touchées.

     Le quatrième groupe échoue sur huit boules. Seules six sont touchées.

     Le cinquième sur quatre boules, avec deux touchées, et le sixième sur deux boules, avec une seule touchée.

     « Ne vous découragez pas ! c’est l’assiduité de l’entraînement qui fera de vous l’élite des archers ! Dites-vous bien qu’il nous a fallu des semaines pour arriver à ce que vous avez vu,et on s’entraînait tous les jours ! Vous avez vu que ce n’est pas facile.,.

     Nous allons maintenant tirer sur des cibles fixes, afin de déterminer le niveau de chacun. Mais il n’est pas question de faire un concours ! Et nul n’a le droit de se moquer, ou de se croire supérieur...Nous mettrons ensemble les gardes de même niveau, afin de progresser plus harmonieusement. Le premier groupe, rejoignez-nous !  Nous commençons par des cibles à quinze pas. La qualification pour viser  plus loin, ce sera la flèche au centre de la cible. Chacun passera à son tour. Allez ! on commence ! »

     Et en éloignant de plus en plus les cibles, Dillon constitue finalement quatre groupes de niveaux différents : le groupe des débutants, le groupe des tireurs moyens, celui des bons et celui des excellents.

     « Bien ! assez d’exercices de ce genre pour ce matin ! Il est onze heures, nous allons maintenant nous exercer… Quelques-uns vont me dire :  comment ça,  nous exercer encore ? mais  à quoi donc ?  Eh bien, au lever du coude, pardi  ! Je vous invite à la terrasse de l’auberge pour y boire un coup... ou deux ! » 

Acclamations unanimes de satisfaction !
Message edité le 21/11/2023 12H02
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Saint-Avold Saint-Avold
Posté le : 28/11/2023 08H37
L’ennemi au-delà des monts Vogésiens.



     Au portail est, les gardes Bernard et Stéphane Spohr voient arriver trois gardes volants. Deux hommes et une femme, nus, qui se posent sur le chemin de guet et demandent à parler à Jacou et à Dillon.

     « Qui êtes-vous? questionne Bernard. Nous ne connaissons pas tout le monde ! 

  - Brice de Niss, Pierrette de Coubes et Michel Risle, patrouille des Monts Vogésiens. Nous avons des choses importantes à signaler ! »

     Après concertation, Jacou leur donne rendez-vous à l’auberge, avec Dillon.

     « Alors, quelles nouvelles des montagnes ? demande Jacou. Mais vous n’êtes que trois ? 

     - Oui, répond Brice, nous venons vous prévenir. Au-delà des montagnes, des troupes inquiétantes se rassemblent en nombre ! À seulement deux heures de vol d’ici... Elles viennent de Germanie, d’Helvétie, avec des machines de guerre avec elles, des catapultes capables de détruire des fortifications. Nous avons compté près de cent cavaliers, une vingtaine de chariots, et plus de mille fantassins. Pour l’instant, ils ne bougent pas, ils attendent sûrement encore du monde !

     Audebert d’Auster et le reste de la patrouille les surveillent. Ils s’amassent dans la plaine de Walsch, Notre patrouille est cachée dans la forêt, sur la montagne.

      Leurs patrouilles sont de plus en plus nombreuses. Ils ne nous ont pas encore repérés, mais cela ne saurait tarder ! Comme chaque patrouille qu’ils envoient en éclaireurs n’est jamais revenue, ils se doutent qu'elles sont tombées dans des embuscades. Alors ils nous cherchent ! Mais comme nous ne laissons pas de traces de chevaux ou de roues…

     Nous avons repéré le seul chemin possible pour leurs chariots et leurs machines de guerre à travers la montagne. Nous pourrons facilement les empêcher de passer par là ! Mais d’autres chemins sont praticables pour des cavaliers et des fantassins.  Et à seize, nous ne pourrons jamais les contenir...

     - Merci Brice, dit Dillon, nous allons agir en conséquence ! Le temps de réunir nos troupes, nos armements, et nous arrivons !  Mangez un morceau, et retournez auprès du reste de la patrouille.  Nous partons vers quatorze heures, nous serons sur place vers seize heures.»

     En aparté, Jacou félicite Pierrette de Coubes pour son plaidoyer en faveur de la nudité auprès des moines de Burtoncourt.

    « Mais s’ils veulent traverser la montagne, reprend Dillon, ils partiront plutôt le matin, afin de traverser le jour ! La nuit, c’est trop risqué. Nous pourrions faire des attaques surprises cette nuit.  Ils vont sûrement allumer des feux ! »

     Puis Dillon retourne parmi ses archers du matin, attablés à l’auberge et alentour.

     « Changement de programme ! Vous allez manger en vitesse... Nous partons tous chasser le Germain et l’Helvète ! Deux heures de vol. Enroulez une tunique et une couverture chaude autour de votre carquois, nous allons passer la nuit dans la montagne ! »

     Puis il va voir Gael.

     « Tu vas sortir tout ton stock de flèches, tout ce que tu as ! Nous emmenons tout ! Il nous faudra un maximum de carquois !»

     Il convoque ensuite Nissa Levy, Jean Martin, et Helga Wilkinson. Gabriel Holz est aussi convoqué.

     « Vous allez mettre à disposition le maximum de gardes que vous pouvez libérer !  Helga, sur les remparts, tu vas poster un garde au lieu de deux ou trois. Nissa tu vas faire de même pour tes gardes de nuit. Jean, tu vas venir avec tous tes gens d’arme valides. Rendez-vous ici à quatorze heures.

     Gabriel, toi, tu vas sonner l’alarme, afin que tous les villageois se tiennent prêts à combattre. Nous partons avec la plupart des gardes, et nous ne serons de retour que demain, au mieux ! »

     À quatorze heures, une foule de gardes en armes se réunit dans le champ, près de la porte est. Il y a là les soixante-deux gardes qui étaient à l’entraînement ce matin, quatorze gardes de jour, huit gardes de nuit, les gens d’armes Jeanne Martinet, Aline Spohr et Jean Martin.  Quelques civils ont voulu  se joindre au groupe :  Gael et Joel Wasch, les mineurs Phillipe Maigret, Fabrice Spohr, Louis, Georges et Roger Basin. Ils sont équipés d’arcs à double courbure, à portée plus grande, et chacun emporte cinquante flèches. Il y a bien sûr aussi les capitaines Alix, Xavier, Joseph, Armand, Gabin, Hugues, et le Borgne.

     Le Général de l’Empire, Dillon d’Ortega, donne alors l’ordre de partir.

     « Nous voyagerons par groupes de dix, à quelques minutes d’intervalle, mais en restant en vue les uns des autres. Nous volerons assez haut pour ne pas être repérés. Allons-y ! »

     Et les voilà partis, Jacou les regarde s’envoler. Il espère bien sûr une issue positive, et le moins de pertes possible ! Mais il ne se fait pas trop d’illusions. Cent contre mille, même avec leurs pouvoirs, ça n'est pas gagné d'avance... Il va voir Marie, et lui demande de préparer de quoi soigner d'éventuels blessés. Elle s'en ira avec Valérie Burg et Chantal Iser, lors du prochain départ.

      Là-bas, dans les montagnes, Audebert d’Auster et sa patrouille surveillent toujours les mouvements des troupes dans la vallée. Une nouvelle patrouille de vingt cavaliers ennemis vient de partir, par le chemin large.

 Une fois le col étroit franchi, ils sont abattus sans sommations, les chevaux aussi. Aucun n’a pu repartir dans l’autre sens, les arrières étaient couverts par les patrouilleurs. Encore une patrouille ennemie qui ne reviendra pas ! Les cadavres sont dépouillés et jetés dans un ravin, avec leurs montures.

     Soudain, dans le ciel, apparaissent des soldats nus, hommes et femmes. Mentalement, Joseph Ikast envoie un message à Audebert.

     « Nous venons du sud, il y a des troupes qui arrivent de Divio, ce sont des Germains ! 

     - Bienvenue, Joseph ! Joins-toi à nous, nous surveillons la vallée ! »

     Et Joseph Ikast et sa troupe rejoignent la patrouille d’Audebert d’Auster,

     C'est à ce moment que reviennent Brice de Niss, Pierrette de Coubes et Michel Risle, qui étaient partis chercher de l'aide.

     . « Les renforts arrivent de Durandalem, annonce Pierrette. lls seront là dans deux heures ! »
Message edité le 28/11/2023 08H58
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Posté le : 05/12/2023 23H19
Alerte aux Vikings sur le Grand Fleuve.



     Au Blauersland, les filles sont arrivées hier au soir.

     Ce matin, dès l’aube, une patrouille est organisée pour remonter le Grand Fleuve, et voir si un drakkar viking s’est aventuré par là. Tous les jeunes vont participer à cette chasse au Viking, qu’ils trouvent excitante !

   Jean Blum, Isabelle et Roger Stand, Jacques, Paul et Pierre Pinot,  Paulette et Pauline Jost et les huit Cohen sont prêts, équipés chacun d’un arc et de deux carquois. Ils disposent en outre de vingt-cinq flèches perforantes, pour couler le navire.

   Josie Trick et Annie Trick, Trudy Vikos, Lucie Kam, Elga Wink, Gabriele Polder et Edmond Danton sont bien sûr aussi de la partie.

     Mousse et Piot Stand reviennent de reconnaissance. Ils ont repéré le drakkar. Il a accosté sur la rive droite du fleuve, à deux lieues. Sur le navire, ils ont vu aussi deux grosses armes, une à l'avant et une à l'arrière, qui peuvent tirer simultanément un grand nombre de flèches.

     Ils ont aussi compté les rames : vingt-cinq de chaque côté, soit cinquante rameurs au moins !

     D’un commun accord, c'est le plus vieux et le plus expérimenté, Edmond Danton, ex-soldat du roi, qui  prend le commandement.

     « Bien ! dit Edmond. Nous attaquons directement. Ni négociation, ni prisonniers ! Néanmoins, puisqu’ils ont accosté, il est possible qu’ils aient capturé des esclaves.  Ajustez bien vos tirs pour éviter de les blesser !  Nous commencerons par trouer la coque du navire, à la poupe, à la proue, et sur bâbord, du côté du fleuve. Ensuite, nous éliminerons ces pirates !

     Attention ! Leurs grosses armes à la poupe et à la proue tirent des flèches au-delà de la portée des vôtres ! Évitez donc l’avant et l’arrière du bateau pour rester sur le côté. Ceux qui sont à terre doivent être éliminés en premier ! Des questions ? Non ? Alors, braves soldats du Blauersland...  En avant ! »

     Et les vingt-cinq vaillants gardes s’envolent vers le nord.  Il est huit heures du matin.

     Volant très haut dans le ciel, ils ne sont pas repérés. Chacun charge sa flèche perforante, puis descend en piqué et tire à bout portant. Les flèches  transpercent la coque à la proue, à la poupe,  et sur les côtés, sous la ligne de flottaison.  Puis les gardes remontent le plus haut possible dans les airs.

     Le drakkar ne met pas longtemps à sombrer et à s'incliner sur le flanc, côté fleuve.

     Les arbalètes géantes du drakkar n’ont pas eu le temps de servir !

     La surprise des Vikings est totale. Ils courent dans tous les sens, tentant d’atteindre les gardes.  Mais ceux-ci ceux-ci restent hors de portée. Tombant en piqué, leurs flèches font un massacre sur la rive du fleuve.

     Quelques marins tentent bien de regagner l’autre rive à la nage, mais ils coulent tous irrémédiablement, leurs poumons transpercés  par les tirs des gardes.

     D’autres s'enfuient en courant vers la plaine et le village voisin, mais devant le village, Edmond a envoyé cinq archers.

     « Faites attention ! leur dit-il mentalement. Il y a peut-être des otages ! ».

     En effet : une dizaine de personnes, les mains liées dans le dos, courent en trébuchant vers le village, talonnés par des géants hirsutes. Des géants bientôt décimés par les archers !

     Bientôt, il ne reste plus qu’un groupe de Vikings, dos à dos, atteints de plusieurs traits, qui tentent désespérément de repousser les flèches avec leurs épées.

     Edmond donne l’ordre de l’assaut final, et vingt-cinq flèches achèvent l'ultime groupe de résistants, qui s’écroule sur la rive.

     Les archers alors atterrissent.  Edmond envoie ses hommes visiter le navire, avec des épées prises aux Vikings pour achever les blessés éventuels.

    Suivi de Paulin Cohen et de Pierre Pinot, Mousse Stand est le premier à bord. Un cri jaillit : « Attention ! ». Il se retourne aussitôt, mais une épée lui transperce l’épaule gauche. C'est un Viking, blessé, qui lui a porté le coup, avant d’être lui-même transpercé par les épées de Paulin et de Pierre. Mousse l'a échappé belle. S'il ne s'était pas retourné, c'est son cœur qui aurait été transpercé !

    Le cri qui l'a alerté venait du fond de cale... On y découvre des prisonniers attachés, leur tête émergeant tout juste de l’eau rougie par le sang.   Les gardes  en sortent vingt. Deux prisonniers ont été blessés par les flèches lors de l’assaut, et deux autres hélas sont morts.

      Mousse est évacué et ramené prestement au Blauersland par Piot Stand et Jean Blum.

    Afin de vider complétement le navire de ses cadavres, quatre des compagnons du Blauersland soulèvent l’épave hors du fleuve grâce à leur pouvoir mental, et le laissent couché sur la rive. De l'eau rougie s'en écoule, attestant du grand nombre de morts à l’intérieur !

     En fouillant le bateau, les compagnons sortent soixante et un cadavres,  dont ceux de six femmes, et les déposent sur la rive.

     Deux ne sont pas des Vikings, mais d'infortunés prisonniers noyés.

    

Les habitants de Felden, le village voisin, viennent sur les lieux de la bataille. Avec moult prudence...  Certes,  les Vikings sont vaincus, mais ces diables volants tout nus ne leur disent rien qui vaille !

      Un grand homme brun s’approche d'Edmond.

     « C’est vous le chef ?

     - Oui, je suis Edmond Danton, chef de la patrouille du Blauersland. Et vous, qui êtes-vous ? 

     - Je m’appelle Léon Nyva, bourgmestre de ce village. Au nom de tous les villageois,  Je dois vous remercier d’avoir sauvé nos amis, que les Vikings venaient de faire prisonniers, après avoir tué trois des nôtres.  Nous connaissons certes l’existence du Blauersland et le mode de vie nudiste de ses membres, mais jamais nous n'en avions vu ! 

     - Pouvez-vous vous occuper de ces malheureux, faits prisonniers sur le trajet de leur drakkar ?  Nous allons vous aider financièrement ! »

     Et il envoie Gabriele Polder au Blauersland chercher de l'or. Elle est vite de retour devant les villageois, épatés par cette belle créature nue qui vole comme un aigle.

     « Voici cinq livres-or pour payer les soins et la nourriture, et  reconduire chez eux, à bon port, les prisonniers libérés. Le reste, ce sera pour remettre en état votre village, et pour offrir une sépulture décente à vos paroissiens décédés, ainsi qu'aux prisonniers morts.

     - Merci Maître Danton ! Vraiment très généreux de votre part ! 

     -  Quant à nous, ajoute Edmond, nous nous occupons d’enterrer les Vikings. Pouvez-vous nous fournir  des pelles et des pioches ? »

     Léon Nyva donne un ordre. Une vingtaine d’hommes et de femmes arrivent et commencent à creuser au pied de la falaise, à cent pas du rivage. Bientôt, le trou est assez grand pour y ensevelir tous les cadavres, qui sont dépouillés. Comme de coutume, leurs flèches sont récupérées, et leurs habits brûlés.

Les corps des prisonniers morts sont portés dans le cimetière du village, où ils sont mis en terre et bénis par l’abbé Lélène, le curé de Felden.

     D’autres villageois mettent le feu à l’épave, bientôt réduite à un gros tas de cendres.

     Les compagnons prennent congé des villageois et se renvolent vers le Blauersland.

     Toutes et tous s’enquièrent de l’état de santé de Mousse.

     Clément Sandre, le doyen du Blauersland, a des notions de médecine acquises en fréquentant jadis Jacou Artz. Il leur assure qu’il se remettra.

     « Je l’ai endormi, j'ai recousu les plaies. Aucun organe n’a été touché, et il guérira complétement. Son père Georges Stand, ainsi que ses frères et sœurs, veilleront sur lui. N’ayez donc aucune inquiétude ! 

     Bien... Il va falloir s’occuper des pierres pour Durandalem.  Mais d'abord, fêtons comme il se doit la fin de l'épisode Viking ! »

     Il est à peine onze heures du matin, et déjà la fête commence. La cervoise, le vin, et d’autres gnoles apparaissent, ainsi que de délicieuses denrées à grignoter ou à dévorer. Si les compagnons savent se battre, ils savent aussi s'amuser !
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Posté le : 07/12/2023 17H39
  Le pont sur la Meuse.



     Il est seize heures passées quand les patrouilleuses et patrouilleurs  venant du nord-ouest sont de retour. Bernard et Stéphane Spohr, gardes en poste au portail ouest, les saluent.

     Jacou les accueille.

 « Alors, quelles sont les nouvelles ? demande-t-il aux cheffes de patrouille.

     - Nous n’avons pas rencontré d’hostilité, dit Berthe Urbain. En revanche, hier après-midi, nous avons secouru des accidentés ! Un lourd convoi de huit chariots chargés de fûts de bois a fait s’écrouler le pont sur lequel il s’était engagé. Nous sommes arrivés juste à temps pour sauver les seize charretiers de la noyade dans la Meuse. Nous les avons repêchés. Manifestement, peu d’entre eux savaient nager !  Six ont été blessés, écrasés par les fûts qui roulaient sur eux.

     Nous avons aussi repêché  les trente-deux chevaux.  Quelques-uns s'étaient noyés, et d’autres s'étaient rompu le cou en tombant avec les chariots.  Mais nous avons pu en récupérer vingt-cinq vivants.

     Comme tu t'en doutes, les charretiers étaient sidérés de voir voler des hommes et des femmes nus qui soulevaient comme de petites branches des fûts de bois de cinq cents livres,  et qui soulevaient les chevaux aussi facilement que si c'étaient des lapins !

     Puis nous avons repêché les fûts pour les entasser sur la rive de l’autre côté du pont, ainsi que les chariots qui obstruaient la rivière. Nous en avons attelé un qui roulait encore, nous y avons installé les blessés pour les transporter à Caturiges, où un hospice les a pris en charge. Nous avons laissé six livres-or à l’hospice, afin que les blessés aient les meilleurs soins possibles.

     Ensuite, nous avons aidé les charretiers à remettre en état quelques chariots, puis  rechargé les fûts sur quatre d'entre eux. Nous avons accompagné le convoi jusqu’à une scierie non loin de Vereduno. On nous a invités pour le repas du soir et pour la nuit.

     Ce matin, nous avons déchargé les fûts et chargé des madriers afin de reconstruire le pont.

     À midi, le pont était en place. Il ne manquait plus que le plancher de madriers pour qu’il soit opérationnel. Nous avons laissé quatre livres-or à la scierie pour payer les madriers, ce qui les a fortement réjouis !

     Une fois le reste des fûts chargés sur les chariots, nous avons pris congé, et nous voilà ! Pas de bandits à l’horizon. 

     - Merci mesdames et messieurs, belles initiatives ! Allez prendre une bonne douche et allez vous rassasier au restaurant des Thermes.  Mais le repos, ce sera pour plus tard ! Je vous informe que vous repartez en mission aussitôt après ! Vous emmènerez Chantal Iser, Valérie Burg et Marie Brett avec vous. Préparez des tuniques et des couvertures, étant donné que vous passerez la nuit dans les montagnes ! »

     Et les douze patrouilleuses et patrouilleurs se retrouvent attablés au restaurant. Les cuisinières leur ont préparé des en-cas délicieux, accompagnés de ce vin de Bourgogne qu’ont ramené les frères Horn. 

    Entre-temps, Anne Choure, Madeleine de Proust, Firmin de Conté et Paulin Surcouf sont de retour de Pirmasens.

     « Les gardes maintenant sont aguerris et initiés, dit Anne à Jacou. Ils n’ont plus besoin de notre renfort ! 

     - Parfait ! Vous allez donc pouvoir partir avec la patrouille de Berthe Urbain pour les monts Vogésiens. Toutes nos troupes disponibles sont là-bas,  une grande bataille se prépare contre les Germains ! »

     Et peu de temps après, la patrouille de Berthe et celle d' Anne sont prêtes à s'envoler de concert, accompagnées par l’équipe médicale : Chantal Iser, Valérie Burg et Marie Brett. Elles sont munies d'un véritable hôpital de campagne que les gardes aident à transporter.

     « Bonne route, dit Jacou. Soyez prudents, et revenez-nous vivants ! . »

Il est dix huit heures. Gretel Wilkinson, de garde au portail est, les voit passer au-dessus d’elle. Elle les salue en leur criant « BONNE  CHANCE ! » le plus fort qu'elle peut.
Message edité le 08/12/2023 00H20
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